1975-11-25

From No Subject - Encyclopedia of Psychoanalysis
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Conférences et entretiens dans des universités nord-américaines. Paru dans Scilicet n° 6/7, 1975, pp. 38-41.


(38)L’hystérique produit du savoir.


L’hystérique, c’est un effet ; comme tout sujet est un effet. L’hystérique force la « matière signifiante » à avouer, et de ce fait constitue un discours.


Socrate est celui qui a commencé.


Il n’était pas hystérique, mais bien pire : un maître subtil. Cela n’empêche pas qu’il avait des symptômes hystériques : il lui arrivait de rester sur un pied et de ne plus pouvoir bouger, sans aucun moyen de le tirer de ce que nous appelons catatonie. Et cela n’empêche pas qu’il avait beaucoup d’effets : comme l’hystérique il accouchait n’importe qui de son savoir, d’un savoir en somme qu’il ne connaissait pas lui-même.


Ça ressemble à ce que Freud, sur le tard, a appelé l’inconscient ; Socrate, d’une certaine façon, était un analyste pas trop mal.


L’esclave se définit de ce que quelqu’un a pouvoir sur son corps. La géométrie, c’est la même chose, ça a beaucoup affaire avec le corps.


Le corps a pour propriété qu’on le voit et mal. On croit que c’est une soufflure, un sac de peau. Ici il s’agit de support, de figure, c’est-à-dire d’imaginaire, avec un matériel que je pose comme réel (ci-contre, première figure).


Comment l’esclave réagissait-il ?


Il savait que le maître attachait un prix à son corps, il était une propriété et cela à soi tout seul le protégeait. Il savait que son corps, le maître n’allait pas le découper : peu de chance que son corps fût morcelé. Il se savait du même coup à l’abri de bien des choses.


(39)


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R, I et S sont strictement indépendants. Si on tire S vers le fond, tout à fait en arrière, alors, le nœud se trouve tiré sur R par quatre points (qui pourraient sans doute se rapprocher), mais cela nécessite que I tire sur S ; alors, on a ceci :


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(40)Ce qu’on dit ment : condiment. Le quatrième rond est le symptôme.


Entre le corps en tant qu’il s’imagine et ce qui le lie (à savoir le fait de parler) l’homme s’imagine qu’il pense. Il pense en tant qu’il parle. Cette parole a des effets sur son corps. Grâce à cette parole, il est presque aussi malin qu’un animal. Un animal se débrouille fort bien sans parler.


Le réel : rien que d’introduire ce terme, on se demande ce qu’on dit. Le réel n’est pas le monde extérieur ; c’est aussi bien l’anatomie, ça a affaire avec tout le corps.


Il s’agit de savoir comment tout ça se noue.


Le minimum exigible était que, de ces trois termes, imaginaire, symbolique (à savoir la parlote), réel, chacun fût strictement égal aux deux autres, noué de façon telle que la partie fût égale.


Je cherche à faire une autre géométrie qui s’attaquerait à ce qu’il en est de la chaîne. Cela n’a jamais, jamais été fait.


Cette géométrie n’est pas imaginaire, comme celle des triangles, c’est du réel, des ronds de ficelle.


Supposez que le corps, la parlote et le réel s’en aillent chacun de leur côté à vau-l’eau…


Le ça de Freud, c’est le réel.


Le symbolique, dont relève le surmoi, ça a affaire avec le trou.


S’il faut un élément quart, c’est ce que le symptôme réalise, en tant qu’il fait cercle avec l’inconscient.


Si nous voulons mettre le réel et l’imaginaire aux deux bouts, nous aurons :


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(41)Si on monte une barre horizontale ou si on tire vers la droite ou la gauche la ligne verticale, vous, vous trouvez coincé ; ça fait nœud.


(La droite est équivalente au rond de ficelle si on y suppose un point à l’infini.)


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Le symptôme est ce que beaucoup de personnes ont de plus réel ; pour certaines personnes on pourrait dire : le symbolique, l’imaginaire et le symptôme.


La jouissance phallique est au joint du symbolique et du réel, hors de l’imaginaire, du corps, en tant que quelque chose qui parasite les organes sexuels.