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Le temps logique

48,301 bytes added, 21:51, 30 August 2006
no edit summary
1945-03-00.htm


<CENTER><I><FONT SIZE=+2>Le temps logique et l'assertion</FONT></I></CENTER>

<CENTER><I><FONT SIZE=+2>de certitude anticip&eacute;e</FONT></I></CENTER>

<CENTER><I><FONT SIZE=+1>Un nouveau sophisme</FONT></I></CENTER>

<CENTER><B><FONT SIZE=+1>Jacques Lacan</FONT></B></CENTER>
&nbsp;
<DIR>
<DIR><FONT SIZE=-1>&nbsp; Il nous fut demand&eacute; en mars 1945<B> </B>par
Christian Zervos de contribuer avec un certain nombre d'&eacute;crivains
au num&eacute;ro de reprise de sa revue, <I>les Cahiers d'Art, </I>con&ccedil;u
au dessein de combler du palmar&egrave;s de son sommaire, une parenth&egrave;se
de chiffres sur sa couverture : 1940-1944, signifiante pour beaucoup de
gens.</FONT>
<BR><FONT SIZE=-1>&nbsp; Nous y all&acirc;mes de cet article, bien au fait
de ce que c'&eacute;tait le rendre introuvable aussit&ocirc;t.</FONT>
<BR><FONT SIZE=-1>&nbsp; Puisse-t-il retentir d'une note juste entre l'avant
et l'apr&egrave;s o&ugrave; nous le pla&ccedil;ons ici, m&ecirc;me s'il
d&eacute;montre que l'apr&egrave;s faisait antichambre, pour que l'avant
p&ucirc;t prendre rang.</FONT></DIR>
</DIR>
&nbsp;
<UL>
<H3>
<I>Un probl&egrave;me de logique.</I></H3>
Le directeur de la prison fait compara&icirc;tre trois d&eacute;tenus de
choix et leur communique l'avis suivant :

<P><I>"Pour des raisons que je n'ai pas &acirc; vous rapporter maintenant,
messieurs, je dois lib&eacute;rer un d'entre vous. Pour d&eacute;cider
lequel, j'en remets le sort &agrave; une &eacute;preuve que vous allez
courir, s'il vous agr&eacute;e.</I>

<P><I>"Vous &ecirc;tes trois ici pr&eacute;sents. Voici cinq disques qui
ne diff&egrave;rent que par leur couleur : trois sont blancs, et deux sont
noirs. Sans lui faire conna&icirc;tre duquel j'aurai fait choix, je vais
fixer &acirc; chacun de vous un de ces disques entre les deux &eacute;paules,
c'est-&agrave;-dire hors de la port&eacute;e directe de son regard, toute
possibilit&eacute; indirecte d'y atteindre par la vue &eacute;tant &eacute;galement
exclue par l'absence ici d'aucun moyen de se mirer.</I>

<P><I>"D&egrave;s lors, tout loisir vous sera laiss&eacute; de consid&eacute;rer
vos compagnons et les disques dont chacun d'eux se montrera porteur, sans
qu'il vous soit permis, bien entendu, de vous communiquer l'un &agrave;
l'autre le r&eacute;sultat de votre inspection. Ce qu'au reste votre int&eacute;r&ecirc;t
seul vous interdirait. Car c'est le premier &agrave; pouvoir en conclure
sa propre couleur qui doit b&eacute;n&eacute;ficier de la mesure lib&eacute;ratoire
dont nous disposons.</I>

<P><I>"Encore faudra-t-il que sa conclusion soit fond&eacute;e sur des
motifs de logique, et non seulement de probabilit&eacute;. A cet effet,
il est convenu que, d&egrave;s que l'un d'entre vous sera pr&ecirc;t &agrave;
en formuler une telle, il franchira cette porte afin que, pris &agrave;
part, il soit jug&eacute; sur sa r&eacute;ponse."</I>

<P>Ce propos accept&eacute;, on pare nos trois sujets chacun d'un disque
blanc, sans utiliser les noirs, dont on ne disposait, rappelons-le, qu'au
nombre de deux.

<P>Comment les sujets peuvent-ils r&eacute;soudre le probl&egrave;me?
<BR>&nbsp;
<H3>
<B><I>La solution parfaite.</I></B></H3>
Apr&egrave;s s'&ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;s entre eux <I>un certain
temps</I>, les trois sujets font ensemble <I>quelques pas</I> qui les m&egrave;nent
de front &agrave; franchir la porte. S&eacute;par&eacute;ment, chacun fournit
alors une r&eacute;ponse semblable qui s'exprime ainsi :

<P><I>"Je suis un blanc, et voici comment je le sais. Etant donn&eacute;
que mes compagnons &eacute;taient des blancs, j'ai pense que, Si j'&eacute;tais
un noir, chacun d'eux e&ucirc;t pu en inf&eacute;rer ceci : "Si j'&eacute;tais
un noir moi aussi, l'autre, y devant reconna&icirc;tre imm&eacute;diatement
qu'il est un blanc, serait sorti aussit&ocirc;t, donc je ne suis pas un
noir" Et tous deux seraient sortis ensemble, convaincus d'&ecirc;tre des
blancs. S'ils n'en faisaient rien, c'est que j'&eacute;tais un blanc comme
eux. Sur quoi, j'ai pris la porte, pour faire conna&icirc;tre ma conclusion."</I>

<P>C’est ainsi que tous trois sont sortis simultan&eacute;ment forts des
m&ecirc;mes raisons de conclure.
<BR>&nbsp;
<H3>
<B><I>Valeur sophistique de cette solution.</I></B></H3>
Cette solution, qui se pr&eacute;sente comme la plus parfaite que puisse
comporter le probl&egrave;me, peut-elle &ecirc;tre atteinte &agrave; l'exp&eacute;rience?
Nous laissons &agrave; l’initiative de chacun le soin d'en d&eacute;cider.

<P>Non certes que nous allions &agrave; conseiller d'en faire l'&eacute;preuve
au naturel, encore que le progr&egrave;s antinomique de notre &eacute;poque
semble depuis quelque temps en mettre les conditions &agrave; la port&eacute;e
d'un toujours plus grand nombre nous craignons, en effet, bien qu'il ne
soit ici pr&eacute;vu que des gagnants, que le fait ne s'&eacute;carte
trop de la th&eacute;orie, et par ailleurs nous ne sommes pas de ces r&eacute;cents
philosophes pour qui la contrainte de quatre murs n'est qu'une faveur de
plus pour le fin du fin de la libert&eacute; humaine.

<P>Mais, pratiqu&eacute;e dans les conditions innocentes de la fiction,
l'exp&eacute;rience ne d&eacute;cevra pas, nous nous en portons garant,
ceux qui gardent quelque go&ucirc;t de s'&eacute;tonner. Peut-&ecirc;tre
s'av&eacute;rera-t-elle pour le psychologue de quelque valeur scientifique,
du moins Si nous faisons foi &agrave; ce qui nous a paru s'en d&eacute;gager,
pour l'avoir essay&eacute;e sur divers groupes convenablement choisis d'intellectuels
qualifi&eacute;s, d'une toute sp&eacute;ciale m&eacute;connaissance, chez
ces sujets, de la r&eacute;alit&eacute; d'autrui.

<P>Pour nous, nous ne voulons nous attacher ici qu'&agrave; la valeur logique
de la solution pr&eacute;sent&eacute;e. Elle nous appara&icirc;t en effet
comme un remarquable sophisme, au sens classique du mot, c'est-&agrave;-dire
comme un exemple significatif pour r&eacute;soudre les formes d'une fonction
logique au moment historique o&ugrave; leur probl&egrave;me se pr&eacute;sente
&agrave; l'examen philosophique. Les images sinistres du r&eacute;cit s'y
montreront certes contingentes. Mais, pour peu que notre sophisme n'apparaisse
pas sans r&eacute;pondre &agrave; quelque actualit&eacute; de notre temps,
il n'est pas superflu qu'il en porte le signe en de telles images, et c'est
pourquoi nous lui en conservons le support, tel que l'h&ocirc;te ing&eacute;nieux
d'un soir l'apporta &agrave; notre r&eacute;flexion.

<P>Nous nous mettons maintenant sous les auspices de celui qui parfois
se pr&eacute;sente sous l'habit du philosophe, qu'il faut plus souvent
chercher ambigu dans les propos de l’humoriste, mais qu'on rencontre toujours
au secret de l'action du politique, le bon logicien, odieux au monde.
<BR>&nbsp;
<H3>
<B><I>Discussion du sophisme.</I></B></H3>
Tout sophisme se pr&eacute;sente d'abord comme une erreur logique, et l'objection
&agrave; celui-ci trouve facilement son premier argument. On appelle A
le sujet r&eacute;el qui vient conclure pour lui-m&ecirc;me, B et C ceux
r&eacute;fl&eacute;chis sur la conduite desquels il &eacute;tablit sa d&eacute;duction.
Si la conviction de B, nous dira-t-on, se fonde sur l'expectative de C,
l'assurance de celle-l&agrave; doit logiquement se dissiper avec la lev&eacute;e
de celle-ci; r&eacute;ciproquement pour C par rapport &agrave; B; et tous
deux de rester dans l'ind&eacute;cision. Rien ne n&eacute;cessite donc
leur d&eacute;part dans le cas o&ugrave; A serait un noir. D'o&ugrave;
il r&eacute;sulte que A ne peut en d&eacute;duire qu'il soit un blanc.

<P>A quoi il faut r&eacute;pliquer d'abord que toute cette cogitation de
B et de C leur est imput&eacute;e <I>&agrave; faux</I>, puisque la situation
qui seule pourrait la motiver chez eux de voir un noir n'est pas la vraie,
et qu'il s'agit de savoir si, cette situation &eacute;tant suppos&eacute;e,
son d&eacute;veloppement logique leur est imput&eacute; <I>&agrave; tort</I>.
Or il n'en est rien. Car, dans cette hypoth&egrave;se, c'est le fait qu'aucun
des deux n'est <I>parti le premier</I> qui donne &agrave; chacun &agrave;
se penser comme blanc, et il est clair qu'il suffirait qu'ils h&eacute;sitassent
un instant pour que chacun d'eux soit rassur&eacute;, sans doute possible,
dans sa conviction d’&ecirc;tre un blanc. Car l'h&eacute;sitation est exclue
logiquement pour quiconque verrait deux noirs. Mais elle est aussi exclue
r&eacute;ellement, dans cette premi&egrave;re &eacute;tape de la d&eacute;duction,
car, personne ne se trouvant en pr&eacute;sence d'un noir et d'un blanc,
il n'est question que personne sorte pour la raison qui s'en d&eacute;duit.

<P>Mais l'objection se repr&eacute;sente plus forte &agrave; la seconde
&eacute;tape de la d&eacute;duction de A. Car, Si c'est &agrave; bon droit
qu'il est venu &agrave; sa conclusion qu'il est un blanc, en posant que,
s'il &eacute;tait noir, les autres ne tarderaient pas &agrave; se savoir
blancs et devraient sortir, voici qu'il lui faut en revenir, aussit&ocirc;t
l'a-t-il form&eacute;e, puisque au moment d'&ecirc;tre m&ucirc; par elle,
il voit les autres s'&eacute;branler avec lui.

<P>Avant d'y r&eacute;pondre, reposons bien les termes logiques du probl&egrave;me.
A d&eacute;signe chacun des sujets en tant qu'il est lui-m&ecirc;me sur
la sellette et se d&eacute;cide ou non &agrave; sur soi conclure. B et
C ce sont les deux autres en tant<B> </B>qu'objets du raisonnement de A.
Mais, Si celui-ci peut lui imputer correctement, nous venons de le montrer,
une cogitation en fait fausse, il ne saurait tenir compte que de leur comportement
r&eacute;el.

<P>Si A, de voir B et C s'&eacute;branler avec lui, revient &agrave; douter
d'&ecirc;tre par eux vu noir, il suffit qu'il repose la question, en s'arr&ecirc;tant,
pour la r&eacute;soudre. Il les voit en effet s'arr&ecirc;ter aussi : car
chacun &eacute;tant r&eacute;ellement dans la m&ecirc;me situation que
lui, ou, pour mieux dire, chacun des sujets &eacute;tant A en tant que
r&eacute;el, c'est-&agrave;-dire en tant qu'il se d&eacute;cide ou non
&agrave; sur soi conclure, rencontre le m&ecirc;me doute au m&ecirc;me
moment que lui. Mais alors, quelque pens&eacute;e que A impute &agrave;
B et &agrave; C, c'est &agrave; bon droit qu'il conclura &agrave; nouveau
d'&ecirc;tre soi-m&ecirc;me un blanc. Car il pose derechef - que, s'il
&eacute;tait un noir, B et C eussent d&ucirc; <I>poursuivre</I>, - ou bien,
s'il admet qu'ils h&eacute;sitent, selon l'argument pr&eacute;c&eacute;dent
qui trouve ici l'appui du fait et les ferait douter s'ils ne sont pas eux-m&ecirc;mes
des noirs, qu'&agrave; tout le moins devraient-ils <I>repartir avant lui</I>
(puisqu'en &eacute;tant noir il donne &agrave; leur h&eacute;sitation m&ecirc;me
sa port&eacute;e certaine pour qu'ils concluent d'&ecirc;tre des blancs).
Et c'est parce que, de le voir en fait blanc, ils n'en font rien, qu'il
prend lui-m&ecirc;me l’initiative de le faire, c'est-&agrave;-dire qu'ils
repartent tous ensemble, pour d&eacute;clarer qu'ils sont des blancs.

<P>Mais l'on peut nous opposer encore qu'&agrave; lever ainsi l'obstacle
nous n'avons pas pour autant r&eacute;fut&eacute; l'objection logique,
et qu'elle va se repr&eacute;senter la m&ecirc;me avec la r&eacute;it&eacute;ration
au mouvement et reproduire chez chacun des sujets le m&ecirc;me doute et
le m&ecirc;me arr&ecirc;t.

<P>Assur&eacute;ment, mais il faut bien qu'il y ait eu un progr&egrave;s
logique d'accompli. Pour la raison que cette fois A ne peut tirer de l'arr&ecirc;t
commun qu'une conclusion sans &eacute;quivoque. C'est que, s'il &eacute;tait
un noir, B et C n'eussent pas <I>d&ucirc; s’arr&ecirc;ter, absolument</I>.
Car au point pr&eacute;sent il est exclu qu'ils puissent h&eacute;siter
une seconde fois &agrave; conclure qu'ils sont des blancs : une seule h&eacute;sitation,
en effet, est suffisante &agrave; ce que l'un &agrave; l'autre ils se d&eacute;montrent
que certainement ni l'un ni l'autre ne sont des noirs. Si donc B et C se
sont arr&ecirc;t&eacute;s, A ne peut &ecirc;tre qu'un blanc. C'est-&agrave;-dire
que les trois sujets sont cette fois confirm&eacute;s dans une certitude,
qui ne permet ni &agrave; l'objection ni au doute de rena&icirc;tre.

<P>Le sophisme garde donc, &agrave; l’&eacute;preuve de la discussion toute
la<B> </B>rigueur contraignante d'un proc&egrave;s logique, &agrave; la
condition qu'on lui int&egrave;gre la valeur des deux <I>scansions suspensives</I>,
que cette &eacute;preuve montre le v&eacute;rifier dans l'acte m&ecirc;me
o&ugrave; chacun des sujets manifeste qu'il l'a men&eacute; &agrave; sa
conclusion.
<BR>&nbsp;
<H3>
<B><I>Valeur des motions suspendues dans le proc&egrave;s.</I></B></H3>
Est-il justifi&eacute; d'int&eacute;grer &agrave; la valeur du sophisme
les deux <I>motions suspendues</I> ainsi apparues? Pour en d&eacute;cider,
il faut examiner quel est leur r&ocirc;le dans la solution du proc&egrave;s
logique.

<P>Elles ne jouent ce r&ocirc;le, en effet, qu'apr&egrave;s la conclusion
du proc&egrave;s logique, puisque l'acte qu'elles suspendent manifeste
cette conclusion m&ecirc;me. On ne peut donc objecter de l&agrave; qu'elles
apportent dans la solution un &eacute;l&eacute;ment externe au proc&egrave;s
logique lui-m&ecirc;me.

<P>Leur r&ocirc;le, pour &ecirc;tre crucial dans la pratique du proc&egrave;s
logique, n'est pas celui de l'exp&eacute;rience dans la v&eacute;rification
d'une hypoth&egrave;se, mais bien d'un fait intrins&egrave;que &agrave;
l’ambigu&iuml;t&eacute; logique.

<P>Du premier aspect en effet, les donn&eacute;es du probl&egrave;me se
d&eacute;composeraient ainsi :

<P>1&deg; trois combinaisons sont logiquement possibles des attributs caract&eacute;ristiques
des sujets : deux noirs, un blanc, - un noir, deux blancs, - trois blancs.
La premi&egrave;re &eacute;tant exclue par l'observation de tous, une inconnue
reste ouverte entre les deux autres, que vient r&eacute;soudre :

<P>2&deg; la donn&eacute;e d'exp&eacute;rience des motions suspendues,
qui &eacute;quivaudrait &agrave; un signal par o&ugrave; les sujets se
communiqueraient l'un &agrave; l'autre, sous une forme d&eacute;termin&eacute;e
par les conditions de l'&eacute;preuve, ce qu'il leur est interdit d'&eacute;changer
sous une forme intentionnelle : savoir ce qu'ils voient l'un de l'attribut
de l'autre.

<P>Il n'en est rien, car ce serait l&agrave; donner du proc&egrave;s logique
une conception spatialis&eacute;e, celle-l&agrave; m&ecirc;me qui transpara&icirc;t
chaque fois qu'il prend l'aspect de l'erreur et qui seule objecte &agrave;
la solubilit&eacute; du probl&egrave;me.

<P>C'est justement parce que notre sophisme ne la tol&egrave;re pas, qu'il
se pr&eacute;sente comme une aporie pour les formes de la logique classique,
dont le prestige "&eacute;ternel" refl&egrave;te cette infirmit&eacute;
non moins reconnue pour &ecirc;tre la leur<A NAME="bknote1"></A><SUP><A HREF="#note1">[1]</A></SUP>
: &agrave; savoir qu'elles n'apportent jamais rien qui ne puisse d&eacute;j&agrave;
<I>&ecirc;tre vu d'un seul coup</I>.

<P>Tout au contraire, l'entr&eacute;e en jeu comme signifiants des ph&eacute;nom&egrave;nes
ici en litige fait-elle pr&eacute;valoir la structure temporelle et non
pas spatiale du proc&egrave;s logique. Ce que les <I>motions suspendues</I>
d&eacute;noncent, ce n'est pas ce que les sujets voient, c'est ce qu'ils
ont trouv&eacute; positivement de <I>ce qu'ils ne voient pas :</I> &agrave;
savoir l'aspect des disques noirs. Ce par quoi elles sont signifiantes,
est constitu&eacute; non pas par leur direction, mais par leur <I>temps
d'arr&ecirc;t</I>. Leur valeur cruciale n'est pas celle d'un choix binaire
entre deux combinaisons juxtapos&eacute;es dans l'inerte<A NAME="bknote2"></A><SUP><A HREF="#note2">[2]</A></SUP>,
et d&eacute;pareill&eacute;es par l'exclusion visuelle de la troisi&egrave;me,
mais du mouvement de v&eacute;rification institu&eacute; d'un proc&egrave;s
logique o&ugrave; le sujet a transform&eacute; les trois combinaisons possibles
en trois <I>temps de possibilit&eacute;</I>.

<P>C'est pourquoi aussi, tandis qu'<I>un seul</I> signal devrait suffire
pour le seul choix qu'impose la premi&egrave;re interpr&eacute;tation erron&eacute;e,
<I>deux</I> scansions sont n&eacute;cessaires pour la v&eacute;rification
des deux laps qu'implique la seconde et seule valable.

<P>Loin d'&ecirc;tre une donn&eacute;e d'exp&eacute;rience externe dans
le proc&egrave;s logique, les <I>motions suspendues</I> y sont si n&eacute;cessaires
que seule l'exp&eacute;rience peut y faire manquer le synchronisme qu'elles
impliquent de se produire d'un sujet de pure logique et faire &eacute;chouer
leur fonction dans le proc&egrave;s de la v&eacute;rification.

<P>Elles n'y repr&eacute;sentent rien en effet que les paliers de d&eacute;gradation
dont la n&eacute;cessit&eacute; fait appara&icirc;tre l'ordre croissant
des instances du temps qui s'enregistrent dans le proc&egrave;s logique
pour s'int&eacute;grer dans sa conclusion.

<P>Comme on le voit dans la d&eacute;termination logique des <I>temps d’arr&ecirc;t</I>
qu'elles constituent, laquelle, objection du logicien ou doute du sujet,
se r&eacute;v&egrave;le &agrave; chaque fois comme le d&eacute;roulement
subjectif d'une instance du temps, ou pour mieux dire, comme la fuite du
sujet dans une exigence formelle.

<P>Ces instances du temps, constituantes du proc&egrave;s du sophisme,
permettent d'y reconna&icirc;tre un v&eacute;ritable mouvement logique.
Ce proc&egrave;s exige l'examen de la qualit&eacute; de ses temps.
<BR>&nbsp;
<H3>
<B><I>La modulation du temps dans le mouvement du sophisme : l'instant
du regard, le temps pour comprendre et le moment de conclure.</I></B></H3>
Il s'isole dans le sophisme trois <I>moments de l'&eacute;vidence</I>,
dont les valeurs logiques se r&eacute;v&eacute;leront diff&eacute;rentes
et d'ordre croissant. En exposer la succession chronologique, c'est encore
les spatialiser selon un formalisme qui tend &agrave; r&eacute;duire le
discours &agrave; un alignement de signes. Montrer que l'instance du temps
se pr&eacute;sente sous un <I>mode</I> diff&eacute;rent en chacun de ces
moments, c'est pr&eacute;server leur hi&eacute;rarchie en y r&eacute;v&eacute;lant
une discontinuit&eacute; tonale, essentielle &agrave; leur valeur. Mais
saisir dans la <I>modulation</I> du temps la fonction m&ecirc;me par o&ugrave;
chacun de ces moments, dans le passage au suivant, s'y r&eacute;sorbe,
seul subsistant le dernier qui les absorbe; c'est restituer leur succession
r&eacute;elle et comprendre vraiment leur gen&egrave;se dans le mouvement
logique. C'est ce que nous allons tenter &agrave; partir d'une formulation,
aussi rigoureuse que possible, de ces moments de l'&eacute;vidence.

<P>&nbsp; 1&deg; <I>A &ecirc;tre en face de deux noirs, on sait qu'on est
un blanc.</I>
<BR>&nbsp; C'est l&agrave; une <I>exclusion logique</I> qui donne sa base
au mouvement. Qu'elle lui soit ant&eacute;rieure, qu'on la puisse tenir
pour acquise par les sujets <I>avec</I> les donn&eacute;es du probl&egrave;me,
lesquelles interdisent la combinaison de trois noirs, est ind&eacute;pendant
de la contingence dramatique qui isole leur &eacute;nonc&eacute; en prologue.
A l'exprimer sous la forme <I>deux noirs :: un blanc</I>, on voit la valeur
<I>instantan&eacute;e</I> de son &eacute;vidence, et son temps de fulguration,
si l'on peut dire, serait &eacute;gal &agrave; z&eacute;ro.
<BR>&nbsp; Mais sa formulation au d&eacute;part d&eacute;j&agrave; se module
: par la subjectivation qui s'y dessine, encore qu'impersonnelle sous la
forme de l' "on sait que...", et par la conjonction des propositions qui,
plut&ocirc;t qu'elle n'est une hypoth&egrave;se formelle, en repr&eacute;sente
une matrice encore ind&eacute;termin&eacute;e, disons cette forme de cons&eacute;quence
que les linguistes d&eacute;signent sous les termes de la <I>prothase</I>
et de l'<I>apodose</I>: "A &ecirc;tre..., <I>alors seulement</I> on sait
qu'on est... "
<BR>&nbsp; Une instance du temps creuse l'intervalle pour que le donn&eacute;
de la <I>prothase</I>, "en face de deux noirs", se mue en la donn&eacute;e
de l'<I>apodose</I>, "on est un blanc" : il y faut l'<I>instant du regard</I>.
Dans l'&eacute;quivalence logique des deux termes "Deux noirs : un blanc",
cette modulation du temps introduit la forme qui, dans le second moment,
se cristallise en hypoth&egrave;se authentique, car elle va viser la r&eacute;elle
inconnue du probl&egrave;me, &agrave; savoir l'attribut ignor&eacute; du
sujet lui-m&ecirc;me. Dans ce passage, le sujet rencontre la suivante combinaison
logique et, seul &agrave; pouvoir y assumer l'attribut du noir, vient,
dans la premi&egrave;re phase du mouvement logique, &agrave; formuler ainsi
l'&eacute;vidence suivante

<P>&nbsp; 2&deg; <I>Si j'&eacute;tais un noir, les deux blancs que je vois
ne tarderaient pas &agrave; se reconna&icirc;tre pour &ecirc;tre des blancs</I>.
<BR>&nbsp; C'est l&agrave; une <I>intuition</I> par o&ugrave; le sujet
<I>objective</I> quelque chose de plus que les donn&eacute;es de fait dont
l'aspect lui est offert dans les deux blancs; c'est un certain temps qui
se d&eacute;finit (aux deux sens de prendre son sens et de trouver sa limite)
par sa fin, &agrave; la fois but et terme, a savoir pour chacun des deux
blancs <I>le temps pour comprendre</I>, dans la situation de voir un blanc
et un noir, qu'il tient dans l'inertie de son semblable la clef de son
propre probl&egrave;me. L'&eacute;vidence de ce moment suppose la dur&eacute;e
d'un <I>temps de m&eacute;ditation</I> que chacun des deux blancs doit
constater chez l'autre et que le sujet manifeste dans les termes qu'il
attache aux l&egrave;vres de l'un et de l'autre, comme s'ils &eacute;taient
inscrit sur une banderole : "<I>Si j'&eacute;tais un noir, il serait sorti
sans attendre un instant, s'il reste a m&eacute;diter, c'est que je suis
un blanc.</I>"
<BR>&nbsp; Mais, ce temps ainsi objectiv&eacute; dans son sens, comment
mesurer sa limite? Le temps pour comprendre peut se r&eacute;duire a l'instant
du regard, mais ce regard dans son instant peut inclure tout le temps qu'il
faut pour comprendre. Ainsi, l'objectivit&eacute; de ce temps vacille avec
sa limite. Seul subsiste son sens avec la forme qu'il engendre de sujets
<I>ind&eacute;finis sauf par leur r&eacute;ciprocit&eacute;</I>; et dont
l'action est suspendue par une causalit&eacute; mutuelle &agrave; un temps
qui se d&eacute;robe sous le retour m&ecirc;me de l'intuition qu'il a objectiv&eacute;e.
C'est par cette modulation du temps que s'ouvre, avec la seconde phase
du mouvement logique, la voie qui m&egrave;ne &agrave; l'&eacute;vidence
suivante:

<P>&nbsp; 3&deg; <I>Je me h&acirc;te de m'affirmer pour &ecirc;tre un blanc,
pour que ces blancs, par moi ainsi consid&eacute;r&eacute;s, ne me devancent
pas &agrave; se reconna&icirc;tre pour ce qu'ils sont.</I>
<BR>&nbsp; C'est l&agrave; l'<I>assertion sur soi</I>, par o&ugrave; le
sujet conclut le mouvement logique dans la d&eacute;cision d'un <I>jugement</I>.
Le retour m&ecirc;me du mouvement de comprendre, sous lequel a vacill&eacute;
l'instance du temps qui le soutient objectivement, se poursuit chez le
sujet en une r&eacute;flexion, o&ugrave; cette instance ressurgit pour
lui sous le mode subjectif d'un <I>temps de retard</I> sur les autres dans
ce mouvement m&ecirc;me, et se pr&eacute;sente logiquement comme l'urgence
du <I>moment de conclure</I>. Plus exactement, son &eacute;vidence se r&eacute;v&egrave;le
dans la p&eacute;nombre subjective, comme l'illumination croissante d'une
frange &agrave; la limite de l'&eacute;clipse que subit sous la r&eacute;flexion
l'objectivit&eacute; du <I>temps pour comprendre</I>.
<BR>&nbsp; Ce temps, en effet, pour que les deux blancs comprennent la
situation qui les met en pr&eacute;sence d'un blanc et d'un noir, il appara&icirc;t
au sujet qu'il ne diff&egrave;re pas logiquement du temps qu'il lui a fallu
pour la comprendre lui-m&ecirc;me, puisque cette situation n'est autre
que sa propre hypoth&egrave;se. Mais, si cette hypoth&egrave;se est vraie,
les deux blancs voient r&eacute;ellement un noir, ils n'ont donc pas eu
&agrave; en supposer la donn&eacute;e. Il en r&eacute;sulte donc que, Si
le cas est tel, les deux blancs le devancent du temps de battement qu'implique
&agrave; son d&eacute;triment d'avoir eu &agrave; former cette hypoth&egrave;se
m&ecirc;me. C'est donc le <I>moment de conclure</I> qu'il est blanc; s'il
se laisse en effet devancer dans cette conclusion par ses semblables, il
<I>ne pourra plus reconna&icirc;tre</I> s'il n'est pas un noir. Pass&eacute;<I>
le temps pour comprendre le moment de conclure, c'est le moment de conclure
le temps pour comprendre</I>. Car autrement ce temps perdrait son sens.
Ce n'est donc pas en raison de quelque contingence dramatique, gravit&eacute;
de l'enjeu, ou &eacute;mulation du jeu, que le temps presse; c'est sous
l'urgence du mouvement logique que le sujet <I>pr&eacute;cipite</I> &agrave;
la fois son jugement et son d&eacute;part, le sens &eacute;tymologique
du verbe, la t&ecirc;te en avant, donnant la modulation o&ugrave; la tension
du temps se renverse en la tendance &agrave; l'acte qui manifeste aux autres
que le sujet a conclu. Mais arr&ecirc;tons-nous en ce point o&ugrave; le
sujet dans son assertion atteint une v&eacute;rit&eacute; qui va &ecirc;tre
soumise &agrave; l'&eacute;preuve du doute, mais qu’il ne saurait v&eacute;rifier
s'il ne l'atteignait pas d'abord dans la certitude. La <I>tension temporelle</I>
y culmine, puisque, nous le savons d&eacute;j&agrave;, c'est le d&eacute;roulement
de sa d&eacute;tente qui va scander l'&eacute;preuve de sa n&eacute;cessit&eacute;
logique. Quelle est la valeur logique de cette assertion conclusive? C'est
ce que nous allons tenter maintenant de mettre en valeur dans le mouvement
logique o&ugrave; elle se v&eacute;rifie.
<BR>&nbsp;
<H3>
<I>La tension du temps dans l'assertion subjective et sa valeur manifest&eacute;e
dans la d&eacute;monstration du sophisme.</I></H3>
La valeur logique du troisi&egrave;me moment de l'&eacute;vidence, qui
se formule dans l'assertion par o&ugrave; le sujet conclut son mouvement
logique, nous para&icirc;t digne d'&ecirc;tre approfondie. Elle r&eacute;v&egrave;le
en effet une forme propre &agrave; une <I>logique assertive</I>, dont il
faut d&eacute;montrer &agrave; quelles <I>relations</I> originales elle
s'applique.

<P>Progressant sur les relations propositionnelles des deux premiers moments,
<I>apodose</I> et <I>hypoth&egrave;se</I>, la conjonction ici manifest&eacute;e
se noue en une motivation de la conclusion, "<I>pour qu'il n’y ait pas</I>"
(de retard qui engendre l'erreur), o&ugrave; semble affleurer la forme
ontologique de l'angoisse, curieusement refl&eacute;t&eacute;e dans l'expression
grammaticale &eacute;quivalente, "<I>de peur que</I>" (le retard n'engendre
l'erreur)...

<P>Sans doute cette forme est-elle en relation avec l'originalit&eacute;
logique du sujet de l'assertion : en raison de quoi nous la caract&eacute;risons
comme <I>assertion subjective</I>, &agrave; savoir que le sujet logique
n'y est autre que la forme <I>personnelle</I> du sujet de la connaissance,
celui qui ne peut &ecirc;tre exprim&eacute; que par "<I>je</I>". Autrement
dit, le jugement qui conclut le sophisme ne peut &ecirc;tre port&eacute;
que par le sujet qui en a form&eacute; l'assertion sur soi, et ne peut
sans r&eacute;serve lui &ecirc;tre imput&eacute; par quelque autre, - au
contraire des relations du sujet <I>impersonnel</I> et du sujet <I>ind&eacute;fini
r&eacute;ciproque</I> des deux premiers moments qui sont essentiellement
transitives, puisque le sujet personnel du mouvement logique les assume
&agrave; chacun de ces moments.

<P>La r&eacute;f&eacute;rence &agrave; ces deux sujets manifeste bien la
valeur logique du sujet de l'assertion. Le premier, qui s'exprime dans
l' "<I>on</I>" de l' "<I>on sait que...</I>", ne donne que la forme g&eacute;n&eacute;rale
du sujet no&eacute;tique: il peut &ecirc;tre aussi bien dieu, table ou
cuvette. Le second, qui s'exprime dans "<I>les deux blancs</I>" qui doivent
"<I>l'un l'autre se</I>" reconna&icirc;tre, introduit la forme de <I>l'autre
en tant que tel</I>, c'est-&agrave;-dire comme pure r&eacute;ciprocit&eacute;,
puisque l'un ne se reconna&icirc;t que dans l'autre et ne d&eacute;couvre
l'attribut qui est le sien que dans l'&eacute;quivalence de leur temps
propre. Le "<I>je</I>", sujet de l'assertion conclusive, s'isole par un
<I>battement de temps</I> logique d'avec l'autre, c'est-&agrave;-dire d'avec
la relation de r&eacute;ciprocit&eacute;. Ce mouvement de gen&egrave;se
logique du "<I>je</I>" par une d&eacute;cantation de son temps logique
propre est assez parall&egrave;le &agrave; sa naissance psychologique.
De m&ecirc;me que, pour le rappeler en effet, le "je" psychologique se
d&eacute;gage d'un transitivisme sp&eacute;culaire ind&eacute;termin&eacute;,
par l'appoint d'une tendance &eacute;veill&eacute;e comme jalousie, le
"<I>je</I>" dont il s'agit ici se d&eacute;finit par la subjectivation
d'une <I>concurrence</I> avec l'autre dans la fonction du temps logique.
Il nous parait comme tel donner la forme logique essentielle (bien plut&ocirc;t
que la forme dite existentielle) du "<I>je</I>" psychologique<A NAME="bknote3"></A><SUP><A HREF="#note3">[3]</A></SUP>.

<P>Ce qui manifeste bien la valeur essentiellement subjective ("<I>assertive</I>"
dans notre terminologie) de la conclusion du sophisme, c'est l'ind&eacute;termination
o&ugrave; sera tenu un observateur (le directeur de la prison qui surveille
le jeu, par exemple), devant le d&eacute;part simultan&eacute; des trois
sujets, pour affirmer d'aucun s'il a conclu juste quant &agrave; l'attribut
dont il est porteur. Le sujet, en effet, a saisi le moment de conclure
qu'il est un blanc sous l'&eacute;vidence <I>subjective</I> d'un temps
de retard qui le presse vers la sortie, mais, s'il n'a pas saisi ce moment,
il n'en agit pas autrement sous l'&eacute;vidence <I>objective</I> du d&eacute;part
des autres, et du m&ecirc;me pas qu'eux sort-il, seulement assur&eacute;
d'&ecirc;tre un noir. Tout ce que l'observateur peut pr&eacute;voir, c'est
que, s'il y a un sujet qui doit d&eacute;clarer &agrave; l'enqu&ecirc;te
&ecirc;tre un noir pour s'&ecirc;tre h&acirc;t&eacute; &agrave; la suite
des deux autres, il sera seul &agrave; se d&eacute;clarer tel en ces termes.

<P>Enfin, le jugement assertif se manifeste ici par un <I>acte</I>. <B>La
pens&eacute;e moderne a montr&eacute; que tout jugement est essentiellement
un acte</B>, et les contingences dramatiques ne font ici qu'isoler cet
acte dans le geste du d&eacute;part des sujets. On pourrait imaginer d'autres
modes d'expression &agrave; l'acte de conclure Ce qui fait la singularit&eacute;
de l'acte de conclure dans l'assertion subjective d&eacute;montr&eacute;e
par le sophisme c'est qu'il anticipe sur sa certitude en raison de la tension
temporelle dont il est charg&eacute; subjectivement et qu’&agrave; condition
de cette anticipation m&ecirc;me, sa certitude se v&eacute;rifie dans une
pr&eacute;cipitation logique que d&eacute;termine la d&eacute;charge de
cette tension, pour qu'enfin la conclusion ne se fonde plus que sur des
instances temporelles toutes objectiv&eacute;es, et que l'assertion se
d&eacute;subjective au plus bas degr&eacute;. Comme le d&eacute;montre
ce qui suit.

<P>D'abord repara&icirc;t le <I>temps objectif</I> de l'intuition initiale
du mouvement qui, comme aspir&eacute; entre l'instant de son d&eacute;but
et la h&acirc;te de sa lin, avait paru &eacute;clater comme une bulle.
Sous le coup du doute qui exfolie la certitude subjective du <I>moment
de conclure</I>, voici qu'il se condense comme un noyau dans l'intervalle
de la premi&egrave;re <I>motion suspendue</I> et qu'il manifeste au sujet
sa limite dans le <I>temps pour comprendre</I> qu'est pass&eacute; pour
les deux autres l'<I>instant du regard</I> et qu'est revenu le <I>moment
de conclure</I>.

<P>Assur&eacute;ment, si le doute, depuis Descartes, est int&eacute;gr&eacute;
&agrave; la valeur du jugement, il faut remarquer que, pour la forme d'assertion
ici &eacute;tudi&eacute;e, cette valeur tient moins au doute qui la suspend
qu'&agrave; la <I>certitude anticip&eacute;e</I> qui l'a introduite.

<P>Mais, pour comprendre la fonction de ce doute quant au sujet de l'assertion,
voyons ce que vaut objectivement la premi&egrave;re suspension pour l'observateur
que nous avons d&eacute;j&agrave; int&eacute;ress&eacute; &agrave; la motion
d'ensemble des sujets. Rien de plus que ceci c'est que chacun, s'il &eacute;tait
impossible jusque-l&agrave; de juger dans quel sens il avait conclu, rnanifeste
une incertitude de sa conclusion, mais qu'il l'aura certainement confort&eacute;e
si elle &eacute;tait correcte, rectifi&eacute;e peut-&ecirc;tre si elle
&eacute;tait erron&eacute;e.

<P>Si, en effet, subjectivement, l'un quelconque a su prendre les devants
et s'il s'arr&ecirc;te, c'est qu'il s'est pris &agrave; douter s'il a bien
saisi le <I>moment de conclure</I> qu'il &eacute;tait un blanc, mais il
va le ressaisir aussit&ocirc;t, puisque d&eacute;j&agrave; il en a fait
l'exp&eacute;rience subjective. Si, au contraire, il a laiss&eacute; les
autres le devancer et ainsi fonder en lui la conclusion qu'il est un noir,
il ne peut douter d'avoir bien saisi le moment de conclure, pr&eacute;cis&eacute;ment
parce qu'il ne l'a pas <I>saisi subjectivement</I> (et en effet il pourrait
m&ecirc;me trouver dans la nouvelle initiative des autres la confirmation
logique de ce qu'il se croit d'eux dissemblable). Mais, s'il s'arr&ecirc;te,
c'est qu'il subordonne sa propre conclusion si &eacute;troitement &agrave;
ce qui manifeste la conclusion des autres, qu'il la suspend aussit&ocirc;t
quand ils paraissent suspendre la leur, donc qu'il met en doute qu'il soit
un noir, jusqu'&agrave; ce qu'ils lui montrent &agrave; nouveau la voie
ou que lui-m&ecirc;me la d&eacute;couvre, selon quoi il conclura cette
fois d'&ecirc;tre un noir, soit d'&ecirc;tre un blanc : peut-&ecirc;tre
faux, peut-&ecirc;tre juste, point qui reste imp&eacute;n&eacute;trable
&agrave; tout autre qu'&agrave; lui-m&ecirc;me.

<P>Mais la descente logique se poursuit vers le second temps de suspension.
Chacun des sujets, s'il a ressaisi la certitude subjective du <I>moment
de conclure</I>, peut &agrave; nouveau la mettre en doute. Mais elle est
maintenant soutenue par l'objectivation une fois faite du <I>temps pour
comprendre</I>, et sa mise en doute ne durera que l'<I>instant du regard</I>,
car le seul fait que l'h&eacute;sitation apparue chez les autres soit la
seconde, suffit &agrave; lever la sienne, aussit&ocirc;t qu'aper&ccedil;ue,
puisqu'elle lui indique irnm&eacute;diatement qu'il n'est certainement
pas un noir.

<P>Ici le temps subjectif du <I>moment de conclure</I> s'objective enfin.
Comme le prouve ceci que, m&ecirc;me si l'un quelconque des sujets ne l'avait
pas saisi encore, il s'impose &agrave; lui pourtant maintenant; le sujet,
en effet, qui aurait conclu la premi&egrave;re scansion en prenant la suite
des deux autres, convaincu par l&agrave; d'&ecirc;tre un noir, serait en
effet, de par la pr&eacute;sente et seconde scansion, contraint de renverser
son jugement.

<P>Ainsi l'assertion de certitude du sophisme vient, dirons-nous, au terme
du rassemblement logique des deux motions suspendues dans l'acte o&ugrave;
elles s'ach&egrave;vent, &agrave; <I>se d&eacute;subjectiver au plus bas</I>.
Comme le manifeste ceci que notre observateur, s'il les a constat&eacute;es
synchrones chez les trois sujets, ne peut douter d'aucun d'entre eux qu'il
ne doive &agrave; l'enqu&ecirc;te se d&eacute;clarer pour &ecirc;tre un
blanc.

<P>Enfin, l'on peut remarquer qu’&agrave; ce m&ecirc;me moment, si tout
sujet peut, &agrave; l'enqu&ecirc;te, exprimer la certitude qu'il a enfin
v&eacute;rifi&eacute;e, par l'<I>assertion subjective</I> qui la lui a
donn&eacute;e en conclusion du sophisme, &agrave; savoir en ces termes
: "<I>Je me suis h&acirc;t&eacute; de conclure que j'&eacute;tais un blanc,
parce qu'autrement ils devaient me devancer &agrave; se reconna&icirc;tre
r&eacute;ciproquement pour des blancs (et que, si je leur en avais laiss&eacute;
le temps, ils m'auraient, par cela m&ecirc;me qui e&ucirc;t &eacute;t&eacute;
mon fait, plong&eacute; dans l'erreur)</I>", ce m&ecirc;me sujet peut aussi
exprimer cette m&ecirc;me certitude par sa <I>v&eacute;rification d&eacute;subjectiv&eacute;e</I>
au plus bas dans le mouvement logique, &agrave; savoir en ces termes :
"<I>On doit savoir qu'on est un blanc, quand les autres ont h&eacute;sit&eacute;
deux fois &agrave; sortir</I>." Conclusion qui, sous sa premi&egrave;re
forme, peut &ecirc;tre avanc&eacute;e comme v&eacute;ritable par le sujet,
d&egrave;s qu'il a constitu&eacute; le mouvement logique du sophisme,.
mais ne peut comme telle &ecirc;tre assum&eacute;e par ce sujet que personnellement,
- mais qui, sous sa seconde forme, exige que tous les sujets aient consomm&eacute;
la descente logique qui v&eacute;rifie le sophisme, mais est applicable
par quiconque &agrave; chacun d'entre eux. N'&eacute;tant pas m&ecirc;me
exclu que l'un des sujets, mais un seul, y parvienne, sans avoir constitu&eacute;
le mouvement logique du sophisme et pour avoir seulement suivi sa v&eacute;rification
manifest&eacute;e chez les deux autres sujets.
<BR>&nbsp;
<H3>
<I>La v&eacute;rit&eacute; du sophisme comme r&eacute;f&eacute;rence temporalis&eacute;e
de soi &agrave; l'autre : l'assertion subjective anticipante comme forme
fondamentale d'une logique collective.</I></H3>
Ainsi, la v&eacute;rit&eacute; du sophisme ne vient &agrave; &ecirc;tre
v&eacute;rifi&eacute;e que de sa <I>pr&eacute;somption</I>, si l'on peut
dire, dans l'assertion qu'il constitue. Elle se r&eacute;v&egrave;le ainsi
d&eacute;pendre d'une tendance qui la vise, notion qui serait un paradoxe
logique, si elle ne se r&eacute;duisait &agrave; la tension temporelle
qui d&eacute;termine le moment de conclure.

<P>La v&eacute;rit&eacute; se manifeste dans cette forme comme devan&ccedil;ant
l'erreur et s'avan&ccedil;ant seule dans l'acte qui engendre sa certitude;
inversement <B>l'erreur, comme se confirmant de son inertie</B>, et se
redressant mal &agrave; suivre l'initiative conqu&eacute;rante de la v&eacute;rit&eacute;.

<P>Mais &agrave; quelle sorte de relation r&eacute;pond une telle forme
logique? A une forme d'objectivation qu'elle engendre dans son mouvement,
c'est &agrave; savoir &agrave; la r&eacute;f&eacute;rence d'un "<I>je</I>"
&agrave; la commune mesure du sujet r&eacute;ciproque, ou encore : des
autres en tant que tels, soit en tant qu'ils sont autres les uns pour les
autres. Cette commune mesure est donn&eacute;e par un certain <I>temps
pour comprendre</I>, qui se r&eacute;v&egrave;le comme une fonction essentielle
de la relation logique de r&eacute;ciprocit&eacute;. Cette r&eacute;f&eacute;rence
du "<I>je</I>" aux autres en tant que tels doit, dans chaque moment critique,
&ecirc;tre temporalis&eacute;e, pour dialectiquement r&eacute;duire le
<I>moment de conclure le temps pour comprendre</I> &agrave; durer aussi
peu que l'<I>instant du regard</I>.

<P>Il n'est que de faire appara&icirc;tre au terme logique des <I>autres</I>
la moindre disparate pour qu'il s'en manifeste combien <B>la v&eacute;rit&eacute;
pour tous d&eacute;pend de la rigueur de chacun</B>, et m&ecirc;me que
la v&eacute;rit&eacute;, &agrave; &ecirc;tre atteinte seulement par les
uns, peut engendrer, sinon confirmer, l'erreur chez les autres. Et encore
ceci que, si dans cette course &agrave; la v&eacute;rit&eacute;, on n'est
que seul, si l'on n'est tous, &agrave; toucher au vrai, aucun n'y touche
pourtant sinon par les autres.

<P>Assur&eacute;ment ces formes trouvent facilement leur application dans
la pratique &agrave; une table de bridge ou &agrave; une conf&eacute;rence
diplomatique, voire dans la manœuvre du "complexe" en pratique psychanalytique.

<P>Mais nous voudrions indiquer leur apport a la notion logique de collectivit&eacute;.

<P><I>Tres faciunt collegium</I>, dit l'adage, et la <I>collectivit&eacute;</I>
est d&eacute;j&agrave; int&eacute;gralement repr&eacute;sent&eacute;e dans
la forme du sophisme, puisqu'elle se d&eacute;finit comme un groupe form&eacute;
par les relations r&eacute;ciproques d'un nombre d&eacute;fini d'individus,
au contraire de la <I>g&eacute;n&eacute;ralit&eacute;</I>, qui se d&eacute;finit
comme une classe comprenant abstraitement un nombre ind&eacute;fini d'individus.

<P>Mais il suffit de d&eacute;velopper par r&eacute;currence la d&eacute;monstration
du sophisme pour voir qu'il peut s'appliquer logiquement a un nombre illimit&eacute;
de sujets<A NAME="bknote4"></A><SUP><A HREF="#note4">[4]</A></SUP>, &eacute;tant
pos&eacute; que l'attribut "n&eacute;gatif" ne peut intervenir qu'en un
nombre &eacute;gal au nombre des sujets moins un<A NAME="bknote5"></A><SUP><A HREF="#note5">[5]</A></SUP>.
Mais l'objectivation temporelle est plus difficile &agrave; concevoir &agrave;
mesure que la collectivit&eacute; s'accro&icirc;t, semblant faire obstacle
&agrave; une <I>logique collective</I> dont on puisse compl&eacute;ter
la logique classique.

<P>Nous montrerons pourtant quelle r&eacute;ponse une telle logique devrait
apporter &agrave; l'inad&eacute;quation qu'on ressent d'une affirmation
telle que "Je suis un homme", &agrave; quelque forme que ce soit de la
logique classique, qu'on la rapporte en conclusion de telles pr&eacute;misses
que l'on voudra. ("<I>L'homme est un animal raisonnable</I>"..., etc.)

<P>Assur&eacute;ment plus pr&egrave;s de sa valeur v&eacute;ritable appara&icirc;t-elle
pr&eacute;sent&eacute;e en conclusion de la forme ici d&eacute;montr&eacute;e
de l'assertion subjective anticipante, &agrave; savoir comme suit :

<P>&nbsp; 1&deg; Un homme sait ce qui n'est pas un homme;

<P>&nbsp; 2&deg; Les hommes se reconnaissent entre eux pour &ecirc;tre
des hommes;

<P>&nbsp; 3&deg; Je m'affirme &ecirc;tre un homme, de peur d'&ecirc;tre
convaincu par les hommes de n'&ecirc;tre pas un homme.

<P>Mouvement qui donne la forme logique de toute assimilation "humaine",
en tant pr&eacute;cis&eacute;ment qu'elle se pose comme assimilatrice d'une
barbarie, et qui pourtant r&eacute;serve la d&eacute;termination essentielle
du "<I>je</I>"…<A NAME="bknote6"></A><SUP><A HREF="#note6">[6]</A></SUP>.
<BR><FONT SIZE=-1>&nbsp;</FONT></UL>

<HR SIZE=3 NOSHADE WIDTH="100%">
<BR><FONT SIZE=-2>&nbsp;</FONT>
<BR><A NAME="note1"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote1">[1]</A> Et non
moins celle des esprits form&eacute;s par cette tradition, comme en t&eacute;moigne
le billet suivant que nous re&ccedil;&ucirc;mes d'un esprit pourtant aventureux
en d'autres domaines, apr&egrave;s une soir&eacute;e o&ugrave; la discussion
de notre f&eacute;cond sophisme avait provoqu&eacute; dans les esprits
choisis d'un coll&egrave;ge intime une v&eacute;ritable panique confusionnelle.
Encore, malgr&eacute; ses premiers mots, ce billet porte-t-il les traces
d'une laborieuse mise au point.</FONT>

<P><FONT SIZE=-1>&nbsp; "Mon cher Lacan, ce mot en h&acirc;te pour diriger
votre r&eacute;flexion sur une nouvelle difficult&eacute; &agrave; vrai
dire, le raisonnement admis hier n'est pas concluant, car aucun des trois
&eacute;tats possibles : ooo – oo* - o** , n'est r&eacute;ductible &agrave;
l'autre (malgr&eacute; les apparences) : il n'y a que le dernier qui soit
d&eacute;cisif.</FONT>
<BR><FONT SIZE=-1>&nbsp; "Cons&eacute;quence: quand A se suppose noir,
ni B ni C ne peuvent sortir, car ils ne peuvent d&eacute;duire de leur
comportement s'ils sont noirs ou blancs : car, si l'un est noir, l'autre
sort, et, s'il est blanc l'autre sort aussi, puisque le premier ne sort
pas (et r&eacute;ciproquement). Si A Se suppose blanc, ils ne peuvent non
plus sortir. De sorte que, l&agrave; encore, A ne peut d&eacute;duire du
comportement des autres la couleur de son disque."</FONT>

<P><FONT SIZE=-1>Ainsi, notre contradicteur, pour trop bien <I>voir </I>le
cas, restait-il aveugle &agrave; ceci que ce n'est pas le d&eacute;part
des autres, mais leur attente, qui d&eacute;termine le jugement du sujet.
Et pour nous r&eacute;futer en effet avec quelque h&acirc;te, lassait-il
lui &eacute;chapper ce que nous tentons de d&eacute;montrer ici : la fonction
de la h&acirc;te en logique.</FONT>

<P><A NAME="note2"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote2">[2]</A> "Irr&eacute;ductibles",
comme s'exprime le contradicteur cit&eacute; dans la note ci-dessus.</FONT>

<P><A NAME="note3"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote3">[3]</A> Ainsi le
"je", tierce forme du sujet de l'&eacute;nonciation dans la logique, y
est encore la "premi&egrave;re personne", mais aussi la seule et la derni&egrave;re.
Car la deuxi&egrave;me personne grammaticale rel&egrave;ve d'une autre
fonction du langage. Pour la troisi&egrave;me personne grammaticale, elle
n'est que pr&eacute;tendue c'est un d&eacute;monstratif, &eacute;galement
applicable au champ de l'&eacute;nonc&eacute; et &agrave; tout ce qui s'y
particularise.</FONT>

<P><A NAME="note4"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote4">[4]</A> En voici
l'exemple pour quatre sujets, quatre disques blanc, trois disques noirs.</FONT>

<P><FONT SIZE=-1>A pense que, s'il &eacute;tait un noir, l'un quelconque
de B, C, D pourrait penser des deux autres que, si lui-m&ecirc;me &eacute;tait
noir, ceux-ci ne tarderaient pas &agrave; savoir qu'ils sont des blancs.
L'un quelconque de B, C, D devrait donc en conclure rapidement qu'il est
lui-m&ecirc;me blanc, ce qui n'appara&icirc;t pas. Lors A se rendant compte
que, s'ils le voient lui noir, B, C, D ont sur lui l'avantage de n'avoir
pas &agrave; en faire la supposition, se h&acirc;te de conclure qu'il est
un blanc.</FONT>

<P><FONT SIZE=-1>Mais ne sortent-ils pas tous en m&ecirc;me temps que lui?
A, dans le doute, s’arr&ecirc;te, et tous aussi. Mais, si tous aussi s’arr&ecirc;tent,
qu'est-ce &agrave; dire? Ou bien c'est qu'ils s’arr&ecirc;tent en proie
au m&ecirc;me doute que A, et A peut reprendre sa course sans souci. Ou
bien c'est que A est noir, et que l'un quelconque de B, C, D est venu &agrave;
douter Si le d&eacute;part des deux autres ne signifierait pas qu'il est
un noir, aussi bien &agrave; penser que, s'ils s’arr&ecirc;tent, ce n'est
pas pour autant qu'il soit lui-m&ecirc;me blanc, puisque l'un ou l'autre
peut encore douter un instant s'il n'est pas un noir; encore peut-il poser
qu'il devraient tous les deux repartir avant lui s'il est lui-m&ecirc;me
un noir, et repartir lui-m&ecirc;me de cette attente vaine, assur&eacute;
d'&ecirc;tre ce qu'il est, c’est-&agrave;-dire blanc. Que B, C, D, donc
ne le font-ils? Car alors je le fais, dit A. Tous repartent alors.</FONT>

<P><FONT SIZE=-1>Second arr&ecirc;t. En admettant que je sois noir, se
dit A, l'un quelconque de B, C, D doit maintenant &ecirc;tre fix&eacute;
sur ceci qu'il ne saurait imputer aux deux autres une nouvelle h&eacute;sitation,
s'il &eacute;tait noir; qu'il est donc blanc. B, C, D doivent donc repartir
avant lui. Faute de quoi A repart, et tous avec<B> </B>lui.</FONT>

<P><FONT SIZE=-1>Troisi&egrave;me arr&ecirc;t. Mais tous doivent savoir
d&egrave;s lors qu'ils sont des blancs, si j'&eacute;tais vraiment noir,
se dit A. Si donc, ils s'arr&ecirc;tent...</FONT>

<P><FONT SIZE=-1>Et la certitude est v&eacute;rifi&eacute;e en trois <I>scansions
suspensive.</I></FONT>

<P><A NAME="note5"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote5">[5]</A> Cf. la
condition de ce moins un dans l'attribut avec la fonction psychanalytique
de l'Un-en-plus dans le sujet de la psychanalyse, p. 480 de ce recueil
(Les &eacute;crits).</FONT>

<P><A NAME="note6"></A><FONT SIZE=-1><A HREF="#bknote6">[6]</A> Que le
lecteur qui poursuivra dans ce recueil, revienne &agrave; cette r&eacute;f&eacute;rence
au collectif qui est la fin de cet article, pour en situer ce que Freud
a produit sous le registre de la psychologie collective <I>(Massen : PsychoIogie
und Ichana1yse, </I>1920<B>) : le collectif n'est rien, que le sujet de
l'individuel.</B></FONT>
Root Admin, Bots, Bureaucrats, flow-bot, oversight, Administrators, Widget editors
24,656
edits

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