Text/Jacques Lacan/Aa27111968.htm

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J.LACAN                        gaogoa

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XVI- D'un Autre � l'autre     [#note note]

27 NOVEMBRE 1968

    (p57->) Nous sommes arrivés, la dernière fois, à un point qui commande que je vous donne aujourd'hui quelques éclaircissements que j'appellerai topologiques. Ce n'est pas là chose nouvelle à ce que je l'introduise ici, mais il convient que je la conjoigne avec ce que précisément j'ai introduit cette année sous cette forme qui désigne le rapport du savoir à quelque chose, certes, de plus mystérieux, si plus fondamental, à quelque chose dont c'est bien le danger qu'il soit pris dans la fonction d'un fond, par rapport au champ d'une forme, alors qu'il s'agit de bien autre chose : j'ai nommé la jouissance.

    La jouissance dont bien sûr il n'est que trop évident qu'elle fait la substance de tout ce dont nous parlons dans la psychanalyse.

   C'est bien par là qu'elle n'est pas informe ; la jouissance a ici cette portée qu'elle nous permet d'introduire cette fonction proprement structurale qui est celle du plus-de-jouir. Ce plus-de-jouir est apparu, dans mes derniers discours, en fonction (p58->) d'homologie par rapport à la plus-value marxiste, homologie, c'est bien dire et je l'ai souligné que leur rapport n'est pas d'analogie, il s'agit bien de la même chose ; il s'agit bien de la même étoffe en tant que ce dont il s'agit, c'est le trait de ciseaux du discours.
    Me fais-je bien entendre ?
    S'il est bien vrai que ce qui est ici intéressé dans le mien , car ce rapport du plus-de-jouir à la plus-value, chacun qui suit depuis un temps suffisant ce que j'énonce voit autour de quelle fonction il tourne, ce rapport ; c'est la fonction de l'objet a.

    Cet objet a, si en un certain sens je l'ai inventé comme on peut dire que le discours de Marx invente, qu'est-ce à dire, c'est la trouvaille de la plus-value.

    Ce n'est pas dire, bien sûr, qu'il n'ait pas été avant mon propre discours, approché, et c'est ce qu'on a appelé, mais de façon franchement insuffisante, aussi insuffisante qu'était la définition de la plus-value avant que la fasse apparaître dans sa rigueur le discours de Marx ; mais l'important n'est pas de souligner cette équivalence dans l'ordre de l'importance de la trouvaille.

    (p59->) L'important est de poser la question de ce que nous pouvons penser du fait même de la trouvaille si, d'abord, je la définis comme effet d'un discours.

    Car il ne s'agit pas de théorie au sens où elle recouvrirait quelque chose qui, à un moment donné, deviendrait apparent.

    L'objet a est effet du discours analytique et, comme tel, ce que j'en dis n'est que cet effet même.

    Est-ce à dire qu'il n'est qu'artifice créé par le discours analytique ? Là est le point que je désigne et qui est consistant avec le fond de la question, telle que je la pose, quant à la fonction de l'analyste, si l'analyste lui-même n'était pas cet effet, je dirais plus : ce symptôme, qui résulte d'une certaine incidence dans l'Histoire, impliquant transformation du rapport du savoir avec ce fond énigmatique de la jouissance, du rapport du savoir en tant qu'il est déterminant pour la position du sujet, il n'y aurait ni discours analytique ni bien sûr révélation de la fonction de l'objet a, mais la question de l'artifice, vous le voyez bien, se modifie, se suspend, trouve sa médiation dans ce fait que ce qui est découvert dans un effet de discours est déjà apparu comme effet de discours dans l'Histoire.

    (p60->) Que la psychanalyse, autrement dit, n'apparaît comme symptôme que pour autant qu'un tournant du savoir dans l'Histoire - je ne dis pas de l'histoire du savoir - qu'un tournant de l'incidence du savoir dans l'Histoire est déjà là qui a concentré, si je puis dire, pour nous l'offrir, pour la mettre à notre portée, cette fonction.

    Je parle de celle définie par l'objet a.

    Il est clair que personne, sauf ma traductrice italienne dont je n'offenserai pas la modestie, du fait qu'elle a raté l'avion ce matin et elle n'est pas là, qui s'est fort bien aperçu, il y a quelque temps, de l'identité de cette fonction de la plus-value et de l'objet a... pourquoi pas plus de personnes à l'avoir énoncé si tant est qu'il ait pu se faire que la chose ne m'ait point été communiquée ?
Là est l'étrange.

    L'étrange qui, assurément se tempère à saisir sur le vif comme je fais, c'est mon destin, la difficulté du progrès de ce discours analytique, la résistance qui s'accroît à mesure même qu'il se poursuit.

    (p61->) Et n'est-il pas singulier, puisque aussi bien j'ai là un témoignage qui après tout prend sa valeur, de devenir de quelqu'un qui est d'une génération des plus jeunes, n'est-il pas singulier de voir que, par un effet qu'assurément je ne désignerai pas pour être celui de mon discours, mais pour être celui du progrès de la difficulté croissante qui s'engendre de ce que j'ai appelé cette absolutisation du marché du savoir, je puis toucher très fréquemment combien plus aisé, dans la génération qui vient, est mon échange avec ceux dont, après tout, par une petite expérience de calcul, j'ai pu faire la moyenne d'âge, disons avec ceux qui ont 24 ans.

    Je n'irai pas dire qu'à 24 ans tout le monde est lacanien, mais sûrement qu'en quelque sorte, rien de ce que j'ai pu rencontrer dans le temps, comme on dit, comme difficultés à faire entendre ce discours, ne se produit plus, tout au moins pas à la même place, là où j'ai à faire à quiconque , je dis même n'étant point psychanalyste , approche seulement les problèmes du savoir sous leur angle le plus moderne, et disons a quelque ouverture sur le domaine de la logique .

    Aussi bien, puisque c'est au niveau de cette génération qu'on se met - j'en ai des échos, déjà, (p62->) des fruits, des résultats - à étudier mes Ecrits, et même à commencer de pondre ce que l'on appelle diplômes ou thèses, bref , à les soumettre à l'épreuve d'une transmission universitaire, j'ai pu récemment, et non pas du tout pour en être surpris, constater assurément la difficulté qu'ont ces jeunes auteurs à extraire de ces Ecrits ce qu'on peut appeler une formule qui soit recevable et classable dans ce qu'on leur offre comme tiroir.

    Assurément, ce qui leur échappe le plus c'est ce qui est là-dedans, ce qui en fait le poids et l'essentiel, ce qui sans doute retient ces lecteurs que je suis toujours si étonné de savoir si nombreux, c'est la dimension du travail qui précisément s'y représente.

    Je veux dire que chacun d'eux, chacun de ces Ecrits représente quelque chose que j'ai eu à déplacer, à pousser, à charrier dans l'ordre de cette dimension de résistance qui n'est point d'ordre individuel, qui est seulement, du fait que les générations déjà au temps où je commençai de parler, qui se recrutaient déjà à un niveau plus âgé, dans ce rapport en plein glissement au savoir, qui se trouvaient, pour tout dire, formée de toutes les façons sous un mode tel que rien, en soi, n'était plus difficile que de les (p63->) situer au niveau de cette expérience annonciatrice, dénonciatrice qu'est la psychanalyse.

    C'est bien pour cela que ce que j'essaie aujourd'hui d'articuler, je le fais dans un certain espoir que quelque chose se conjoigne qui soit de ce qui m'est offert dans l'attention des générations plus jeunes avec ce qui effectivement se présente comme un discours.

    Néanmoins, qu'on ne s'attende d'aucune façon que ce discours puisse se faire profession articulée d'une position de distance à l'endroit de ce qui s'opère vraiment dans ce progrès du discours analytique.

    Ce que j'énonce du sujet comme effet lui-même du discours rend absolument exclu que le mien se fasse système, alors que ce qui en fait la difficulté c'est d'indiquer, par son procès même, comment ce discours est lui-même commandé par une subordination du sujet, du sujet psychanalytique dont je me fais ici support par rapport à ce qui le commande et qui tient à tout le savoir.

    Ma position, chacun le sait, est identique en plusieurs points où, sous le nom d'épistémologie, une question se pose qu'on pourrait en quelque sorte toujours définir par ceci :

    qu'en est-il du désir qui soutient de la façon la plus cachée le discours qui en est (p64->) apparemment le plus abstrait, disons le discours mathématique ?

    Pourtant la difficulté est d'un ordre tout différent au niveau où je dois me placer pour la raison que si le suspens peut être mis sur ce qui anime le discours mathématique, il est clair que chacune de ses opérations est faite pour boucher, élider et recoudre, suturer cette question à tout instant, et rappelez-vous ce qui, ici, en est apparu déjà, il y a quatre ans, sous la fonction de la suture.

    Alors qu'au contraire, ce dont il s'agit dans le discours analytique c'est de donner sa présence pleine à cette fonction du sujet, au contraire retournant ce mouvement de réduction qui est dans le discours logique de perpétuellement décentré et d'une façon d'autant plus problématique qu'il ne nous est permis d'aucune façon de suppléer à ce qui est faille, sinon par artifice, et en indiquant bien ce que nous faisons à cet instant quand nous nous permettons de désigner ce manque, effet de la signifiance de quelque chose qui, prétendant le signifier, ne saurait être par définition un signifiant.

    Si nous indiquons signifiant de File:64-1.jpg , c'est en quelque sorte pour indiquer ce manque, et, comme je l'ai plusieurs fois articulé, ce manque dans le signifiant.

    (p65->) Qu'est-ce à dire, qu'est-ce qui représente ce manque dans le signifiant ?

    Si aussi bien nous pouvons admettre que ce manque soit quelque chose de spécifique à notre destin (d') égaré, là nous désignons le manque, il a toujours été le même et s'il y a quelque chose qui nous met en rapport avec l'Histoire, c'est de concevoir combien pendant tant de temps les hommes ont pu y parer.

    Mais ce n'est pas la question que je suis aujourd'hui ici pour soulever devant vous ; bien au contraire ; je vous l'ai dit, il s'agit de topologie.

    S'il y a une formule que j'ai répétée ces jours-ci, ces temps-ci avec insistance c'est celle qui enracine la détermination du sujet en ceci qu'un signifiant le représente, le représente pour un autre signifiant.

    Cette formule a l'avantage d'insérer dans une connexion la plus simple, la plus réduite, celle d'un signifiant I , à un signifiant 2 . C'est de quoi il nous faut partir pour ne pas perdre, ne plus pouvoir perdre un seul instant la dépendance du sujet.

    Le rapport de ce signifiant I, à ce signifiant 2 , tous ceux - et il n'est pas du tout, à partir d'un certain moment, rare de pouvoir l'espérer - tous ceux qui ont quelque audition de ce qu'il en est en logique (p66->) dans ce qu'il en est probablement dans la théorie des ensembles ce qu'on appelle une paire ordonnée, je ne puis ici qu'en donner l'indication quitte à ce que, sur telle demande qui me vienne, j'en donne plus tard un commentaire.

    Cette référence théorique est néanmoins importante à être ici attachée ; pourtant, ceci que j'appelle mon discours ne date pas d'hier ; je veux dire que, comme je vous l'ai annoncé la dernière fois, il y a quelque chose au bord de quoi notre chemin nous mène ; c'est ce qui déjà est construit au niveau même de l'expérience et je dirais, du travail, du travail qui consiste à faire rentrer dans mon discours, dans un je-dis provoquant ceux qui veulent bien franchir l'obstacle que rencontre ce seul fait que ce discours, à un moment, ait été commencé au sein d'une institution qui, comme telle, était faite pour le suspendre.

    Ce discours, j'ai essayé de le situer, de le construire dans sa relation fondamentale au rapport du savoir dans quelque chose que certains de ceux qui ont pu ouvrir mon livre ont pu trouver à une certaine page dessiné sous le nom de graphe ; dix ans ! dix ans déjà que cette opération a abouti à sa venue au jour .

    (p67->) Dans le Séminaire de 1957-58 sur les formations de l'inconscient : pour bien marquer les choses dans le vif de ce dont il s'agit je dirai que c'est par un commentaire du witz, du mot d'esprit - comme Freud s'exprime - du mot d'esprit, dis-je, que cette construction a commencé.

    A la vérité, ce n'est pas à m'y reporter à ce discours lui-même que je me suis employé directement pour reprendre ici le point où je l'ai laissé la dernière fois , mais bien plutôt à quelque chose qui, il faut le dire, sans être parfait, et même sans témoigner de négligence singulière a la portée pourtant de témoigner qu'à telle date, à savoir à celle où, dans le bulletin psychologique, ce compte-rendu, ce résumé a été imprimé .

    On peut y voir que dès cette époque, combien préhistorique par rapport à l'émergence comme telle de l'objet a , qui n'était encore désigné à ce niveau qui suivait ce que j'avais fait l'année précédente sur la relation d'objet qui n'est désigné, mais bel et bien préfiguré pour quiconque a entendu la suite, que dans la fonction de l'objet métonymique.

    Les choses sont mises à leur place dès ce moment et chacun peut, sans avoir à recourir à des notes (p68->) non publiées, en trouver ici témoignage, dans ce compte-rendu des formations de l'inconscient qui recouvre, dans une première section, les leçons des 6, 13 et 20 novembre 1957, nous trouvons un premier dessin qui se présentait ainsi .

    De la façon la plus claire, c'est ici en File:68-d.jpg que part cette ligne pour aboutir ici à d' ; que nous mettions le File:68-dprim.jpg ; où que nous ne le mettions ', ou que nous ne le mettions pas, il est clair qu'à voir le dessin de cette courbe avec cette marque de flèche à l'extrémité et cette petite pyramide au départ, il n'est pas question de la faire partir d'ici pour aller en sens contraire

File:68-2.jpg


    (p69->) Qu'importe, à ce détail près le témoignage de l'auteur du résumé garde son intérêt.

    Son intérêt surtout en ceci dont il témoigne que si, comme depuis la chose est devenue banale, que cette première ébauche du graphe a pour fonction d'inscrire quelque part ce qu'il en est d'une unité de la chaîne signifiante pour autant qu'elle ne trouve son achèvement que là où elle recoupe l'intention au futur antérieur qui la détermine, à savoir que si, quelque chose s'instaure qui est le vouloir dire, disons ce qui se déroulera du discours ne s'achève qu'à le rejoindre ; autrement dit, ne prend sa pleine portée que de la façon ici désignée, c'est-à-dire rétroactive , que c'est à partir de là qu'on peut faire une première lecture de ce rapport à un A pris comme Autre ou lieu du code, à savoir de ce qu'il faut supposer déjà comme trésor du langage pour que puissent en être extraits, sous le sceau de l'intention, ces éléments qui viennent s'inscrire, les uns après les autres pour se dérouler, à partir de là sous la forme d'une série de S 1, S 2, S 3 autrement dit, d'une phrase qui se boucle jusqu'à ce que quelque chose s'en soit réalisé, fermé(ment).

    (p70->) Quoi serait plus naturel, ne serait-ce que d'une façon didactique, que d'avoir articulé alors , et après tout, pourquoi moi-même ne tremblerais-je pas à présent quand je songe combien fut longue cette marche , de m'être laissé aller alors à une pareille faiblesse ; Dieu merci, il n'en est rien.

    Je lis, sous la plume du scribe d'alors qui, malgré ses négligences, n'en a pas moins fort bien retenu ici ce qui est essentiel :

    " Notre schéma représente non le signifiant et le signifié, mais deux états du signifiant ; ( je ne vous le répète pas comme il l'énonce puisqu'il l'énonce de travers mais c'est évidemment ce circuit)

    " ... le circuit qu'il désigne File:70-1.jpgreprésente la chaîne du signifiant en tant qu'elle reste perméable aux effets de la métaphore et de la métonymie ; c'est pourquoi nous la tenons pour constituée au niveau des phonèmes ".

     " La deuxième ligne, ( c'est celle que vous voyez ici dessinée, quelque embrouillée qui introduit un mauvais repérage sur un schéma ici, mal reproduit, je vous le dis simplement au niveau près des désignations littérales ) représente le cercle (p71->) du discours, discours commun constitué par des sémantêmes qui, bien entendu, ne correspondent pas de façon univoque à du signifié mais sont définis par un emploi ".

    Vous sentez bien combien ceci, au niveau où je l'édifie, peut être conditionné par la nécessité de mettre en place , encore fallait-il s'apercevoir que c'était là l'accès le plus évident , de mettre en place la formation de l'inconscient en tant qu'elle peut produire à l'occasion le witz, ce qu'il en est dans la formation du mot famillionnaire ; est-ce qu'il n'est pas évident que ceci ne peut se produire que pour autant que puisse se recouper en une interférence précise, structuralement définissable quelque chose qui joue au niveau des phonèmes avec quelque chose qui est du cercle du discours, du discours le plus commun ; quand Hirsch Hyacinthe - dont il est essentiel qu'ici ce ne soit pas par Henri Heine - autre H.H. - qu'il soit raconté - quand Hirsch Hyacinthe parlant de Salomon Rothschild dit qu'il l'a reçu d'une façon tout à fait familière, ( voilà ce qui vient familièrement sur le cercle du discours ) vient à dire qu'il l'a reçu d'une façon (p72->) famillionnaire, c'est-à-dire qu'il y inscrit, qu'il y fait entrer ces phonèmes supplémentaires, qu'il réalise cette formule impayable qui ne manque pas d'avoir, pour quiconque, sa portée, cette familiarité, qui, comme quelque part s'exprime Freud, ne manque pas d'avoir un arrière goût de millions, ceci n'est pas un trait d'esprit, personne ne rit si vous l'exprimez ainsi, si vous l'exprimez, si cela apparaît, si cela perce sous la forme famillionnaire le rire ne manque pas.

    Pourquoi tout de même, ne manque-t-il pas ?

    Il ne manque pas très précisément en ceci qu'un sujet y est intéressé quand il s'agit de savoir où-le-placer, et très évidemment nous ne pouvons ici, comme Freud lui-même l'articule que nous apercevoir que ce sujet est toujours fonctionnant dans un registre triple, qu'il n'y a de mot d'esprit qu'au regard de la présence d'un tiers, que le mot d'esprit ne tient pas, comme tel, d'un interlocuteur à l'autre, à savoir au moment où Hirsch Hyacinthe raconte la chose au copain, mais où celui-ci l'aperçoit comme étant lui-même ailleurs, comme étant tout près d'aller le raconter à un tiers autre.

    Et effectivement, cette triplicité se maintient quand ce tiers autre le répète, car pour qu'il porte (p73->) sur celui à qui il va le raconter c'est précisément en tant que Hirsch Hyacinthe ici reste seul et interroge de sa place ce qu'il en est de celui qui raconte à celui vers qui le message se trouve reporté, à savoir le nouvel auditeur où est le point sensible de cette familionarité sinon, très précisément en ceci qui échappera à chacun de ceux qui le transmettent, c'est à savoir cette nouveauté du sujet que je n'hésiterai pas, à l'occasion, à transplanter dans ce champ de la relation que je fais intervenir, que j'ai introduit dans notre discours, sous le terme du sujet capitaliste, quelle est la fonction de chacun de ceux qui passent entre les mailles du réseau de fer que constitue ceci, que si insuffisamment épingle la notion de l'exploitation de certains hommes par d'autres, tous ceux qui ne sont pas pris dans ces deux extrêmes de la chaîne que sont-ils dans cette perspective, sinon des employés ?

    C'est en tant, précisément que chacun des interlocuteurs sur le passage de cette douce rigolade du familionairement se sent, sans le savoir, intéressé comme employé ou comme vous voudrez, comme impliqué dans le secteur tertiaire, que cela fait rire.

    (p74->) Je veux dire qu'il n'est point indifférent que ce soit Henri Heine qui nous dise qu'il l'a recueilli de la bouche de Hirsch Hyacinthe, mais n'oublions pas qu'après tout, si Hirsch Hyacinthe a existé, il est aussi la création de Henri Heine ; j'ai assez montré quelles ont pu être les relations de Henri Heine avec la baronne Betty ; quiconque s'introduit de ce biais dans ce quelque chose qui paraît seulement une pointe, une saillie, un mot d'esprit, s'il rit, c'est en tant qu'intéressé à cette capture exercée, par non pas n'importe laquelle, une certaine forme de richesse, certains modes de son incidence dans une relation qui est celle, non pas seulement d'une oppression sociale mais de l'intéressement de toute position du sujet dans le savoir qu'elle commande.

    Mais l'intérêt qu'il y a à rappeler cette structure, à rappeler que dès ce point c'est d'une façon rigoureuse que je distingue ici le cercle du discours, c'est bien pour montrer qu'ainsi se trouvait préparée la vraie fonction de ce qui complète cette première approximation de ce qu'il en est dans le discours, c'est à savoir que rien n'en saurait être articulé concernant la fonction du sujet si ce n'est (p75->) à le doubler de ce qui semble, à un niveau, uniquement en vertu des dimensions du papier se présenter comme l'étage supérieur. File:75-1.jpg  -graphe en marge -

    Mais qui n'est là File:75-2.jpg on pourrait aussi bien le décrire à l'envers - qu'en tant qu'il est appendu précisément à cette fonction du grand A qui est celle que nous avons aujourd'hui à interroger.

    Nous l'interrogeons parce qu'il n'est pas une part du discours qui, qu'elle-même, ne l'interroge.

    Je l'ai dit de quelle façon, si bien articulé, si bien mise en évidence par le discours analytique lui-même, dans la façon dont j'ai introduit l'hameçon puis-je dire, quand j'ai commencé de la dessiner ainsi, brochant sur le graphe simplifié de points d'interrogation qu'il surmonte et que j'ai appelé d'une référence au Diable Boiteux (amoureux ? ) . Le che vuoi ?

    Le " che " (que) veut-il : que veut l'Autre ? Je me le demande, cette duplicité du rapport à l'Autre qui fait que nous pouvons ici dédoubler ce qui se présente comme discours ou, disons-le d'une façon plus épurée, énonciation qui se présente comme demande d'une façon ici déjà parfaitement indiquée que ce sujet barré parle, mis dans une conjonction celle définie par ce que j'appelle provisoirement le poinçon, avec la demande articulée comme telle .

    (p76->) C'est d'ailleurs ce dont ce texte et ce relevé portent le témoignage, que déjà, c'est bel et bien comme demande que cette ligne est constituée.

    Si ici, ce qui s'y rapporte comme homologue à la fonctions (A), c'est-à-dire à ce qui se produit comme effet de sujet dans l'énonciation, ici, donc, l'indice ou l'indication File:76-sab.jpg est maintenant ce que nous avons non pas je dirai interprété pour la première fois, car je l'ai fait déjà sous plusieurs formes, mais à réinterroger dans la perspective qu'aujourd'hui nous introduisons.

    Il convient donc de repartir du point où le sujet se définit, au niveau le plus bas de ce qui, ici, se présente en échelle, comme étant ce que représente un signifiant pour un autre signifiant.

    Ce n'est pas seulement par la façon de superposer la fonction de l'imaginaire au symbolique qu'ici j'ai indiqué dans mon premier schéma, la présence de l'objet seulement appelé alors objet métonymique, pour le mettre en correspondance avec quelque chose qui en est l'image et le reflet en M , autrement dit, le moi, image de a.

    (p77->) L'interrogation sur le désir de l'Autre est ici, le ressort d'identification imaginaire apparemment, c'est pour cela que je le mets en rouge, mais dont nous allons voir que lui aussi s'articule sous un mode symbolique.

File:77-1.jpg

    Ici, vous le savez, apparut pour la première fois la formule du phantasme, sous la forme de File:77-spa.jpg

    (p78->) S'il est, dès ce moment, bien indiqué que la chaîne qui rétroverse celle-ci d A ? d' est la chaîne du signifiant, c'est bien parce qu'ici est déjà contenu le rapport du signifiant 1, Si, à cette forme minimale que j'ai appelée la paire ordonnée à laquelle se limite l'énoncé du signifiant comme étant ce qui représente un sujet, un sujet pour quoi ? Pour un autre signifiant.

    Cet autre signifiant, dans cette connexion radicale, est très précisément ce qui représente le savoir, le savoir donc, dans la première articulation de ce qu'il en est de la fonction du signifiant en tant qu'elle détermine le sujet, le savoir est ce terme opaque où vient, si je puis dire, se perdre le sujet lui-même, s'éteindre encore, si vous voulez, c'est ce qui depuis toujours représente la notion que j'ai soulignée de l'emploi du terme fading.

    Dans cette relation, dans cette genèse subjective, au départ, le savoir se présente comme ce terme où vient s'éteindre le sujet ; c'est là le sens de ce que Freud désigne comme l'urverdrängung.

    Ce prétendu refoulement qui est dit expressément formulé comme n'en étant pas un, mais comme étant ce noyau déjà hors de portée du sujet tout en étant savoir, (p79->) c'est là ce que signifie la notion d'urverdrängung pour autant qu'elle rend possible que toute une chaîne signifiante vienne la rejoindre, impliquant cette énigme, cette véritable contradiction in adjecto qu'est le sujet comme inconscient.

    Nous avons donc dessiné ici, dès un temps précoce, ou suffisamment tel, dans l'articulation de ce discours que je me trouve supporter dans l'expérience analytique, nous avons déjà mis en question, mis en cause, cette question de qui peut dire au niveau du discours, formation de l'Inconscient, du witz, à l'occasion qui peut ici dire : Je dis.

    Car j'ai précisément distingué, et ceci dès l'origine de ce discours, la distinction de ce qu'il en est du discours et de la parole et la formule-clé que j'ai inscrite cette année au premier de ces séminaires, de ce qu'il en est d'un discours sans paroles, essence, ai-je dit, de la théorie analytique.

    Et bien là pour vous rappeler que c'est dans ce joint que va se mettre en jeu, cette année, ce que nous avons à avancer pour ce que, dans " d'un Autre à l'autre ", à qui avons-nous à laisser la parole . Il ne s'agit point ici de la parole et je ne vous ai point encore montré - si déjà pourtant (p80->) je l'ai fait entrer en jeu en vous rappelant le discours que j'ai attribué à cette personne insaisissable essentiellement que j'ai appelée la Vérité, si je lui ai fait dire : " Moi, je parle ... ", c'est bien, je l'ai souligné qu'il s'agit d'autre chose que de ce qu'elle dit - je l'indique ici pour marquer qu'elle est à l'arrière-plan, qu'elle nous attend, quant à ce que nous avons à dire de la fonction du discours.

    Reprenons-la maintenant et observons que dans ce dont quoi il s'agit dans la chaîne du signifiant - toujours la même - c'est du rapport du signifiant à un autre signifiant.

    Contentons-nous, c'est un artifice d'exposition , je n'ai point ici à le dissimuler , qui m'évite une introduction par la voie de la théorie des ensembles et le rappel , s'il fallait que je le fasse, il faudrait que je le fasse un tant soit peu articulé , le rappel de ce fait qu'au premier pas, cette théorie trébuche sur un paradoxe : celui qu'on appelle le paradoxe de Russell ; c'est à savoir que faire dans une certaine définition qui est celle des ensembles, à savoir de ce qui est au plus près de la relation signifiante, une relation de connexion.

    Rien d'autre n'est indiqué encore dans ce carthecum (? ) ( - qu'articule - selon autre version )

    (p81->) La première définition de la fonction du signifiant, si ce n'est que le signifiant 1, dans un rapport, que nous pouvons définir comme nous voulons - le terme le plus simple sera celui d'appartenance - rapport d'un signifiant à un autre signifiant . Dans ce rapport, avons-nous dit, il représente le sujet.

 Cette connexion si simple et qui suffit , si tant d'autres traits ne nous l'indiquaient pas, à nous indiquer que de la logique mathématique, comme maints linguistes s'en sont aperçus, c'est la théorie des ensembles qui se trouve le plus à portée d'en traiter ( je ne dis pas de la formaliser ) de traiter de cette connexion.

    Je vous rappelle pour ceux qui en ont un petit peu entendu parler, que le premier pas qui se rencontre, c'est qu'à cette seule condition de considérer comme une classe - et ceci même se démontre - tout élément d'une telle connexion, en tant qu'on peut écrire qu'il ne s'appartient pas à lui-même, va entraîner un paradoxe.

    Je le répète, cette introduction, je ne fais ici qu'en indiquer la place . La développer nous ferait rebondir sur des énoncés encore bien plus singuliers.

    (p82->) Peut-être si le temps nous en est laissé ou si nous le prenons ultérieurement pourrons-nous le faire.

    Je vais procéder autrement et, ne partant que de mon graphe, essayer de vous montrer d'une façon, elle, formelle, à quoi nous conduit ceci que nous prenons de la formule : le signifiant ne représente le sujet que pour un autre signifiant, que nous prenons les éléments que nous offre le graphe lui-même au départ, d'ici.

C'est S, un signifiant que nous allons mettre ; si nous prenons comme autre signifiant celui-ci que constitue le A, si nous avons appelé d'abord le grand A le lieu, le trésor des signifiants, ne nous trouvons-nous pas en posture d'interroger la disposition suivante : qu'est-ce qu'il en est de poser comme signifiant de la relation elle-même le même signifiant qui intervient dans la relation ?

    Autrement dit, s'il est important, comme je l'ai souligné, que dans cette définition du signifiant n'intervienne que l'altérité de l'autre signifiant à quoi va nous conduire, est-il formalisable d'une façon qui mène quelque part, d'épingler de ce signifiant même A, altérité de l'Autre, ce qu'il en est de la relation ?

     Cette façon de poser le problème , je le dis pour (p83->) rassurer aussi ceux que cela peut inquiéter n'est point du tout étrangère à ce qui constitue le départ d'un certain phylome (phylum ? ) de formalisation dans la logique mathématique.

    Ceci, à ce niveau, nécessiterait que je développe suffisamment la différence que constitue la définition de l'ensemble par rapport à la classe. La question est si bien posée au niveau de la logique mathématique qu'il est un point où elle s'indique dans cette logique dont, plût au Ciel qu'elle nous concernât de plus près, car les problèmes y sont résolus, c'est à savoir que la classe des ensembles qui se contiennent eux-mêmes - vous en voyez là un exemple au moins indiqué - sous la forme de cette inscription , cette classe n'existe pas.

    Mais nous avons autre chose à faire que de la logique mathématique ; notre rapport à l'Autre est un rapport plus brûlant , le fait de savoir si ce qui surgit du seul fait de la demande que l'Autre contient déjà en quelque sorte, tout ce autour de quoi elle s'articule, s'il s'agissait seulement de discours, autrement dit s'il y avait un dialogue, ce que très précisément, à la fin de l'année dernière, j'ai ici proféré , qu'il n'y est pas ce dialogue, si donc cet (p84->) Autre pouvait être conçu comme le code fermé, celui sur le clavier duquel il n'y a qu'à appuyer pour que le discours s'institue sans faille, pour que le discours puisse s'y totaliser, c'est ceci que, de cette façon rudimentaire et, en quelque sorte en marge de la théorie des ensembles, j'interroge.

    J'aurais pu mettre à la place de ce S un b, comme cela, vous vous seriez aperçu qu'il s'agit du b, a, ba, nous sommes au b, a, ba de la question et dès le b, a, ba, vous allez voir comment elle se creuse et ceci topologiquement .

    Si c'est ainsi que nous avons posé la question, il est clair que ce qui est A dans la paire ordonnée qui constitue cet ensemble, est pris pour identique au A qui le désigne ; il va donc écrire ainsi :
File:88-1.jpg

    Je substitue à ce A ce que ce A est, en tant qu'il est le signifiant de l'ensemble constitué par le rapport de S à A, rapport de paire ordonnée. Ceci est tout à fait usuel dans tout développement d'une théorie des ensembles dont le fondement même est ceci que tout élément est supposé pouvoir être ensemble lui-même.

    (p85->) Vous voyez donc ce qui se produit à partir de ce procès nous allons avoir une série de je ne sais pas ce que c'est que ces cercles que je decris ; ils nous ont servi à faire fonctionner l'ensemble et sa désignation comme telle ; nous avons une répétition indéfinie du S sans que nous puissions à la fin jamais arrêter le recul, si je puis dire, du A.

File:89-1.jpg

     Ne vous mettez pas dans la tête pourtant qu'il se réduit, qu'il s'évanouit, si je puis dire, spatialement, que d'aucune façon ici soit indiqué quelque chose qui constitue, qu'il soit de l'ordre d'une réduction infinitésimale d'une distance, ou de quelque passage à la limite, il ne s'agit que de l'insaisissabilité, encore qu'il reste toujours le même, de A comme tel.

    Ce caractère insaisissable n'est sûrement pas pour nous surprendre puisque nous en avons fait de ce A le lieu de l'urverdrängung.

    (p86->) Elle nous permet de voir précisément que ce que j'interrogeais tout à l'heure, à savoir ce qu'il en était de ce qui ici se désigne comme traces circulaire, c'est que dans la mesure où le A le fait ainsi, se multiplier simplement de ce fait que nous pouvons l'écrire à l'extérieur et à l'intérieur, que ces cercles ne font qu'indexer cette identité.

    Autrement dit, que ce cercle, le plus poussé dans un sens, de ce qui surgit de cette notation de dissymétrie reviendra toujours au dernier terme se conjoindre avec le cercle de départ, que cette fuite qui fait que c'est en son intérieur même qu'une enveloppe retrouve son dehors, est-ce que vous en sentez ou non la parenté avec ce que nous avons dessiné dans une des années précédentes sous la forme topologique du plan projectif, et illustré, matérialisée pour l’œil par le crosscap.

    Que le grand A, comme tel, ait en lui cette faille qu'on ne puisse savoir ce qu'il contient, si ce n'est son propre signifiant, c'est là la question décisive où se pointe ce qu'il en est de la faille du savoir.

    Pour autant que c'est au lieu de l'Autre qu'est appendue la possibilité du sujet, en tant qu'il se formule, il est des plus importants de savoir que ce qui le garantirait - à savoir le lieu de la Vérité - (p87->) est lui-même un lieu troué.

    Qu'en d'autres termes, ce que nous savons déjà d'une expérience fondamentale qui n'est point expérience de hasard, production caduque des prêtres, à savoir la question " Dieu existe-t-il ? " , nous nous apercevons que cette question ne prend son poids que de précisément reposer sur une structure plus fondamentale, c'est à savoir au lieu du savoir, pouvons-nous dire qu'en quelque façon, le savoir se sache lui-même ?

    C'est toujours ainsi que j'ai essayé, pour ceux qui m'entendent de déplacer cette question qui ne saurait faire que l'objet d'un pari de l'existence de Dieu, de la déplacer sur ceci qui peut s'articuler bel et bien, à savoir : de quelque façon que nous supportions la fonction du savoir ; nous ne le pouvons, fait d'expérience, la supporter qu'à l'articuler dans le signifiant. Le savoir se sait-il lui-même ou de sa structure est-il béant ?

    Ce cercle qui dessine cette forme que, plus simplement encore, je veux dire A, pour que vous vous y retrouviez, j'aurai pu, étant donné ce caractère qu'a mon dessin d'être un cercle qui se retrouve lui-même, mais retourné, puisque le plus intérieur vient se conjoindre pour que sens puisse lui être donné, d'index de la difficulté dont il s'agit, me référer (p88->) à la bouteille de Klein, dont j'ai assez fait ici le dessin pour que quelques-uns s'en souviennent. Ce qui en apparaît, c'est quoi ?

    C'est que cette structure, et en tant que vous le voyez, nous pouvons lui donner quelque support imaginaire et c'est bien ce en quoi nous devons être particulièrement sobres , cette structure n'est rien d'autre que l'objet a.

    C'est justement en ceci que l'objet a, c'est le trou qui se désigne au niveau de l'Autre comme tel qu'il est mis en question pour nous dans sa relation au sujet.

    Car essayons maintenant, ce sujet, de le tenir, où il est représenté. Tâchons de l'extraire ce S, signifiant qui le représente de l'ensemble constitué par la paire ordonnée.

    C'est là qu'il vous sera très simple de retomber sur un terrain connu, c'est le paradoxe de Russell que faisons-nous ici ? Sinon extraire de l'ensemble ceux des signifiants dont nous pouvons dire qu'ils ne se contiennent pas eux-mêmes.

    Il suffit - et je vous laisse aller chercher dans les premières pages de n'importe quelle théorie, naïve ou pas, des ensembles, il suffit que vous vous y reportiez pour savoir que de la même façon que c'est (p89->) parfaitement illustré dans l'articulation du sophisme la classe de tous les catalogues qui ne se contiennent pas eux-mêmes, ne saurait d'aucune façon se situer sous forme d'ensemble pour la bonne raison qu'elle ne saurait d'aucune façon se reconnaître dans les éléments déjà inscrits de cet ensemble.

    Elle en est distincte, j'ai déjà rebattu ce thème, il est courant, il est trivial ; il n'y a aucune façon d'inscrire dans un ensemble ce quelque chose que vous pourriez en extraire en le désignant comme l'ensemble des éléments qui ne se contiennent pas eux-mêmes.

    Je ne vous en ferai pas ici au tableau étalage ; il suffit simplement de ceci qu'il en résulte qu'à seulement poser la question de savoir si S est dans A , en tant que contrairement à lui, il ne part pas de ceci, que comme A, par rapport à lui-même, il se contient lui-même , à seulement vouloir l'isoler, vous ne savez - faites-en l'épreuve - où le loger ; s'il est dehors, il est dedans, s'il est dedans, il est dehors.

    En d'autres termes que d'aucune façon pour tout discours qui se pose comme fondé essentiellement sur le rapport ( d'un signifiant ) à un autre signifiant, il est impossible de le totaliser comme discours, dans la mesure où ceci est dit et se pose comme question que l'univers du discours , je parle ici non pas du (p90->) signifiant, mais de ce qui est articulé comme discours , sera toujours à extraire de quelque champ que ce soit qui prétend le totaliser.

    En d'autres termes, que ce que vous verrez se produire à l'inverse de ce schéma, c'est que, à mesure que vous vous interrogerez sur l'appartenance à l'ensemble d'un S quelconque, d'abord posé comme dans cette relation, le S sera forcément exclu du A, le prochain S que vous interrogerez - j'ai dit petit a, je me suis trompé -, le prochain S que vous interrogerez est celui qui se reproduit dans la relation S (A) que j'ai ici, montrée, reproduite, ( en sortira également ) qu'ils sortiront tous indéfiniment donnant l'essence de ce qui est essentiellement métonymique dans la continuité de la chaîne signifiante. A savoir que tout élément signifiant s'extrait de toute totalité concevable.

    Ceci, je m'en excuse, pour finir, est sans doute un peu difficile, mais observez qu'à voir ce procès s'étaler de sorties successives, d'enveloppes, jamais infécondes, et non plus ne pouvant jamais s'englober ce qui s'indique, c'est que ce qui est là tangible de la division du sujet sort précisément de ce point que, dans une métaphore spatiale, nous appelons trou, en tant que c'est la structure du (p91->) cross-cap ou de la bouteille de Klein, sort précisément de ce centre où le a se pose comme absence.

    Ceci est suffisant pour vous faire appréhender, la suite de la conséquence que je poursuivrai quant au graphe pourra prendre sa pleine portée quant à la place de l'interrogation analytique entre la chaîne de la demande et la chaîne de l'énonciation, entre l'énonciation dont le sujet ne s'énonce que comme " il " et entre ce qui apparaît non pas seulement de la demande, mais du rapport de la demande à la chaîne de l'énonciation, comme " je " et comme " tu ", c'est ce qui fera l'objet de notre prochaine rencontre.

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note : bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail].
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