Text/Jacques Lacan/ID20061962.htm

From No Subject - Encyclopedia of Psychoanalysis
Jump to: navigation, search

'J.LACAN'                         gaogoa

[ID13061962.htm <] [ID27061962.htm >]

IX-L'IDENTIFICATION

            Version rue CB                                    [#note note]

S�minaire du 20 juin 1962

(->p517) (XXV/1)

Name.jpg

Le temps approche du terme de cette ann�e. Mon discours sur l'identification n'aura bien entendu pas pu �puiser son champ. Aussi bien ne puis-je �prouver l�-dessus aucun sentiment de vous avoir fait d�faut.

   Ce champ en effet, quelqu'un au d�part s'inqui�tait un peu, non sans fondement, que j'y aie choisi une th�matique qui lu� semblait permettre �tre instrument m�me pour nous du "tout est dans tout" ; j'ai essay� tout au contraire de vous montrer ce qui s'y attache de rigueur structurale.

   Je l'ai fait en partant du deuxi�me mode d'identification distingu� par Freud, celui que je crois sans fausse modestie avoir rendu d�sormais pour vous tous impensable, sinon sous le mode de la fonction du trait unaire. Le champ sur lequel je suis depuis que j'ai introduit le signifiant du huit int�rieur est celui du troisi�me mode d'identification, cette identification o� le sujet se constitue comme d�sir et dans lequel tout notre discours ant�rieur nous �vitait de m�conna�tre que le champ du d�sir n'est concevable pour l'homme qu'� partir de la fonction du Grand Autre : le d�sir de l'homme se situe au lieu  

(->p518) (XXIV/19)

File:8.jpg

de l'Autre et s'y constitue pr�cis�ment comme ce mode d'identification original que Freud nous apprend � s�parer empiriquement - ce qui ne veut pas dire que sa pens�e en ce point soit empirique -  sous la forme de ce qui nous est donn� dans notre exp�rience clinique, tout sp�cialement � propos de cette forme si manifeste de la constitution du d�sir qui est celle de l'hyst�rique.

  Se contenter de dire : il y a l'identification id�ale et puis il y a l'identification du d�sir au d�sir, cela peut aller bien s�r pour un premier d�broussaillage des affaires, vous devez bien le voir. Le texte de Freud ne laisse pas les choses l�, et ne laisse pas les choses l� pour autant d�j� que dans l'int�rieur des ouvrages majeurs de sa troisi�me topique, il nous montre le rapport de l'objet, qui ne peut �tre ici que l'objet du d�sir,

avec la constitution de l'id�al lui-m�me. I1 le montre sur le plan de l'identification collective, de ce qui est en somme une sorte de point de concours de l'exp�rience, par quoi l'unarit� du trait, si je puis dire, mon trait unaire - c'est ce que je voulais dire - se refl�te dans l'unicit� du mod�le pris comme celui qui fonctionne dans 1a constitution de cet ordre de r�alit� collective qu'est si l'on peut dire, la masse avec une t�te, le leader.

    Ce probl�me, pour local qu'il soit, est bien sans doute celui qui offrait � Freud le meilleur terrain pour saisir lui-m�me, au point o� il �laborait les choses au niveau de la troisi�me topique, quelque chose qui pour lui, non pas d'une fa�on structurale, mais en quelque sorte li�e � une sorte de point de concours concret, ramassa les trois formes de l'identification.  Puisqu'aussi bien, la premi�re forme, celle qui restera en somme au bord, au terme de notre d�veloppement cette ann�e, celle qui s'ordonne comme la premi�re, la plus myst�rieuse aussi, quoique la premi�re en apparence port�e au jour de la dialectique analytique, l'identification au p�re, est l� dans ce mod�le de l'identification au leader, � la foule, et est l� en quelque sorte impliqu�e sans �tre du tout impliqu�e, sans �tre du tout incluse dans sa dimension (->p519) (XXV/3) totale clans sa dimension enti�re.

    L'identification au p�re fait entrer en effet en question quelque chose dont on peut dire que li� � la tradition d'une aventure proprement historique au point que nous pouvons probablement l'identifier � l'histoire elle-m�me, �a ouvre un champ que nous n'avons m�me pas song� cette ann�e � faire entrer dans notre int�r�t, faute de devoir y �tre vraiment absorb� tout entier.

    Prendre d'abord pour objet la premi�re forme d'identification e�t �t� engager tout entier notre discours sur l'identification dans les probl�mes du Totem et tabou, l'oeuvre pour Freud, qu'on peut bien dire �tre pour lui ce qu'on peut appeler "die Sache selbst", la chose elle-m�me, et dont on peut dire aussi qu'elle restera au sens h�g�lien, c'est-�-dire pour autant que pour Hegel die Sache selbst, l'oeuvre, c'est en somme tout ce qui justifie, tout ce en quoi m�rite de subsister ce sujet qui ne f�t, qui ne v�cut, qui ne souffrit qu'importe, seule cette ext�riorisation essentielle avec une voie par lui trac�e d'une oeuvre - c'est bien l�, en effet, ce qu'on regarde et qu'elle veut seule rester, ph�nom�ne en mouvement de la conscience, et sous cet angle, on peut dire en effet que nous avons raison, que nous aurions tort plut�t de ne pas identifier le legs de Freud, si c'�tait � son oeuvre qu'il devait se limiter, au Totem et Tabou.

    Car le discours sur l'identification que j'ai poursuivi cette ann�e, par ce qu'il a constitu� comme appareil op�ratoire- je crois que vous ne pouvez qu'en �tre au point de commencer � les mettre en usage - vous pouvez encore avant l'�preuve en appr�cier l'importance que ne saurait manquer d'�tre tout � fait d�cisive, dans tout ce qui est pour l'instant appel� � l'actualit� d'une formulation urgente, au premier chef le fantasme.

    Je tenais � marquer que c'�tait l� l'�tape pr�alable essentielle, exigeant absolument une ant�c�dence proprement didactique pour que puisse s'articuler convenablement la faille, le d�faut, la perte o� nous sommes pour pouvoir nous r�f�rer avec la moindre convenance � ce dont il s'agit concernant la fonction paternelle.

    Je fais tr�s pr�cis�ment allusion � ceci que nous pouvons qualifier comme l'�me de l'ann�e 1962, celle o� paraissent deux livres d (->p520) (XXV/4) Claude L�vi-Strauss Le Tot�misme et La pens�e sauvage. Je crois que pas un seul analyste n'en a pris connaissance sans se sentir � la fois - pour ceux qui suivent l'enseignement d'ici - raffermi, rassur� et sans y trouver le compl�ment -, car bien s�r il a le loisir de s'�tendre en des champs que je ne peux faire venir ici que par allusion, pour vous montrer le caract�re radical de la constitution signifiante dans tout ce qui est, disons, de la culture, encore que, bien s�r il le souligne ce n'est pas l� marquer un domaine dont la fronti�re soit absolue. Mais en m�me temps, � l'int�rieur de ses si pertinentes exhaustions du mode classificatoire dont on peut dire que La pens�e sauvage est moins instrument qu'elle n'en est en quelque sorte l'effet m�me, la fonction du Totem et Tabou parait enti�rement r�duite � ces oppositions signifiantes.

    Or il est clair que ceci ne saurait se r�soudre sinon d'une fa�on imp�n�trable, si nous, analystes, ne sommes pas capables d'introduire ici quelque chose qui soit du m�me niveau que ce discours, � savoir comme ce discours une logique.

    C'est cette logique du d�sir, cette logique de l'objet de d�sir dont je vous ai donn� cette ann�e l'instrument, en d�signant l'appareil par quoi nous pouvons saisir quelque chose qui, pour �tre valable, ne peut qu'avoir �t� depuis toujours la v�ritable animation de la logique, je veux dire l� o�, dans l'histoire dans l'histoire de son progr�s, elle s'est fait sentir comme quelque chose qui ouvrait � la pens�e. Il n'en reste pas moins que ce ressort secret peut-�tre restait masqu� que logique elle n'int�ress�t, elle n'impliqu�t le mouvement de ce monde qui n'est pas rien : on l'appelle monde de la pens�e, dans une certaine direction qui, pour �tre centrifuge, n'en �tait pas moins tout de m�me d�termin�e par quelque chose qui se rapportait � un certain type d'objet qui est celui auquel nous nous int�ressons pour l'instant.

    Ce que j'ai d�fini la derni�re fois comme le point, le point Tau.jpg dans une certaine fa�on nouvelle de d�limiter le cercle de connotation de l'objet, c'est ce qui nous met au seuil d'avoir, avant de nous quitter cette ann�e, � poser la fonction de ce point File:Tau2.jpg ambigu, vous l'ai-je dit, non pas seulement dans la m�diation mais dans la constitution l'une � l'autre inh�rentes, non seulement comme l'envers vaudrait l'endroit, mais comme un envers, vous ai-je dit, qui serait la m�me chose que l'endroit, du S barr� et du point a dans le fantasme, dans la reconnaissance de ce qu'est l'objet du d�sir humain, � partir du d�sir (->p521) (XXV/5) dans la reconnaissance de ce pour quoi dans le d�sir le sujet n'est rien d'autre que la coupure de cet objet.

    Et comment l'histoire individuelle - ce sujet discourant, o� cet individu n'est que compris - est orient�e, pivotante, polaris�e par ce point secret et peut-�tre au dernier terme, jamais accessible, si tant est qu'il faille admettre avec Freud pour un temps du moins dans l'irr�ductibilit� d'une Urverdr�ngung l'existence de cet ombilic du d�sir dans le r�ve dont il parle dans la Traumdeutung, c'est cela dont nous ne pouvons omettre la fonction dans toute appr�ciation des termes dans lesquels nous d�composons les faces de ce ph�nom�ne nucl�aire.

    C'est pourquoi, avant de rejoindre la clinique, trop facile toujours � nous remettre dans les orni�res de v�rit�s dont nous nous accommodons fort bien � l'�tat voil�, � savoir : qu'est-ce que l'objet du d�sir pour le n�vros�, ou encore pour le pervers, ou encore pour le psychotique ? Ce n'est pas cela, cet �chantillonnage, cette diversit� des couleurs qui ne servira jamais qu'� nous faire perdre des cartes qui sont int�ressantes "Deviens ce que tu es", dit la formule de la tradition classique. C'est possible. Voeu pieux. Ce qui est assur�, c'est que tu deviens ce que tu m�connais. La fa�on dont le sujet m�conna�t les termes, les �l�ments et les fonctions entre lesquelles se joue le sort du d�sir, pour autant pr�cis�ment que quelque part lui en appara�t sous une forme d�voil�e un de ses termes, c'est cela par quoi chacun de ceux que nous avons nomm� n�vros�, pervers, et psychotique, est normal. Le psychotique est normal dans sa psychose, et par ailleurs parce que le psychotique dans le d�sir a affaire au corps ; le pervers est normal dans sa perversion parce qu'il a affaire dans sa vari�t� au phallus et le n�vros�, parce qu'il a affaire � l'Autre, le grand Autre comme tel. C'est en cela qu'ils sont normaux, parce que ce sont les trois termes normaux de la constitution du d�sir.

    Ces trois termes bien s�r sont toujours pr�sents. Pour l'instant, il ne s'agit pas qu'ils soient dans un quelconque de ces sujets, mais ici, dans la th�orie. C'est pour cela que je ne peux pas avancer en ligne droite. C'est qu'il me vient � chaque pas le besoin de refaire avec vous le point, non pas tant dans un tel souci que vous me compreniez "Tenez-vous tellement � ce qu'on vous comprenne ? " me dit-on de temps en temps, ce sont des amabilit�s que j'entends dans mes analyses. �videmment, oui. Mais ce qui fait la difficult�, c'est la n�cessit� de vous faire (->p522) (XXV/6) voir que dans ce discours vous y �tes compris ; c'est � partir de l� qu'il peut �tre trompeur, parce que vous y �tes compris de toute fa�on ; et l'erreur peut venir uniquement de la fa�on dont vous concevez que vous y �tes compris.

    J'ai �t� tr�s frapp� � lire, hier matin, � l'heure o� la gr�ve de l'�lectricit� n'�tait pas encore commenc�e, le travail d'un de mes �l�ves sur le fantasme. Mon Dieu, pas mauvais, Bien s�r, �a n'est pas encore la mise en action des appareils dont j'ai parl�, mais enfin la seule collation des passages de Freud o� il parle du fantasme de fa�on absolument g�niale. Quand on se demande quelle pertinence , en l'absence de tout ce qu'on peut dire, ces ouvertures ont conditionn�e depuis, d'o� la premi�re formulation peut avoir trouv� cette pertinence pour rester en quelque sorte maintenant marqu�e du poin�on m�me qui est celui que j'essaie d'isoler des choses. Cette pulsion qui se fait sentir de l'int�rieur du corps, ces sch�mas tout entiers structur�s de ces pr�valences topologiques, il n'y a que l�-dessus qu'est l'accort.

    Comment d�finir ce qui fonctionne de l'arriv�e de l'ext�rieur et de l'arriv�e de l'int�rieur ?

    Quelle incroyable vocation de platitude a-t-il fallu dans ce qu'on peut appeler la mentalit� de la communaut� analytique pour croire que c'est la r�f�rence � ce qu'on appelle "l'instance  biologique"! Non pas que je sois en train de dire qu'un corps, un corps vivant, - je ne suis pas en train de badiner - �a ne soit pas une r�alit� biologique, seulement le faire fonctionner dans la topologie freudienne comme topologie et y voir je ne sais quel biologisme qui serait radical, inaugural, coextensif de la fonction de la pulsion, c'est ce qui fait l� toute l'ampleur, toute la b�ance de ce qu'on appelle un contresens, un contresens absolument manifeste dans les faits, � savoir que  comme il n'y a pas besoin de le faire remarquer, jusqu'� nouvel ordre, c'est-�-dire la r�vision que nous attendons dans la biologie, il n'y a pas eu trace d'une d�couverte biologique, ni m�me physiologique, ni m�me esth�siologique, qui ait �t� faite par la voie de l'analyse esth�siologique, cela veut dire une d�couverte sensorielle, quelque chose qu'on aurait pu trouver de nouveau dans la fa�on de sentir les choses - ; ce qui fait le contresens, c'est tr�s clair � d�finir, c'est que le rapport de la pulsion au corps est partout marqu� dans Freud ; topologiquement, cela n'a pas la m�me valeur de renvoi, l'id�e d'une direction, qu'une  d�couverte d'une recherche biologique .

(->p523) (XXV/7) 

    Il est bien certain que ce "qu'est-ce qu'un corps", vous le savez, ce n'est m�me pas une id�e �bauch�e dans le consensus du monde philosophant au moment o� Freud �bauche sa premi�re topique ; toute la notion du Dassin post�rieure et construite pour nous donner si je puis dire l'id�e primitive qu'on peut avoir de ce que c'est qu'un corps, comme d'un l� constituant de certaines dimensions de pr�sence - et je ne vais pas vous refaire Heidegger, parce que si je vous en parle, c'est que bient�t vous allez avoir ce texte dont je vous ai dit qu'il est facile, vous le prendrez au mot. En tout cas la facilit� avec laquelle nous 1e lisons maintenant prouve bien que ce qu'il a lanc� dans le courrant des choses est bel et bien en circulation ; ces dimensions de pr�sence de quelque fa�on qu'on les appelle, le Mitsein, ce l�-�tre et tout ce que vous voudrez, In der Welt Sein, toutes les mondanit�s si diff�rentes et si distinctes ; car il s'agit justement de les distinguer de l'espace : latum, longum et profundum , lequel en n'a pas de peine � nous montrer que ce n'est pas l� que l'abstraction de l'objet et parce que aussi bien cela se propose comme tel dans ce Descartes que j'ai mis cette ann�e au d�but de notre expos� : l'abstraction de l'objet comme subsistant, c'est-�-dire d�j� ordonn� dans un monde qui n'est pas simplement un monde de coh�rence, de consistance, mais �nucl� de l'objet du d�sir comme tel.

    Oui, tout ceci fait dans Heidegger d'admirables irruptions dans notre monde mental. Laissez-moi vous dire que, s'il y a des gens pour devoir n'en �tre � aucun degr� satisfaits, ce sont les psychanalystes, c'est moi. Cette r�f�rence, sans doute suggestive, � ce que j'appellerai - n'y voyez aucune esp�ce de tentative de rabaisser ce dont il s'agit une praxis artisanale fondement de l'objet-ustensile, comme d�couvrant assur�ment au plus haut degr� ces premi�res dimensions de la pr�sence si subtilement d�tach�es que sont la proximit�, l'�loignement comme constituant les premiers lin�aments de ce monde, Heidegger le doit beaucoup - il me l'a dit, � moi-m�me -au fait que son p�re fut tonnelier.

 Tout cela nous d�couvre quelque chose � quoi la pr�sence a �minemment �  faire et � quoi nous nous accrocherions bien plus passionn�ment � poser la question de savoir ce qu'a de commun tout instrument : la cuiller primitive, la premi�re fa�on de puiser, de retirer quelque chose au courant des choses, qu'est-ce qu'elle a � voir avec l'instrument du signifiant ? Mais en fin de compte, tout n'est-il pas pour nous d�s l'abord d�centr� ?

    (->p524) (XXV/8) Si cela a un sens, ce que Freud apporte, � savoir qu'au coeur de la constitution de tout objet il y a la libido, si cela a un sens, cela veut dire que la libido ne soit pas simplement le surplus de notre pr�sence praxique dans le monde, ce qui est la th�mantique depuis toujours et ce que Heidegger ram�ne : car si la Sorge est le souci, l'occupation, est ce qui caract�rise cette pr�sence de l'homme dans le monde, cela veut dire que quand le souci se rel�che on peu on commence � baiser. Ce qui, comme vous le savez, est l'enseignement par exemple de quelqu'un que je choisis, l� vraiment, sans aucun scrupule, et dans un esprit de pol�mique, car c'est un ami : M, Alexander. M. Alexander a d'ailleurs sa place fort honorable dans ce concert simplement un peu cacophonique qu'on peut appeler la discussion th�orique dans la soci�t� psychanalytique am�ricaine, il a sa place de plein droit, parce qu'il est �vident que cela serait un peu fort qu'on p�t se permettre, dans une soci�t� aussi importante et officiellement constitu�e que cette association am�ricaine, de rejeter ce qui co�ncide vraiment aussi bien avec les id�aux, avec la pratique d'une aire qu'on appelle culturelle, d�termin�e.

    Mais il est clair que m�me d'�baucher une th�orie de fonctionnement libidinal comme �tant constitu� avec la part de surplus d'une certaine �nergie de quelque fa�on que nous la cat�gorisions : �nergie de survivance ou autre -, c'est absolument nier toute la valeur, non pas simplement po�tique, mais la raison d'�tre de notre fonction de th�rapeutes, telle que nous en d�finissons les termes et la vis�e.

    Que dans l'ensemble pratiquement nous nous accommodions fort bien, nous faisions notre affaire de ramener les gens � la leur - d'affaire bien s�r - seulement ce qu'il y a de certain, c'est que m�me quand nous �pinglons ce r�sultat sous la forme de succ�s th�rapeutiques, nous savons au moins ceci : de deux choses l'une : ou que nous l'ayons fait en dehors de toute esp�ce de voie proprement analytique, et alors ce qui clochait au coeur de l'affaire - car c'est de cela qu'il s'agit - cloche toujours, ou bien que si nous sommes l� parvenus, c'est justement dans toute la mesure - qui n'est pas le b-a-ba de ce qu'on nous enseigne - o� nous n'avons pas cherch� d'aucune fa�on � r�gler l'affaire, mais nous avons �t� ailleurs, vers ce qui clochait, ce qui tournait au centre, le noeud libidinal.

    C'est pour cela que tout r�sultat sanctionnable dans le sens de (->p525) (XXV/9)  de l'adaptation-  je m'excuse, je fais l� un petit d�tour par des banalit�s, mais il y a des banalit�s qu'il faut tout de m�me rappeler, surtout qu'apr�s tout, rappel�es d'une certaine fa�on, les banalit�s peuvent quelquefois passer pour peu banales - tout succ�s th�rapeutique, c'est-�-dire ramener les gens au bien-�tre de leur Sorge, de leurs "petites affaires" est toujours pour nous plus ou moins, dans le fond nous le savons, c'est pour cela que nous n'avons pas � nous en vanter - un pis-aller, un alibi, un d�tournement de fonds, si je puis m'exprimer ainsi.

    En fait, ce qui est encore bien plus grave, c'est que nous interdisons de faire mieux, tout en sachant que cette action qui est la n�tre dont nous pouvons nous vanter de temps en temps comme d'une r�ussite, est faite par des voies qui ne concernent pas le r�sultat. Gr�ce � ces voies; nous apportons dans un lieu compl�mentaire qu'elles ne concernent pas si ce n'est pas ressentiment, des retouches ; c'est le maximum de ce qu'on peut dire. Quand est-ce qu'il nous arrive de replacer un sujet dans son d�sir ? C'est une question que je pose � ceux qui ici ont quelque exp�rience comme analystes, �videmment pas aux autres.

    Est-il concevable qu'une analyste ait pour r�sultat de faire entrer un sujet en d�sir, comme on dit entrer en transe, en rut ou en religion ? C'est bien pour cela que je me permets de poser la question en un point local ; le seul en fin de compte qui soit d�cisif, parce que nous ne sommes pas des ap�tres, c'est si cette question ne m�rite pas d'�tre pr�serv�e quand il s'agit des analystes ; car pour les autres, le probl�me pos� c'est : qu'est-ce que le d�sir pour qu'il puisse subsister, persister dans cette position paradoxale. Car enfin il est bien clair que d'aucune fa�on je n'�mets de voeu par l� que l'effet de l'analyse aille rejoindre celui rempli depuis toujours par les sections mystiques, dont les op�rations fameuses, sans doute trompeuses, souvent douteuses en tous cas la plupart du temps, ne sont pas ce � quoi je vous demande sp�cialement de vous int�resser, si ce n'est quand m�me pour les situer comme occupant cette place globale d'amener le sujet sur un champ qui n'est pas autre chose que le champ de son d�sir.

    Et pour tout dire, passant mon dernier week-end par une s�rie de rebondissements, � essayer de voir le sens de quelques mots de la technique mystique musulmane j'avais ouvert ces choses que je pratiquais en un temps, comme tout le monde. Qui n'a pas un petit peu regard� ces indigestes et assommants bouquins d'hindouisme, de philosophie, de je ne (->p526) (XXV/10) sais quelle asc�se, qui nous sont donn�s dans une terminologie poussi�reuse et en g�n�ral incomprise, je dirai d'autant mieux comprise que le transcripteur est plus b�te, c'est pour cela que ce sont les travaux anglais qui sont les meilleurs ; ne lisez surtout pas les travaux allemands, je vous en prie, ils sont tellement intelligents que cela se transforme imm�diatement en Schopenhauer. Et puis, il y a Ren� Gu�non, dont je parle parce que c'est un curieux lieu g�om�trique. Je vois au nombre des sourires, la proportion de p�cheurs !... Je vous jure qu'� aucun moment, au d�but de ce si�cle dont je fais partie - je ne sais si cela continue, mais je vois que ce nom n'est pas inconnu, donc cela doit continuer - toute la diplomatie fran�aise trouvait dans Ren� Gu�non, cet imb�cile, son ma�tre � penser. Vous voyez le r�sultat ! Il est impossible d'ouvrir un de ses ouvrages sans y trouver vraiment rien � faire car ce qu'il dit toujours, c'est qu'il doit la boucler... Ceci a un charme probablement inextinguible ; car le r�sultat c'est que gr�ce � cela toutes sortes de gens qui probablement n'avaient pas grand chose � faire -comme disait Briand : "Vous savez bien que nous n'avons pas de politique ext�rieure, car le diplomate doit �tre dans une atmosph�re un peu irrespirable..." - eh bien, cela les a aid�s � rester dans leur petite carapace...

    Bref, tout cela n'est pas pour vous diriger sur l'hindouisme, mais quand m�me, puisque je me trouve, je ne peux pas dire "� relire", parce que je ne les ai jamais lus, les textes hindous, et comme je vous le dis, c'est toujours fort d�cevant d�s l'abord, mais je viens de revoir retranscrites, rapproch�es des choses beaucoup plus accessibles de la technique mystique musulmane, par quelqu'un de merveilleusement intelligent, quoique pr�sentant toutes les apparences de la folie, qui s'appelle M. Louis Massignon - je dis "les apparences" - et se r�f�rant au boudhi ; � propos d'�lucidation de ces termes, le point qu'il met en valeur de la fonction terme - je veux dire que c'est l'avant-dernier seuil � franchir avant la lib�ration cherch�e, devant l'asc�se hindoue la fonction qu'il donne au boudhi, comme l'objet - car c'est cela que cela veut dire , qui bien entendu n'est �crit nulle part, sauf dans ce texte de Massignon, o� il en trouve l'�quivalence avec le man-sou (?) de la mystique chiite - la fonction de l'objet comme �tant le point tournant, indispensable de cette concentration pour en venir � des termes m�taphoriques de la r�alisation subjective dont il s'agit, qui n'est en fin de compte que l'acc�s � ce champ du d�sir que nous pouvons appeler le (->p527) (XXV/11) d�sirant tout court. Et quel est-il ce d�sirant ?

    I1 est bien s�r que ceux qui n'y sont point all�s n'en savent rien et que c'est bien ce qui emb�te tous ceux qui sont les officiants du domaine bien d�j� constitu� que j'ai appel� la derni�re fois celui de Th�o, tout naturellement la suspicion, l'exclusion, l'odeur de soufre dont est environn�e, dans toutes les religions, l'asc�se mystique.

    Quoi qu'il en soit, le rapport articul� � ce stade, au stade qu'on peut appeler d'ach�vement de l'involution, de 1'assumption du sujet dans un objet choisi d'ailleurs par des techniques mystiques avec un ordre tr�s arbitraire -�a peut �tre une femme - �a peut �tre un bouchon de carafe - me paraissait co�ncider parfaitement avec la formule  :

S  a  <>
  coupure de

telle que je vous la formule comme donn�e, comme formalisation la plus simple qu'il nous soit permis d'atteindre au contact des diverses formes de la clinique, c'est-�-dire parce qu'il est n�cessaire de pr�sumer que la structure de ce point central telle que nous pouvons la construire - le terme est de Freud - et telle que nous devons la construire n�cessairement pour rendre compte des ambigu�t�s de ses effets.

    Le travail auquel je faisais allusion tout � l'heure, que j'ai lu hier matin, s'attachait � reprendre - il faut bien que les choses se dig�rent - un champ que j'avais trait� depuis longtemps, � savoir la structure de l'homme aux loups ; � la lumi�re sp�cialement la structure du fantasme ; la chose est tout � fait bien cern�e dans ce travail. Toutefois, par rapport aux premi�res formulations, celles que j'ai faites avant de vous avoir apport� les r�cents appareils, elle marque peu de gain, mais elle me d�signe en quel point apr�s tout vous suivez ce que je puis ici vous montrer comme lieu � franchir.

    Reprenons donc simplement pour le pointer - ce n'est pas une critique , ce travail - il y en aurait bien d'autres � faire et il faudrait que vous le connaissiez, ce qu'il doit diffuser, ce que je trouverai souhaitable - la d�finition logique de l'objet que je me permets d'appeler lacanien en l'occasion car ce n'est pas la m�me chose que de parler de lacanisme ex�cr� de l'objet du d�sir ; sa fonction logique 

File:1.jpg
� cet  objet ne tient - c'est ce que d�signe la nouveaut� du petit cercle (1) dont je vous apprends � le cerner en vous disant qu'il est essentiellement constitu� par la pr�-

(->p528) (XXV/12)

File:234.jpg
sence de ce point qui est l�, soit dans son champ central, soit � la limite de ce champ, voire ici, car ces trois cas 2 - 3 - 4, sont les m�mes comme r�duction derni�re du champ - sa fonction logique ne tient ni � son extension, ni � sa compr�hension ; car son extension, si l'on peut d�signer quelque chose de ce terme, tient en la fonction structurante du point. Plus il est, si je puis dire, punctiforme (4) , ce champ, plus il y a d'effets et ces effets sont, si l'on peut dire, d'inversion. A la lumi�re de ce principe, il n'y a pas de probl�me concernant ce que Freud nous a fourni comme reproduction du fantasme de l'homme aux Loups.  

    Vous connaissez cet arbre, ce grand arbre et les loups qui ne sont absolument pas des loups, perch�s sur cet arbre au nombre de cinq, alors qu'ailleurs on parle de 7.  

5.jpg
Si nous avions besoin d'une image exemplaire de ce que c'est que petit a ici, � la limite du champ (3) quand sa radicalit� phallique se manifeste par une sorte de singularit� comme accessible l� ou seulement elle peut nous appara�tre, c'est-�-dire quand elle approche o� qu'elle peut s'approcher du champ externe, (4) du champ de ce qui peut se r�fl�chir, du champ de ce dans quoi une sym�trie peut permettre l'erreur sp�culaire, nous l'avons l�. Car il est clair � la fois que cela n'est

pas bien s�r l'image sp�culaire de l'homme aux loups qui est l� devant lui, et que pourtant-nous l'avons marqu� d'ailleurs depuis assez longtemps pour que cela ne soit pas une nouveaut� - pour l'auteur du travail dont je parle, c'est l'image m�me de ce moment que vit le sujet comme sc�ne primitive. Je veux dire que c'est la structure m�me du sujet devant cette sc�ne. Je veux dire que devant cette sc�ne, le sujet se fait loup regardant et se fait cinq loup regardant. Ce qui s'ouvre subitement � lui de cette  (->p529) (XXV/13) nuit, c'est le retour de ce qu'il est, lui essentiellement dans le fantasme fondamental.

    Sans doute la sc�ne elle-m�me dont il s'agit est-elle voil�e. Nous reviendrons tout � l'heure sur ce voile, De ce qu'il voit n'�merge que ce V en ailes de papillon des jambes ouvertes de sa m�re ou le V romain de l'heure d'horloge, ce 5 heures du chaud �t� o� semble s'�tre produite la rencontre. Mais l'important, c'est ce qu'il voit dans son fantasme, c'est S barr� lui-m�me en tant qu'il est coupure de petit a : les petits a, ce sont les loups . Et si j'y passe aujourd'hui, c'est parce qu'� cot� d'un discours difficile, abstrait et que je d�sesp�re de pouvoir porter, dans les limites o� nous sommes, jusqu'� ces derniers d�tails, cet objet du d�sir s'illustre ici d'une fa�on qui me permet d'acc�der tout de suite � des �l�ments concrets de structure que j'aurais des fa�ons plus didactives de vous exposer. Mais je n'ai pas le temps, et je passe par l� cet objet non sp�culaire qu'est l'objet du d�sir, cet objet qui peut se trouver � cette zone fronti�re en fonction d'images du sujet - disons pour aller vite quelque j'ai l� des risques de confusion - dans le miroir que constitue le grand Autre, disons dans l'espace d�velopp� par le grand Autre ; car il faut retirer ce miroir pour en faire alors cette sorte de miroir qu'on appelle, sans doute, non pas par hasard, de sorci�re. Je veux dire ces miroirs avec une certaine concavit� qui comportent � leur int�rieur un certain nombre d'autres concentriques dans lesquels vous voyez votre propre image refl�t�e autant de fois qu'il y a de ces miroirs dans le grand. C'est que c'est bien l� ce qui se passe. Vous avez pr�sent dans le fantasme ce qui n'est peut �tre d�finissable, accessible que par les voies de notre exp�rience ou peut �tre - je n'en sais rien, je m'en soucis peu au reste - par les voies des exp�riences auxquelles j'ai fait allusion tout � l'heure. Ce qui est de la nature de l'objet du d�sir et ceci est int�ressant parce que c'est une r�f�rence logique l'objet connot�, cern� par les cercles d'Euler - et l'objet de cette fonction qu'on appelle la classe. Je vous montrerai son rapport �troit structural avec la fonction de privation, je veux dire le premier de ces trois termes que j'ai articul�s, comme privation, frustration et castration. Seulement, ce qui voile compl�tement la v�ritable fonction de la privation, encore qu'on puisse l'aborder - c'est de l� que je suis parti pour vous faire le sch�ma des propositions universelles et particuli�res. Rappelez-vows, quand je vous ai dit : "Tout professeur est lettr�" cela ne veut pas dire qu'il n'y a qu'un seul professeur. La chose est (->p530) (XXV/14) toujours v�ridique pour autant. Le ressort de la privation, de la privation comme trait unaire comme constituant de la fonction de la classe, est l� suffisamment indiqu�.

    Mais telle est la fonction de la raison dialectique - n'en d�plaise � M. L�vi-Strauss qui croit qu'elle n'est qu'un cas particulier de la raison analytique - c'est que justement elle ne permet de saisir ses stades sauvages qu'� partir de ses stades �labor�s. Or ce n'est pas pour dire que la logique des classes soit l'�tat sauvage de la logique de l'objet du d�sir. Si l'on a pu �tablir une logique des classes - je vous demanderai de consacrer notre prochaine rencontre � cet objet - c'est parce qu'il y avait l'acc�s qu'on se refusait � une logique de l'objet du d�sir ; autrement dit, c'est � la lumi�re de la castration que peut se comprendre la f�condit� du th�me privatif.

    Ce que j'ai voulu vous indiquer seulement aujourd'hui, c'est cette fonction que d�s longtemps j'avais rep�r�e pour vous la montrer comme exemplaire des incidences du signifiant les plus d�cisives, voire les plus cruelles dans la vie humaine, quand je vous disais : la jalousie, la jalousie sexuelle exige que le sujet sache compter. Les lionnes de la petite troupe l�onine que je vous peignais dans je ne sais quel zoo n'�taient manifestement pas jalouses l'une de l'autre, parce qu'elles ne savaient pas compter. Nous touchons l� du doigt quelque chose : c'est qu'il est assez probable que l'objet tel qu'il est constitu� au niveau du d�sir, c'est-�-dire l'objet en fonction non pas de privation, mais de castration, seul cet objet vraiment peut �tre num�rique. Je ne suis pas sur que cela suffise pour affirmer qu'il est d�nombrable, mais quand je dis qu'il est num�rique je veux dire qu'il porte le nombre avec lui comme une qualit�.

    On ne peut pas �tre s�r duquel : l� ils sont cinq sur le sch�ma et sept dans le texte ; mais qu'importe, ils ne sont s�rement pas 12 ! Quand je m'aventure dans des indications semblables, qu'est-ce qui le permet ?

    Ici je suis sur le velours, comme dans une interpr�tation risqu�e j'attends la r�ponse . Je veux dire que vous indiquant cette corr�lation, je vous propose de vous apercevoir de tout ce que vous pourriez laisser passer de la confirmation ou de son infirmation �ventuelle dans ce qui se pr�sente � vous.

(->p531) (XXV/15)

    Bien s�r, vous pouvez me faire confiance, j'ai pouss� un tout petit peu plus loin le statut de cette relation de la cat�gorie de l'objet, l'objet du d�sir avec la num�ration.

    Mais ce qui fait que je suis ici sur le velour, c'est que je peux me donner de temps, me contenter de vous dire que nous reverrons cela par la suite, sans qu'il reste pour autant moins l�gitime de vous indiquer l� un rep�re dont la reprise par vous peut �clairer certains faits. En tous cas sous la plume de Freud ce que nous voyons � ce niveau, c'est une image, la libido, nous dit-il, du sujet est sortie de l'exp�rience �clat�e, zersplittert, zerst�rt.

    Mon cher ami Leclaire ne lit pas l'allemand, il n'a pas mis entre parenth�se, le terme allemand, et je n'ai pas eu le temps d'aller le rev�rifier. C'est la m�me chose que le terme de splitting, refondu ; l'objet ici manifest� dans le fantasme porte marque de ce que nous avons appel� � maintes occasions les refentes du sujet.

    Ce que nous trouvons, c'est assur�ment ici l'espace m�me topologique qui d�finit l'objet du d�sir, il est probable que ce nombre �tant inh�rent n'est que la marque de la temporalit� inaugurale qui constitue ce champ.

    Ce qui caract�rise le double, c'est la r�p�tition, si l'on peut dire, radicale ; il y a dans sa structure le fait de deux fois le tour et le noeud ici constitu� dans ce deux fois le tour, c'est � la fois cet �l�ment du temporel, de temporel puisqu'en somme la question reste ouverte de la fa�on o� le temps d�velopp� qui fait partie de l'usage courant, o� notre discours s'y ins�re ; mais c'est aussi ce terme essentiel par quoi la logique ici constitu�e se diff�rencie d'une fa�on tout � fait v�ritable de la logique formelle telle qu'elle a subsist� intacte dans son prestige jusqu'� Kant. Et c'est l� le probl�me : d'o� venait ce prestige, �tant donn� son caract�re absolument mort apparemment pour nous ? le prestige de cette logique �tait tout entier dans ce � quoi nous l'avons r�duite nous-m�me, � savoir l'usage des lettres.

    Les petits a et les petits b du sujet et du pr�dicat et de leur inclusion r�ciproque : tout est l�. Cela n'a jamais rien apport� � personne ; cela n'a jamais fait faire le moindre progr�s � la pens�e, c'est rest� fascinatoire pendant des si�cles comme d'un des rares (->p532) (XXV/16) exemples qui nous �tait donn� de la puissance de la pens�e. Pourquoi ? Elle ne sert � rien, mais elle pourrait servir � quelque chose. IL suffirait - ce que nous faisons - d'y r�tablir ceci, qui est pour elle ma m�connaissance constituante : a = a est l� principe d'identit�, voil� son principe ; nous ne dirons A le signifiant que pour dire que ce n'est pas le m�me grand A, le signifiant d'essence est diff�rent de lui-m�me, c'est-�-dire que rien du sujet ne saurait s'y identifier sans s'en exclure.

    V�rit� tr�s simple, presque �vidente, qui suffit � elle seule � ouvrir la possibilit� logique de la constitution de l'objet � la place de ce splitting, � la place m�me de cette diff�rence du signifiant avec lui-m�me de cette diff�rence du signifiant avec lui-m�me, dans son effet, subjectif.

    Comment cet objet constituant du monde humain - car ce qu'il s'agit de vous montrer, c'est que loin d'avoir la moindre aversion pour ce fait d'�vidence psychologique que l'�tre humain est susceptible de prendre, comme on dit, ses d�sirs pour des r�alit�s, c'est l� que nous devons le suivre. Car comme il a raison au d�part, �a n'est nulle part ailleurs que dans le sillon ouvert par son d�sir qu'il peut constituer une r�alit� quelconque qui tombe ou pas dans le champ de la logique.

C'est l� que je reprendrai la prochaine fois.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
[../../erreurs.htm commentaire]