Text/Jacques Lacan/INSU08021977.htm

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J.LACAN                                gaogoa

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s�minaire XXIV-

L'insu que sait de l'une-b�vue s'aile � mourre   1976-1977

  texte de 30 pages                    version rue CB

8 f�vrier 1977     (-la passe-)                 [#note note
]

(p1->)

The number 12.jpg

   ([../../images/24-INSU/08021977/12.jpg Fig. 1-2.] ) - .  Ah ! Je me casse la t�te contre, contre ce qu j'appellerai, � l'occasion, un mur, un mur, bien s�r, de mon invention, c'est bien ce qui m'ennuie . On n'invente pas n'importe quoi, et ce que j'ai invent� est fait, en somme, pour, pour expliquer, je dis expliquer, je ne sais pas tr�s bien ce que �a veut dire, expliquer FREUD. Ce qu'il y a de frappant, c'est que, c'est que dans FREUD il n'y a pas, il n'y a pas trace de cet ennui, o� plus exactement de ces ennuis, que j'ai, de ces ennuis que je vous communique, enfin , sous cette forme o� je me casse la t�te contre les murs. Ça ne veut pas dire que FREUD ne se tracassait pas beaucoup, mais ce qu'il en, ce qu'il en donnait au public �tait apparemment de l'ordre, je dis de l'ordre, d'une philosophie, c'est-�-dire que, qu'il y avait pas de, j'allais dire qu'il y avait pas d'os, mais justement, il y avait des os, et ce qui est n�cessaire pour, pour marcher tout seul, c'est-�-dire un squelette.

Voil�. Je pense que l� (Fig . 1 - 2 ) , vous reconna�trez la figure, si toutefois je l'ai bien dessin�e, la figure ou j'ai d'un seul trait  (Fig. 2) figur� l'engendrement du r�el , et que ce r�el se prolonge en somme par l'imaginaire, puisque c'est bien de �a qu'il s'agit sans qu'on sache tr�s bien ou s'arr�te le r�el et l'imaginaire. Voil� c'est cette figure-l� (Fig. 2) qui se transforme dans cette figure l� (Fig. 1). Je ne vous le donne que parce que en somme c'est le premier dessin ou je ne m'embrouille pas, ce qui est, ce qui est remarquable parce que je m'embrouille toujours  bien s�r.

Bon. Je voudrais quand m�me passer la parole � quelqu'un � (p2->) qui j'ai demand� de bien vouloir ici venir �mettre un certain nombre de chose, et que, qui m'ont parues dignes, tout � fait dignes d'�tre �nonc�es. En d'autre termes, je ne trouve pas le nomm� Alain Didier WEIL mal engag� dans , dans mon affaire . Tout  ce que je peux dire c'est que, pour moi, je me suis beaucoup attach� �, � mettre � plat quelque chose. La mise � plat participe toujours du syst�me. Elle y participe, elle en participe seulement, ce qui n'est pas beaucoup dire. Une mise � plat, par exemple celle que je vous ai faite avec le noeud borrom�en, c'est un syst�me ; j'essaie bien s�r, j'essaie bien s�r de le concasser ce noeud borrom�en, et c'est bien ce que vous voyez dans ces deux images.

L'id�al, l'id�al du moi, en somme, ce serait d'en finir avec le symbolique, autrement dit, de ne rien dire. Quelle est cette force d�moniaque qui pousse � dire quelque chose, autrement dit � enseigner, c'est ce sur quoi je n'arrive �, � me dire que c'est �a le surmoi, c'est ce que FREUD a d�sign� par le surmoi qui, bien s�r, n'a rien � faire avec aucune condition qu'on puisse d�signer du naturel. Sur le sujet de ce  naturel , je dois quand m�me  vous, vous signaler quelque chose qui est paru � la Soci�t� Royale de Londres et qui est un essai sur la ros�e . Ça a la grande estime d'un nomm� HERSCHEL, et qui a fait quelque chose, quelque chose qui s'intitule : " Discours pr�liminaire sur l'�tude de la philosophie naturelle ". Ce qui me frappe le plus dans cet essai sur la ros�e, c'est que �a n'a aucun int�r�t ? Je me le suis procur� bien entendu � la Biblioth�que Nationale o� j'ai, comme �a, de temps en temps, quelque personne qui fait un effort pour moi, une personne qui, qui est l�-bas  musicologue et qui est, en somme pas trop mal plac�e pour me procurer , dans l'occasion, comme je n'avais aucun moyen de, (p3->) d'avoir le texte original, que � la rigueur, j'aurais pu arriver � lire c'est une traduction, ce que je lui ai r�clam�. Elle a �t� traduite en effet, cet essai sur la ros�e, cet essai sur la ros�e a �t� traduit de son auteur, ce William Charles WALLS (?) , il a �t� traduit par le nomm� TORDEU (?)    , ma�tre de pharmacie. Et, il faut vraiment �norm�ment se forcer pour arriver �, � y trouver le moindre int�r�t. Ça prouve que, que tous les ph�nom�nes naturels ne nous int�ressent pas autant, et la ros�e tout sp�cialement, �a nous glisse, �a nous glisse � la surface. C'est tout de m�me assez curieux, c'est tout de m�me assez curieux que la ros�e, par exemple, n'a pas l'int�r�t que DESCARTES a r�ussi � donner � l'ar-en-ciel. La ros�e est un ph�nom�ne aussi, aussi naturel que l'arc-en-ciel. Pourquoi est-ce que �a ne nous fait ni chaud, ni froid ? C'est tr�s �trange et c'est bien certain que c'est en raison de son rapport avec le corps que nous nous, que ne nous int�ressons pas aussi vivement � la ros�e qu'� l'arc-en-ciel, parce que l'arc-en-ciel, nous avons le sentiment que �a d�bouche sur la th�orie de la lumi�re, tout au moins nous avons ce sentiment depuis que DESCARTES l'a d�montr�. Oui . Enfin , je suis perplexe sur ce, sur ce peut d'int�r�t que nous avons pour la ros�e. Il est certain qu'il y a quelque chose de centr� sur les fonctions du corps qui, qui est ce qui fait que nous donnons � certaine chose un sens. La ros�e manque un peu de sens. Voil� tout au moins ce dont je t�moigne apr�s une lecture que j'ai faite aussi attentive que je pouvais de cet essai sur la ros�e, et maintenant, je vais donner la parole � Alain Didier WEIL en m'excusant de l'avoir un petit peu retard�, il n'aura plus qu'une heure et quart pour vous parler au lieu de ce que je croyais avoir pu lui garantir, c'est-�-dire une heure et demi.

(p1->)

LACAN    Alain Didier WEIL va vous parler de quelque chose qui a un rapport avec le savoir le " Je sais " ou le " Il sait " , c'est ce rapport entre le " Je sais " et le " Il sait " sur lequel il va jouer.

WEIL    Le point d'o� j'�tais arriv� � proposer au Dr LACAN mes �lucubrations que je vais vous soumettre me vient de ce que repr�sente pour moi ce qu'on nomme dans l'�cole Freudienne 
" la passe ".

Effectivement, une rumeur circule depuis quelque temps dans l'�cole, dans l'�cole, c'est que les r�sultats de la passe qui fonctionnerait depuis un certain nombre d'ann�e, ne r�pondraient pas aux espoirs que l'on avait �t�, qui y avaient �t� mis.

�tant donn� que c'est cette id�e, comme �a, qu'il y aurait un �chec de la passe, c'est une, quelque chose que, personnellement , je supporte mal dans la mesure ou pour moi elle me semble garantir ce qui peut pr�server d'essentiel et de vivant sur l'avenir de la psychanalyse, j'ai cogit� un petit peu � la question, et il me semble avoir trouv� �ventuellement les, ce  qui pourrait rendre compte  du fait que le jury d'agr�ment n'arrive peut �tre pas � utiliser, et � utiliser ce qui lui est transmis pour faire avancer les probl�mes  cruciaux de la psychanalyse.

Le circuit que je vais mettre en place devant vous pr�tend métaphoriser par un long circuit dans lequel serait repr�sentables les mouvements fondamentaux, vous verrez que j'en d�signe trois tr�s pr�cis�ment, � l'issue desquels un sujet et son Autre peuvent arriver � un point tr�s pr�cis, tr�s rep�rable, que j'appellerai B4.jpg - File:R4.jpg  ([../../images/24-INSU/08021977/fig1.jpg sch�ma]) vous verrez pourquoi, et � partir du-(p2->)quel j'articulerai ce qui me semble pouvoir �tre et le probl�me de la passe, et celui de, peut-�tre, la nature de court-circuit, de ce qui pourrait court-circuiter topologiquement ce qui se passerait au niveau du jury d'agr�ment.

    Bon. Je commence donc. Les sujets que je choisis pour vous pr�sentifier nos deux partenaires analytiques peuvent vous �tre rendus familiers en ce qu'ils correspondraient d'une certaine fa�on aux deux protagonistes les plus absentifi�s de l'histoire de La Lettre Vol�e que vous connaissez, ceux-l� m�me dont, du d�but � la fin, il n'est pas question, � savoir l'�missaire, celui qui serait l'�missaire de la lettre qui est tellement exclu que Poe-m�me, je crois, ne le nomme m�me pas, et � savoir le r�cepteur de la lettre qui, nous le savons, Lacan nous l'a montr�, est le roi. Si vous le permettez, je baptiserai pour la commodit� de mon expos� le sujet du nom de Boseph, et je garderai au destin(at )aire son nom, celui du roi.

    Tout mon montage va consister � substituer au court-circuit par lequel le conte de Poe tient ses deux sujets hors du cheminement de la lettre un long circuit, en chicane, par lequel la lettre, par� tant de la position Schieferplatten an den Pingen.jpg, finira par aboutir � la position B4.jpg. Les num�rotations 1 et 4 que je vous indique vous indiquent d�j� que je serai amen� � distinguer quatre places qui diff�rencieront quatre positions successives du sujet et de l'Autre.

    Je commence donc. Par Schieferplatten an den Pingen.jpg, vous voyez que B, la s�rie des B correspond au sujet Boseph, la s�rie des Heinkel He 219 A-7-R1 3-view line drawing.jpg, File:R2.jpg, R3.jpg, correspond � la progression de savoir du roi, Heinkel He 219 A-7-R1 3-view line drawing.jpg, File:R2.jpg, R3.jpg, . . Par Schieferplatten an den Pingen.jpg, si vous voulez je qualifie l'�tat, je dirais, d'innocence du sujet, voire de niaiserie du sujet quand il se soutient uniquement de cette position subjective qui est celle : " L'Autre ne sait pas ", " Le roi ne sait pas " .

(p3->) Ne sait pas quoi ? Eh bien tout simplement, peu importe le contenu de la lettre, tout simplement ne sait pas que le sujet sait quelque chose � son endroit. Heinkel He 219 A-7-R1 3-view line drawing.jpg repr�sente donc l'ignorance radicale du roi. Donc, on pourrait dire que dans la position Schieferplatten an den Pingen.jpg, �a serait la position niaise du cogito qui pourrait s'�crire : "Il ne sait pas donc je suis"  L'histoire       , si vous voulez, cette position vous est famili�re dans la mesure o� nous savons que c'est une position que nous connaissons par l'analyse, l'analysant, bien souvent, nous le savons, choisit son analyste en se disant, inconsciemment, en se disant je le choisis celui-l� parce que lui, je vais le rouler, et nous savons que ce qu'il craint le plus, en m�me temps, c'est d'y arriver. Alors, à partir de ce montage �l�mentaire, je continue.

    Avant de mettre en place le graphe de Lacan, voil� comment les choses se passent. Je fais maintenant - l'histoire commence - je fais maintenant intervenir quelqu' un. qui sera, que j ' appelle , vous voyez que j'ai nomm� M, M j'appellerai �a le messager, c'est-�-dire que, en Schieferplatten an den Pingen.jpg, un jour, Boseph qui est en Schieferplatten an den Pingen.jpg va confier au messager dans la position M1.jpg le message que j'ai appel� petit File:PetitM1.jpg. Et, en File:PetitM1.jpg, il lui dit : " L'Autre ne sait pas ", " Le roi ne sait pas . " Le messager est fait pour cela, c'est bien s�r un tra�tre. I1 transmet au roi le message File:PetitM1.jpg qui se transforme en File:Mprime1.jpg, c'est-�-dire que le roi passe de la position de l'ignorant, de Heinkel He 219 A-7-R1 3-view line drawing.jpg, � la position File:R2.jpg, d'un savoir �l�mentaire qui est " L'Autre sait ", c'est-�-dire le sujet sait quelque chose � mon endroit. A partir de l�, le message va revenir � Boseph, notre sujet, sons forme invers�e. I1 va revenir de deux fa�ons, disons, il va revenir parce qu'il y aura un mouvement d'aller-retour ; le messager va lui dire, va venir le retrouver si on veut, et va lui dire : " J'ai dit au roi ce que tu m'avais dit ".

(p4->) J'ai appel� ce message File:Mseconde1.jpg. C'est un retour sur le plan de l'axe, sur le graphe, sur l'axe petit i(a) , si vous voulez, c'est la relation sp�culaire. Un autre message arrive � Boseph qui se placera, lui, sur la trajectoire de la subjectivation, que j'ai dessin�e en vert, qui arriverait directement donc, sur le plan de, par le plan symbolique. Vous voyez donc que le point important l� est le fait que Boseph qui �tait dans la position d'une niaiserie, de la niaiserie en Heinkel He 219 A-7-R1 3-view line drawing.jpg, du fait de l'inversion du message qui lui revient, c'est-�-dire, cette fois, " L'Autre sait " est d�plac� ; il ne peut plus rester en Schieferplatten an den Pingen.jpg, il est d�plac�, il se retrouve en B2.jpg. Et, en B2.jpg, je dirai qu'il est l� dans la position du semblant, il peut encore se soutenir de la position que je dirai �tre celle de la duplicit�, puisque en File:R2.jpg, il peut encore se dire : "Oui, il sait, mais il ne sait pas que je sais qu'il sait."

    Alors, je vais maintenant �crire, avant d'aller plus loin, le premier �pisode, sur le graphe de Lacan : l� , la position de l'Autre ; le message part de l'Autre. L�, c'est la position mo�que de Boseph que j'�cris Schieferplatten an den Pingen.jpg. Le message part de Boseph; il confie au messager qui serait le petit i'(a) le message que j'ai appel� File:PetitM1.jpg, c'est-�-dire ce circuit dit : " I1 ne sait pas ". Le messager fait son office, transmet ce message par cette voie qui fait passer le roi de Heinkel He 219 A-7-R1 3-view line drawing.jpg en File:R2.jpg. L'effet, � partir de l�, � partir de la nouvelle position de l'Autre, va porter Boseph, qui �tait la Heinkel He 219 A-7-R1 3-view line drawing.jpg, ici un effet de sujet �l�mentaire o�  il se produira ce que Lacan appellerait signifi� de l'Autre au niveau B2.jpg, c'est-�-dire que, je peux aussi dessiner cette fl�che, M1.jpg Boseph re�oit �galement un message, on pourrait dire, au niveau, dans l'axe a-a' du messager.

    Vous voyez donc que notre sujet Boseph est en B2.jpg . Je vais main-(p5->)tenant faire, introduire un autre graphe de Lacan. Je continue donc. J'ai laiss�, vous le voyez, Boseph en B2.jpg, se soutenant de la position de duplicit� que je vous ai d�crite puisqu'il est en position de maintenir l'id�e de l'ignorance de l'Autre. Maintenant, les choses,  vraiment c'est l� que les choses commencent � devenir vraiment int�ressantes pour nous et, nettement plus compliqu�es. A partir de cette position B2.jpg de Boseph, voila ce qui va se passer. Boseph continue le jeu de la transmission de son savoir, c'est-�-dire que, au messager, dans, que je dessine en position Karte Malliß, WEB.jpg, il va transmettre un deuxi�me message que j'appelle File:Petitm2.jpg, et dans ce message, il lui dit: " Oui, il sait, mais il ne sait pas que je sais ". Le messager en Karte Malliß, WEB.jpg fait le m�me travail, retransmet ce message au roi. Le roi passe donc � un nouveau savoir, passe de File:R2.jpg en R3.jpg. Le savoir du roi � ce point-l� est : " I1 sait que je sais qu'il sait que je sais ", mais �a, Boseph ne le sait pas encore. I1 ne le saura que quand la messager fait une derni�re navette, revient vers Boseph, et lui confie : " J'ai dit au roi que tu sais qu'il sait que tu sais qu'il sait ", c'est-�-dire que, en ce point, Boseph que nous avions laiss� en B2.jpg est propuls� � une nouvelle position que j'appelle B3.jpg, � partir de laquelle nous allons interroger le graphe de Lacan, le deuxi�me, d'une fa�on tout � fait particuli�re, et , � partir de laquelle nous allons commencer � pouvoir introduire ce qu'il en est de la passe .

Je vais continuer donc, terminer les sch�mas avant de continue: Voici Karte Malliß, WEB.jpg, File:Mprime1.jpg, File:Mseconde1.jpg et File:Mtierce1.jpg (...le 2 ...). Boseph que j'avais laiss� en B2.jpg, ici, je le remets ici en B2.jpg, c'est-�-dire que, ici, il transmet � Karte Malliß, WEB.jpg, il lui transmet File:Petitm2.jpg, il lui dit : " il sait mais il ne sait pas que je sais qu' il sait " . Comme tout � l'heure, ce message parvient à l'Autre et �galement comme ceci, et le retour de ce message � Boseph (p6->) le met dans cette position tr�s particuli�re d'�tre confront� � un Autre auquel il ne peut plus rien cacher, le roi. Bon, j'esp�re que vous me suivez, : quoique ce soit un peu en chicane.

    Qu'est-ce qui se passe donc quand le roi est en R3.jpg, c'est-�-dire quand il est dans la position du savoir que je vous ai indiqu�e et que ce savoir est connu par le retour du messager � Boseph, c'est. �-dire que Boseph peut penser : " Le roi sait que je sais qu'il sait que je sais " ? Ce qui va se produire � ce moment-l�, et ce qui va nous introduire � la suite, c'est que alors que en B2.jpg, Boseph, dans le semblant, pouvait encore pr�tendre � un petit peu d'�tre, en se disant : " Il sait, mais je peux quand m�me " " mais il ne sait pas et je peux quand m�me en �tre encore ". En B3.jpg, du fait du savoir qu'on pourrait dire entre guillemets " absolu " de l'Autre, Boseph, la position du cogito de Boseph serait d'�tre compl�tement d�poss�d� de sa pens�e. A ce niveau-l�, si l'Autre sait tout, c'est pas que l'Autre sait tout, c'est qu'il ne pourrait plus rien cacher � l'Autre. Mais, le probl�me, c'est cacher quoi ? parce que ce qui se r�v�le � l'Autre � ce moment-l�, c'est pas tellement le mensonge dans lequel le tenait Boseph, c'est que �merge pour Boseph, � ce moment-l�, le fait que derri�re son mensonge, lui r�v�le que, en fait , derri�re son mensonge �tait cach� un mensonge d'une toute autre nature et d'une toute autre dimension.

    Si le roi est dans une position, dans cette position R3.jpg, o� il saurait tout, ce tout c'est-�-dire l' incognito le plus radical de Boseph que dispara�t - Boseph est en position - la position dans laquelle il se trouve, et ce que je vais vous d�montrer, correspond � ce que Lacan nomme la position d'�clipse du sujet, de fading, devant (p7->) le signifiant de la demande, ce qui s'�crit sur le graphe, cela d�signe aussi la pulsion, mais je ne vais pas parler de �a maintenant File:Sbarre.jpg (S barr�) poin�on de la demande : File:Sbarre.jpg File:Poinson.jpg demande.

    I1 faut, avant que je continue, je voudrais que vous sentiez bien que puisque en R3.jpg, plus rien ne peut �tre cach�, alors s'ouvre pour le sujet B3.jpg la derni�re cachette, c'est-�-dire celle qu'il ne savait pas cacher, et ce qu'il d�couvre, c'est qu'en cachant volontairement, en ayant un mensonge qu'il pouvait designer, il �ludait en fait un mensonge dont il ne savait rien, qui l'habitait et qui le constituait comme sujet.

    Donc, ce savoir dont il ne savait rien, va surgir en R3.jpg, au regard de l'Autre qui, d�sormais, sait tout. Quand je dis - surgir au regard de l'Autre - c'est v�ritablement au sens propre qu'il faut entendre cette expression, car ce qui surgit par le regard de cet Autre, c'est pr�cis�ment ce qui avait �t� soustrait, lors de la cr�ation originaire du sujet, ce qui avait �t� soustrait du sujet, le signifiant  S2.jpg, et qui l'avait constitu�, comme sujet supportant la parole, comme sujet acc�dant à la parole dans la demande du fait de la soustraction de ce signifiant S2.jpg. Or, que se passe-t-il? Voici que ce signifiant S2.jpg r�appara�t dans le r�el, car c'est �a qu'il faut dire. Effectivement, le probl�me du refoulement originaire, on ne peut pas dire que le retour du refoul� originaire se produit au sein du symbolique comme le ferait le refoulement secondaire, puisqu'il en est lui-m�me l'auteur. S'il revient, �a ne saurait �tre que dans le r�el, et c'est en tant que tel qu'il se manifeste, je dirais, par un regard, un regard du r�el, devant lequel le sujet est absolument sans recours.

    Je ne vais pas �piloguer 1�-dessus, mais si vous y r�fl�chissez, vous verrez que la position de savoir impliqu�e par R3.jpg, par (p8->) l'Autre en R3, pourrait correspondre � ce qui se passe, si vous voulez, dans ce que serait le Jugement Dernier, dans ce point ou le sujet ne serait pas tant accus� finalement de mentir dans le pr�sents puisque justement au point B3.jpg- R3.jpg, il ne ment plus puisqu'il est r�v�l� dans son non-�tre, mais par l'apr�s-coup ce qui lui est r�v�l�, c'est que � l'imparfait, il ne cessait de mentir alors m�me qu'il disait un mot. Cette position pourrait aussi vous indiquer, le savoir en R3.jpg peut aussi ouvrir des perspectives, si vous voulez r�fl�chir, sur ce que serait le savoir raciste ou s�gr�gationniste. Ça serait une position de savoir dont jouirait le sujet d'�tre, d'incarner ce S2.jpg dans le r�el.

    Vous voyez, c'est des pistes que je lance l�, mais c'est pas le sujet, j'y reviens pas, il faudrait �galement articuler le retour de ce S2.jpg dans le r�el, avec ce qu'il en est du d�lire, articuler s�rieusement l'aphanisis avec la position d�lirante, dans la mesure o�, dans les deux cas, le signifiant revient dans le r�el, mais, cependant, on pourrait dire que dans le cas du non-psychotique, il se trouve qu'il perd la parole comme le psychotique, n�anmoins on pourrait ( ? - comparer ? ) sa position � celle de ces peuples envahis par l'�tranger qui font la politique de la terre br�l�e, qui br�lent tout, qui br�lent tout pour maintenir quelque chose, c'est-�-dire pour que l'envahissement ne soit pas total, et ce qui est maintenu, effectivement, ce qui reste une fois que le sujet dispara�t, parce que si vous y r�fl�chissez, ce qui se passe en R3.jpg, c' est que le signifiant de l'Urverdr�ngung revenant dans le r�el, ce n'est rien de moins que le refoulement originaire, le sujet de l'inconscient qui dispara�t. Si vous voulez, la barre de l'inconscient, cette barre qui s�pare a et S2.jpg, se barrant, fait appara�tre le S2.jpg et le a dans le r�el, et c'est (p9->) �a qui reste, et que �a. C'est une position de d�subjectivation totale.

     J' en arrive maintenant au point le plus �nigmatique de l'affaire, c'est que de cette position o� le sujet se trouve sid�r� sous le regard du S2.jpg dans le r�el, position sid�r� sans parole, devant ce regard monstrueux, le mot monstrueux ne vient pas l� par hasard puisque il s'agit du fait que se montre, que se monstre, ce qui, pr�cis�ment est l'incognito le plus radical, et que si ce S2.jpg se montre, ce qui soutient la. parole elle-m�me, c'est-�-dire son effacement, ne peut plus advenir; et si un monstre est monstrueux, �a n'est pas d'autre chose que de couper la parole. Le point d'�nigme o� nous arrivons, c'est d'essayer d'interpr�ter en quoi Boseph �tant en B3.jpg, si nous posons qu'il ne va pas y rester toute sa vie, dans l'�ternit�, comme le sujet m�dus�, fig� en pierre, sous le regard de la m�duse, qu'est-ce qui va faire que le sujet en B3.jpg va pouvoir en sortir, et comment va-t-il en sortir? Alors, le premier pas que je pose, c'est que, vous voyez qu'� ce moment-l�, il n'a plus le support du messager, le messager a �t� au bout de sa course et au bout du recours de Boseph, et pour la premi�re fois, Boseph est confront� directement � l'Autre, il peut pas faire cet Autre, c'est-�-dire celui � qui la lettre �tait v�ritablement destin�e et dont il �ludait la rencontre le plus possible, � ce moment-l�, il est face � cet Autre, et il ne peut pas faire autre chose que de dire une parole en reconnaissant cet Autre, une parole et une seule. L'important, c'est de voir le lien entre le fait qu'il ne peut dire qu'une parole avec le fait au moment o� il renonce au messager, c'est-�-dire le moment o� ils ne se mettent pas � deux pour transmettre � l'Autre (p 10->) le message ; c'est �galement donc le moment ou l'Autre va recevoir un message qui ne viendra pas de deux, ce ne sera plus la duplicit� ; on pourra dire que la position de la duplicit� � ce moment-l� int�rioris�e par Boseph, le m�tamorphose en le divisant. C'est �a la division, et le prix de une parole. Vous voyez l� d'ailleurs que, en ceci, que la duplicit� est sans doute la meilleure d�fense contre la, division. Le fait qu'il y ait un lien entre une seule parole possible, Boseph va �tre confront� au roi, en R3.jpg, il a une seule parole possible, sur laquelle je reviendrai tout à l'heure, quelle est la seule chose qu'il peut lui dire? Il lui dira, " C'est toi ". Un " c'est toi " qui se prolonge d'ailleurs, j'y reviendrai tout � l'heure, en un " c'est nous ". Et cette seule parole qu'il peut lui dire, il lui dit en m�me temps " il y en a qu'un � qui je peux la dire " , et, c'est d�j� de la topologie de voir que une parole ne peut se rendre qu'� un lieu, et la langue elle-m�me vous d�montre qu'elle conna�t cette topologie puisqu'e11e vous dit que quelqu'un, quelqu'un, n'est-ce pas, qui n'a, qui a, qui est de parole, n'en a qu'une et ne peut en avoir qu'une. Quelqu'un qui n'est pas de parole qui n'a pas de parole, justement, il en a plus d'une, ou il n'en a pas qu'une. Et, en m�me temps, il y a la notion dans la langue de la destination, puisque pour donner sa parole, �a n'est concevable que si on peut la tenir, c'est-�-dire, en fait, en �tre tenu.

    Le point donc auquel j'arrive, c'est que le message d�livr� c'est le " C'est toi " , et je vais vous l'�crire d'une fa�on apportant du nouveau, je vais �crire une lettre qui va aller de B3.jpgR3.jpg.

et R3.jpg vont se rencontrer au niveau de ce message que j'expliciterai maintenant plus avant comme �tant cet �nigmatique S (File:Abarre.jpg) . Je vais vous en donner une premi�re �criture.

(p11->) Ce que j'ai dessin� sur le sch�ma de gauche, c'est que quand Boseph, mis au pied du mur, cette fois, ne peut dire qu'une parole au roi, du fait m�me qu'il adresse cette parole au roi ; le roi, une derni�re fois, est d�plac�, �migre, �migre du lieu ou il �tait, c'est-�-dire du r�el, �migre de nouveau dans le lieu, dans le lieu symbolique, et se trouve en position File:R4.jpg. Boseph disant "C'est toi" est en position B4.jpg. Le S ( File:Abarre.jpg ), je l'�cris de la rencontre, de la communion entre B4.jpg et File:R4.jpg, tous deux mettant � ce moment-l� en commun leur barre et c'est pour �a que j'ai �crit dans la lunule S2.jpg et S ( File:Abarre.jpg ) . J'esp�re pouvoir expliciter �a plus rigoureusement dans ce qui va suivre.

    Le point d'�nigme sur lequel je voudrais revenir, c'est que  dans le message d�livr� en  S ( File:Abarre.jpg ), dans le " C'est toi ", c'est que le sujet qui tient sa parole, on l'a vu, est l� en position beaucoup plus que de  la tenir, mais de la soutenir, ce qui est tout � fait ; autre chose. Qu'est-ce que �a veut dire que de soutenir une parole ? C'est beaucoup  plus facile d'abord de dire ce que �a n'est pas, par exemple, quelqu'un qui vous dit: " Je pense que quand Lacan dit que l'inconscient est structur� comme un langage, je pense qu'il a raison, je suis d'accord, avec lui ". M�me si le sujet veut s'assurer de sa pens�e de toute bonne foi, en pensant penser que l'inconscient est structure comme un langage , je vous demande qu' est-ce que �a prouve . Rien du tout . Autrement dit, est-ce que parce qu'un sujet pense penser quelque chose qu'il le pense r�ellement, c'est-�-dire est-ce que parce qu'il pense le penser, que l'�nonciation, le sujet de l'inconscient qui est en lui, r�pond de ce qu'il dit ? Autrement dit, est-il responsable de ce qu' il dit ? C' est �a , soutenir sa parole, entre autre, c'est un premier abord.

(p12->) Ceci dit, n'est-ce pas, que notre �nonciation r�ponde, soutienne notre �nonc�, j'allais dire, Dieu soit lou�, il n'y en a pas de preuve. I1 n'y a pas de preuve, mais ce qu'il y a, �ventuellement, c'est une �preuve, et c'est comme �a que je crois qu'on peut comprendre la passe, la passe comme un montage topologique qui permettrait de rendre compte si effectivement quand un sujet �nonce quelque chose, il est capable de t�moigner, c'est-�-dire de transmettre l'articulation de son �nonciation � son �nonc�, autrement dit, il ne s'agit pas de dire, mais de montrer en quoi il est possible de ne pas se d�dire.

    La question, donc, o� je vais aller plus avant, c'est que, si ce S (File:Abarre.jpg), à laquelle acc�de Boseph en File:R4.jpg, s'il y acc�de, ce dont ( selon ?) , ce que je montre, c'est que c'est d'un certain lieu, peu importe le mot qu'il emploie, il est banal  -" C'est toi "-, c'est du baratin, c'est rien du tout, le poids de v�rit� de ce message, c'est que c'est un lieu.

    La question que je vais poser maintenant et d�velopper, c'est " Est-ce que ce lieu d'o� parle le sujet est transmissible ? " Peut-il arriver, par exemple, dans le cas de la passe, peut-il arriver au Jury d' agr�ment ?

    Bon. L'�nigme du moment o� un sujet est capable, plus que de tenir sa parole, de la soutenir, c'est-�-dire d'�tre dans un point o� il acc�de � quelque chose qu'il faut bien reconna�tre �tre d'une certitude et d'un certain d�sir. Essayons d'en rendre compte, c'est pas facile, c'est pas facile, parce que, justement, en S ( File:Abarre.jpg ), l'objet du d�sir ou l'objet de la certitude, c'est quelque chose dont on ne peut rien dire ; mais remarquez d�j�, enfin, pour mieux cerner (p12bis->) ce que je veux dire, c'est que, d'une fa�on g�n�rale, les gens qui, dans la vie, vous inspirent confiance, comme on dit, c'est des gens dont, que pr�cis�ment vous sentez d�sirants, mais d'un d�sir qui, � eux-m�mes, reste, je dirais, �nigmatique. Voil�. Et vous sentez que l'objet de leur d�sir leur est � eux-m�mes �nigmatique. Et, tout au contraire, ceux qui vous inspireront, je dirai, un jugement �thique, �ventuellement de m�fiance, qui vous feront dire, c'est un hypocrite ou c'est un faux-jeton, ou c'est un ambitieux, enfin des termes de ce genre, �a n'a pas d'importance, c'est pr�cis�ment des gens dont vous sentez que l'objet du d�sir ne leur est pas � eux-m�mes inconnu, qu'ils peuvent le d�signer tr�s pr�cis�ment, je dirais m�me que ce qui vous inqui�te peut-�tre en eux, c'est que la voix du fantasme est chez eux si forte, qu'il n'y aurait comme pas d'espoir pour la voie du S (File:Abarre.jpg).

    Puisque je parle de confiance, vous voyez bien que �a. pose le probl�me du fait que, des conditions par lesquelles un analyste a � �tre digne de confiance. En quoi l' est-il ? Sommairement, je dirai pour l'instant que son d�sir ne doit pas �tre plac� comme celui que je viens de d�crire, mais que son d�sir ne doit pas avoir pour voie de colmater la barre en faisant �merger l'objet  mais son d�sir est de la maintenir cette barre, et de la porter à incandescence, comme ce qui se passe au point B4.jpg-File:R4.jpg, o� la barre est port�e � ce point d'extr�me, d'extr�me incandescence, je dirai sommairement.

    Tout ceci ne rend pas compte encore pourquoi en S (File:Abarre.jpg), alors que le sujet n'a plus, n'a pas de garantie, qu'est-ce qui fait qu' i1 acc�de au fait de pouvoir soutenir ce qu'il dit ? Et comment (p13->) il faut rendre compte du fait que s'il y arrive, c'est par ce chemin en B3.jpg-R3.jpg? Vous vous rappelez quand l'Autre est en position de savoir absolu, le sujet peut arriver en S (File:Abarre.jpg), apr�s avoir fait l'exp�rience de la d�possession de sa pens�e, d�possession totale de sa pens�e. Supposons, si vous voulez, pour aller un peu plus loin, un analyste qui ne soit pas pass� par cette d�possession de la pens�e et qui entretiendrait avec la th�orie psychanalytique des rapports de poss�dant, des rapports de poss�dant comparables � ceux, si vous voulez, de l'avare et de sa cassette, un tel Analyste, dans son rapport � la th�orie, naturellement ne peut voir que le gain de l'op�ration, le gain de l'op�ration est �vident : la chose est � port�e de la main, et par d�finition, ce qu'il ne voit pas, c'est ce qu'il perd dans l'op�ration, qu'est-ce qu'il perd pr�cis�ment ce qu'il perd, c'est la dimension de la topologie qu'il y a en lui, c'est-�-dire la dimension du lieu de l'�nonciation, c'est-�-dire la dimension de la pr�sence qui en lui peut r�pondre pr�sente, r�pondre de ce qu'il �nonce ; ce que je dirai alors , c'est que, dans cette position, est-ce que le sujet, l'analyste en question, qui laisse , qui n'est pas en position qui correspond psychanalytiquement au d�menti, c'est-�-dire est-ce qu'il est possible d'un c�t�, de dire oui au savoir, d� l'autre, de dire non au lieu d'o� ce savoir est �mis? Si ce clivage a �t� op�r�, on peut penser que la v�rit� qui est dans le sujet ayant op�r� ce clivage d'�tre rest�e en dehors du circuit de la parole, court-circuit�e du circuit de la parole, va comme, si vous voulez, lui rappeler une nostalgie absolument douloureuse qu'il ne faudra jamais r�veiller; et c'est pourquoi, je dirai que si un parl�tre se met � la ramener � ce moment-l�, et � faire entendre un autre son de cloche, Lacan, par exemple, aux temps h�ro�ques, l'analyste (p14->) en question, pensons � l'I.P.A. , ou m�me, sans aller plus loin, � ce qui se passa�t chez nous, ne peut litt�ralement pas supporter pour l'�cho que cela renvoie en lui, ce clivage dont je vous parle, qu'il est tentant d'op�rer, puisqu'il �vite la division, il implique en effet pour l'analyste - si lui est cliv� - �a implique que son Autre aussi est cliv� . Et son Autre est cliv�, je dirai, entre un Autre qui ne mentirait jamais et un Autre qui mentirait toujours. Si vous voulez, le malin, celui qui trompe, et dont pour se d�fier, il suffit pour ne pas errer, il suffit de n'�tre pas dupe, vous savez bien que les non-dupes errent, et vous voyez que c'est de la renonciation � cette duplicit� de l'Autre que le sujet est n�cessairement en position de passant, c'est-�-dire d'h�r�tique, et je vous ferai remarquer que Lacan, plus d'une fois, s'est d�sign� nomm�ment comme h�r�tique et, nomm�ment, comme passant.

    Mon hypoth�se transitoire, c'est de dire que dans la fl�che rouge  qui am�ne � B4.jpg-File:R4.jpg, qui fait communier S2.jpg et S (File:Abarre.jpg), fl�che que j'ai �crite en haut, violet, qui fait passer du fading File:Sbarre.jpg File:Poinson.jpg D � 
S (File:Abarre.jpg), c'est l� la passe, le mouvement par laquelle quelque chose de la passe peut �tre dit.

    Maintenant, approfondissons encore, si vous le voulez, le caract�re scandaleux, c' est le mot, du message transmis en S (File:Abarre.jpg) , message de l'h�r�tique. Je vous l'ai dit d'abord il n'y a plus ces deux divinit�s, il n'y a donc plus la garantie de la cassette, le sujet parle, avec en lui, un r�pondant de ce qu'il dit. Ce qui est tr�s int�ressant, quand nous lisons, - je fais une parenth�se rapide - le manuel des Inquisiteurs, et ils sont int�ressants par ce qu'ils correspondent � la lettre � ce qui s'est pass� dans un (p15->) pass� r�cent pour nous, c' est que l' inquisiteur rep�re parfaitement bien de quoi il est question dans ce S (File:Abarre.jpg). I1 le rep�re, dans sa fa�on de d�finir l'h�r�tique : l'h�r�tique, c'est pas celui qui erre, qui est dans l'erreur - " errare humanum est " - c'est celui qui pers�v�re, c'est-�-dire c'est celui qui est relapse, c'est-�-dire ce lui qui r�p�te , c'est-�-dire celui qui  dit : " Je dis et je r�p�te ", c'est-�-dire celui qui pose un Je dont un Autre Je diabolique -errare diabolicum- (diabolique) r�pond. Et, effectivement, ce Je de l'�nonciation, il est diabolique parce que comme le diable, il est diaboliquement insaisissable. Le diable ne ment pas toujours, s'il mentait toujours, �a reviendrait au fait de dire la v�rit�.

    Vous voyez que l'inquisiteur, il rep�re bien de quoi il s'agit c'est-�-dire d'une articulation entre les deux Je, au niveau de ce S (File:Abarre.jpg) , et c'est pourquoi, quoiqu'il dise, il ne demande pas � l'h�r�tique son aveu, mais son d�saveu (�crit d�savoeu dans le texte !). Vous sentez bien la nuance qu'il y a entre les deux, puisque je vous ai parl� tout � l'heure de d�saveu, au sein m�me de l'inquisiteur, dans ce clivage des deux Autres. Le d�saveu d'ailleurs, remarquez que je ne jette la pierre � personne, ce d�saveu nous guette � tous les instants. Il n'est pas tellement rare de voir, par exemple, un analyste en contr�le qui, � un moment donn� de son parcours, pr�f�re s'allonger sur le divan, plut�t que de continuer le contr�le. Et ce que l'on voit souvent, c'est que s'i1 pr�f�re s'allonger, c'est comme si, allong�, la r�gle �tant de pouvoir dire n' importe quoi, comme si, � ce moment-l�, il �tait d�gag� du fait qu'il avait � r�pondre de ce qu'il dit, qu'il pouvait parle .sans responsabilit�. Cet analysant peut croire �a un certain temps , jusqu'au jour o� il (p16->) d�couvre allong� que de ses signifiants dont il pensait ne pas avoir � r�pondre, au sens de la responsabilit�, il a � en r�pondre. Et, ce jour-l�, peut-�tre, l'analysant, pour lui, se profile la passe, parce que � ce moment-l�, on pourrait dire qu'il n'est plus le disciple seulement de Lacan, de Freud, mais qu'il devient le disciple de son sympt�me, c'est-�-dire qu'il s'en laisse enseigner, et que si, par exemple, l'analysant en question �tait Boseph, si compliqu� que soit le trajet de Boseph, il ne pourrait que d�couvrir qu'en �crivant ce trac�, que ce trac�, d'une certaine fa�on, avait �t� dessin� d�j�, avant m�me qu'il ne sache lire, sur les graphe d'un certain Docteur Lacan.

    On peut dire, � ce moment-l�, que l'analysant n'a plus � se faire le porte parole du ma�tre, car il n'a plus � en �tre, il n'a plus � �tre, je dirais, port� par le savoir du ma�tre puisqu'il s' en fait le portant, et c' est ce qu' il d�livre en  S ( File:Abarre.jpg ) .

    Je tourne en rond pour me rapprocher petit � petit de plus en plus pr�s du vif de ce S ( File:Abarre.jpg ) , c'est-�-dire au point o� nous en sommes, je pourrais dire que  Boseph �a serait � l'issue de ce parcours, qu'il serait responsable des graphes qu'i1 �crit et seulement � ce moment-l�. Maintenant, le probl�me est de rendre compte effectivement de la nature de cette certitude et de cette jouissance de l'Autre dont nous parle Lacan. Je suis oblig� d'aller vite parce que le temps passe effectivement.

    En S ( File:Abarre.jpg ), il se passe un ph�nom�ne contradictoire qui est celui dune communion - ce mot est de Lacan, dans les Formations de l' Inconscient - vous le trouverez - est celui d'une communion co�ncidant avec une s�paration entre le sujet et l'Autre. Le paradoxe, (p17->) n'est-ce pas, c'est de comprendre pourquoi c'est au moment de la dissolution du transfert (File:Abarre.jpg) qu'une certitude puisse na�tre pour le sujet et, peut-�tre, uniquement � ce moment-l�.

    Pour �a, je suis oblig� de faire un rapide retour en arri�re qui est celui du point o� nous �tions en B3.jpg-R3.jpg, point de d�s�tre ; en ce point-l�, je dirai, je suis oblig�, parce, que pour comprendre ce que c'est que la nature de l'�mergence du sujet � l'�tat pur. En B3.jpg-R3.jpg, rapidement, le sujet �tait dans une position o� le refoulement originaire aurait disparu, fix� par le regard du R�el. Qu'est-ce qui va permettre au sujet de se d�fixer ? Rappelez-vous d'ailleurs qu'au su,jet de la fixation, Freud l'articule au refou1ement originaire. Qu' est-ce qui va permettre au sujet de se d�fixe qu'est-ce qui va permettre � l'Autre qui est dans le r�el de r�int�grer son site symbolique ? C'est l� d'ailleurs que l'art de l'analyste devra savoir se faire entendre.

    Un exemple : un analysant dans cette position o� pour lui le savoir de l'Autre se ballade comme �a dans le r�el, presse son analyste, pour voir de quelle fa�on l'analyste va se manifester, d'où il parle, lui t�l�phone un jour pour presser un rendez-vous, pour voir la r�action. L' analyste r�pond : " S'il le fallait , nous nous verrions. " Le message, le signifiant n'a rien de tr�s original, pourtant ce message fait effet d'interpr�tation radicale  pour l'analysant et l'effet �tant d'arriver � rev�hiculer 1'Autre dans son lieu symbolique, tout simplement � cause de l'articulation syntaxique qui a fait que l' analyste, en trouvant la formule, "s'il le fallait", par l'introduction du il, s'assujettissant comme l'analysant � la dominance, � la pr�dominance du signifiant.

    (p18->) Dans le point, n'est-ce pas, B3.jpg-R3.jpg, o� le sujet est sans recours. I1 est sans recours. Pour comprendre la notion de ce " sans recours " �voquez ce que sont les terreurs nocturnes de l'enfant. Pourquoi, effectivement, dans le noir, l'enfant est-il dans cette position ? Je dirais que, pr�cis�ment, dans le noir, ce qui se passe pour l'enfant, c'est qu'il n'a pas un coin o� aller o� il ne soit sous le regard de l'Autre, car dans le noir, il n'y a pas de recoin. Et, c'est pr�cis�ment en r�ponse au fait que sous le regard du r�el, il n'y a pas pour le sujet en B3.jpg-R3.jpg, de recours au moindre coin que le secours appel� par le signifiant du nom du p�re va �tre de cr�er un recoin, c'est-�-dire un recoin qui va le soustraire à l'Autre, mais qui va le soustraire �galement � lui puisque m�me, en le constituant comme ne sachant pas, c'est justement ce coin de lui-m�me, coin en ce qu'il a de plus, de plus lui-m�me, de plus symbolique de lui-m�me, qui va �tre �vapor�. Je dirai qu'� ce moment-l� les �critures nous disent " Que la lumi�re soit ", ce dont il s'agit � ce moment-l�, c'est " Fiat trou ". C'est une expression de Lacan. Et c'est peut-�tre ce qui s'est pass� dans la formule syntaxique que j'�voquais tout � l'heure. Ceci dit, qu'est-ce qui fait que le sujet, je tourne tout le temps autour de �a, vous voyez, qui a perdu la parole, va la retrouver et va pouvoir dire ce "C'est toi"? Eh bien je dirai que du fait de l' op�ration de l' intervention du signifiant du nom du p�re, qui a recr�� le refoulement originaire, qui. a fait dispara�tre le S2.jpg et remis l' objet a � sa place, du fait de l'op�ration de ce signifiant du nom du p�re, le sujet acc�de � un autre point de vue, � un point de vue o� il ne fait pas 1' �quivalence entre le savoir de l'Autre et la (p19->) cl� qui en lui manque. I1 d�couvre que �a n'est pas parce que l'Autre reconna�t qu'il y a pas en lui la cl�, qu'il manque de la cl� essentielle � son �tre, ce n'est pas parce que l'Autre la reconna�t, qu'il la conna�t . Je dirai m�me que quand il d�couvre que l'Autre peut reconna�tre l'existence de cette cl�, tout en ne la connaissant pas, c'est-�-dire en ne pouvant pas la lui restituer si, dans un premier temps, il peut tomber dans la d�sesp�rance, en v�rit�, c'est 1'espoir que �a peut l'introduire, parce que si l'Autre est en position de reconna�tre ce qu'il ne conna�t pas, �a introduit la dimension du fait que l'Autre lui-m�me a perdu cette m�me cl�, qu'il sait bien de quel manque il s'agit et l'espoir qui s'ouvre alors, c'est qu'est pr�sentifi� l'absence de cette chose perdue, l'indescriptible  et l'espoir, c'est pr�cis�ment que l'ininscriptible puisse cesser de ne pas s'�crire. Et c'est ce qui se d�livre en S ( File:Abarre.jpg).

    Le paradoxe invraisemblable auquel on d�bouche, si on peut dire, c'est comment un signifiant, ce signifiant du S ( File:Abarre.jpg) peut-il assumer cette impensable contradiction, c'est � la fois, ce qui maintient ouvert la b�ance de ce qui ne cesse pas de ne pas s'�crire, quand vous lisez, quand vous entendez une musique qui vous bouleverse ou un po�me qui vous bouleverse, le mot qui fait mouche en vous, on peut dire qu'il, il rouvre au maximum cette dimension du refoulement originaire. Comment donc ce signifiant peut-il assumer cette contradiction de maintenir cette b�ance, en m�me temps d'�tre ce qui ne cesse de ne pas s'�crire, par exemple , une note tr�s banal de la gamme diachronique, un la tout b�te.

    Vous voyez que cette gageure pourtant est ce qui est r�alis�e (p20->) dans notre troisi�me temps S (File:Abarre.jpg), dont on pourrait dire que la production, ce S ( File:Abarre.jpg ), est le r�sultat d'une ultime dialectique entre le sujet et l'Autre, par laquelle l'un et l'autre, en s'y mettant � deux, si j'ose dire, ressuscitent litt�ralement en un mouvement de rencontre par lequel je le r�p�te, Lacan n'a pas h�sit� � employer le mot de communion dans la production du mot d'esprit, cette barre-m�me, cette barre-m�me, dont le paradoxe, est d'associer et de dissocier, dans le m�me temps.

    De cette, si vous voulez, de cette rencontre, du sujet et de l'Autre, quelques pr�cisions, trois pr�cisions . D'abord, il s'agit d'une communion, il ne s'agit pas d'une collaboration. Nous savons ce dont le sujet est capable quand il se fait collaborateur.

    Autre point, ce mode de communion qui se produit en S ( File:Abarre.jpg ) est un mode dans lequel, � ce moment-l�, le sujet ne re�oit pas son message sous forme invers�e, puisqu'il serait le seul temps invraisemblable, hors du temps, v�ritablement hors du temps o� le sujet et l'Autre communieraient dans le m�me savoir au m�me temps.   Quand j'entends savoir, c'est pr�cis�ment le savoir de cette barre, de ce non-�tre. vous voyez que l'exp�rience de ce manque � �tre en S (File:Abarre.jpg) et, justement, il faut savoir la distinguer de l'aphanisis qui, lui, est, on pourrait dire, une excommunication du sujet ; l� il ne s'agit que de l'�tre, l� on pourrait dire qu'il s'agit effectivement d'une communion dans le non-�tre, et que c'est dans cette mise en commun du signifiant S2 et du signifiant qui manque � l'Autre, qu'est d�livr� ce signifiant que j'articule, que je vais maintenant articuler de plus pr�s à la passe.

On pourrait dire, si vous voulez, que la barre du sujet et de l'Autre, � communier ensemble, porte le sujet dans l'incandescence de ce manque. port� � �tre partag� aux sources-m�mes de l' existence, bien au-del� de l' objet, bien au-del� du fantasme. Le fait m�me que dans cette voie, le sujet renonce au fantasme, le court-circuite, d�montre, � ce moment-l�, que ce qui est accentu� par lui, est la recherche de cette exp�rience du manque � l'�tat pur. Enfin, vous voyez que le propre de cette r�ponse, le " C'est toi ", tel que je le d�finis en ce moment, que le propre de cette r�ponse est qu'elle est une m�taphore � l'�tat pur. Si vous voulez si l'autre avait r�pondu " C'est toi ", si le sujet avait r�pondu " C'est toi " � l'Autre qui lui aurait demand� " Oui ou non, c'est moi ? " et qu'alors il lui aurait r�pondu, sa parole, son �nonc� aurait �t� le m�me, mais n'aurait pas eu cet effet de message de S ( File:Abarre.jpg ), de se situer. dans un contexte, je dirai, purement m�tonymique. Comme cet aphasique d�crit par Jacobson, qui par aphasie m�taphorique ne pouvait pas �noncer l'adverbe " non ", sauf si on lui disait " Dites non ". A ce moment-�, il pouvait r�pondre " Non , puisque je vous dis que je ne peux pas dire... " , d�montrant si vous voulez par l� que le mot lui-m�me, s'il est d�chu de son lieu d'�nonciation, chute lui-m�me comme un simple reste m�tonymique et perd sa valeur de message m�taphorique. Donc, vous voyez que, j'y reviens, ce S (File:Abarre.jpg) n'a de sens que articul� � son lieu d'�mission.

    Bon, comme il est tard, je vais donc terminer par le probl�me de la passe en, en sautant un certain nombre de choses. Reprenons notre histoire de Boseph. Pouvons-nous dire que Boseph, tel que les choses se sont pass�es a pass� la passe ? C'est-�-dire, nous voyons (p22->) que Boseph est arriv� en d�livrant son message " C'est toi ", correspond � ce que j'ai r�f�r�, c'est-�-dire �tre arriv� à se passer   d'un interm�diaire, on n'est plus deux, on n'est qu'un, pour s'adresser � un lieu. Boseph, donc, est arrive au point d'o�, le point topologique ou d'�nonciation articul�e � son message �nonc�, mais Boseph �tant en ce point, est-ce que pour autant , s'il est comme on dirait passant, est-ce que pour autant il est capable de t�moigner, de rendre compte qu' il est dans la passe, d' o� il parle ? Et si, est-ce qu'il en est capable ?

     Le roi lui m�me, qui serait en R4 , dans la position de l' analyste, lui, est capable de reconna�tre le lieu d'o� parle Boseph il l'entend, nais le roi, ce n'est pas par hasard que le roi qui est l' analyste , le roi n' est Pas le jury d' agr�ment .

    J'en reviens � ma question, si toute la valeur du message S (File:Abarre.jpg) est qu'il est �mis d'un certain lieu comment ce lieu peut �tre transmis ? Arriver jusqu'au jury? Parce que en S (File:Abarre.jpg), Boseph peut soutenir ce qu'il dit, mais au nom d'une v�rit� qu'il se trouve �prouver, mais dont il ne sait rien. II ne sait rien de ce lieu. Autrement dit, si Boseph est dune certaine fa�on dans la passe, je ne dirai pas pour autant qu'il occupe la position du passant. Pour autant qu' �tant plac� au lieu de v�rit� � ce moment-l�, il n' est pas plac� pour en dire quelque chose, peut-on en m�me temps parler de ce lieu B4.jpg-File:R2.jpg, et dire ce lieu, nous 1'avons d�j� dit, si le propre le ce S (File:Abarre.jpg ) est de ne pouvoir �tre recelable dans aucune cassette, pour revenir � notre m�taphore de l'analyste poss�dant.

    Nous faisons maintenant un pas de plus, et nous disons main-(p23->)tenant qu'en tant que lieu, ce lieu ne se dit pas tel quel, et ne peut pas arriver tel quel au Jury. Bon, je vais illustrer de la fa�on suivante. Quand vous entendez, n'est-ce pas, quand vous entendez un analyste lacanien, un disciple lacanien parler du passant Lacan, puisque Lacan s'est d�fini comme ne cessant pas de passer la passe, quand vous l' entendez ce passeur, est-ce que vous pouvez dire qu'en entendant ce passeur, vous entendez d'o� parle Lacan ? vous ne pouvez pas le dire. D' o� parle Lacan, le S (File:Abarre.jpg) de Lacan, vous pouvez le rep�rer �ventuellement quand vous l'entendez, mais, ou quand vous le lisez, mais quand vous l' entendez, je vous ferai remarquer, et je fais un pas de plus l�, qu' il se supporte toujours d'un �crit.

    Autre exemple : Pensez-vous que ce qui �tait advenu de la psychanalyse avant que Lacan n' y mette la main soit imputable uniquement au fait que les analystes d'alors �taient des mauvais passeurs, o� bien que le jury d'agr�ment qui les repr�sentait l'agr�ait d'une fa�on qui n'�tait pas �a ? Les deux hypoth�ses sont peut-�tre vraies, mais pas suffisantes.

    Si Lacan a, � un temps donn�, rappel� aux analystes qu'ils feraient mieux de lire Freud que de lire F�nichel , qu'est-ce qu'il leur a dit en leur rappelant Ça : sinon que pour, s' ils voulaient r�ellement agr�er Freud, il leur fallait un passeur, j'allais dire digne de cette d�finition, c'est-�-dire le dispositif topologique, l'�crit de Freud qui t�moigne que Freud ne disjoint pas ce qu'il dit du lieu d'o� il le dit, et que si on veut op�rer comme dans certaines soci�t�s de psychanalyse un nivellement dans l'oeuvre de Freud, vous entendez que dans le nivellement, le mot vel est barr�, c'est-�-dire qu'on en entend plus la dimension du parl�tre Freud.

Ce � quoi l'on aboutit, c' est effectivement � une prise de possession de la th�orie que l'on peut mettre en cassette. Qu'est-ce qui se passe, n'est-ce pas, le danger, si l'analyste donc ne se fait pas tenant, c'est-�-dire si, je pourrais dire que la lecture m�me de Freud, du passeur Freud, en tant que manifestant sa division n'op�re pas sur eux-m�mes un effet de division, c'est-�-dire cette exigence du S ( File:Abarre.jpg ), qui fait sentir que Freud en lui t�moigne de ce lieu indivisible de ce qu'il dit et qui en fait le r�pondant h�r�tique de sa parole. Parce que le propre d'un �crit, n'est-ce pas, je vous donne ce dernier exemple, avant de conclure, le propre d'un �crit quelqu'il soit, c'est que dans un �crit, le sujet de l'�nonc� et le sujet rte l'�nonciation peuvent bien �tre pr�sents, mais ce n'est pas pour autant que l'�crit sera passeur. L'�crit sera passeur que si les deux " je " sont de fa�on transmissible articul�s ..

    Prenez l'exemple un peu caract�ristique de l'interpr�te, du com�dien : l'interpr�te d�chir� quand il interpr�te un texte, un �crit, il sera d�chirant pour ce jury qu' est le spectateur, ses pleurs vous arracheront des pleurs ; qu' il dise qu' il joue la com�die, on peut dire que s'il pleure, s'il est boulevers�, quelque part, c'est son �nonciation qui est mise en branle par les signifiants de l'auteur, En sorte que ce que je vous dis, c'est que ce n'est pas l'interpr�te qui est le passeur du texte, c'est le texte qui est le passeur de l' �nonciation, du com�dien.

     J'ai m�me entendu dire � l'�cole Freudienne, ce sont des chose  qui se disent, que certains des passants qui auraient �t� agr�� par le jury, si le passant est agr�� c' est qu' il avait  su susciter chez son passeur une �nonciation du passeur qui , e11e, passe aupr�s du Jury, et qui , passant, fait passer le reste, c' est (p25->) �-dire, le passant.

    J'en reviens � mon point de d�part pour vous montrer que c'est encore plus compliqu� que �a. Si l'auteur lui-m�me dont je parle jouait son propre r�le dans la fiction que je vous disais, �a ne prouve pas, s'il jouait son propre personnage, qu'il le jouait � la perfection, criant de v�rit�, comme on dit, c'est arriv� à de grands auteurs comme Moli�re, �a ne prouve pas que ni si le hasard - acceptez cette fiction - si le hasard de la vie le faisait rencontrer la m�me situation que celle qu'il avait d�crite � son personnage, �a ne prouve pas que � ce moment-l�, il ne serait pas gauche. et emprunt� et pourtant les signifiants en question, il ne s'agit pas comme pour le com�dien de signifiants emprunt�s , ce serait en Principe les siens.

 J'en arrive donc � l ' id�e que l' auteur n' est pas du tout superposable à celui qu'il met en sc�ne, et j'en reviens � Boseph, je termine l�-dessus. Boseph donc en S (File:Abarre.jpg) est dans la position d'�tre passant, mais il n'est pas dans la position, n'est-ce pas, de t�moigner d' o� il est passant. Qu' est-ce qui est, qu' est-ce qui peut rendre compte de la position, je vous le demande, d'o� il parle, sinon cet encha�nement de graphes que ,je vous ai dessin�s, je ne les ai pas termin� , malheureusement , mais que je vous ai dessin�s au tableau ? Si cette hypoth�se est vraie, c'est-�-dire si le passeur cet �crit, ces graphes ont fonctionn�s comme passeur en ceci qu' ils t�moignent du lieu de l' �nonciation strictement articul�s � l' �nonc� qui est le passant ? Puisque �a n' est pas Boseph.

    Je r�pondrai assez simplement, et je dirai que, dans le fond, le Passant c'est l'�crivant de celui qui a mis en place, qui a �crit (p26->) cet �crit, ces graphes. Je dirai m�me que, par exemple, si Lacan dit qu'il ne cesse pas de passer la passe, c'est peut-�tre pour cette raison. I1 ne cesse pas, et nous pouvons penser qu'il ne cessera jamais et il ne cesse pas, parce que s�minaire apr�s s�minaire, il cr�e, il ressuscite le passeur qui est son �crit, c'est-�-dire qu'il cr�e les conditions de sa division, il cr�e comme Boseph � un moment donn� dans son parcours, mis au pied du mur, se met � la place du transmetteur, pour se faire en m�me temps �metteur et transmetteur (d'où ma fl�che violette), quand il renonce � l'interm�diaire , Lacan, s�minaire apr�s s�minaire cr�ant et recr�ant son passeur, ne peut effectivement pas cesser de passer la passe, d' autant que l' Autre auquel il s' adresse n' est certainement pas un Jury dont il attend un amen quelconque.

    Si j'imagine les r�actions, n'est-ce pas, n�gatives, qu'on me r�torquera de dire que un �crit pourrait faire fonction de passeur aupr�s d'un Jury, j'ai d'ailleurs incidemment appris par Jean Clavreul que c'est une proposition qu'il avait faite, il y a quelques ann�es, de penser � cette notion d'un �crit comme passeur, l' objection qu'on me fera imm�diatement, c'est de dire, faire d'un �crit un passeur  effectivement, alors il s'agit de faire un rapport, un rapport alors pourquoi pas une ma�trise universitaire? Naturellement la r�ponse que je donnerai, et de suite � ce contradicteur sera de dire que si celui auquel il �crit, si l'Autre est identifiable � un jury, effectivement, ce qu'il produira sera �ventuellement un rapport peut �tre excellent, mais effectivement universitaire ; mais si dans cet �crit, il t�moigne, comme je pense avoir essay� de le faire, du lieu, de la fa�on dont dont un �nonc� et une �nonciation s'articulent topologiquement, de fa�on fond�e et articulable, et que, outre ceci, (p17->) outre �a qui est articul� entre les lignes, passe la pr�sence qui r�pond de l'�crit, la pr�sence r�pondante h�r�tique qui, elle, est le garant qu'il ne s'agit pas d'un �crit universitaire, mais effectivement d'un �crit qui cr�e les dispositions topologiques o�, en m�me temps, un parl�tre, assume, enfin, vit en m�me temps sa division passeur/passant.

    Bon, en conclusion, ce que je vous dirai, c'est que ce n'est pas pour autre chose que les cons�quences m�mes de cette hypoth�se de travail qui ne m'autorisait pas � faire la passe telle que topologiquement elle fonctionne en ce moment dans l'�cole Freudienne, qui m'ont fait produire ce qui m'appara�t pour moi �tre comme ce passeur qu'est cet �crit, qui, par son dispositif topologique mis en place, m'a permis de rendre compte d'une articulation transmissible possible entre les deux " Je " . A qui cet �crit �tait-il destin� quand l'ai fait, je n'en savais strictement rien avant que le Docteur Lacan m' ait demand� de vous en parler.

Fig1.jpg

......

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
[../../erreurs.htm commentaire] revu ce 15 mai 2005