Text/Jacques Lacan/LF23111966.htm

From No Subject - Encyclopedia of Psychoanalysis
Jump to: navigation, search

J.LACAN                         gaogoa

[LF16111966.htm <] [LF30111966.htm >]

XIV- La logique du fantasme -1966-1967
    
version que CB

23 novembre 1966                          [#note note]   

  (p19->)Je voudrais  aujourd'hui essayer d'avancer � votre usage, quelques relations essentielles et fondamentales pour assurer au d�part ce qui fait cette ann�e notre sujet.

J'esp�re que nul n'y fera l'objection d'abstraction pour la raison que ce serait un terme impropre comme vous allez le voir. Rien de plus concret que ce que je vais avancer m�me si ce terme ne r�pond pas � la qualit� d'�paisseur dont c'est la connotation pour beaucoup.

Il s'agit de vous rendre sensible telle proposition comme celle que jusqu'ici je n'ai avanc�e que sous l'apparence d'une sorte d'aphorisme qui aurait jou� � tel tournant de notre discours, le r�le d'axiome tel que celui-ci : il n'y a pas de m�talangage. Formule qui a l'air d'aller au contraire de ce qui est donn� sinon dans l'exp�rience au moins dans les �crits de ceux qui s'essaient � fonder la fonction du langage.

    A tout le moins, dans beaucoup de cas montrent-ils, dans le langage, quelques diff�renciations dont ils trouvent bien de partir d'un langage-objet, et sur ces bases �difiant un certain nombre de diff�renciations, l'acte de cette op�ration semble impliquer que pour parler su langage on use de quelque chose qui n'en est pas et qui l'envelopperait  d'un autre ordre de ce qui le fait fonctionner.

Je crois que la solution de ces contradictions qui se manifestent dans le discours dans ce qui se dit, est � trouver dans la fonction qu'il m'appara�t essentiel de d�gager au moins par le biais ou je vais essayer de l'inaugurer aujourd'hui, de d�gager sp�cialement pour notre propos, car la logique du fantasme me semble-t-il ne saurait d'aucune fa�on s'articuler sans la r�f�rence � ce dont il s'agit, � savoir : quelque chose que pour l'�noncer, j'�pingle sous le terme de  " l'�criture ", ce n'est bien s�r pas l� pour autant dire que c'est ce que vous connaissez sous les annotations ordinaires de ce mot, mais si je le choisis c'est bien qu'il doit avoir quelque rapport avec ce que nous avons � �noncer.

 

Un point justement sur lequel nous allons avoir � jouer aujourd'hui, sans cesse, est celui-ci: que ce n'est pas la m�me chose apr�s que nous ayions dit quelque chose de l'�crire, ou bien d'�crire ce que l'on dit.  

(p20->) Car la seconde op�ration essentielle � la fonction de l'�criture, pr�cis�ment sous l'angle, sous le biais, o� je veux aujourd'hui vous en monter l'importance, pour ce qu'il en est de nos r�f�rences les plus propres dans le sujet de cette ann�e, se pr�sente avec des cons�quences paradoxales.

Apr�s tout, pourquoi pas, pour vous mettre en �veil, repartir de ce que j'ai d�j� par un biais pr�sent� devant vous sans qu'on puisse dire, je crois que je me r�p�te, qu'il est assez dans la nature des choses qui s'agitent qu'elles �mergent sous quelque biais, quelque ar�te qui perce la surface sur laquelle, du seul, fait de parler, nous sommes forc�s de nous tenir.

1 2 3 4

le plus petit nombre entier qui n'est pas inscrit sur ce tableau

ceci aurait pu �tre �crit de fa�on diff�rente, j'aurais pu sans l'�crire, vous demander, ou m�me faire un petit personnage de la bouche duquel sortirait ce qu'on appelle en bande dessin�e une bulle, le plus petit nombre entier qui n'est pas inscrit sur le tableau

C'est le nombre 5 .

    Il est clair qu'� partir du moment o� cette phrase est �crite, le nombre 5 y �tant de ce fait �crit, y est exclu, vous n'avez qu'� chercher si ce ne serait pas le nombre 6.Ce paradoxe, il n�est peut-�tre pas inutile d�introduire la fonction de l��criture par ce biais ou elle peut vous pr�senter quelque �nigme. C�est une �nigme � proprement parler logique, et ce n�est pas une plus mauvaise fa�on qu�une autre de vous montrer qu�il y a quelque rapport �troit entre l�appareil de l��criture et ce qu�on peut appeler la logique, ceci m�rite d��tre rappeler au moment o� la plupart de ceux qui sont ici en auraient une notion suffisante m�me pour ceux qui n�en auraient aucune, ceci pourrait servir d�accrochage pour rappeler que s�il y a quelque chose qui caract�rise les pas nouveaux, nouveaux en ce sens qu�ils sont loin, d�aucune fa�on, de pouvoir se contenir et se r�sorber dans la logique classique traditionnelle, ces pas nouveaux sont enti�rement li�s � des jeux d��criture.

 

        Posons donc une question depuis le temps que je parle de la fonction du langage, depuis que pour articuler ce qu�il en est du sujet, de l�inconscient, j�ai construit, il a fallu que je le fasse �tage par �tage et devant une audience qui se faisait, � m'entendre tirer l'oreille, que j'ai construit le graphe qui est fait pour ordonner pr�cis�ment ce qui dans la fonction de la parole est d�fini par ce champ qui n�cessite la structure du langage et ce qui s'appelle les voies du discours o� encore les d�fil�s du signifiant.

     (p21->) Quelque part dans ce graphe est inscrit la lettre A, � droite, sur 1a ligne inf�rieure. Ce A en un sens, qu'on peut identifier au lieu de l'Autre'', est le lieu o� se produit tout ce qui peut s��noncer, c�est-�-dire : ce qui constitue ce que j�ai appel� : le tr�sor du signifiant. Ce qui ne se limite pas en principe au mot du dictionnaire, quand corr�lativement � la construction de ce graphe j�ai commenc� � parler du mot d�esprit prenant 1es chose par ce biais qui �tait indispensable pour �viter toute confusion, le trait " non sensical " " non-sense " qu�il y a dans le mot d�esprit.

    Pour faire entendre la dimension qu�i1 s�agissait de d�gager, j�ai montr� la parent� au moins au niveau de la r�ception tympanique, la parent� qu�il a avec ce qui fut, pour nous, dans un temps d��preuve le message personnel : c�est-�-dire tout �nonc� en tant qu�il se d�coupe non-sensicalement. J'y ai fait allusion la derni�re fois .

    L�ensemble des �nonc�s fait aussi bien partie de cet univers du discours qui est situ� dans le A. La question qui se pose et qui est proprement une question de structure, celle qui donne son sens � ceci : que l�inconscient est structur� comme un langage, ce qui est un pl�onasme dans mon �nonciation puisque j�identifie structure � ce commun 1angage dans la structure que je vais essayer de faire fonctionner devant vous.

 Qu'en est-il de cet univers du discours en tant qu'il implique ce jeu du signifiant en tant qu'il d�finit ces deux dimensions de la m�taphore pour autant que la cha�ne peut toujours ne enter ( ? proposition : d�pendre ) ( Se enter est un terme de botanique signifiant greffer, ou encore mettre bout à bout ou encore combiner. [../../erreurs%20reperees.htm#JFF Voir note de JFF ]) d'une autre cha�ne par la voie d'une op�ration de substitution. Que par essence ce glissement qui tient � ce qu'aucun signifiant n'appartient � aucune signification.

    Autant rappeler cette mouvance de l�univers du discours qui permet une mer de variations de ce qui constitue les significations, cet ordre essentiellement mouvant et transitoire o� rien, comme je l�ai dit en son temps, ne s�assure que de la fonction de ce que j�ai appel� sous une forme m�taphorique les points de capiton. C�est �a aujourd�hui, l�univers du discours qu�il s�agit d�interroger, � partir de ce seul axiome dont il s�agit de savoir ce qu�� l�int�rieur de cet univers du discours il peut sp�cifier : axiome que j�ai avanc� la derni�re fois ; que le signifiant : que le signifiant, ce signifiant que nous avons jusqu'ici d�fini comme repr�senter un sujet pour un autre signifiant, ce signifiant que repr�sente-t-il ? En face de lui-m�me ? De sa r�p�tition d'unit� signifiante ?

    Ceci est d�fini par l�axiome : qu�'aucun s'ignifiant, fut-il r�duit � sa forme minimale, celle que nous appelons la lettre, ne saurait se signifier lui-m�me.

    L�usage math�matique qui tient pr�cis�ment en ceci : que quand nous avons quelque part, et pas seulement dans un exercice d�alg�bre, pos� une lettre A, nous la reprenons ensuite comme si c��tait la deuxi�me fois que nous nous en servions, toujours le m�me. Ne faites pas cette objection que je n�ai pas...

(p22->)

    Sachez que nulle �nonciation correcte d�un usage quelconque de lettre dans ce qui est le plus proche de nous, par exemple l�usage d�une cha�ne de Markoff, n�cessitera de tout enseignant l'�tape prop�deutique de bien faire sentir ce qu�il y a d�impasse, d�arbitraire, d�absolument injustifiable dans cet emploi du A, tout apparent d�ailleurs, pour repr�senter le ler A comme si c��tait toujours le m�me. C�est une difficult� qui est au principe de l�usage math�matique, de cette pr�tendue identit� nous n�y avons pas express�ment � faire aujourd�hui puisque ce n�est pas de math�matique qu�il s�agit, je veux vous rappeler que le fondement, que le signifiant n�est point fond� � se signifier lui-m�me, est admis par ceux qui, � l�occasion, ne peuvent faire un usage contradictoire � ce principe, au moins en apparence, il serait facile de voir par quel truchement ceci est possib1e.

    Mais je ne veux pas m�y �garer.

    Mon propos est celui-ci : quelle est la cons�quence de cet univers du discours, de ce principe : que le signifiant ne saurait se signifier lui-m�me, que sp�cifie cet axiome dans cet univers du discours en tant qu�il est constitu� par tout ce qui peut se dire. Quelle est la sorte de sp�cification, que cet axiome d�termine ?. Fait-elle partie de l�univers du discours ? Si elle n�en fait pas partie, c�est assur�ment pour nous un probl�me. Ce qui sp�cifie je 1e r�p�te, l��nonc� axiomatique, que le signifiant ne saurait se signifier lui-m�me, aurait pour cons�quence de sp�cifier quelque chose qui, comme tel, ne serait pas dans l�univers du discours, alors que pr�cis�ment, nous venons d�admettre en son sein de dire qu�il englobe tout ce qui peut se dire. Nous trouvons dans quelque d�duit qui signifierait ceci : que ce qui ainsi ne peut faire partie de l�univers du discours, ne saurait se dire de quelque fa�on puisque nous parlons de ceci que je vous am�ne, ce n�est �videmment pas pour vous dire que c�est l�ineffable. Th�matique dont on sait que par pure coh�rence, sans �tre pour cela de l��cole de Mr Wittgenstein dont il est inutile de parler, avant d�en arriver � une telle formule dont vous voyez bien que je ne vous m�nage pas le relief ni l�impasse, qu�il constitue, puisque aussi bien il va nous falloir y revenir, je fais tout pour que les voies vous soient fray�es dans ce en quoi j�essaie que vous me suiviez.

    Prenons d�abord le soin de mettre � l��preuve ceci : c�est ce que sp�cifie l�axiome : que le signifiant ne saurait se signifier lui-m�me reste partie de l�univers du discours.

    Qu�avons-nous alors � poser ?

    Ce dont il s�agit, ce que sp�cifie la relation que j�ai �nonc�e (que le signifiant ne saurait se signifier lui-m�me) ( voir [../../erreurs%20reperees.htm#JFF2 variante] de ce passage proposée par JFF )

    S w S   prenons un petit signe qui se fonde sur cette 1ogique, ce w o� vous reconna�trez la forme de mon poin�on dont on aurait bascul� le chapeau et qui sert � d�signer dans la logique des ensem-(p23->)bles : l�exclusion, le ou latin (u) qui se d�signe par l�un ou l�autre, dans sa fonction r�p�t�e, il fonctionne la premi�re fois ou la seconde ; entre l�un et l�autre, l� y a une b�ance radicale.

    Que le signifiant ne saurait se signifier lui-m�me, nous l�avons dit que ce que d�termine cet axiome comme sp�cification dans l�univers du discours et que nous allons d�signer par un signifiant : B : un signifiant essentiel dont vous remarquerez qu�il peut s�approprier � ceci ; que l�axiome pr�cise qu�il ne saurait dans un certain rapport s�engendrer aucune signification. B est pr�cis�ment ce signifiant dont rien n�objecte qu�il soit sp�cifi� de ceci : qu�il marque cette st�rilit�, le signifiant en lui-m�me �tant justement caract�ris� de ceci : qu�il n�y a rien d�obligatoire, qu�il est loin d��tre le sujet, qu�il engendre une signification.

B & A

    C�est ce qui me permet de dire que le rapport du signifiant � soi-m�me n�engendre aucune signification. Partons de ceci qui semble s�imposer : c�est que quelque chose que je suis en train d��noncer fait partie de l�univers du discours.

    Je me sers momentan�ment de mon petit poin�on pour dire que B  fait partie de A, dont je vous ai indiqu� 1a complexit� en d�composant ce petit signe de toutes les fa�ons.

    Il s�agie de savoir s�il n�y a pas quelques contradiction qui en r�sulte, � savoir si le fait que nous ayions �crit que le signifiant ne saurait se signifier lui-m�me, nous pouvons �crire que ce B  non pas se signifie lui-m�me, mais faisant partie de l�univers du discours peut �tre consid�r� comme quelque chose qui sous le mode qui caract�rise ce que nous avons appel� une sp�cification peut s��crire B, fait partie de lui-m�me.

    Il est clair que la question se pose : B fait-il partie de lui-m�me ?  Autrement dit ce qu�entra�ne la notion de sp�cification, � savoir ce que nous avons appris � distinguer en plusieurs vari�t�s logiques, je veux dire qu�il y en a assez qui savent que l�ensemble n�est pas superposable � la classe. Tout doit s�enraciner d�une 1ogique de sp�cification.

    Nous nous trouvons devant quelque chose dont aussi bien, la parent� doit suffisamment raisonner de ce que j�ai appel� la derni�re fois, � savoir le paradoxe de Russel en tant que ce que j��nonce ici dans les termes qui nous int�ressent : la fonction des ensembles, pour autant qu�elle fait quelque chose que je n�ai pas fait moi encore, car je ne suis pas ici pour l�introduire mais pour vous maintenir dans un champ qui logiquement est en de��. C�est l�occasion d�essayer de saisir quelque chose : � savoir ce qui fonde la mise en jeu de l�appareil dit : th�orie des ensembles qui, aujourd�hui, se pr�sente comme tout � fait original, assur�ment, � tout �nonc� math�matique et � qui, pour qui, la logique n�est rien d�autre que ce que le symbolisme math�matique peut saisir, sera aussi le principe, et c�est �a que je  (p24->) mets en question, du fondement de la logique, s�il est une logique du fantasme, c�est bien qu�elle est plus principielle au regard de toute logique qui se coule dans les d�fil�s formalisateurs o� elle s�est r�v�l�e dans 1��poque moderne, si f�conde.

    Essayons de voir ce que veut dire le paradoxe de Russel, quand il couvre quelque chose qui n�est pas loi de ce qui est l� au tableau, simplement, il promeut comme tout � fait enveloppant ce fait d�un type de signifiant qu�il prend d'ailleurs  pour une classe, �trange erreur, de dire par exemple, que le mot obsol�te repr�sente une classe ou il serait compris lui-m�me sous pr�texte que ce mot obsol�te est obsol�te, c�est un petit tour de passe-passe qui n�a d�int�r�t que de fonder comme classe les signifiants qui ne signifient pas eux-m�mes, alors que pr�cis�ment nous posons comme axiome qu�en aucun cas, 1e signifiant ne saurait se signifier 1ui-m�me et que c�est de l� qu�il faut partir, se d�brouiller, ne serait-ce que pour s�apercevoir qu�il faut expliquer autrement que le mot obsol�te puisse �tre qualifi� d�obsol�te. Il est indispensable d�y faire entrer ce qu�introduit 1a division du sujet.

    Mais partons de l�opposition que met un Russel � marquer quelque chose qui serait contradiction dans la formule qui s��noncerait ainsi d�un sous-ensemble B dont il serait impossible d�assurer le statut � partir de ceci : qu�il serait sp�cifi� dans un autre ensemble A par une caract�ristique te11e qu�un �l�ment de A ne se contiendrait pas lui-m�me.

    Il est facile dans cette condition de montrer la contradiction dans ceci : que nous n�avons qu�� prendre un �l�ment Y comme faisant partie de B pour nous apercevoir des cons�quences qu�il y a d�s lors � le faire � la fois comme tel, partie comme �l�ment de AA et n��tant pas �l�ment de lui-m�me. 
File:YEB.jpgName.jpg la contradiction consisterait � mettre B � la place de Y  chaque fois que nous faisons B �l�ment de B, il en r�sulte que puisqu�il fait partie de A l� ne doit pas faire partie de lui-m�me. Si d�autre part, B �tant mis, substitu� � 1a place de cet Y s�il ne fait pas partie de lui-m�me satisfaisant � la parenth�se de droite, il fait partie donc de lui-m�me dans un de ces y �l�ment de H, voil� la contradiction dans laquelle nous met le paradoxe de Russel, il s�agit de savoir si dans notre registre, nous pouvons nous y arr�ter, quitte en passant, � nous apercevoir ce que signifie la contradiction mise en valeur dans la th�orie des ensembles, ce qui nous permettra peut-�tre de dire par quoi la th�orie des ensembles se sp�cifie dans la logique, � savoir : quel pas elle constitue par rapport � celle que nous essayons ici de distinguer.

    La contradiction dont il s�agit � ce niveau o� s�articule 1e paradoxe de Russel, tient pr�cis�ment comme le seul usage des mots nous le livre, � ceci : que je vous le dis.

    Car si je ne le dis pas, rien n�emp�che cette formu1e, tr�s pr�cis�ment, 1e seconde, de tenir comme tel, �crit et rien ne dit que son usage s�arr�tera l�. Ce que je dis ici, n�est nullement jeu de mots, car la th�orie des ensembles en tant que (p25->) telle n�a absolument d�autre support, sinon que j��cris comme tel, que tout ce qui peut se dire d�une diff�rence entre les �l�ments est exclu du jeu �crit, manipuler le jeu lat�ral qui constitue la th�orie des ensembles, consiste � �crire comme tel ce que je dis l�, � savoir que le premier ensemble peut-�tre ferm� � la fois de la sympathique personne qui est en train de taper mon discours, de la bu�e qui est sur cette vitre, que ceci constitue un ensemble que parce que je dis que nul1e autre diff�rence n'existe que celle qui est constitu�e par le fait que j�ai pu appliquer sur ces objets que je viens de nommer et dont vous voyez assez l�h�t�roclite, un trait unaire sur chacun, et rien d�autres.

    Voil� ce qui fait que puisque nous ne sommes pas au niveau d�une telle sp�cification, que puisque je mets en jeu l�univers du discours, ma question ne rencontre pas le paradoxe de Russell � savoir : qu�il ne se d�duit nulle impasse. nulle impossibilit� � ceci que B dont j�ai commenc� � supposer qu�il puisse faire partie de l�univers du discours, assur�ment quoique fait de la sp�cification que le signifiant ne saurait se signifier lui-m�me peut peut-�tre avoir avec lui-m�me cette sorte de rapport qui �chappe au paradoxe de Russell � savoir nous d�montre que1que chose qui serait peut-�tre sa propre dimension. Nous allons voir dans quel statut il fait partie de l�univers du discours. En effet, j�ai pris soin de vous rappeler l�existence du paradoxe de Russel, je voudrais pouvoir m�en servir pour vous faire sentir quelque chose.

    Je vais vous le faire sentir de la fa�on la plus simp1e et ensuite d�une fa�on un peu plus riche.

    Je vous le fais sentir de la fa�on la plus simple parce que je suis pr�t depuis quelque temps � toutes les concessions. On veut que je dise des choses simples, et bien je dirai des choses simples. Vous �tes d�j� assez form�s � ceci, gr�ce � mes soins, pour savoir que ce n�est pas une voie si directe pour comprendre, m�me si ce que je vous dis para�t simple, vous restera-t-il une m�fiance.

  Un catalogue de catalogue, voil� bien au premier abord, il s�agit bien de signifiants. Qu�avons-nous � �tre surpris qu�il ne se contienne pas lui-m�me puisque ceci nous para�t exig� au d�part. Rien n�emp�cherait que le catalogue qui ne se contient pas lui-m�me, ne s�imprime lui-m�me. Rien ne l�emp�cherait, pas m�me la contradiction de RUSSELL !

    Consid�rons cette possibilit� : que pour ne pas se contredire il ne s�inscrive pas en lui-m�me, il n�y a que 4 catalogues qui ne se contiennent pas eux- m�mes : A B C D. Supposons qu�il apparaisse un autre catalogue qui ne se contienne pas lui-m�me E. Qu�y a-t-il d�inconcevable � penser qu�il y a un premier catalogue qui contient A B  C D un second catalogue qui contient : B C D E et � ne pas nous �tonner qu�� chacun il manque cette lettre qui est proprement celle qui le d�signerait lui-m�me mais � partir du moment o� vous engendrez cette succession, vous n�avez qu�� l�arranger sur 1e pourtour d�un disque et � vous apercevoir que ce ne soit pas (p26->) parce que � chaque catalogue il en manquera un, voir un plus grand nombre, que le cercle de ces catalogues ne feront pas quelque chose qui est pr�cis�ment ce qui r�pond au catalogue de tous les catalogues qui ne se contiennent pas eux-m�mes, simplement ce que constituera cette cha�ne aura cette propri�t� d��tre un signifiant en plus qui se constitue de la fermeture de la cha�ne, un signifiant incomptable et qui justement, de ce fait pourra �tre d�sign� par un signifiant, car n��tant nulle part, il n�y a aucun inconv�nient � ce qu�un signifiant surgisse qui le d�signe comme le signifiant en plus, celui qui ne se saisit pas dans 1a cha�ne. Je prends un autre exemp1e : des catalogues ne sont pas fait d�abord pour cataloguer des catalogues. Les catalogues des objets sont l� � quelque titre (le mot titre y ayant toute son importance) i1 serait facile de s�engager dans cette voie � 1a dialectique du catalogue des catalogues, mais je vais aller � une voie plus vivante.

    Nous rentrons avec 1e livre apparemment dans l�univers du discours, pourtant dans la mesure o� le livre a quelque r�f�rent, et o� lui aussi, il peut �tre un livre qui a � couvrir une certaine surface au registre de quelque titre, le livre comprendra une bib1iographie, ce qui veut dire quelque chose qui se pr�sente proprement pour nous imager ceci : de ce qui r�sulte pour autant qu�un catalogue vive ou ne vive pas dans l�univers du discours. Si je fais le catalogue de tous les livres qui contiennent une bibliographie, naturellement ce n�est pas de bibliographies que je fais 1e catalogue. N�anmoins � cataloguer ces livres, je peux fort bien recouvrir l�ensemble de toutes les bibliographies. C�est bien l� que peut se situer le Fantasme qui est proprement le Fantasme po�tique par excellence, celui qui obs�dait Mallarm�, du livre absolu, il est � ce niveau o� les choses se nouant au niveau de l�usage non pas du pur signifiant, mais du signifiant purifi� pour autant que je dis et que j��cris que je dis que le signifiant est ici articul� comme distinct de tout signifi�, que je vois alors se dessiner la possibilit� de ce livre absolu dont le propre serait qu�il engloberait toute la cha�ne signifiante proprement en ceci qu�elle peut ne plus rien signifier. En ceci qu�i1 y a quelque chose qui s�av�re comme fond� dans l�existence au niveau de l�univers du discours mais dont nous avons � suspendre cette existence de la logique propre qui peut constituer celle du fantasme, car aussi bien c�est la seule qui peut nous dire de quelle fa�on cette r�gion append � l�univers du discours, assur�ment, il n�est pas exclu qu�il y rentre mais d�autre part, il est bien certain qu�il s�y sp�cifie, non pas par cette purification dont je parlais tout � l�heure, car la purification n�est point possible de ce qui est essentiel � l�univers au discours, � savoir : la signification. Je vous parlerai 4 heures encore de plus de ce livre absolu qu�il n�en resterait pas moins que tout ce que je vous dis a un sens. Ce qui caract�rise la structure de ce B en tant que nous savons le situer dans l�univers du discours, dedans ou dehors, c�est ce que je vous ai �nonc� tout a l�heure en faisant ce A B C D E, que simplement � fermer la cha�ne, il r�sulte que chaque groupe de 4 peut laisser hors de lui le signifiant �tranger qui signifie � repr�senter le groupe par le fait qu�il n�y est pas pr�sent� la cha�ne totale sera constitu�e, l�ensemble de tous ces signifiants faisant surgir cette unit� de plus, imcomptable comme telle, qui est essentie11e � toute s�rie de structures qui est celle sur laquelle j�ai fond� d�s 1960 toute mon op�ratoire de l�identification, � savoir ce que vous (p27->) en retrouverez dans 1a structure du tore. A boucler sur le tore un certain nombre de tours, � faire op�rer une s�rie de tours complets � une coupure et � nous faire le nombre qu�il vous plaira il y en a plus, c�est satisfaisant mais obscur, il suffit d�en faire deux pour voir appara�tre ce 3�me tour n�cessit� pour que la ligne se morde la queue ; ce sera ce 3�me tour assur� par le bouclage du trou central par lequel il est impossible de ne pas passer pour qu�il se recoupe. J�en dis assez pour que vous m�entendiez, et trop peu pour que je vous montre qu�il y a au moins deux cha�nes � l�origine par lesquelles ceci peut s�effectuer et que le r�sultat n�est pas le m�me pour le surgissement de ce un en plus.

    Cette indication suggestive n�a rien qui �puise la richesse de ce que nous fournit la moindre �tude topologique, c�est qu�il s�agit aujourd�hui, d�indiquer que le sp�cifique de ce mode de l��criture est justement de se distinguer du discours par le fait qu�il peut se fermer et se fermant sur lui-m�me c�est de l� que surgit cette possibilit� d�un un qui a un tout autre statut, que celui de l�un qui unifie et qui englobe, mais de ce un qui d�j� de la simple fermeture et sans qu�il soit besoin d�entrer dans le statut de la r�p�tition qui lui pourtant est li� �troitement rien que de sa fermeture, il fait surgir ce qui a statut de l�un en plus pour autant qu�il ne se soutient que de l��criture et qu�il est pourtant ouvert dans sa possibilit� � l�univers du discours, puisqu�il suffit comme je l�ai fait remarquer, que j��crive, mais il est n�cessaire que cette �criture ait lieu, ce que je dis de l�exclusion, de cet un, ceci suffit pour engendrer cet autre plan qui est celui o� se d�roule � proprement parler toute 1a fonction de la logique, la chose nous �tant suffisamment indiqu�e par 1a stimulation que la logique a re�u de se soumettre au seul jeu de l��criture � ceci pr�s qu�il lui manque toujours de se souvenir, que ceci ne repose que sur la fonction d�un manque, de cela m�me qui est �crit et qui constitue le statut de la fonction de l��criture.

    Je dis des choses simples, ceci risque de vous faire appara�tre ce discours d�cevant, vous auriez tort de ne pas voir que ceci s�ins�re dans un registre de questions qui donnent d�s 1ors la fonction de l��criture quelque chose qui ne saurait que se r�percuter jusqu�au plus profond de toute conception possible de la structure car si l��criture dont je parle, ne se supporte que de ce retour sur soi- m�me et d�une coupure.

    Nous voici port�s � ceci : que les attitudes pr�cis�ment les plus fondamentales, li�es au progr�s de l�analytique math�matique nous ont mis � m�me d�en isoler la fonction du bord. D�s lors que nous parlons de bord, il n�y a rien qui puisse nous faire substantifier cette fonction pour autant que vous en d�duisez ind�ment que cette fonction de l��criture est de limiter ce mouvement comme �tant celui de nos pens�es, ou de l�univers du discours. Loin de l�, s�il est quelque chose qui se structure comme bord, ce qui le limite lui-m�me est en posture d�entrer � son tour dans la fonction bordante.

    C'est l� ce � quoi nous allons avoir � faire, ou bien c�est l�autre voie sur laquelle j�entends terminer, c�est le rappel de ce qui depuis toujours est connu de cette fonction du trait unaire.

(p28->)

    Je terminerai en �voquant le verset 26 (chap V ) d�un livre pour faire entendre ce qu�il en est de la fonction du signifiant : le livre de Daniel.

    Le pantalon d�un zouave d�signe d�un mot qu�on appelle : anopak, ( Happax, voir [../../erreurs%20reperees.htm#JFF3 note] de JFF ) � moins que ce soit de ce que partagent les personnages en question.

    Au livre de Daniel, vous avez la th�orie du sujet surgissant � la limite de cet univers du discours, c�est l�histoire du festin dramatique dont nous ne retrouvons plus la moindre trace dans les annales, " Mane mene tekel fares " mane qui veut dire compter, comme le fait remarquer Daniel. Il le dit deux fois pour montrer la r�p�tition la plus simple. Il suffit de compter jusqu�� deux pour ce qu�il en est, que la racine de la r�p�tition s�exerce contrairement � ce qui est dans la th�orie des ensembles, on ne le dit pas. On ne dit pas que ce que la r�p�tition cherche � r�p�ter c�est pr�cis�ment ce qui �chappe de par la fonction de la marque pour autant que la marque est originelle dans la fonction de r�p�tition. C�est pour �a que la r�p�tition s�exerce de ce que r�p�te la marque, mais pour que la marque provoque la r�p�tition cherch�e, il faut que sur ce qui est cherch� : la marque, cette marque s�efface au niveau de ce qu�elle a marqu�, que c�est l� pourquoi dans la r�p�tition ce qui est cherch�, qui par sa nature se d�robe, laissa se perdre ceci : que la marque ne saurait se redoubler qu�� effacer, � r�p�ter la marque premi�re, c�est- �-dire � la laisser glisser hors de port�e. Mane - quelque chose manque au point. Teckel, le proph�te Daniel l�interpr�te aux princes qu�il veut en effet passer quelque chose manque, ce manque radical qui d�coule de la fonction m�me du compter en tant que tel, cet un en plus qu�on peut qu�on ne peut pas compter c�est �a qui constitue ce manque auquel il s�agit que nous donnions la fonction logique, celui qui fait pr�cis�ment �clater ce qu�il en est de l�univers du discours, de la bulle, insuffisance de ce qui s�enferme dans l�image du tout imaginaire voil� par quelle voie se porte l�effet de l�entr�e de ce qui se situe au point radical.

    La lettre dont il s�agit, la 1ettre en tant qu�elle manque, puisque aujourd�hui je refais une irruption sur cette tradition juive sur laquelle j�ai tant de choses � dire, o� j�ai �t� jusqu�� me collecter, de tout ceci il m�en reste quelque chose.

" Commence le livre ... par ce bet ... " cette lettre que nous avons employ�e le A  l�Aleph, n��tait pas aujourd�hui celle d�o� ressortir toute la cr�ation, en quelque sorte reli�e sur elle-m�me, c�est pour autant qu�une de ces lettres est absente que les autres fonctionnent, mais sans doute est-ce dans son manque que r�side toute la f�condit� de l�op�ration.


note : bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page]   (relu le 24/10/2004)

[../../erreurs.htm commentaire]