Text/Jacques Lacan/NDP21051974.htm

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J.LACAN                           gaogoa

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'XXI-'Les non-dupes errent   1973-1974

                                        version rue CB

'21 Mai 1974'                                  [#note note]

    (p163->) JE M'EXCUSE de ce retard et vous remercie de m'avoir attendu. Vous voyez que je pers�v�re, quant � ce fondement que cette ann�e je donne � mon discours dans le noeud borrom�en. Le noeud borrom�en est ici justifi� de mat�rialiser, de pr�senter cette r�f�rence � l'�criture. Le noeud borrom�en n'est, dans l'occasion, que mode d'�criture. Il se trouve en somme pr�sentifier le registre du R�el.

    Quand au d�part, je me suis interrog� sur ce qu'�tait l'inconscient, je n'ai entendu le prendre qu'au niveau de ce qui constitue effectivement l'exp�rience analytique. A ce moment, je n'avais d'aucune fa�on �labor� le discours comme tel ; la notion, la fonction de discours ne devait venir que plus tard, c'est pour autant que ce discours est o� se situe un lien social et donc, il faut le dire , politique, c'est autant que ce discours le situe, que j'ai parl� de discours. Mais je ne partais que de l'exp�rience, et dans cette exp�rience, il est clair que le langage, que quelque chose qui, incontestablement s'impose de la pratique de l'analyse, que la pratique de l'analyse est fond�e sur un path�tique, sur un path�tique qu'il s'agit de situer, et il s'agit de situer comment on y intervient.

    Intervenir fait surgir la notion d'acte. Il est essentiel �galement de la penser, cette notion d'acte, et de d�montrer comment il peut venir � consister d'un dire. J'ai, dans le temps, comme on dit, cru devoir faire remarquer que l'analyste, non seulement n'op�re que de parole, mais se sp�cifie de n'op�rer que de cela. Refusant cette intervention sur le corps, par exemple, qui prise par l'absorption, sous une forme quelconque, de substances qui entrent d�s lors dans la dynamique chimique du corps, par exemple les m�dicaments, on appelle �a, bon. Le point o� j'en suis, c'est simplement quelque chose, le tour, n'est-ce pas, c'est le cercle que vous voyez ici dessin� (voir les figures p. 167 et suivantes) , c'est qu'il y a un lien - mais il s'agit de savoir lequel, entre le sexe et la parole. Il est clair que le sexe comporte la dualit� de la structure corporelle. Dualit� qui se r�fl�chit en cascade, si on peut dire, sur la dualit� par exemple du soma et du germen, sur l'opposition du vivant au monde inanim�, etc .

    La notion de dualit� suffit-elle � homog�n�iser tout ce qui est deux ? Vous voyez tout de suite que ce n'est pas vrai, la seule �num�ration que j'ai fait, n'est-ce pas, de la dualit� de structure (p164->) corporelle , de la dualit� du soma et du germen, de l'opposition du vivant au monde inanim�, �a doit vous suffire � voir que cette polarit� , pour l'appeler par son nom, n'homog�n�ise nullement la s�rie des p�les dont il s'agit, n'est-ce pas. Elle ne suffit d'aucune fa�on � faire que la notion de monde, ou d'univers, soit corr�l�e � cette chose impensable qu'est le sujet, en tant qu'il serait quoi ? le reflet, la conscience du dit monde. Et ceci en raison de ce que j'appellerai le path�tique des sens. Il n'y a pas lieu de s'�merveiller qu'il y ait un �tre pour conna�tre quoi ? le reste, n'est-ce pas, et c'est �videmment de tout temps que la m�taphore du rapport sexuel a �t� employ�e pour cette dualit� patente. Patente, mais sp�cifi�e, locale, distincte des autres dualit�s, d'o� l'accent donn� au mot " conna�tre ", d'o� aussi l'id�e d'actif et de passif, sans qu'on puisse savoir d'ailleurs dans cette polarit� dite du sujet et du monde, o� est l'actif, o� est le passif. Il n'y a aucun besoin d'un actif pour (que) le path�tique subsiste et s'atteste dans notre v�cu, comme on dit, n'est-ce pas : nous souffrons. C'est de �a qu'il s'agit quand il ne s'agit que de l'analyse. Nous agissons aussi pour en sortir, de cette souffrance, et � l'occasion, nous nous y mettons � beaucoup ; il s'agit de savoir ce que sont deux personnes, comme on dit, c'est-�-dire deux animaux situ�s d'une organisation politique tr�s sp�cifi�e par ce que j'ai appel� un discours, il s'agit de savoir ce qu'est le dire d'un �change ritualis� de paroles, et ce qu'on appelle, ce qui est suppos� �tre en jeu dans cet exercice, � savoir l'inconscient.

    L�, j'essaie de vous dire : il y a du savoir dans le R�el, qui fonctionne sans que nous puissions savoir comment l'articulation se fait dans ce que nous sommes habitu�s � voir se r�aliser. Est-ce de cela qu'il s'agit et qu'il nous faudrait bien admettre, n'est-ce pas, comme relevant d'une pens�e ordonnatrice ? C'est le parti que prennent religion et m�taphysique, qui sont en cela du m�me c�t� : elles se donnent la main dans les suppositions qu'elles ordonnent � l'�tre.

    Alors, ce que je veux dire, c'est que le savoir inconscient, celui que suppose Freud, se distingue de ce savoir dans le R�el tel que , quoiqu'on en ait, enfin, m�me la science arrive � le faire providentiel, ce savoir, c'est-�-dire que quelque chose, un sujet, l'assure comme harmonique. Ce qu'avance Freud - mais ce n'est pas tout, je le note en passant - c'est qu'il n'est pas providentiel, c'est, qu'il est dramatique. Fait de quelque chose qui part d'un d�faut dans l'�tre, d'une dysharmonie entre la pens�e et le monde, et que ce savoir est au coeur de ce quelque chose que nous d�nommons ek-sistence parce qu'elle insiste du dehors et qu'elle est d�rangeante. C'est en ce sens que le rapport sexuel se montre chez l'�tre - que je ne suis pas le seul � caract�riser d'�tre parlant, n'est-ce pas - qu'il se montre d�rang�. Ceci en contraste avec tout ce qui semble se passer chez les autres �tres . C'est m�me de l� qu'est venue la distinction de la nature et de la culture. Et tr�s pr�cis�ment cette nature, si je puis dire, il nous (p165->) faut bien la caract�riser de n'�tre pas si naturelle que �a. Parce que de l� o� nous vivons, la nature ne s'impose pas. A nous, ce qui s'impose, c'est un autre mode, un autre mode de ce savoir, un savoir qui d'aucune fa�on n'est attribuable � un sujet qui y pr�siderait � l'ordre, qui y pr�siderait � l'harmonie, et c'est en cela que, tout d'abord, dans mes premiers �nonc�s, pour caract�riser l'inconscient de Freud, il y avait une formule que je me trouve . . . - o� je suis revenu plusieurs fois - que je me trouve avoir avanc�e � Sainte-Anne, qui est celle-ci : que Dieu ne croit pas en Dieu.

    Dire : " Dieu ne croit pas en Dieu ", c'est exactement dire la m�me chose que de dire " Ya d'l'inconscient " . Bien s�r, vu l'ordre d'auditoire, n'est-ce pas, que j'avais alors, � savoir les psychanalystes tels qu'ils pouvaient � cette �poque se pr�senter, �a ne faisait aucun effet ; �a ne faisait aucun effet mis � part ceci qu'ils me posassent la question si, si moi j'y croyais, enfin. Il y a quelqu'un depuis, enfin, n'est-ce pas, qui, qui m'a d�fini en disant que j'�tais quelqu'un qui croyait qu'il �tait Lacan, n'est-ce pas, c'�tait la fa�on dont j'avais moi-m�me d�fini Napol�on, mais . . . sur la fin de sa vie, enfin, au moment o� en somme, mon Dieu, il �tait fou, n'est-ce pas, car croire en son propre nom, enfin, c'est . . . c'en est la d�finition m�me. Bon. Contrairement � ce qu'imaginait le nomm� Gabriel Marcel, enfin , je ne crois pas en Lacan. Mais je pose la question de savoir s'il n'y a pas stricte consistance entre ce que Freud avance comme �tant l'inconscient, et le fait que Dieu, il n'y ait personne pour y croire, surtout pas lui-m�me, car c'est en �a que consiste le savoir de l'inconscient.

    Le savoir de l'inconscient est tout le contraire de l'instinct, c'est-�-dire de ce qui pr�side, enfin, non seulement � l'id�e de nature, mais � toute id�e d'harmonie, c'est pour autant que, quelque part, , il y a cette faille qui fait que la chose la plus naturelle, si l'on peut dire, celle qui nous parait de notre point de vue, quand nous regardons, quoi ? des animaux, soit de tout � fait autres, des objets dans le monde : nous faisons l�-dessus toutes les extrapolations que nous pouvons. Ce que nous constatons c'est quelque chose qui, entre deux corps semble faire quelque chose qui incontestablement est tout � fait diff�rent, d'ailleurs, chez la plupart des esp�ces, que le rapport du corps dit masculin � celui qui s'avoue f�minin, � savoir qu'il y a en somme entre ces deux corps, je dirai tr�s peu de ressemblance, alors que chez les animaux, ce qui est frappant c'est � quel point le m�le et la femelle - disons le mot pour aller vite et indiquer ma pens�e - sont narcissiques.

    Alors, je voudrais avancer aujourd'hui, parce qu'il faut quand m�me que j'avance quelque chose, quelque chose qui est important, n'est-ce pas, c'est que si j'ai mis l'accent sur ceci que ce qui au rapport sexuel fait obstacle , ce n'est rien d'autre que cette fonction que je me suis trouv� la derni�re fois r�-�crire au tableau sous la forme File:1.jpg et dont ce n'est pas pour rien que je l'ai �crite ainsi, math�matiquement, c'est pour autant que ce (p166->) qui peut s'�crire , j'y fais confiance d'�tre dans la bonne direction pour en atteindre le R�el. Qu'est-ce � dire ? Est-ce que parce qu'ici il m'arrive quelque fois - dans toute la mesure o� vous me le permettez � cause de ce micro - d'�crire des choses au tableau, est-ce que c'est l� ce qui supporte ma relation avec vous telle qu'elle s'instaure dans ce discours ? Je ne le crois pas, j'en pose sans cesse la question : ce que je veux pointer ici, c'est ceci qui importe, c'est que je dis, je dis toujours la v�rit�, et que cela qui s'inscrit dans le Symbolique, je dis toujours la v�rit�, non pas seulement que je la r�p�te, je fraye la voie qui fait exister un dire, et que votre rapport avec moi dans cette situation, c'est que cela vous fait jouir. J'en ai plus d'une fois pos� la question, enfin, je tourne autour, mais ce qui est certain, c'est que l� se trouve l'accent, enfin, de ce juste dire que j'essaie d'�noncer pour autant qu'ailleurs sans doute, je prends appui sur l'�criture, mais que c'est du c�t� de l'�criture que se concentre ce o� j'essaie d'interroger de l'inconscient quand je dis que l'inconscient, c'est quelque chose dans le R�el. 

    J'ai dit " savoir ", d'un autre c�t�, mais j'ai aussi soulign� ceci : que si cette dimension de savoir touche aux bords du R�el, que c'est � saisir, � jouer avec ce que j'appellerai, enfin, les fronces, les bords du R�el, c'est pour autant que je fais foi � ceci que seule l'�criture supporte comme telle ce R�el, que je peux dire quelque chose qui soit orient� simplement, simplement orient�. Parce que dire la v�rit�, c'est si je puis dire , � la port�e de tout le monde, et d'une certaine fa�on, la v�rit�, pour nous, dans l'exp�rience analytique, c'est c'est notre �toffe, c'est notre �toffe en quoi ? en ceci qu'elle est la v�rit� sur ce path�tique, sur cette souffrance que comme telle j'ai d�sign�e, ce qui am�ne � ce cernage d'une exp�rience structur�e comme un discours. Et ces discours j'en ai tent� d'en faire l'articulation, mais l'articulation �crite ce n'est qu'en cela que quelque chose peut y t�moigner du R�el.

    Alors de quoi s'agit-il quand la derni�re fois, je vous ai rappel� les quatre termes, les quatre ponctuations , ponctuations �crites de l'identification que je n'appellerai en l'occasion pas " sexuelle " mais " sexu�e ", quand j'ai rappel� que le noeud borrom�en permettait de situer chacune de ces �critures dans quelque chose qui se rep�re � partir du noeud primitif, du noeud tel que je vous l'ai montr� comme j'ai pu avec des ronds, des ronds de ficelle que je tenais dans la main, dans les quatre quadrants qu'ils d�terminent, qu'ils d�terminent � partir d'une premi�re mise � plat, et d'une premi�re mise � plat en ceci qu'il faut que deux de ces ronds - et j'ai dit deux et pas les m�mes, pas le m�me puisqu'aussi bien, si c'�tait le m�me il reviendrait � la m�me place, c'est � savoir qu'il en faut deux, deux diff�rents pour qu'on parvienne � un quadrant qui s'homologue au premier mis � plat. J'ai cru pouvoir, pouvoir � ce moment vous le montrer au tableau d'une fa�on qui �tait �videmment aventur�e, puisque, comme vous avez pu le voir - et � ma grande exasp�ration - j'y ai pataug�, n'est-ce pas . J'y ai pataug� parce que  chose curieuse, il y a en somme (p167->) c'est cela que cette exp�rience signifie, il y a quelque chose de . . . de pas encore ma�tris� dans - vous le savez, je vous l'ai indiqu�, je vous le rappelle - de non encore ma�tris� dans ce qui est de l'ordre des noeuds. C'est �trange, c'est singulier, quoique d�j� quelque chose a bien pu en �tre avanc�, que le noeud borrom�en ait �t� identifi� �, � la tresse � six mouvements, six, et pas trois, comme il semblerait

pouvoir y para�tre, c'est d�j� quelque chose, et aujourd'hui ce que je vous montre . . . � mettre � rapporter � ce que je vous avais d�j� marqu�, d�j� �crit, d�j� �crit d�j� �crit comme �tant la forme la plus simple, la plus simple du noeud borrom�en qui est tr�s exactement celle-ci, c'est- �-dire celle o� nulle part il n'y a un troisi�me rond, le troisi�me rond ici n'�tant repr�sent� que par une droite que vous me permettez de supposer infinie. C'est une supposition tout � fait capitale et en elle-m�me �clairante, dirai-je, �clairante en ceci �clairante en ceci qu'il est  tr�s connu, c'est la premi�re remarque que toute �laboration des noeuds, celle d'un Artin, par exemple, dont peut-�tre vous connaissez le volume - certains d'entre vous en tout cas se le sont s�rement procur� - celle d'un Artin qui dit ceci :
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   c'est qu'il n'y a qu'une seule fa�on sur une simple ligne d'affirmer que le noeud ne peut pas �tre d�nou�, c'est de deux choses l'une : ou que ses deux bouts s'�tendent en effet � l'infini, ce qui rend impossible de m�conna�tre quoique ce soit qui se soit form� en noeud, ou que les deux bouts s'en rejoignent, auquel cas il se contr�le si oui ou non c'est bien un noeud.

    Qu'est-ce que ceci nous sugg�re comme remarque ? C'est que si cette droite, cette droite dont consiste le noeud, borrom�en en l'occasion, et qui se sp�cifie de ceci de croiser les noeuds, je dirai, d'une fa�on qui coupe le premier pour autant que le premier coupe le second, ce qui du m�me coup impose l'alternance, c'est � savoir qu'il coupera le premier et sera coup� par le second qu'il rencontre en tant que lui-m�me est interne au premier rond et qu'il coupera donc les deux fois le rond bleu de m�me qu'il sera coup� les deux fois parle rond vert, le rond bleu et le rond vert se distinguant de ceci : c'est que le rond bleu coupe le rond vert.

    C'est donc d'un rapport triadique que se situe dans l'occasion ce qui fait le noeud ; et vous pouvez voir que la droite infinie impose, impose ceci qu'on ne peut lui donner aucune orientation. Car d'o� part-elle ? Il faut savoir s'il y a un d�but pour que par rapport � ce d�but une orientation soit prise.

    Par contre, il suffit que cette droite infinie soit rabout�e en rond, pour nous exprimer d'une fa�on qui n'implique nulle forme g�om�trique mais seulement une consistance, pour que du fait m�me que nous lui donnons consistance de rond, il apparaisse quelque chose qui est de l'ordre de l'orientation, non pas sur ce que j'ai appel� � l'instant cette droite que tout d'un coup j'ai faite rond, mais dans le noeud lui-m�me, car vous voyez - je vous

(p168->)

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l'ai marqu� � chaque fois par une correspondance - que c'est du fait que l'individu ici sp�cifi� d'�tre orange ou jaune, c'est du fait qu'il est mis � plat sous la forme d'un rond, c'est de ce fait et de rien d'autre, qu'appara�t ici cette orientation que je peux appeler l�vogyre, si je m'oblige � suivre la direction que m'indique chacun des trois, � l'ext�rieur du noeud qu'ils font, alors que de l'autre c�t�, c'est tout diff�remment, � savoir ici dextrogyre, que les ronds apparaissent. C'est en tant qu'ici nous avons les choses sous cette forme que nous pouvons dire que ce qui, dans l'autre, s'est pr�sent� sous un certain mode est pr�cis�ment, dans l'autre forme, invers�.

    Il est clair que c'est pour autant que nous prenons les choses sous cette forme que nous avons une forme ici dextrogyre, de m�me que c'est pour autant que nous prenons ici les chose sous le bord, sous le c�t� oppos� au point o� nous avons rabattu la ligne orange, que nous avons ici une forme l�vogyre. Ca veut dire que ce qui appara�t ici, c'est quelque chose de cet ordre-l�. Nous constatons du m�me coup ceci : c'est que par rapport � ce qui s'est invers�, � savoir la ligne orange, il y a une inversion de c�t� : ici la ligne bleue est � droite, ici, elle est � gauche, et c'est dans un rapport d'extr�mit� par rapport � la ligne orange que la ligne verte se trouve. C'est � savoir qu'il est facile de comprendre, c'est ce que j'ai essay� de vous montrer la derni�re fois, � savoir qu'en rabattant un des ronds de ficelle par rapport aux deux autres, ce que nous trouvons c'est bien entendu que c'est ailleurs, ailleurs sur un de ces cercles, � savoir ( lapsus ) celui qui est ici , le vert - que c'est celui qui est ici, le bleu, que c'est ailleurs que nous nous trouvons le couper , autrement dit, que la ligne jaune ( dite orange, pr�c�demment ) pour autant que c'est celle que nous avons rabattue, se continue et coupe.

    Il y a donc � chaque fois quelque chose qui change, qui change dans l'orientation du noeud. Chaque fois que nous passons d'un quadrant, d'un quadrant dans un autre. il y a quelque (p169->) chose qui change dans l'orientation du noeud. Et c'est en �a que le noeud, les noeuds se sp�cifient quatre par quatre, qu'ils ont ce rapport entre eux que j'ai qualifi� l'autre jour de t�tra�drique, et o� j'ai voulu reconna�tre ce qu'il en est du mode des quatre places r�serv�es aux modes de l'identification, de l'identification dite sexu�e. II est �videmment frappant que vous voyez qu'aujourd'hui encore, n'est-ce pas, je me suis trouv�, m�me sous cette forme ultra-simple, en difficult�, n'est-ce pas � vous faire sentir, en difficult� � le d�montrer moi-m�me dans l'�criture, ce qu'il en est de l'effet, de l'effet de rabattement, pour autant que d�j� ce dont il s'agit est un des termes choisi comme tel et distingu� des deux autres en quelque sorte pr�alablement.

    Il est certain que c'est en ceci que cet objet d'�criture nous pr�sente quelque chose de particuli�rement saisissant : c'est que voil� une �criture qu'en quelque sorte, je dirai que nous ma�trisons difficilement ; c'est assez frappant que d�j� dans un second temps, c'est-�-dire apr�s avoir cru que je m'en tirerai bien � mon aise par cet artifice, que je me suis trouv� de nouveau, avec cette �criture, m'embarrasser, m'embrouiller. Est-ce que ce n'est pas l� le signe de ce quelque chose qui a pr�sid� � l'aversion, aversion tout � fait frappante quant aux math�matiques , aversion qui s'est produite � l'�gard de ce qu'il, est des noeuds . Car apr�s tout, il n'aurait pas �t� inconcevable que ce quelque chose qui s'est dessin� dans une g�om�trie d�velopp�e qui a fonctionn� effectivement tout � fait comme �criture, �criture par quoi s'est amorc�e, amorc�e la science, je veux dire dans la g�om�trie grecque, il est tout � fait frappant de voir que �'aurait pu aussi bien �tre, �tre dans un effort concernant le coin�age, par exemple qui se produit quand nous �cartons ici ce noeud par rapport � la ligne qui sert � le constituer � proprement parler comme ce noeud, de m�me qu'� le rabattre ici, nous voyons bien manifestement que nous coin�ons quelque chose, coin�ons, quoi dire sinon ce dont il s'agit, c'est � savoir quelque chose de coinc�, il n'y a rien � en dire de plus, et c'est ce coinc� qui est en cause, qui est en cause dans cette fonction par quoi , pour dire le rapport du Symbolique, de l'Imaginaire ou du R�el, je dis que c'est l� qu'est pris quelque chose, quelque chose qui, dans l'occasion, est bien , en effet, le sujet. Encore faut-il que ce quelque chose, je tente de l'�clairer, je tente de l'�clairer en quelque sorte en individualisant ce qu'est bien chacun de ces ronds, c'est � savoir en quoi le Symbolique diff�re de l'Imaginaire et diff�re du R�el.

    Pour �clairer tr�s vite, comme je peux le faire, pas plus, cette lanterne, je dirai que le Symbolique, j'avancerai que le Symbolique est de l'ordre du Un, ce Un que, la derni�re fois, je vous ai d�j� avanc� comme constituant dans l'ordre logique qu qu'essaie de construire notre Boole comme �tant l'univers. Je vous ai fait remarquer en m�me temps qu'il y a l� quelque chose de contestable ; car c'est d�j� poser une hypoth�se que de faire de l'univers quelque chose de Un. A l'encontre de ceci, et dans la ligne m�me o� Boole proc�de en posant la formule 

    x ( 1 - X ) = 0

(p170->) � savoir : tout ce qui n'est pas x , c'est ce qui est x soustrait � l'Univers, et leur produit, leur intersection, leur rencontre est strictement �gale � z�ro . C'est sur cette base que Boole croit pouvoir avancer une formalisation de ce qu'il en est de la logique.

    Tout � son oppos�, je propose, je propose de donner au Un la valeur de ce dans quoi, par mon discours, consiste, consiste en tant que c'est elle qui fait obstacle au rapport sexuel, � savoir la jouissance phallique. C'est pour autant que la jouissance phallique et l�, disons que je la fais organe, je la suppose incarn�e par ce que, dans l'homme, y correspond comme organe - c'est pour autant que cette jouissance prend cet accent privil�gi�, privil�gi� telle qu'elle s'impose dans tout ce qui est de notre exp�rience, notre exp�rience analytique ; c'est l� autour, et parce que ce n'est que l�, autour, l� autour, autour de l'individu lui-m�me sexu� qui le supporte, c'est pour autant que cette jouissance est privil�gi�e que toute l'exp�rience analytique s'ordonne. Et je propose, je propose ceci que ce soit � elle de rapporter la fonction du Un dans la formalisation logique telle que Boole la promeut.

    En d'autres termes, que s'il y a signifiant - et signifiant, ce n'est pas signe : le signifiant se distingue du signe en ceci que du signe nous pouvons faire circulation dans un monde objectiv�, le signe c'est ce qui va de l'�metteur au r�cepteur et ce qui au r�cepteur fait signe de l'�metteur. Mais c'est tout au contraire sous la forme de ce que j'ai appel� le message re�u sous une forme invers�e que se pose le signifiant pour qui c'est en tant qu'il a rapport � un autre signifiant qu'il fait surgir un sujet, � savoir dans sa configuration. Ce qui se sugg�re de ceci, c'est que pour autant que quelque chose qui est d�sign� dans le Boole par un x , quelque chose se pr�cipite comme signifiant, ce signifiant est en quelque sorte d�rob�, soustrait, emprunt� � la jouissance phallique elle-m�me, et c'est en tant que le signifiant en est le substitut que le signifiant m�me se trouve faire obstacle � ce que jamais s'en �crive ce que j'appelle le rapport sexuel, je veux dire quelque chose qui serait suppos� pouvoir �tre �crit x R et puis y � savoir que d'aucune fa�on ne puisse s'�crire d'une fa�on math�matique ce qu'il en est de ce qui se pr�sente comme fonction au regard de la fonction phallique elle m�me. Je veux dire que c'est pour autant que ce qui s'�crit c'est

File:4.jpg

  qu'il n'existe pas de x pour d�nier la fonction de x . pour s'y opposer, et qu'inversement j'introduise au niveau de l'Universelle ce quelque chose qui, adh�rant � la fonction phallique se caract�-(p171->)rise d'un c�t� par un 5.jpg , quanteur universel, un grand A invers� vous savez que c'est ainsi que cela s'�crit

6.jpg

Pas toute, qu'est-ce que cela veut dire ? Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y en ait deux. C'est dans la mesure ou au niveau o� s'articule ce " pas toute ", il n'y a pas qu'une jouissance. Ici n'allez pas trop vite, ici n'allez pas trop vite et n'allez pas supposer que ce que je distingue, c'est je ne sais quoi comme ce qui sexuellement r�pondrait � cette pr�tendue division de la jouissance dite clitoridienne � la jouissance dite vaginale. Ce n'est pas de cela dont il s'agit. Ce dont je parle, c'est de cette distinction qu'il faut faire de la jouissance phallique en tant que chez l'�tre parlant elle pr�vaut et que c'est de l� qu'est d�rob�e toute la fonction de la signifiance , qu'il y a une distinction � faire entre cette jouissance pr�valente pour autant qu'elle fait obstacle � ce qu'il en est du rapport sexuel, qu'il y a une distinction � faire de cette jouissance avec ceci que, � c�t� - je vous l'ai introduit l'autre jour, je pense suffisamment avec ce qu'il en �tait de l'arbre, de l'arbre dit de la science, de la science du Bien et du Mal - il y a ceci qu'assur�ment l'animal, l'animal se distingue de subsister non seulement en un corps, mais que ce corps comme tel ne s'identifie, n'a d'identit�, non pas comme on le dit depuis toujours traditionnellement, de la pens�e, de ce je ne sais quoi qui de ce qu'il pense le ferait �tre, mais de ce qu'il jouisse de lui-m�me. Je veux dire qu'il n'y a pas seulement cette aperception, appr�hension, sensation, pression, toucher, vue, ou n'importe quel autre mode d'affectation par les sens, il y a qu'en tant qu'il consiste et qu'il consiste en un corps, ce dont il s'agit c'est d'une jouissance et d'une jouissance qui se trouve d'apr�s notre exp�rience �tre d'un ordre autre que ce qu'il en est de la jouissance phallique.

    C'est ainsi que ce que j'ai commenc� d�s le d�but de mon enseignement par authentifier, par originaliser de la relation imaginaire, faisait r�f�rence � ce que j'appellerai l'homologie, la ressemblance, justement cette partie qui est tellement vacillante, quand il s'agit de l'�tre parlant, de l'homologie des corps. Que chez l'animal il nous faille bien constater que la jouissance phallique quelle qu'elle soit n'a pas la m�me pr�valence, n'a pas le m�me poids, le m�me poids en quelque sorte d'opposition qu'il a au regard de la jouissance en tant que deux corps jouissent l'un de l'autre, c'est l� qu'est la faille par o� s'ab�me, si l'on peut dire, dans l'exp�rience analytique tout ce qui s'ordonne de l'amour. Que si l'on parle comme je l'ai dit, je l'ai �voqu� ant�rieurement, si on parle de noeud, c'est faire allusion � l'embrassement, � l'�treinte, mais autre chose (p172->) est la fa�on dont fait irruption dans la vie de chacun, cette jouissance qui , soit appartient, si l'on peut dire, � l'un de ces corps, mais � l'autre n'appara�t que sous cette forme, si l'on peut dire, de r�f�rence � un autre comme tel, m�me si quelque chose dans le corps peut lui donner un mince support, je veux dire au niveau de cet organe qui s'appelle le clitoris.

    C'est en tant qu'il nous faut concevoir le Symbolique comme d�rob�, soustrait � l'ordre Un de la jouissance phallique et en tant que le rapport des corps en tant que deux, de ce fait, ne peut que passer par la r�f�rence, la r�flexion � quelque chose qui est autre que le Symbolique, qui en est distinct, et c'est � savoir ce qui d'ores et d�j� du trois appara�t dans la moindre �criture. Ce que le langage en quelque sorte sanctionne, c'est le fait que dans sa formalisation il impose autre chose que la simple homophonie du dire. C'est que dans une lettre, et c'est en cela que le signifiant montre, montre cette pr�cipitation par quoi l'�tre parlant peut avoir acc�s au R�el, c'est pour autant que de toujours chaque fois qu'il s'est agi de configurer quelque chose qui soit en quelque sorte la rencontre de ce qui s'�met, de ce qui s'�met comme plainte, comme �nonc� d'une v�rit�, chaque fois qu'il s'agit de tout ce qu'il en est de ce mi-dire, mi-dire altern�, contrast�, chant altern� de ce qui laisse s�par� en deux moiti�s l'�tre parlant, chaque fois qu'il s'agit de cela, c'est toujours, c'est toujours d'une r�f�rence � l'�criture que ce qui dans le langage peut �tre situ� trouve son R�el, et c'est en tant que j'essaierai de vous pousser plus loin cette r�f�rence au R�el, au R�el comme tiers que je laisserai cela aujourd'hui, m'excusant de n'avoir pas pu plus l'avancer.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
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relu ce 11 août 2005