Text/Jacques Lacan/OP21061972.htm

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J.LACAN                             gaogoa

[OP14061972.htm <] [../19bis-SP/SP04111971.htm >]

s�minaire XIX -...Ou pire   - 1971-1972
              
version rue CB               [#note note]

21 juin 1972

texte de 11 pages

(p139->)

                                    Qu�on dise comme fait reste oubli� derri�re ce qui est dit, dans ce qui s�entend.
                Cet �nonc� assertif par sa forme appartient au modal pour ce qu�il �met d�existence.

    

Aujourd�hui, je prends cong� de vous, de ceux qui sont venus et puis de ceux qui ne sont pas venus et qui viennent pour ce cong�. Il n�y a pas de quoi pavoiser ! Qu�est-ce que je peux faire ? Que je me r�sume, comme on dit, c�est absolument exclu. Que je marque quelque chose, un point, un point de suspension. Bien s�r, je pourrais dire que j�ai continu� de serrer cet impossible dans lequel se rassemble ce qui est pour nous � pour nous, dans le discours analytique � fondable comme r�el.

    Au dernier moment, ma foi, en raison d�une chance, j�ai eu le t�moignage que ce que je dis s�entend. Je l�ai eu en raison de celui qui a bien voulu � et c�est un grand m�rite � parler dans le dernier moment de cette ann�e, qui a bien voulu me prouver qu�en effet, pour certains, pour plus d�un, pour des veines dont je ne peux pas du tout pr�voir dans quel biais elles se produisent, ils trouvaient en somme, int�r�t dans ce que j�essaie d��noncer. Je remercie donc la personne qui a donn�, pas seulement � moi, qui a donn� � tous, une esp�ce de... j�esp�re qu�il y en a assez pour qui �a a fait �cho, qui se sont aper�us que �a peut rendre, il est toujours difficile naturellement de savoir jusqu�o� �a s��tend.

    En Italie � j�y fais encore allusion parce qu�apr�s tout �a ne me para�t pas superflu � j�ai fait la rencontre de quelqu�un que je trouve tr�s gentil, qui est dans 1'histoire de l�art, l�id�e de l��uvre. On ne sait pas pourquoi, mais on peut arriver � le comprendre, ce qui s��nonce sous le titre de la structure, et nomm�ment ce que j�ai pu moi-m�me en produire, l�int�resse. Ca l�int�resse en raison de probl�mes personnels. Cette id�e de l��uvre, cette histoire de l�art, cette veine, �a rend esclave, c�est certain. Ça se voit bien, quand on voit ce que quelqu�un qui n�est ni un critique, ni un historien, mais qui �tait un cr�ateur a form� comme image de cette veine : l�esclave, le prisonnier. Il y a un nomm� Michel-Ange qui nous a montr� �a. Alors en marge, il y a l�historien et critique qui prie pour l�esclave... En somme, c�est une m�merie comme une autre. C�est une esp�ce de service divin qui peut se pratiquer. Ca cherche � faire oublier qui commande, parce que l��uvre, �a vient toujours � la commande, m�me pour Michel-Ange.

    Celui qui commande � c�est �a que j�ai d�abord essay� de vous produire, cette ann�e, sous le titre " y a d� l�UN " � ce qui commande, c�est l�UN. L�UN fait l��tre. Je vous ait pri�s d�aller chercher �a dans le Parm�nide ; vous avez peut-�tre pour certains obtemp�r�. L�UN fait l��tre comme l�hyst�rique fait l�homme. �videmment cet �tre que fait l�UN � il n�est pas l��tre, il fait l��tre � �videmment c�est �a qui insupporte une certaine infatuation cr�ativiste et, dans le cas de la personne dont (p140->) je parle, qui a �t� vraiment tr�s gentille avec moi, il m�a bien expliqu� comment il se faisait qu�il �tait accroch� � ce qu�il appelle, lui, mon syst�me, pour y d�noncer � c�est piquant, et c�est pour �a aussi que je le mets aujourd�hui en �pingle, pour �viter certaines confusions � il s�est accroch� � ce qu�il trouve que je fais trop d�ontologie. C�est tout de m�me dr�le ! Je ne pense pas qu�ici, bien s�r, il n�y ait que des oreilles ouvertes, je pense qu�il y a comme partout une quantit� de sourds. Mais dire que je fais de l�ontologie, quand m�me c�est assez dr�le, et la placer dans ce grand Autre que tr�s pr�cis�ment je montre comme devant �tre barr� et �pingl� tr�s pr�cis�ment du signifiant de ce barrage lui-m�me, c�est curieux. Parce que ce qu�il faut voir dans le retentissement, la r�ponse qu�on obtient, c�est quand m�me qu�apr�s tout les gens vous r�pondent avec leurs probl�mes, et comme son probl�me à lui, c�est que l�ontologie et m�me l��tre d�j� lui restent en travers de la gorge, � cause de ceci, c�est que si l�ontologie, c�est simplement la grimace de l�UN, c�est �videmment que tout ce qui se fait � la commande devient � l�UN suspendu et, mon Dieu, �a l�emb�te. Alors ce qu�il voudrait bien en somme, c�est que la structure f�t absente. Ça serait plus commode pour le passez-muscade !

    Ce qu�on voudrait, c�est que l�escamotage, l�escamotage qui a lieu, qui est �a : l��uvre d�art, c�est que l�escamotage n�ait pas besoin de gobelet. Vous n�avez qu�� regarder �a, il y a un tableau de Breughel qui �tait un artiste qui �tait tr�s au-dessus de �a, il ne dissimule pas comment �a se fait, la captivation des badauds. Alors ici, �videmment ce n�est pas � �a que nous nous occupons. Nous nous occupons du discours analytique et, du discours analytique, j�ai pens� quand m�me que ce ne serait pas mal de ponctuer quelque chose avant de vous quitter qui vous donne l�id�e justement que, non seulement ce n�est pas ontologique, ce n�est pas philosophique, mais c�est seulement n�cessit� par une certaine position, une certaine position que je rappelle, qui est celle o� j�ai cru pouvoir condenser l�articulation d�un discours et vous montrer quand m�me quel rapport �a a avec ce fait que les analystes ont quand m�me rapport � et vous auriez tort de croire que je le m�connais � avec quelque chose qu�on appelle l��tre humain, oui, bien s�r, mais, moi, je ne l�appelle pas comme �a, je ne l�appelle pas comme �a pour ne pas que vous vous montiez la t�te, pour que vous restiez bien l� o� il faut, pour autant, bien s�r, que vous �tes capables de percevoir que11es sont les diffcult�s qui s�offrent � l�analyste. Ne parlons pas, bien s�r, de connaissance, parce que le rapport de l�homme � un monde sien, il est �vident que nous avons d�marr� de l� depuis longtemps, que d�ailleurs de toujours �a n�a jamais �t� qu�une simagr�e au service du discours du Ma�tre. Il n�y a de monde comme sien que le monde que le ma�tre fait marcher au doigt et � l�oei1. Et quant � la fameuse connaissance de soi-m�me, File:4.jpg, suppos�e faire l�homme, partons de ceci qui est tout de m�me simple et touchable, que, oui, si on veut, elle a lieu, elle a lieu du corps : la connaissance de soi-m�me, c�est l�hygi�ne. Partons bien de l�. Alors pendant des si�c1es, il restait la maladie, bien s�r, parce que chacun sait que �a ne se r�gle pas par l�hygi�ne. La maladie � et �a, c�est bien que1que chose d�accroch� au corps � et la maladie � �a a dur� pendant des si�cles � c�est le m�decin qui �tait suppos� la conna�tre. Conna�tre, j�entends connaissance. Et je pense avoir assez soulign� rapidement, lors d�un de nos derniers entre-(p141->)tiens � je ne sais m�me plus o� � l��chec de ces deux biais. Tout �a est patent dans l�histoire, �a s�y �tale en toutes sortes d�aberrations.

    Alors tout de m�me, la question que je voudrais vous faire sentir aujourd�hui, c�est �a : c�est l�ana1yste qui est l� et qui a l�air de prendre un relais. On parle de maladie, en m�me temps on dit qu�il n�y en a pas, qu�il n�y a pas de maladie mentale par exemple, � juste titre, au sens o� c�est une entit� nosologique, comme on disait autrefois. Ce n�est pas du tout " entitaire ", la maladie mentale. C�est plut�t la mentalit� qui a des failles. Enfin exprimons-nous comme �a rapidement. Alors t�chons de voir ce que suppose par exemple �a, qui est �crit l� � au tableau � et qui est suppos� �noncer o� se place une certaine cha�ne qui est tr�s certainement et sans aucune esp�ce d�ambigu�t� la structure. On y voit se succ�der deux signifiants et le sujet n�est l� que pour autant qu�un signifiant le repr�sente pour l�autre signifiant. Et puis �a a quelque chose qui en r�sulte et que nous avons largement au cours des ann�es d�velopp� assez de raisons pour motiver que nous le notions de l�objet a . �videmment, si c�est l� dans cette forme, dans cette forme de t�trade, ce n�est pas une topologie qui soit sans aucune esp�ce de sens. C�est �a la nouveaut� qui est apport�e par Freud. La nouveaut� qui est apport�e par Freud, ce n�est pas rien. Il y avait quelqu�un qui avait fait quelque chose de tr�s bien, en situant, en cristallisant le discours du ma�tre en raison d�un �clairage historique qu�il avait pu attraper, c�est Marx. C�est quand m�me un pas qu�il n�y a pas lieu du tout de r�duire au premier. Il n�y a pas non plus lieu de taire entre les deux un mixage. On se demande au nom de quoi il faudrait absolument qu�ils s�accordent. Ils ne s�accordent pas. Ils sont parfaitement compatibles, ils s�embo�tent. Et puis il y en a certainement un qui a �t� � sa place avec toutes ses aises, c�est celui de Freud.

    Qu�est-ce qu�il a apport� en somme d�essentiel ? Il a apport� la dimension de la surd�termination. La surd�termination, c�est exactement �a que j�image avec ma fa�on de formaliser, de la fa�on la plus radicale, l�essence du discours, en tant qu�il est en position tournante par rapport � ce que je viens d�appeler un support. C�est quand m�me du discours que Freud a fait surgir ceci que ce qui se produisait au niveau du support avait � faire avec ce qui s�articulait du discours. Le support, c�est le corps. C�est le corps et encore il faut faire attention quand on dit que c�est le corps. Ce n�est pas forc�ment un corps, parce qu�� partir du moment o� on part de la jouissance, �a veut tr�s exactement dire que le corps n�est pas tout seul, qu�il y en a un autre. Ce n�est pas pour �a que la jouissance est sexuelle, puisque ce que je viens de vous expliquer, cette ann�e, c�est que le moins qu�on puisse dire, c�est qu�elle n�est pas rapport�e, cette jouissance : c�est la jouissance de corps � corps. Le propre de la jouissance, c�est que quand il y a deux corps � et encore bien plus quand il y en a plus � naturellement on ne sait pas, on ne peut pas dire lequel jouit. C�est ce qui fait qu�il peut y avoir dans cette affaire pris plusieurs corps, et m�me des s�ries de corps.

    Alors la surd�termination, elle consiste en ceci : c�est que les choses qui ne sont pas le sens, o� le sens �a serait support� par un signifiant, justement le propre du signifiant � je ne sais pas, je me suis mis, de fil en aiguille, et Dieu sait pourquoi ! et puis de plus peu importe ! � (p142->) j�ai retrouv� quelque chose un s�minaire que j�ai fait au d�but d�un trimestre, juste le trimestre qui �tait la fin de l�ann�e, sur ce qu�on appelle " Le cas du Pr�sident Schreber " � c��tait le 11 avril 1956, c�est tr�s pr�cis�ment juste en de��, c�est les deux premiers trimestres qui sont r�sum�s dans ce que j�ai �crit � D�une question pr�alable à tout traitement de la psychose � � � la fin, le 11 avril 1956, j�ai pos� ce que c��tait, et puis je l�appelle par son nom, enfin le nom que �a a dans mon discours, la structure ; ce n�est pas toujours ce qu�un vain peuple pense, mais c�est parfaitement dit � ce niveau l� ; �a m�amusera de le republier, ce s�minaire ; si la tapeuse n�avait pas fait un grand nombre de petits trous faute d�avoir, bien entendu, si elle avait seulement reproduit correctement la phrase latine que j�avais �crite au tableau et dont je ne sais plus maintenant à quel auteur elle appartient, je le ferais, je ne sais pas, dans le prochain num�ro de Scilicet. Le temps qu�il va me falloir pour retrouver de qui est cette phrase latine, �a va certainement me faire perdre du temps ! Peu importe...

    Tout ce que j�ai dit, � ce moment-l�, du signifiant, � un moment o� vraiment on ne peut pas dire que ce f�t � la mode, en 1956, �a reste frapp� d�un m�tal o� je n�ai rien � retoucher. Ce que j�en dis tr�s pr�cis�ment, c�est qu�il se distingue en ceci qu�il n�a aucune signification. Je le dis d�une fa�on tranchante parce qu�� ce moment-l� il faut que je me fasse entendre, vous vous rendez compte, en plus c��taient des m�decins qui m��coutaient ! Qu�est-ce que �a pouvait leur foutre ! Simplement ils entendaient du Lacan, du Lacan, c�est-�-dire cet esp�ce de clown qui faisait merveilleusement son trap�ze, bien entendu ! Pendant ce temps-l�, ils lorgnaient d�j� la fa�on dont ils pourraient retourner � 1eur digestion. Parce qu�on ne peut pas dire qu�ils r�vent, ce serait tr�s beau : ils ne r�vent pas, ils dig�rent ! C�est une occupation apr�s tout, comme une autre !

    Ce qu�il faut tout de m�me bien essayer de voir, c�est que ce que Freud introduit, c�est ce quelque chose qui � ils imaginent que je le m�connais parce que je parle du signifiant � c�est le retour � ce fondement qui est dans le corps et qui fait que, tout � fait ind�pendamment des signifiants dont on les articule, ces quatre p�les qui se d�terminent de l��mergence comme telle de la jouissance justement comme insaisissable, eh bien, c�est �a qui fait surgir les trois autres et, en r�ponse, le premier qui est la v�rit�.

    La v�rit�, �a implique d�j� le discours. Ca ne veut pas dire que �a puisse se dire. Je me tue a dire que �a ne peut pas se dire ou que �a ne peut que se mi-dire. Mais enfin, pour que la jouissance, �a existe, il faut qu�on puisse en parler, moyennant quoi il y a quelque chose qui n�est autre et qui s�appelle le dire. Je vous ai, en somme, expliqu� pendant une ann�e � j�ai mis assez de temps pour l�articuler parce que, pour l�articuler, c�est en ça qu�il faut que vous voyiez que la n�cessit� qui est la mienne, la fa�on dont je proc�de, justement je ne peux jamais l�articuler comme une v�rit�. Il faut, selon ce qui est votre destin � tous, il faut en faire le tour ou plus exactement voir comment �a tourne, comment ça bascule, comment �a bascule d�s qu�on le touche et comment m�me, jusqu�� un certain point, c�est assez instable pour pr�ter � toutes sortes d�erreurs. Quoi qu�il en soit, si j�ai �mis, ce qui est tout de m�me d�un (p143->) certain culot, le titre � D�un discours qui ne serait pas du semblant �, je pense que c��tait pour vous faire sentir � et que vous avez senti � que le discours comme tel, est toujours discours du semblant et que s�il y a quelque part quelque chose qui s�autorise de la jouissance, justement c�est de faire semblant.

    Et c�est de ce d�part qu�on peut arriver � concevoir ce quelque chose que nous ne pouvons qu�attraper l�, mais d�une fa�on d�j� tellement assur�e, tellement assur�e par quelqu�un dont il faut saluer la m�moire � la m�moire telle que je l��cris, en donnant au � m� � le m�me sens que le " m� " de m�connaissance � celui qu�on a si bien � m�-moris� � que c�est faire ris�e de ses mots dont il s�agit plut�t, � savoir Platon.

    Quand m�me s�il y a quelqu�un qui a attrap� ce qu�il en est du plus-de-jouir, quelque chose qui fait penser que Platon, ce n�est pas seulement les id�es et la forme, et tout ce qu�on a avec une certaine grille, une grille qui, j�en conviens, est vraisemblable, traduit ses �nonc�s, Platon c�est celui qui quand m�me a avanc� la fonction de la dyade comme �tant ce point de chute, l� o� tout passe, l� o� tout fuit. Pas de plus grand sans plus petit, de plus vieux sans plus jeune. Et le fait que la dyade soit le lieu de notre perte, le lieu de la fuite, le lieu gr�ce � quoi il est forc� de forger cet UN de l�id�e, de la forme, cet UN qui d�ailleurs aussit�t se d�multiplie, s�insaisit, c�est bien parce qu�il est l�, comme nous tous, plong� dans ce seul suppl�ment � je parle de tout �a dans le 11 avril 1956 � le suppl�ment, la diff�rence qu�il y a entre le suppl�ment et le compl�ment. Enfin j�avais dit tr�s tr�s bien �a. Depuis l�ann�e 1956, �a aurait pu servir, semble-t-il, � cristalliser quelque chose du cot� de cette fonction qui est � remplir, celle de l�analyste, et dont il semble qu�elle soit si impossible, plus que d�autres, qu�on ne songe qu�� la camoufler.

      Alors c�est l�-dessus que �a tourne et qu�il faut bien voir certaines choses : c�est qu�entre ce support, ce qui arrive au niveau du corps et d�o� surgit tout sens, mais inconstitu�, parce qu�apr�s ce que je viens d��noncer de la jouissance, de la v�rit�, du semblant et du plus-de-jouir comme faisant l� le fond, le � ground �, comme s�exprimait l�autre jour la personne qui a bien voulu ici venir nous parler de Peirce, pour autant que c�est dans la note de Peirce qu�il avait entendu ce que je disais � inutile de vous dire que c�est � peu pr�s vers la m�me �poque que j�ai sorti les quadrants de Peirce ; �a n�a, bien s�r, du tout servi � rien, parce que ce que vous pouvez bien penser que mes remarques sur l�ambigu�t� totale de l�Universel, qu�il soit affirmatif ou n�gatif, et du Particulier de m�me, qu�est-ce que �a pouvait bien faire � ceux qui ne songeaient dans tout �a qu�� retrouver leur ritournelle ! � le � ground � donc est l� : il s�agit en effet du corps.

    Il s�agit en effet du corps avec ses sens radicaux sur lesquels il n�y a aucune prise, parce que ce n�est pas avec la v�rit� et le semblant, la jouissance et le plus-de-jouir qu�on fait de la philosophie. On fait de la philosophie � partir du moment o� il y a quelque chose qui bourre ce support qui n�est articulable qu�� partir du discours. Qui le bourre de quoi ? II faut bien le dire que ce dont vous �tes tous faits � enfin tous faits, d�autant mieux que vous �tes un peu philosophes, �a arrive quelquefois, mais c�est rare, vous �tes surtout � astud�s � comme je l�ai dit (p144->) un jour : vous �tes � la place o� le discours universitaire vous situe, vous �tes pris comme � a-form�s � ; depuis quelques temps il se produit une crise, mais on en parlera tout � l�heure, c�est secondaire. La question donc est diff�rente, il faut bien que vous vous rendiez compte que ce dont vous d�pendez le plus fondamentalement � parce qu�enfin l�Universit� n�est pas n�e d�hier ! � c�est le discours du ma�tre quand m�me, qui est le premier surgi. Et puis c�est lui qui dure et qui a peu de chances de s��branler. Il pourrait se compenser, s��quilibrer avec quelque chose qui serait, le jour o� �a sera, le discours analytique. Au niveau du discours du ma�tre, on peut parfaitement dire ce qu�il y a, entre le champ du discours, entre la fonction du discours telle qu�elle s�articule de ce Sl, S2, le $ et 1e a, et puis ce corps, ce corps qui vous repr�sente ici et � qui, en tant qu�analyste, je m�adresse, parce que, quand quelqu�un vient me voir � mon cabinet, pour la premi�re fois, et que je scande notre entr�e dans l�affaire de quelques entretiens pr�liminaires, ce qui est important, c�est �a, c�est cette confrontation de corps. C�est justement parce que c�est de l� que �a part, cette rencontre de corps, qu�� partir du moment o� on entre dans le discours analytique, il n�en sera plus question.

    S�il reste qu�au niveau o� le discours fonctionne qui n�est pas le discours analytique, la question se pose de " comment ça a r�ussi, ce discours � attraper des corps ", au niveau du discours du ma�tre, c�est clair : au niveau du discours du ma�tre, dont vous �tes, comme corps, p�tris � ne vous le dissimulez pas, quelles que soient vos gambades � c�est ce que j�appellerai les sentiments, et tr�s pr�cis�ment les bons sentiments. Entre le corps et le discours, il y a ce dont les analystes se gargarisent en appelant �a pr�tentieusement les � affects �. C�est bien �vident que vous �tes affect�s dans une analyse. Si c�est �a qui fait une analyse � c�est ce qu�ils pr�tendent, �videmment il faut bien qu�ils tiennent la corde quelque part pour �tre surs de ne pas glisser � les bons sentiments, avec quoi �a se fait ? On est bien forc� d�en venir l�. Au niveau du discours du ma�tre, c�est clair : �a se fait avec de la jurisprudence. Il est quand m�me bon de ne pas l�oublier au moment o� je parle, o� je suis l�h�te de la facult� de Droit, de ne pas m�conna�tre que les bons sentiments, c�est la jurisprudence, et rien d�autre, qui les fonde. Et quand quelque chose comme �a vient tout d�un coup vous tournez le c�ur parce que vous ne savez pas tr�s bien si vous n��tes pas un peu responsable de la fa�on dont une analyse a mal tourn�, �coutez, soyons clairs quand m�me : s�il n�y avait pas de d�ontologie, s�il n�y avait pas de jurisprudence, o� serait ce " mal au c�ur ", cet affect, comme on dit ?

    Il faudrait tout de m�me essayer de temps en temps de dire un peu la v�rit�. � Un peu �, �a veut dire que �a n'est pas exhaustif, ce que je viens de dire. Je pourrais aussi dire autre chose d�incompatible avec ce que je viens de dire, ce serait aussi la v�rit�. Et c�est bien ce qui se passe. C�est bien ce qui se passe simplement quand simplement par l�effet, non pas d�un quart de tour, mais d�une moiti� de tour complet, de deux quarts de tour, deux glissements de ces �l�ments fonction de discours, enfin il se trouve... il se trouve parce qu�il y a quand m�me, dans cette t�trade, des vecteurs, des vecteurs dont on peut tr�s bien �tablir la n�cessit�, ils ne tiennent pas � la t�trade, ni � la v�rit�, ni au semblant ni � quoi que ce soit de cet esp�ce, ils tiennent au fait que la t�trade, c�est quatre : � cette seule condition d�exiger qu�il y ait des vecteurs dans les deux sens, (p145->) � savoir que ce soit deux qui arrivent ou deux qui partent, ou un qui arrive ou un qui parte, vous �tes absolument n�cessit�s � trouver la fa�on dont ici ils sont accroch�s : �a tient au nombre quatre, � rien d�autre. Naturellement, le semblant, la v�rit�, la jouissance et le plus-de-jouir ne s�additionnent pas, alors ils ne peuvent �videmment pas faire quatre � eux tout seuls. C�est justement en �a que consiste le R�el, c�est que le nombre quatre, lui, existe tout seul. C�est aussi une chose que je dis le 11 avril 1956, mais tr�s pr�cis�ment. Je n�avais pas encore sorti tout �a, d�ailleurs je n�avais m�me pas construit tout �a. C�est ce qui me prouve que je suis dans la bonne veine, puisque le fait que j�ai dit � ce moment-l� que le nombre quatre �tait l� un nombre essentiel � ce qu�on s�en souvint, prouve que j��tais quand m�me dans le bon fil, puisque maintenant je ne trouve pas de superflu autour de �a : je l�ai dit au moment o� il fallait, au moment o� il est question de la psychose.

Alors la question est celle-ci : si les sentiments � ne vous agitez pas pour les personnes qui s�en vont, elles ont � faire � cette heure, elles ont � aller aux obs�ques de quelqu�un ( Pierre Fizlewicz . ) dont je salue ici la m�moire, et qui �tait quelqu�un de notre �cole, que je ch�rissais vraiment. Je suis au regret, vu mes engagements, de ne pouvoir m�y joindre moi-m�me...

    Qu�est-ce qu�il y a dans le discours analytique entre les fonctions de discours et ce support qui n�est pas la signification du discours, qui ne tient � rien de ce qui est dit. Tout ce qui est dit est semblant, tout ce qui est dit est vrai par-dessus le march�, tout ce qui est dit fait jouir : ce qui est dit. Et comme je le r�p�te, comme je l�ai r�crit au tableau aujourd�hui : " qu�on dise comme fait � le dire � reste oubli� derri�re ce qui est dit ". Ce qui est dit n�est pas ailleurs que dans ce qui s�entend. Et c�est �a, la parole.

    Seulement le dire, c�est un autre plan, c�est le discours. C�est ce qui, de relations, de relations et qui vous tiennent tous et chacun ensemble avec des personnes qui ne sont pas forc�ment celles qui sont l�, ce qu�on appelle la relation, la religion, l�accrochage social, �a se passe au niveau d�un certain nombre de prises qui ne se font pas au hasard, qui n�cessitent, � tr�s peu d�errance pr�s, ce certain ordre dans l�articulation signifiante. Et, pour que quelque chose y soit dit, il y faut autre chose que ce que vous imaginez, ce que vous imaginez sous le nom de r�alit�, parce que la r�alit� d�coule tr�s pr�cis�ment du dire.

    Le dire a ses effets dans ce qui constitue ce qu�on appelle le fantasme,  c�est-�-dire ce rapport entre l�objet a qui est ce qui se concentre de l�effet  du discours pour causer le d�sir et ce quelque chose qui, autour et comme une fente, se condense, et qui s�appelle le sujet. C�est une fente parce que l�objet a, lui, il est toujours entre chacun des signifiants et celui qui suit. Et c�est pour �a que le sujet, lui, a �t� toujours, non pas entre, mais au contraire b�ant.

    Pour revenir � Rome, j�ai pu saisir, toucher du doigt l�effet assez saisissant, l�effet o� je me reconnaissais tr�s bien, des plaques de cuivre qu�un nomm� Fontana, d�funt parait-il, et qui, apr�s avoir montr� (p146->) quelques grandes capacit�s de constructeur, de sculpteur, etc. consacrait ses derni�res ann�es � faire � en italien, �a se dit � squarcio �, para�t-il, mais je ne sais pas l�italien ; je me suis fait expliquer : c�est une fente � il faisait une fente dans une plaque de cuivre. Ça fait un certain effet, �a fait un certain effet pour ceux qui sont un peu sensibles ; mais il n�y a pas besoin d�avoir entendu mon discours sur la Spaltung du sujet pour y �tre sensible. La premi�re personne venue, surtout si elle est du sexe f�minin, peut avoir une petite vacillation comme �a. Il faut croire que Fontana n��tait pas de ceux qui m�connaissaient totalement la structure, qui croyaient que c��tait trop ontologique.

    Alors de quoi s�agit-il, dans l�analyse ? Parce que si on m�en croit, on doit penser que c�est bien, comme je l��nonce, que c�est au titre de ce qu�encore, avec toute l�ambigu�t� de ce terme qui est motiv�e, c�est parce que l�analyste en corps installe l�objet a la place du semblant, qu�il y a quelque chose qui existe et qui s�appelle le discours analytique. Qu�est-ce que �a  veut dire ? Au point o� nous en sommes, c�est-�-dire � avoir commenc� de voir prendre forme ce discours, nous voyons que, comme discours et pas dans ce qui est dit, dans son dire, il nous permet d�appr�hender ce qu�il en est du semblant. C�est l� qu�il est frappant de voir qu�au terme d�une tradition, comme on nous l�a bien fait sentir la derni�re fois, cosmologique � comment est-ce que l�univers a pu na�tre ? est-ce que �a ne vous semble pas un peu dater ? mais dater du fond des �ges, �a n�en reste pas moins dat� � ce qui est frappant, c�est que �a am�ne Peirce � une articulation purement logique, voire logicienne. C�est un point de d�tachement du fruit sur l�arbre d�une certaine articulation illusoire, je l�appellerai, qui, du fond des �ges, avait abouti � cette cosmologie jointe à une psychologie, � une th�ologie, � tout ce qui s�ensuit. Nous voila l� touchant du doigt, tel qu�on vous l�a �nonc� la derni�re fois, qu�il n�y a de discours sur l�origine qu�� traiter de l�origine d�un discours, qu�il n�y a pas d�autre origine attrapable que l�origine d�un discours et que c�est �a qui nous importe quand il s�agit de l��mergence d�un autre discours, d�un discours qui, par rapport au discours du ma�tre, dont je peux vite retracer les termes et leur disposition, comporte la double inversion pr�cis�ment des vecteurs obliques, et ceci a toute son importance.  

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      Ce que Peirce ose nous articuler est l� au joint d�une antique cosmologie : c�est la pl�nitude de ce dont il s�agit dans le semblant du corps, c�est le discours dans son rapport, dit-il, au rien. Ça veut dire ce autour de quoi n�cessairement tourne tout discours.

    Par cette voie, ce qu�� promouvoir cette ann�e la Th�orie des Ensembles, j�essaie � ceux qui tiennent la fonction de l�analyste de sugg�rer, c�est que ce soit dans cette veine, celle qu�exploite ces �nonc�s qui se formalisent de la logique, c�est que ce soit � cette veine qu�ils se rompent pour se former. Se former � quoi ? A ce qui doit distinguer ce que j�ai appel� tout � l�heure la bourre, l�intervalle, le tamponnement, la b�ance, qu�il y a entre le niveau du corps, de la jouissance et du sem-(p147->)blant, et le discours pour s�apercevoir que c�est l� qu�ils se posent la question de ce qui est � mettre, et qui n�est pas les bons sentiments, ni la jurisprudence, qui a � faire � autre chose qui a un nom : qui s�appelle l�interpr�tation.

    Ce qui, l�autre jour, vous a �t� mis au tableau sous la forme du triangle dit � s�miotique �, sous la forme du � representamen �, de l�interpr�tant et ici de l�objet, pour montrer que la relation est toujours ternaire, � savoir que c�est le couple repr�sentant/objet qui est toujours � r�interpr�ter, c�est cela dont il s�agit dans l�analyse.

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    L�interpr�tant, c�est l�analysant. Ca ne veut pas dire que l�analyste ne soit pas l� pour l�aider, pour le pousser un peu dans le sens de l�interpr�t�. Il faut bien le dire, �a ne peut pas se faire au niveau d�un seul analyste, pour la simple raison que, si ce que je dis est vrai, � savoir que ce n�est que de la veine de la logique, de l�extraction des articulations de ce qui est dit, et pas du dire, que si, pour tout dire, l�analyste dans sa fonction ne sait pas, je veux dire en corps, en recueillir assez de ce qu�il entend de l�interpr�tant, de celui � qui, sous le nom d�analysant, il donne la parole, eh bien, le discours analytique en reste � ce qui en effet a �t� dit par Freud sans bouger d�une ligne. Mais � partir du moment o� �a fait partie du discours commun, ce qui est le cas maintenant, �a rentre dans l�armature des bons sentiments.

    Pour que l�interpr�tation progresse, soit possible selon le sch�ma de Peirce qui vous a �t� avanc� la derni�re fois, c�est en tant que cette relation Interpr�tation et l�objet, � remarquez, de quoi s�agit-il ? Quel est cet objet dans Peirce ? � c�est de l� que la nouvelle interpr�tation, il n�y a pas de fin � ce � quoi elle peut venir, sauf � ce qu�il y ait une limite, pr�cis�ment, qui est bien ce � quoi le discours analytique doit advenir, � condition qu�il ne croupisse pas dans son pi�tinement actuel.

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Qu�est-ce qu�il faut, au sch�ma de Peirce, substituer pour que �a colle avec mon articulation du discours analytique ? C�est simple comme bonjour : � l�effet de ce dont il s�agit dans la cure analytique, il n�y a pas d�autre representamen que l�objet a, l�objet a dont l�analyste se fait le representamen, justement lui-m�me à la place du semblant.

    (p148->) L�objet dont il s�agit, ce n�est rien d�autre que ce que j�ai interrog� ici de mes deux formules, ce n�est rien d�autre que ceci : comme oubli�, le fait du dire. C�est �a qui est l�objet de ce qui pour chacun est la question ; o� suis-je dans le dire ? Parce que s�il est bien clair que la n�vrose s��tale, c�est tr�s pr�cis�ment en ceci qui nous explique le flottement de ce que Freud a avanc� concernant le d�sir, et sp�cialement le d�sir dans le r�ve. C�est bien vrai qu�il y a des r�ves de d�sir. Mais quand Freud analyse un de ses r�ves, on voit bien de quel d�sir il s�agit : c�est du d�sir de poser l��quation du d�sir avec � �gale z�ro �.

    A une �poque qui n��tait pas beaucoup post�rieure � celle du 11 avril 1956, en 1957 pr�cis�ment, j�ai analys� le " r�ve de l�injection d�Irma ". Ca a �t� transcrit, comme vous pouvez l�imaginer d�un universitaire, dans une th�se o� �a se ballade actuellement. La fa�on dont cela a �t� je ne dirai pas entendu � car la personne n��tait pas l�, elle a travaill� sur des notes et a cru possible d�en rajouter de son cru. Mais il est tout de m�me clair que s�il y a une chose que le r�ve de cette injection d�Irma, sublime, divin, permet de montrer, c�est ce qui est �vident, qui depuis le temps que j�ai annonc� cette chose devrait avoir �t� exploit� par n�importe qui dans l�analyse, j�ai laiss� �a tra�ner parce qu�apr�s tout, comme vous allez le voir, la chose n�a pas tellement de cons�quences, si comme je le rappelais r�cemment, l�essence du sommeil, c�est justement la suspension du rapport du corps � la jouissance, il est bien �vident que le d�sir qui, lui, se suspend au plus-de-jouir, ne va pas pour autant �tre l� mis entre parenth�ses. Ce que le r�ve travaille, ce sur quoi il tricote, et on voit bien comment et avec quoi : avec les �l�ments de la veille. comme dit Freud, c�est-�-dire avec ce qui est encore l� tout à fait � la surface de la m�moire, pas dans la profondeur, la seule chose qui relie le d�sir du r�ve � l�inconscient, c�est la fa�on dont il faut travailler pour r�soudre le probl�me d�une formule avec � �gale z�ro �, pour trouver la racine gr�ce � quoi la fa�on dont �a fonctionne, �a s�annule ; si  �a ne s�annule pas, comme on dit il y a le r�veil, moyennant quoi bien s�r le sujet continuera � r�ver dans sa vie.

    Si le d�sir a de l�int�r�t dans le r�ve, Freud le souligne, c�est pour autant qu�il y a des cas o� le fantasme, on ne peut pas le r�soudre, c�est-�-dire de s�apercevoir que le d�sir � permettez-moi de m�exprimer, puisque je suis � la fin, ainsi � n�a pas de raison d��tre, c�est que quelque chose s�est produit qui est la rencontre, la rencontre d�o� proc�de la n�vrose, la b�te de M�duse, la fente de tout � l�heure directement vue en tant qu�elle n�a pas de solution. C�est bien pour �a que, dans les r�ves de la plupart, il s�agit en effet de la question du d�sir, la question du d�sir pour autant qu�elle se reporte � bien plus loin, � la structure gr�ce � quoi c�est le a qui est la cause de la Spaltung du sujet.

      Alors qu�est-ce qui nous lie � celui avec qui nous nous embarquons, franchie la premi�re appr�hension du corps ? Est-ce que l�analyste est l� pour lui faire grief de ne pas �tre assez sexu�, de jouir assez bien ? Et quoi (en corps) encore ? Qu�est-ce qui nous lie � celui qui avec nous s�embarque dans la position qu�on appelle celle du patient ? Est-ce qu�il ne vous semble pas que, si on le conjoint � ce lieu, le terme " fr�re " qui est sur tous les murs � " Libert�, �galit�, Fraternit� " � je vous le demande, au point de culture o� nous en sommes, de qui sommes-nous (p149->) fr�res ? De qui sommes-nous fr�res dans tout autre discours que dans le discours analytique ? Est-ce que le patron est le fr�re du prol�taire ? Est-ce qu�il ne vous semble pas que ce mot de � fr�re �, c�est justement celui auquel le discours analytique donne sa pr�sence, ne serait-ce que parce qu�il ram�ne ce qu�on appelle ce barda familial. Vous croyez que c�est simplement pour �viter la lutte de classe ? Eh bien, vous vous trompez ! Ça tient � bien d�autres choses que 1e bastringue familial. Nous sommes fr�res de notre patient en tant que, comme lui, nous sommes les fils du discours et, que pour repr�senter cet effet que je d�signe de l�objet a, pour nous faire  ce d�s�tre d��tre le support, le d�chet, l�abjection � quoi peut s�accrocher ce qui va, gr�ce � nous, na�tre de dire, de dire qui soit interpr�tant, bien sur, avec l�aide de ceci qui est ce � quoi j�invite l�analyste : � se supporter, de fa�on � �tre digne du transfert, � se supporter de ce savoir qui peut, d��tre à 1a place de la v�rit�, s�interroger comme tel sur ce qu�il en est depuis toujours de la structure des savoirs, depuis les savoir-faire jusqu�aux savoirs de la science.

    De l� bien s�r, nous interpr�tons. Mais qui peut le faire si ce n�est celui-l�  m�me qui s�engage dans le dire et qui, du, fr�re certes que nous sommes, va nous donner l�exaltation, je veux dire que ce qui na�t d�une analyse, ce qui na�t au niveau du sujet, de sujet qui parle, de l�analysant, c�est quelque chose qui avec, au moyen � l�homme pense, disait Aristote, avec son �me � l�analysant analyse avec cette merde que lui propose en la figure de son analyste l�objet a. C�est avec cela que quelque chose, cette chose fendue, doit na�tre qui n�est rien d�autre en fin de compte, pour reprendre quelque chose qui vous a �t� avanc� l�autre jour � propos de Peirce, que le fl�au dont une balance peut s��tablir et qui s�appelle justice. Notre fr�re transfigur�, c�est cela qui na�t de la conjuration analytique et c�est ce qui nous lie � celui qu�improprement on appelle notre patient.

    Ce  discours " paradoxal ", il faut bien dire qu�il peut avoir ses retours de b�ton. Je ne voudrais pas vous laisser uniquement sur du susucre. La notion de fr�re, si solidement tamponn�e gr�ce �  toutes sortes de jurisprudences pendant des ages, de revenir � ce niveau, au niveau d�un discours, elle aura ce que j�appelais � l�instant ses retours au niveau du support. Je ne vous ai pas du tout parl� dans tout �a du p�re parce que j�ai consid�r� qu�on vous en a d�j� assez dit, assez expliqu�, � vous montrer que c�est autour de celui qui " unie ", celui qui dit non, que peut se fonder, que doit se fonder, que ne peut que se fonder tout ce qu�il y a d�universel. Mais quand nous revenons à la racine du corps, si nous revalorisons le mot de " fr�re ", il va rentrer � pleines voiles au niveau des bons sentiments.

    Puisqu�il faut bien quand m�me ne pas vous peindre uniquement l�avenir en rose, sachez que celui qui monte, qu�on n�a pas encore vu jusqu�� ses derni�res cons�quences et qui, lui, s�enracine dans le corps, dans la fraternit� du corps, c�est le racisme, dont vous n�avez fini d�entendre parler !  

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page]  
relu ce 20 juillet 2005

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