Text/Jacques Lacan/RSI18031975.htm

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'J.LACAN'                         gaogoa

[RSI11031975.htm <] [RSI08041975.htm >]

XXII- R.S.I    1974-1975
      
version rue CB                               [#note note]

18 mars 1975

(p106->) [../../erreurs%20reperees.htm#22 np]

   Preikestolen 106.jpg

(p124->) Soury, o� �tes-vous ? Bon, alors, vous avez distribu� ? J'ai, j'ai vu, hein. Bon, vous en avez distribu�s combien ?

- Il y a trois textes en cent cinquante exemplaires chacun.

- Comment ?

- I1 y a trois textes en cent cinquante exemplaires chacun.

- Ouaih ! Alors personne n'en a ! C'est, c'est bien ennuyeux. Vous m'aviez dit que vous en feriez, distribueriez cinq cents ?

- On peut en amener d'autres la prochaine fois, mais l� on en a amen� que cent cinquante.

- Oui, non mais c'est tr�s gentil d�j� de votre part, c'est pas un reproche que je vous fais, c'est tr�s gentil d�j� de votre part, seulement seulement c'est, il y en a � qui �a va manquer. Ca va leur manquer d'ailleurs uniquement parce que les autres l'ont !

    Bon, alors je suis forc� de dire pour ceux qui ne l'ont pas ce qu'il y a dans ces papiers que Pierre Soury et Michel Tom� ont distribu�s. I1 y a ce quelque chose dont vous avez vu la derni�re fois, je peux pas dire l'explication, parce que justement je ne l'ai pas, je ne l'ai pas expliqu� vraiment ce, ce dessin, ce dessin qui, me semble-t-il, pour autant que j'en sache quelque chose, qui est une trouvaille, une trouvaille que Michel Tom� a fait sur une certaine figure 6, qui est quelque part dans mon, dans le dernier s�minaire, enfin celui qui s'appelle, qui est intitul� " ENCORE ", il a fait l� la trouvaille d'une erreur, d'une erreur dans ce dessin.

    Je pr�sume, je ne peux pas en dire plus, je pr�sume que c'est une erreur heureuse : " Felix culpa ", comme on dit. C'est une erreur heureuse si si c'est � l'occasion de cette erreur que Michel Tom�, mas peut-�tre l'avait-il, l'avait-il invent� tout seul, invent� tout seul ceci que j'ai indiqu�, enfin la derni�re fois, dans un de ces papiers que j'ai fait coller au tableau la derni�re fois, et qui, et qui d�montre qu'il y a en somme qu'il est possible de figurer - je ne dis pas �crire - de figurer des noeuds borrom�ens tels, disons les choses rapidement, qu'ils ne se d�fassent que par un bout, qu'� partir d'un bout, que si - ah ! c'est pas facile que si on attaque donc un quelconque, un quelconque des ronds de ficelle (p125->) qui sont nou�s d'une certaine fa�on, pr�cis�ment d'une fa�on non borrom�enne puisque si elle �tait borrom�enne, il suffirait de rompre un quelconque pour que tous les autres soient imm�diatement ind�pendants les uns des autres, alors que la d�finition de ces noeuds, de ces noeuds tels qu'ils ne se d�fassent que par un bout, �a signifie que � attaquer n'importe lequel, ce n'est que dans un sens, et pas dans l'autre, que tous se d�nouent mais dans le sens o� tous se d�nouent, c'est un par un et non pas imm�diatement qu'il convient de les d�nouer.

    Je ne sais pas si c'est � l'occasion de cette erreur ou de son cru que Michel Tom� a fait ce que j'appelais tout � l'heure cette trouvaille il est peut-�tre l�, alors qu'il le dise, il est l�? - Vous l'avez fait � l'occasion de l'erreur, la trouvaille ? C'est � l'occasion de l'erreur, oui c'est bien ce que je dis, c'est une heureuse erreur. Mais ceci prouve, ceci  prouve � tout le moins ceci, c'est que, c'est que je dois dire ma surprise parce que j'en ai pas tous les jours des preuves, je ne parle pas absolument sans effet. Vous me direz que ces effets, je ne peux pas les mesurer, puisque on ne m'en donne pas trace, mais enfin justement, c'est ce dont je sais gr� � ce couple d'amis, Soury et Tom�, c'est, c'est de m'en donner trace, c'est encourageant quand m�me ! J'aimerais bien en avoir de temps en temps d'autres traces. Il faut dire que on y regarde � deux fois avant de me les donner, non sans raison d'ailleurs, parce qu'il se pourrait tr�s bien que les traces que j'en recueille ne soient pas, soient pas aussi solides, soient pas aussi faites noeuds.

    Ça donne �videmment une id�e enfin que, que ces noeuds, c'est quelque chose d'assez original, dirai-je, avec l'ambigu�t� de, peut-�tre, peut-�tre ? Je n'en suis pas s�r, de l'originel. Ce qu'ils confirmeraient ce serait que c'est pas tellement facile d'y remonter, et puis, et puis, �a ne-veut pas dire l'originel que �a soit de �a qu'on parte. Il est m�me tout � fait s�r que historiquement ben, disons, �a ne se trouve pas sous le pied d'un cheval, le noeud borrom�en. On s'y est int�ress� tr�s tard, disons que, si tant est que j'ai l'ombre de m�rite, je ne sais pas ce que �a veut dire, d'ailleurs, m�rite, c'est que quand j'ai eu vent de ce truc, le noeud borrom�en, j'ai trouv� �a dans les notes, dans les notes d'une personne que je rencontre de temps en temps et qui l'avait recueilli :, qui l'avait recueilli en notes au s�minaire de, de Guilbaud.

    Il y a une chose certaine c'est que j'ai eu imm�diatement enfin la certitude que c'�tait l� quelque chose de, de pr�cieux, de pr�cieux (p126->) pour moi, pour ce que j'avais � expliquer, j'ai imm�diatement fait le rapport de ce noeud borrom�en avec ce qui, d�s lors, m'apparaissait comme des ronds de ficelle, quelque chose de pourvu d'une consistance particuli�re qui reste � appuyer et qui �tait pour moi reconnaissable dans ce que j'avais �nonc�, �nonc� d�s le d�part, d�s le d�part de mon enseignement, lequel sans doute je n'aurais pas �mis, y �tant peu port� de nature, lequel je n'aurais pas �mis sans, sans un appel, un appel li� de fa�on plus ou moins contingente �, disons, une crise dans le discours analytique, il est possible, il est possible qu'avec le temps, je me serais aper�u qu'il fallait quand m�me cette crise, cette crise, la d�nouer, mais il a fallu des circonstances pour, pour que je passe � l'acte.

    Donc, ces noeuds borrom�ens me sont venus comme bague au doigt et j'ai tout de suite su que �a avait un rapport, un rapport qui, qui mettait le Symbolique, l'Imaginaire et le R�el dans une certaine position les uns par rapport aux autres dont le noeud m'incitait � �noncer quelque chose qui, comme je l'ai dit d�j� ici, les homog�n�isait.

    Qu'est-ce que veut dire homog�n�iser ? C'est �videmment comme le remarquait pr�c�demment Pierre Soury dans une petite note qu'il m'a communiqu� parce que je tiens beaucoup � rendre � chacun son d�, qu'ils ont quelque chose de, de pareil, comme le m�me Pierre Soury me faisait remarquer : " du pareil au m�me ", c'est de lui, " du pareil au m�me, il y a la place pour une diff�rence ". Mais mettre l'accent sur le pareil, c'est tr�s pr�cis�ment en �a que consiste l'homog�n�isation, la pouss�e en avant de l'Heme (molecular diagram).jpg qui n'est pas le m�me, qui est le pareil.

    Qu'est-ce qu'ils ont de pareil ? Eh bien, c'est ce que je crois devoir d�signer du terme, du terme de consistance, ce qui est d�j� avancer quelque chose d'incroyable. Qu'est-ce que la consistance de l'Imaginaire, celle du Symbolique et celle du R�el peuvent avoir de commun ? Est-ce que par ce mode, cet �nonc�, je vous rend sensible, il me semble que c'est difficile de vous le rendre plus sensible, que le terme de consistance d�s lors ressortit � l'Imaginaire.

    Ouaih ! Ici je m'arr�te pour faire une parenth�se destin�e � vous montrer que le noeud, c'est pas facile de le figurer, je dis pas de se le figurer, parce que dans l'affaire, j'�limine tout � fait le sujet qui se le figure, puisque je pars de la th�se que le sujet c'est ce qui est d�termin� par la figure en question, d�termin� non pas d'aucune fa�on qu'il en (p127->) soit le double, mais que c'est des coincements du noeud, de ce qui dans le noeud d�termine des points triples du fait du serrage du noeud que le sujet se conditionne.

     Je vais peut-�tre tout � l'heure vous le rappeler sous forme de dessin au tableau. Quoiqu'il en soit, le figurer, le figurer ce noeud, n'est pas commode. Je vous en ai donn� d�j� des preuves en cafouillant plus ou moins moi-m�me � tel ou tel petit dessin que j'ai fait ; quoiqu'il en soit le dernier �pisode de mes rapports avec le nomm� Pierre Soury consiste, �'est bien le cas de le dire, en ceci qui est certainement bien �trange, c'est qu' apr�s avoir acc�d� une premi�re fois � ce qu'il avait avanc�, avanc� � tr�s juste titre, � savoir qu'il n'y avait dans le R�el du noeud borrom�en, un R�el auquel vous ajoutez ceci que chacun des ronds vous l'orientez.

    L'orienter, c'est une affaire qui semble ne concerner que chacun des ronds. I1 y aurait une autre fa�on, ces ronds, ne disons pas de les reconna�tre, car reconna�tre �a serait d�j� entrer dans toutes sortes d'implications, disons de les diff�rencier. Ça serait de les colorier. Vous sentez bien toute la distance qu'il y a entre le coloriage et c'est l� quelque chose qui devrait rentrer au niveau o� Goethe a pris les choses, mais il y en a pas la moindre trace ; dans la th�orie des couleurs, il devrait y avoir un niveau o� ce par quoi la couleur est quelque chose qui est gros de, de diff�renciation. �videmment, il y a une limite, � savoir que il n'y a pas un nombre infini de couleurs. I1 y a des nuances sans doute. Mais gr�ce � la couleur, il y a de la diff�rence.

    J'avais pos� la question, pos� la question � un de mes pr�c�dents s�minaires, si ces noeuds, j'en avais pris un un peu plus compliqu� que le noeud borrom�en � trois, non pas qu'ils ne fussent pas trois, mais j'avais pos� la question de savoir si ce noeud n'�tait qu'un, � savoir si l'introduction de la diff�renciation dans le noeud laissait le noeud non pas pareil, mais toujours le m�me. Il est effectivement toujours le m�me, mais il n'y a qu'une seule fa�on de le d�montrer, c'est de d�montrer que dans tous les cas, qu'est-ce que veut dire cas, il est r�ductible au pareil.

    C'est bien en effet ce qui est arriv�, c'est que j'�tais en effet bien convaincu qu'il n'y a qu'un noeud colori� , mais j'ai eu un flottement, c'est �a que j'appelle ma derni�re aventure concernant le noeud orient�, parce qu'orient�, �a concerne un oui ou un non pour chacun des noeuds et je me suis laiss� l� �garer par quelque chose qui tient au rapport de chacun (p128->) de ces oui ou non avec les deux autres, et pendant un moment, je me suis dit, je n'ai pas �t� jusqu'� me dire qu'il y avait huit noeuds, je ne suis pas si b�te, � savoir deux multipli� par deux multipli� par deux multipli� par deux, oui ou non multipli� par oui ou non multipli� par oui ou non multipli� par oui ou non ; je n'ai m�me pas �t� jusqu'� penser qu'il y en avait quatre, mais je ne sais pas pourquoi je me suis cass� la t�te sur le fait que il y en avait deux. Et ce n'est pas quand m�me quelque chose qui soit sans port�e que apr�s l'avoir demand� de fa�on expresse, j'ai obtenu de Pierre Soury, qui j'esp�re vous en fera la distribution la prochaine fois, que j'ai obtenu, vais-je dire la d�monstration, j'ai obtenu ce que je demandais, � savoir la monstration qu'il n'y a qu'un noeud borrom�en orient�. La monstration en question que Pierre Soury m'a communiqu�e dans les d�lais, si je puis dire, il n'est pas sans m�rite, il a fallu qu'il se, c'est cotonneux � d�montrer, il m'a fourni � temps pour que je le lise et que j'en sois bien convaincu la monstration, sinon la d�monstration, la monstration que de noeud orient�, il n'y en a qu'un, bel et bien le m�me.

    La seule chose � quoi ceci nous conduit, et l� c'est lui que j'interpelle, c'est ceci, c'est que ce " pareil " qu'il r�duit au " m�me " il ne peut le faire qu'� partir de ce quelque chose sur quoi j'interroge � cette occasion, c'est � savoir pourquoi il faut pour qu'on le figure, qu'on la figure cette monstration, pourquoi il faut en passer par ce que j'appelle, et que j'ai d�j� appel�, la mise � plat du noeud.

    C'est quelque chose qui m�rite d'�tre individualis� cette mise � plat parce que comme je pense que vous l'avez d�j� vu par ce crayonnage qu'il a bien fallu que je fasse sur un tableau, c'est-�-dire mis � plat, un crayonnage perspectif, vous avez bien pu voir que si ce noeud, n'est pas du tout de sa nature un noeud plat, bien loin de l�, le fait qu'il faille passer par la mise � plat pour mettre en valeur la m�met� du noeud, quelque soit l'orientation que vous donnez � chacun, ce qui, je l'ai d�j� fait sentir, indiqu�, �voquerait qu'il y en aurait huit, je vous ai dit que je m'y suis pas laiss� prendre, mais enfin quand m�me je me suis encore emp�tr� � penser que, qu'il y en avait deux. Cela prouve simplement l'extraordinaire d�bilit� de la pens�e, au moins de la mienne, et d'une fa�on g�n�rale, que le pens�e, celle qui proc�de par ce que j'ai dit tout � l'heure d'un oui ou non, la pens�e, il convient d'y regarder � deux fois avant d'accepter ce qu'il faut bien intituler du verdict.

    (p129->) Est-ce qu'il n'y a pas, si je puis dire, une sorte de fatum de la pens�e qui, en l'attachant de trop pr�s au vrai, lui laisse glisser entre les doigts, si je puis dire, le R�el. C'est bien ce que j'ai fait surgir la derni�re fois par une remarque, une remarque sur le concept en tant que ce n'est pas la m�me chose le concept que la v�rit�, en tant que le concept �a se limite � la prise comme le mot " capere " l'implique, et qu'une prise, ce n'est pas suffisant pour s'assurer que c'est le R�el qu'on a en main.

    Voil�, ces propos que je vous tiens, qua vous avez, je ne sais pas pourquoi, la patience d'accepter, font que il m'est impossible de vous avertir � tout instant de ce que je fais en vous parlant. Que je fasse quelque chose qui vous concerne, votre pr�sence en est la preuve, mais �a ne suffit pas pour dire sous quel mode cela se passe. Dire que vous y comprenez quelque chose n'est m�me pas certain, pas certain au niveau o� se soutient ce que je dis, mais il y a quand m�me quelque chose qui est digne et c'est bien pour situer ce quelque chose, que je le dis sous cette forme que " on se comprend ". Il est difficile de ne pas sentir dans le texte m�me de ce qui est dit, dans le sens, que " on se comprend " n'a pas d'autre substrat que " on s'embrasse ", et je vois quand m�me que c'est pas l� tout � fait ce que nous faisons, et qu'il y a l� une �quivoque, une �quivoque qui il faut le dire, comme toutes les �quivoques, a une face de saloperie, pour appeler les choses par leur nom, et ce dont je m'efforce, disons, c'est de mettre un peu d'humour dans la reconnaissance de cette saloperie comme pr�sence.

    C'est bien ce qui donne son poids � la fa�on dont je tranche le noeud en �non�ant ce point dont il convient bien de pr�ciser la port�e, qu'il n'y a pas de rapport sexuel.

    Qu'est-ce que �a veut dire, quand je le dis ? Ca veut pas dire que le rapport sexuel ne tra�ne pas les rues et qu'en mettant en �vidence qu'il faut tout recentrer sur ce frotti-frotta, ce fricotage, pour faire appel � quoi ? au R�el, au R�el du noeud. Freud n'a pas bien s�r fait un pas, un pas qui d'ailleurs consistait, n'est ce pas, tout simplement qu'� s'apercevoir que depuis toujours on ne parlait que de �a : � savoir que tout ce qui s'�tait fait de philosophie suait le rapport sexuel � plein bord. Alors, qu'est-ce que �a veut dire si j'�nonce qu'il n'y a pas de rapport sexuel?

    (p130->) C'est d�signer un point tr�s local, manifester la logique de la relation, marquer que grand R, pour d�signer la relation, grand R � mettre entre x et y, c'est entrer d'ores et d�j� dans le jeu de l'�crit, et que pour ce qui est du rapport sexuel, il est strictement impossible d'�crire x R y d'aucune fa�on, qu'il n'y a pas d'�laboration logicisable et du m�me coup math�matisable du rapport sexuel.

    C'est exactement l'accent que je mets sur cet �nonc� " il n'y a pas de rapport sexuel ", et c'est donc dire que sans le recours � ces consistances diff�rentes pour l'instant je le prends que comme consistance, � ces consistances diff�rentes qui pourtant se distinguent d'�tre nomm�es Imaginaire, Symbolique, et R�el, sans le recours � ces consistances, en tant qu'elles sont diff�rentes, il n'y a pas de possibilit� de frotti-frotta, qu'il n'y a aucune r�duction possible de la diff�rence de ces consistances � quelque chose qui s'�crirait simplement d'une fa�on qui se supporte, je veux dire qui r�siste � l'�preuve de la math�matique et qui permette d'assurer le rapport sexuel.

    Ces modes qui sont ceux sous lesquels j'ai pris la parole, Symbolique Imaginaire et R�el, je ne dirai pas du tout qu'ils soient �vidents, je m'efforce simplement de les �-vider. Ce qui ne veut pas dire la m�me chose parce qu'�vider repose sur vide et qu'�vidence repose sur voir. Est-ce � dire que j'y crois ? J'y crois dans le sens o� �a m'affecte comme sympt�me. J'ai d�j� dit ce que le sympt�me doit � l'y croire. Et ce � quoi je m'efforce, je m'essaie, c'est � donner � ce j'y crois, une autre forme de cr�dibilit�. Il est certain que j'y �chouerai, c'est pas une raison pour ne pas l'entreprendre. Ne serait-ce pour d�montrer ce qui est l'amorce de l'impossible, d�j� mon impuissance.

    Le noeud est suppos� par moi �tre le R�el dans le fait de ce qu'il d�termine comme ex-sistence, je veux dire, dans ce par quoi il force un certain mode de tourne autour, le mode sous lequel ex-siste un rond de ficelle � un autre, voil� sur quoi j'en arrive � d�placer la question par elle-m�me insoluble de l'objectivit�.

    Ça me semble moins b�b�te l'objectivit� ainsi d�plac�e, �a me semble moins b�b�te que le noum�ne, parce que t�chez de penser un peu ce sur quoi on s'obstine depuis plus de deux mill�naires d'histoire. Le noum�ne con�u par opposition au ph�nom�ne, il est strictement impossible de ne pas faire surgir � son propos - mais vous allez le voir c'est d'un apr�s-coup (p131->) de ne pas faire surgir � son propos la m�taphore du trou.

    Rien � dire sur le noum�ne, sinon que la perception a valeur de tromperie. Mais pourquoi l� ne pas faire remarquer que c'est nous qui la disons tromperie cette perception, car la perception � proprement parler ne dit rien pr�cis�ment. Elle ne dit pas, c'est nous qui lui faisons dire, nous parlons tout seuls. C'est bien ce que je dis � propos de n'importe quel dire, nous pr�tons notre voix, �a c'est une cons�quence, le dire, ce n'est pas la voix, le dire est un acte.

    Alors, si le noum�ne ce n'est rien d'autre que ce que je viens d'�noncer comme trou, peut-�tre ce trou de le retrouver dans notre Symbolique nomm� comme tel, et � partir de la topologie du tore, du tore en tant que distingu� de la sph�re par un mode d'�criture dont se d�finissent aussi bien homo que hom�o, que automorphisme, dont le fondement est toujours la possibilit� de se fonder sur ce qu'on appelle une d�formation continue, et une d�formation qui se d�finit de rencontrer ce qui fait obstacle d'une autre corde - c'est �a la topologie - d'une autre corde suppos�e consister. C'est �a qui fait le tore (t-o-r-e) que j'appellerais bien � l'occasion le tore-boyau.

    Est-ce que pour vous figurer le tore dune fa�on qui soit bien sensible ( c'est � qui �a ? ) voil� un tore ([javascript:; Fig. I , 1] ), faites-y un trou introduisez la main et attrapez ce qui est au centre ; au centre du tore. Ça laisse comme �a un sentiment dont le moins qu'on puisse dire est qu'il y a discordance entre cette main et ce qu'elle serre.

    Il y a une autre fa�on comme �a de le montrer, �a serait � l'int�rieur du tore de supposer un autre tore (Fig. I , 2). Jusqu'o� peut-on aller comme �a ? Faut pas croire qu'il suffise ici (Fig. I , 2) d'en placer un autre � l'int�rieur du second tore, car �a ne serait pas du tout quelque chose d'homog�ne  malgr� l'apparence donn�e par la coupe, �a ne serait pas quelque chose d'homog�ne � ce qui est figur� ici (Fig. I , l ).

    Comme le d�montre bien la fa�on correcte de dessiner un tore, quand on le fait d'une fa�on math�matique ([javascript:; Fig.II]). Il faudrait que ce soit un autre rond plac� ici (Fig.I,2) pour qu'il soit celui-l� �quivalent � celui que j'ai coup� d'abord pour donner ici figure, figure au tore.

    Bref, bref ces cordes suppos�es consister, s'il donne quelque support � la m�taphore du trou, ce n'est qu'� partir de la topologie du tore en tant qu'elle  �labore math�matiquement la diff�rence entre une topologie . . . (p132->) implicite et une topologie qui, de s'en distinguer, devient explicite, � savoir la sph�re, en tant que toute supposition imaginaire participe d'abord implicitement de cette sph�re en tant qu'elle rayonne, que la lumi�re soit. Ça, ce n'est pas un tore-boyau.

     Mais l'ennuyeux, c'est que ce que l'analyse r�v�le c'est que concernant ce qu'il en est de la consistance du corps, c'est au boyau qu'il faut en venir qu' au lieu des poly�dres qui ont occup� l'imagination tim�enne, tim��que pendant des si�cles, c'est ce que j'appelais tout � l'heure le tore-boyau qui pr�vaut. Et quand je dis le tore-boyau, �a ne suffit pas, comme vous le voyez assez � ces dessins, �a ne suffit pas � orienter les choses vers le boyau, c'est aussi bien un sphincter.

    Nous voil� donc l�, dans ce qui rend plus sensible que tout le rapport du corps � l'Imaginaire et ce que je veux vous faire remarquer, c'est ceci : peut-on penser l'Imaginaire, l'Imaginaire lui-m�me en tant que nous y sommes pris par notre corps, peut-on penser l'Imaginaire comme Imaginaire pour en r�duire, si je puis dire, de quelque fa�on l'imaginarit� ou l'imagerie, comme vous le voulez.

    On est dans l'Imaginaire, c'est l� ce qu'il y a � rappeler. Si �labor� qu'on le fasse, c'est � quoi l'analyse vous ram�ne, si �labor� qu'on le fasse dans l'Imaginaire, on y est. Il n'y a pas moyen de le r�duire dans son imaginarit�. C'est en �a que la topologie fait un pas. Elle vous permet de penser, mais cette pens�e d'apr�s-coup, que l'esth�tique, que ce que vous sentez autrement dit n'est pas en soi comme on dit transcendantal que c'est li� � ce que nous pouvons tr�s bien concevoir comme contingence, savoir que c'est cette topologie - l� qui vaut pour un corps. Encore, n'est-ce pas un corps tout seul. S'il n'y avait pas de Symbolique et d'exsistence du R�el, ce corps n'aurait simplement pas d'esth�tique, du tout, parce que il n'aurait pas de tore-boy au, le tore-boyau (t-o-r-e- et le trait d'union comme je l'�cris) c'est une construction math�matique, c'est-�-dire faite de ce rapport inex-sistant qu'il y a entre le Symbolique et le R�el. La notion de noeud que je promeus s'imagine sans doute, je l'ai dit, se figure, entre Imaginaire, Symbolique et R�el, sans perdre pour autant son poids de R�el, nais justement de quoi ? de ce qu'il y ait noeud effectif c'est-�-dire que les cordes se coincent, qu'il y ait des cas o� l'ex-sistence, le tourne-autour ne se fait plus � cause de ces points triples dont se supprime l'ex-sistence : C'est cela que j'ai indiqu� en vous disant que le R�el se d�montre de n'avoir pas de sens, n'avoir pas de sens parce qu'il commence, parce qu'il commence � quoi ? (Fig.III)

(p133->)

File:133.jpg

    (p134->) Au fait qu'ici, si ce R�el, pour l'indiquer, si ce Symbolique, pour l'indiquer d'une autre couleur, je le fais ainsi, r�duisant la place, celle que j'ai indiqu�e �tre du petit a, je r�duis le sens � ce point triple qui est ici. Seul ce sens, en tant qu'�vanouissant donne sens au terme de R�el. De m�me, de m�me ici, en cet autre point triple qui serait d�fini de ce coin, c'est la jouissance en tant que phallique qui implique sa liaison � l'Imaginaire comme ex-sistence, l'Imaginaire c'est le pas-de-jouissance. De m�me que pour le Symbolique, c'est tr�s pr�cis�ment qu'il n'y a pas d'Autre de l'Autre qui lui donne sa consistance.

    Est-ce � dire que tout ceci ce sont des mod�les, j'ai d�j� dit et prof�r� ce qui n'est pas raison pour que je ne le r�p�te pas, que les mod�les recourent comme tels � l'Imaginaire pur, les noeuds recourent au R�el et prennent leur valeur de ceci qu'ils n'ont pas moins de port�e dans le mental que le R�el, m�me si le mental est Imaginaire pour la bonne raison qu' ils ont leur port�e dans les deux. Tout couple, tout ce qu'il y a de couple se r�duit � l'Imaginaire, la n�gation est aussi bien fa�on d'avouer, - Verneinung, Freud y insiste d�s le d�but, fa�on d'avouer l� o� seul l'aveu est possible parce que l'Imaginaire, c'est la place o� toute v�rit� s'�nonce et une v�rit� ni�e a autant de poids imaginaire qu'une v�rit� avou�e, Verneinung que Bejahung.

    Comment se fait-il, c'est la question que je pose de vous apporter la r�ponse, que le R�el ne commence qu'au chiffre trois. Tout Imaginaire a du deux dans le coup, si je puis dire, comme reste de ce deux effac� du R�el. C'est bien en cela que le deux ex-siste au R�el, et qu'il n'est pas d�plac� de confirmer que l'ex-sistence, � savoir ce qui joue de chaque corde comme ex-sistante � la consistance des autres, que cette ex-sistence, c'est-�-dire ce jeu, ce champ limit�, ou le trajet, ou le lacet comme me disait r�cemment quelqu'un me parlant sur ce sujet, qui n'est encore que Soury, que l'ex-sistence, le jeu de la corde jusqu'� ce que quelque chose la coince, c'est bien l� la zone o� l'on peut dire que la consistance, la consistance du R�el, � savoir ce sur quoi Freud a mis l'accent, a renouvel� l'accent, sans doute d'un terme antique, le phallus, mais comment savoir ce que les Myst�res mettaient sous le terme du phallus, en l'accentuant, Freud s'y est �puis� mais ce n'est pas d'une autre fa�on que de sa mise � plat. Or, ce dont il s'agit, c'est de donner tout son poids � cette consistance, non pas seulement ex-sistence du R�el. Nommer, nommer, que aussi bien vous pourriez �crire n apostrophe h-o-deux m -  e-r, nommer, dire est un acte - ce (p135->) par quoi dire est un acte, c'est d'ajouter une dimension, une dimension de mise � plat. Sans doute, dans ce que j'incitais � l'instant Pierre Soury � nous faire part, � savoir de sa d�monstration, de ce qu'il n'y a qu'un noeud, � le prendre comme orient�, il distingue toutes sortes d'�l�ments qui ne rel�vent que de la mise � plat, retournements de plans, retournements de ronds, retournements de bandes, voire �change externe ou interne.

    Ce ne sont l�, vous le lirez, du moins je l'esp�re, ce ne sont l� qu'effets de mise � plat dont il convient de mettre en valeur qu'il n'y a l� qu'un recours, qu'un recours exemplaire � la distance qu'il y a entre le R�el du noeud et cette conjonction de domaines, celle qui s'inscrit tout � l'heure, que j'inscrivais ici au tableau pour donner poids au sens. Que tout ceci puisse �clairer, �claire en fait la pratique d'un discours, du discours proprement dit analytique, c'est ce que je vous laisse � d�cider, sans faire plus aujourd'hui de concessions, j'en conviens, je n'en ai pas beaucoup faites. Mais r�f�rez-vous simplement � des termes tels que ceux que Freud avance concernant ce qu'il appelle l'Identification. Je vous propose en cl�ture de cette s�ance d'aujourd'hui ceci : l'identification, l'identification triple telle qu'il l'avance, je vous formule la fa�on dont je la d�finis : s'il y a un Autre R�el, il n'est pas ailleurs que dans le noeud m�me et c'est en cela qu'il n'y a pas d'Autre de l'Autre. Cet Autre R�el, faite vous identifier � son Imaginaire, vous avez alors l'Identification de l'hyst�rique au d�sir de l'Autre, celle qui se passe en ce point central. Identifiez-vous au Symbolique de l'Autre R�el, vous avez alors cette Identification que j'ai sp�cifi�e de l'Einziger Zug , du trait unaire. Identifiez-vous au R�el de l'Autre R�el, vous obtenez ce que j'ai indiqu� du Nom du P�re, et c'est l� que Freud d�signe ce que l'Identification a � faire avec l'amour.

    Je parlerai la prochaine fois des trois formes de Noms du P�re, celles qui nomment comme tels , l'Imaginaire, le Symbolique et le R�el, car c'est dans ces noms eux-m�mes que tient, que tient le noeud.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
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relu ce 18 août 2005