Text/Jacques Lacan/RSI21011975.htm

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'J.LACAN'                         gaogoa

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XXII- R.S.I    1974-1975
      
version rue CB                             [#note note]

21 janvier 1975

    (p54->) Justement � cause ( on entend ou pas ? ) � cause de ce dont je vous parle, le noeud, je ne peux pas avoir, je ne peux pas m'assurer d'avoir un plan, parce que le noeud, si vous le voyez comme je l'ai dessin� l�, tout � droite ([../../images/21011975/1.jpg Fig. III]), je vous expliquerai apr�s pourquoi il prend cette forme-l�, disons, de trois pages, imaginons-les broch�es, ficel�es ici : voil� donc la premi�re qui est un morceau de page - ceci pour me faire comprendre, �a semble aller de soi - la seconde, c'est S qui est juste dessous et vous voyez que si la troisi�me qu'il vous est facile d'imaginer � partir de ce brochage � gauche, qu'il est n�cessaire que la troisi�me refile sur la premi�re.

    N�anmoins, il y a des endroits (Fig.III) o� � perforer les pages, vous n'en trouverez qu'une. I1 y en a trois. Ici, vous ne trouverez que la page 2, ici que la page 1, et ici, que la page 3. Mais partout ailleurs, vous trouverez les trois, ce qui m'emp�che d'avoir un plan, puisqu'il y en a trois.

    Il y a plusieurs modes d'�noncer le sens, qui tous se rapportent au R�el, dont il r�pond. Pour que vous ne vous embrouillez pas quand m�me, je vous marque que le R�el ici (Fig.I), il se marque du bord d'un trou, l'Imaginaire, ici, et l� que le Symbolique, �a c'est pour, c'est pour que vous suiviez.

    Tous se rapportent, ces sens, au R�el, au R�el dont chacun r�pond. C'est l� o� se confirme la souplesse du noeud, qui fait aussi sa n�cessit�. Le principe du noeud, c'est qu'il ne se d�fait pas, sauf � ce qu'on le brise. Qu'est-ce que c'est que ce d�nouement du noeud qui est impossible ? C'est le retour � une forme dite triviale et qui est celle du rond de ficelle justement. De sorte que c'est un noeud, c'est un noeud au second degr�, c'est un noeud qui tient, comme vous l'avez d�j� maintes fois entendu de ma voix, c'est un noeud qui tient � ce qu'il y ait trois ronds.

    Le vrai noeud, le noeud dont on s'occupe dans la th�orie des noeuds, c'est ce qui, comme vous le voyez l� sur la figure (IV)

(p55->)

File:1.jpg

(p56->) que je viens d'ajouter est justement ce qui ne se transforme pas par une d�formation continue en la figure triviale du rond.

 

Name.jpg

    Si on parle d'un noeud (Fig.V) fait avec trois figures triviales, � savoir trois ronds, c'est quelque chose qui se d�signe ou plut�t se dessine de ceci, c'est qu'� couper de cette fa�on quelque chose qui est, si on peut dire, le noeud borrom�en lui-m�me, vous obtiendrez en conjoignant ce que vous avez coup�, � chaque fois, vous obtiendrez la figure propre d'un noeud au sens propre du mot.

    En quoi consiste la fa�on la plus commode de montrer qu'un noeud est un noeud ? Car ce noeud-l�, celui de droite, est le noeud le plus simple qui existe. Vous l'obtenez � faire qu'� arrondir une corde et � la passer par exemple sur la droite du bout que vous tenez, c'est � faire rentrer la corde par la gauche � l'int�rieur du rond qu'ainsi vous avez form�, que vous voyez se faire ce qui sur une corde s'appelle un noeud, un noeud que vous pouvez d�nouer, mais qui ne se d�noue plus � partir de quand ? A partir du moment o� vous supposez que les deux bouts de la corde se rejoignent par une �pissure ou bien que vous supposez que cette corde n'a pas de fin, s'�tend jusqu'aux limites pensables ou plus exactement d�passe m�me ces limites auquel cas vous aurez � faire � proprement parler au noeud le plus simple, ce noeud qui quand vous le fermez, a la forme que vous voyez l� � droite , (p57->) c'est-�-dire est ce qu'on appelle un noeud-tr�fle (clover-leaf)�.     (� en anglais).

    Il est tr�fle en ceci qu'il est trois. Il dessine mis � plat qu'il permet de dessiner, non pas trois champs, mais quatre champs . Ce sont ces champs que vous retrouvez dans la forme, la forme du noeud borrom�en, celle qui n'est faite de ceci que l'un de chaque figure que j'ai appel�e triviale, rond de ficelle, l'un de chacune de ces figures fait des deux autres noeuds, c'est-�-dire que c'est d'�tre trois qu'il y a un lien, un lien de noeud qui se constitue pour les deux autres.

    Si vous entendez parler quelquefois d'un monde � quatre dimensions, vous saurez que dans ce monde calculable, mais pas imaginable, il ne saurait y avoir de tels noeuds. Impossible d'y nouer une corde, si tant est que ce monde existe, impossible d'y nouer une corde, en raison de ceci que toute figure quelqu'elle soit se supporte non pas d'une ligne, mais dune consistance de corde, que toute figure de cette esp�ce est d�formable dans n'importe quelle autre.

    N�anmoins, si la chose vous �tait imaginable, il vous serait possible d'entendre, de savoir par oui-dire, parce qu'aussi bien la d�monstration n'en est pas simple, mais qu'elle est faisable. C'est que dans un espace suppos� �tre � quatre dimensions, ce sont non pas les consistances de lignes, mais des surfaces qui peuvent faire noeud, c'est-�-dire qu'il subsiste dans l'ordre ind�fini des dimensions supposables comme �tant en nombre sup�rieur aux trois dont se constitue, c'est bien l� qu'il faut que je m'arr�te, dont se constitue assur�ment notre monde, c'est-�-dire notre repr�sentation. Au moment o� je dis monde, n'aurais-je pas d� dire notre R�el, � cette seule condition, qu'on s'aper�oive que le monde, ici comme repr�sentation, d�pend de la jonction de ces trois consistances que je d�nomme du Symbolique, de l'Imaginaire et du R�el, les consistances d' ailleurs leur �tant suppos�es. Mais qu' il s'agisse de trois consistances et que ce soit d'elles que d�pend toute repr�sentation, est l� quelque chose de bien fait pour nous sugg�rer qu'il y a plus dans l'exp�rience qui n�cessite cette, je dirais, trivision, cette division en trois, de consistances diverses, que c'est de l�, sans que nous puissions en trancher, qu'est supposable que la cons�quence soit notre repr�sentation de l'espace tel qu'il est, soit � trois dimensions . . (p58->) qu'est supposable que la cons�quence soit notre repr�sentation de l'espace tel qu'il est soit � trois dimensions.

        La question qui s'�voque, � ce temps de mon �nonc�, c'est ceci qui r�pond � la notion de consistance : qu'est-ce que peut �tre supposer puisque le terme de consistance suppose celui de d�monstration, qu'est-ce que peut �tre supposer une d�monstration dans le R�el ? Rien d'autre ne le suppose, que la consistance dont la corde est ici le support. La corde ici est, si je puis dire, le fondement de l'accord. Pour faire un saut dans ce qui de ce que j'�nonce, ne se produira qu'un peu plus tard, je dirai que la corde devient ainsi le sympt�me de ce en quoi le Symbolique consiste. Ce qui ne va pas mal apr�s tout avec ceci dont nous t�moigne le langage que la formule " montrer la corde ", en quoi se d�signe l'usure du tissage, a sa port�e, puisqu'en fin de compte " montrer la corde " c'est dire que le tissage ne se camoufle plus en ceci dont l'usage m�taphorique est aussi permanent, ne se camoufle plus dans ce qu'on appelle - avec l'id�e qu'en disant �a, on dit quelque chose - dans ce qu'on appelle l'�toffe. L'�toffe de quelque chose est ce qui pour un rien ferait image de substance, et ce qui d'ailleurs est usuel dans l'emploi. I1 s'agit dans cette formule de " montrer la corde " dont je parlais, de s'apercevoir qu'il n'y a d'�toffe qui ne soit tissage. 

    J'avais pr�par� pour vous, sur un papier parce que  c'est trop compliqu� � dessiner au tableau, fait tout un tissage, uniquement fait de noeuds borrom�ens. On peut en couvrir la surface du tableau noir. I1 est facile de s'apercevoir qu'on arrive � un tissu, si je puis dire, hexagonal. Croyez pas que l� pourtant que la section d'un quelconque des ronds de tissage , appelons-les l� comme �a, lib�rera quoi que ce soit de ce � quoi il est nou�, puisque � n'en couper qu'un seul, ils seront, ces six autres ronds, lib�r�s d'une coupure, retenus ailleurs, retenus par les six fois trois, dix-huit autres ronds avec lesquels il est nou� de fa�on borrom�enne.

    Si j'ai tout � l'heure sorti pr�matur�ment, mais faut bien, c'est m�me la loi du langage que quelque chose sorte avant d'�tre commentable, si j'ai sorti le terme de sympt�me, c'est bien parce (p59->) que le Symbolique est ce qui de la consistance fait m�taphore la plus simple.

         Non pas que la figure circulaire soit premi�rement une figure c'est-�-dire imaginable. C'est m�me l� qu'on a fond� la notion de la bonne forme. Et cette notion de la bonne forme, c'est bien ce qui est fait pour nous faire, si je puis dire, rentrer dans le R�el, ce qu'il en est de l'Imaginaire. Et je dirais plus : il y a parent�  de la bonne forme avec le sens, ce qui est � remarquer. L'ordre du sens se configure, si l'on peut dire, naturellement de ce que cette forme du cercle d�signe. La consistance suppos�e au Symbolique se fait accord de cette image en quelque sorte primaire dont en somme il a fallu attendre la psychanalyse pour qu'on s'aper�oive qu'elle est li�e � l'ordre de ce corps � quoi est suspendu l'Imaginaire. Car qui doute, c'est m�me sur ce mince fil qu'a v�cu tout ce qu'on appelle philosophie jusqu'� ce jour ; qui doute qu'il y ait un autre ordre que celui o� le corps croit se d�placer ? Mais cet ordre du corps ne s'en explique pas plus pour autant .

    Pourquoi l'oeil voit-il sph�rique ? Alors que il est incontestablement per�u comme sph�re. Tandis que l'oreille, remarquez-le, entend sph�re tout autant, alors qu'elle se pr�sente sous une forme diff�rente dont chacun sait que c'est celle d'un lima�on. Alors est-ce que nous ne pouvons pas au moins questionner que si ces deux organes si manifestement diff�omorphiques (si je puis m'exprimer ainsi) per�oivent de m�me sph�riquement, est-ce que � prendre les choses � partir de mon objet dit petit a, ce n'est pas par une conjonction n�cessaire qui encha�ne le petit a lui-m�me � faire boule du fait, du fait que le petit a sous d'autres formes, � ceci pr�s qu'il n'en a pas de forme, mais qu'il est pensable de fa�on dominante, oralement ou aussi bien, si  je puis dire, chialement. Le facteur commun du petit a, c'est d'�tre li� aux orifices du corps, et quelle est l'incidence du fait qu'oeil et oreille soient orifices aussi sur le fait que la perception soit pour tous deux sph�ro�dale  ?

    Sans le petit a, quelque chose manque � toute th�orie possible d'aucune r�f�rence, d'aucune apparence d'harmonie, et ceci, du fait que le sujet, le sujet suppos�, c'est sa condition de n'�tre que supposable, ne conna�t quelque chose que d'�tre lui (p60->) m�me, en tant que sujet, caus� par un objet qui n'est pas ce qu'il conna�t, ce qu'il imagine conna�tre, c'est-�-dire qui n'est pas l'Autre comme tel de la connaissance, mais qui, au contraire, cet objet, l'objet petit a, le raye cet Autre. L'Autre est ainsi, l'Autre que j'�cris avec le grand A, l'Autre est ainsi matrice � double entr�e, dont le petit aconstitue l'une de ces entr�es, et dont l'autre, qu'allons-nous en dire ? Est-ce l'un du signifiant ?

    Commen�ons d'interroger si ce n'est pas l� pensable. Je dirais que c'est m�me gr�ce � �a que j'ai pu un jour faire pour vous, si tant est que certains de ceux qui sont ici fussent l�, copuler le un et mon petit a, qu'� cette occasion, j'avais mis au rapport de l'un � le supposer du nombre d'or. Ça m'a �t� assez utile pour introduire ce que, ce o� d�j� j'�tais conduit par l'exp�rience, � savoir qu'il s'y lit assez bien qu'entre cet un et ce petit a, il n'y a strictement aucun-rapport rationnellement d�terminable. Le nombre d'or, vous vous en souvenez, c'est 1 sur a = 1 plus a , File:1sura.jpg; il en r�sulte que jamais, nulle proportion n'est saisissable entre le 1 et le a, que la diff�rence du 1 au a sera toujours un BMW E series parked.jpg et ainsi de suite ind�finiment, une puissance de a, c'est-�-dire qu'il n'y a jamais aucune raison que le recouvrement de l'un par l'autre se termine, que la diff�rence sera aussi petite qu'on peut la figurer, qu'il y a m�me une limite mais qu'� l'int�rieur de cette limite, il n'y aura jamais conjonction, copulation quelconque du 1 au a.

    Est-ce � dire que l'un de sens, car c'est cela que le Symbolique a pour effet de signifiant, est quelque chose qui ait � faire � ce que j'ai appel� la matrice, la matrice qui raye l'Autre de sa double entr�e. L'un de sens ne se confond pas avec ce qui fait l'un de signifiant. L'un de sens, c'est l'�tre, l'�tre sp�cifi� de l'Inconscient, en tant qu'il ex-siste, qu'il ex-siste du moins au corps. Car s'il y a une chose frappante, c'est qu'il ex-siste dans le dis-corps. I1 n'y a rien dans l'Inconscient s'il est fait tel que je vous l'�nonce qui au corps fasse accord. L'Inconscient est discordant. L'Inconscient est ce qui, de parler, d�termine le sujet en tant qu'�tre, mais �tre � rayer de cette m�tonymie, dont je supporte le d�sir, en tant qu'� tout jamais impossible � dire comme tel.

    (p61->) Si je dis que le petit a est ce qui cause le d�sir, �a veut dire qu'il n'en est pas l'objet. Il n'en est pas le compl�ment direct ni indirect, mais seulement cette cause qui, pour jouer du mot comme je l'ai fait dans mon premier discours de Rome, cette cause qui cause toujours. Le sujet est caus� d'un objet qui n'est notable que d'une �criture, et c'est bien en cela qu'un pas est fait dans la th�orie. L'irr�ductible de ceci, qui n'est pas effet de langage, car l'effet du langage, c'est le path�me ? (ou pathein ? ) c'est la passion du corps. Mais, du langage est inscriptible, est notable en tant que le langage n'a pas d'effet, cette abstraction radicale qui est l'objet, l'objet que je d�signe, que j'�cris de la figure d'�criture petit a, et dont rien n'est pensable, � ceci pr�s que tout ce qui est sujet, sujet de pens�e qu'on imagine �tre �tre, en est d�termin�.

    L'un de sens est si peu ici int�ress� que ce qu'il est, ce qu'il est comme effet, effet de l'un de signifiant, nous le savons et j'y insiste, l'un de signifiant n'op�re, n'op�re en fait qu'� pouvoir �tre employ� � d�signer n'importe quel signifi�.

    L'Imaginaire et le R�el, disons ici nou�s � cet un de signifiant, qu'en dirons-nous ? Sinon que pour ce qui est de leur qualit�, ce que Charles Sanders Peirce appelle la " firstness " de ce qui les r�partit comme qualit� diff�rente, o� mettre, par exemple, comment r�partir entre eux � cette occasion quelque chose comme la vie ou bien la mort. Qui sait o� les situer, puisqu'aussi bien le signifiant, l'un de signifiant comme tel cause aussi bien sur l'un ou l'autre des versants.

    On aurait tort de croire des deux, du R�el et de l'Imaginaire ce soit l'Imaginaire qui soit mortel et ce soit le R�el qui soit le vivant. Seul l'ordinaire de l'usage d'un signifiant peut �tre dit arbitraire. Mais d'o� provient cet arbitraire, si ce n'est d'un discours structur�. �voquerai-je ici le titre d'une revue qu'� Vincennes, sous mes auspices, on voit para�tre : l ' " ORNICAR ".

    N'est-ce pas un exemple de ce que le signifiant d�termine. Ici il le fait d'�tre agrammatical, ceci de ne figurer qu'une cat�gorie de la grammaire. Mais c'est en cela, qu'il d�montre la configuration comme telle, celle, si je puis dire, qui au regard d'Icare ne fait que l'orner.

    (p62->) La langage n'est qu'une ornure. I1 n'y a que rh�torique comme dans la r�gle X  Descartes le souligne. La dialectique n'est supposable que de l'usage de ce qui l'�gare vers un ordinaire math�matiquement ordonn�, c'est-�-dire vers un discours, celui qui associe, non pas le phon�me, m�me � �ten . . , � entendre au sens large, mais le sujet d�termin� par l'�tre, c'est-�-dire par le d�sir.

    Qu'est-ce que l'affect d'ex-sister, � partir de mes termes ? C'est � voir, au regard de ce champ o� je situe ici l'Inconscient ([../../images/21011975/1.jpg Fig.I]), c'est-�-dire cet intervalle entre, si je puis dire, deux consistances, celle qui ici se note  d'un bord que j'ai fait bord de page (Fig.III) et celle qui ici se boucle (Fig.I), se boucle, se boucler impliquant le trou sans lequel il n'y a pas de noeud.

    Qu'est-ce que l'affect d'ex-sister ? Il concerne ce champ o� non pas n'importe quoi se dit, mais o� d�j� la trame, le treillis de ce que tout � l'heure, je vous d�signais d'une double entr�e, du croisement du petit a avec ce qui du signifiant se d�finit comme �tre ; qu'est-ce qui de cet Inconscient fait ex-sistence ? C'est ce que j'ai ici figur� (Fig.I) et ce que je souligne � l'instant m�me du support du sympt�me.

    Qu'est-ce que dire le sympt�me ? C'est la fonction du sympt�me fonction � entendre comme le ferait la formulation math�matique : f ( x ). Qu'est-ce que ce x ? C'est ce qui de l'Inconscient peut se traduire par une lettre, en tant que seulement dans la lettre, l'identit� de soi � soi est isol�e de toute qualit�. De l'Inconscient tout un, en tant qu'il sustente le signifiant en quoi l'Inconscient consiste, tout un est susceptible de s'�crire d'une lettre. Sans doute, y faudrait-il convention. Mais l'�trange, c'est que c'est cela que le sympt�me op�re sauvagement. Ce qui ne cesse pas de s'�crire dans le sympt�me rel�ve de l�.

    Il y a pas longtemps que quelqu'un , quelqu'un que j'�coute dans ma pratique et rien de ce que je vous dis ne vient d'ailleurs que de cette pratique, c'est bien ce qui en fait la difficult�, la difficult� que j'ai � vous la transmettre - quelqu'un au regard du sympt�me m'a articul� ce quelque chose qui le rapprocherait des points de suspension.

    (p63->) L'important est la r�f�rence � l'�criture. La r�p�tition du sympt�me est ce quelque chose dont je viens de dire que, sauvagement, c'est �criture, ceci pour ce qu'il en est du sympt�me tel qu'il se pr�sente dans ma pratique. Que le terme soit sorti d'ailleurs, � savoir du sympt�me, tel que Marx l'a d�fini dans le social, n'�te rien au bien fond� de son emploi dans, si je puis dire, le priv�. Que le sympt�me dans le social se d�finisse de la d�raison, il n'emp�che pas que, pour ce qui est de chacun, il se signale de toute sorte de rationalisation. Toute rationalisation est un fait de rationnel particulier, c'est-�-dire non pas d'exception, mais de n'importe qui.

    Il faut que n'importe qui puisse faire exception pour que la fonction de l'exception devienne mod�le. Mais la r�ciproque n'est pas vraie. Il ne faut pas que l'exception tra�ne chez n'importe qui pour constituer de ce fait mod�le. Ceci est l'�tat ordinaire. N'importe qui atteint la fonction d'exception qu'a le p�re. On sait avec quel r�sultat : celui de sa " Verwerfung ", ou de son rejet, dans la plupart des cas , par la filiation que le p�re engendre avec les r�sultats psychotiques que j'ai d�nonc�s.

    Un p�re n'a droit au respect, sinon � l'amour, que si le-dit, le-dit amour, le-dit respect, est, vous n'allez pas en croire vos oreilles, p�re-versement orient�, c'est-�-dire fait d'une femme, objet petit a qui cause son d�sir, mais ce que cette une femme en petit accueille si je puis m'exprimer ainsi, n'a rien � voir dans la question. Ce dont elle s'occupe, c'est d'autres objets petit a qui sont les enfants aupr�s de qui le p�re pourtant intervient, exceptionnellement, dans le bon cas, pour maintenir dans la r�pression, dans le juste mi-Dieu, si vous me permettez, la version qui lui est propre de sa p�re-version. Seule garantie de sa fonction de p�re ; laquelle est la fonction, la  fonction de sympt�me telle que l'ai �crite l� comme telle. Pour cela, il y suffit qu'il soit un mod�le de la fonction. Voil� ce que doit �tre le p�re, en tant qu'il ne peut �tre qu'exception. Il ne peut �tre mod�le de la fonction qu'� en r�aliser le type. Peu importe qu'il ait des sympt�mes, s'il y ajoute celui de la perversion paternelle, c'est-�-dire que la cause en soit une femme qu'il se soit acquise pour (p64->) lui faire des enfants et que de ceux-ci qu'il le veuille ou pas il prenne soin paternel. La normalit� n'est pas la vertu paternelle par excellence, mais seulement le juste mi-Dieu dit � l'instant, soit le juste non-dire, naturellement � condition qu'il soit pas cousu de fils blancs, ce non-dire ; c'est-�-dire qu'on ne voie pas tout de suite enfin, de quoi il s'agit dans ce qu'il ne dit pas.

    C'est rare. C'est rare et �a renouvellera le sujet de dire que c'est rare qu'il r�ussisse ce juste mi-Dieu. Ça renouvellera le sujet quand j'aurai le temps de vous le reprendre. Je vous l'ai dit simplement au passage dans un article sur le Schreber, l� rien de pire, rien de pire que le p�re qui prof�re la loi surtout : pas de p�re �ducateur surtout ! Mais plut�t en retrait sur tous les magist�res. Je vais terminer comme �a � vous parler d'une femme. Et ben, c'est bien l� tout ce que je faisais pour �viter de parler d'une femme, puisque je vous dis que la femme, �a n'exsiste pas. Naturellement tous les journalistes ont dit que j'avais dit que les femmes, �a n'existait pas. I1 y a des choses comme �a, qu'on ne peut pas . . . le donne . . . qui se sont exprim�es enfin, . . . des choses comme �a qu'on . . . Ils sont m�me pas, m�me pas capables de s'apercevoir que dire " la femme ", c'est pas la m�me chose que de dire " les femmes ", alors que la femme, ils en ont plein la bouche tout le temps, enfin, n'est-ce pas !

    La femme, c'est �videmment quelque chose de parfaitement, parfaitement dessinable. Toutes les femmes, comme on dit, mais moi je dis aussi que les femmes sont pas toutes alors, �a fait un peu objection, n' est-ce pas, mais la femme, c' est disons que c' est toutes les femmes, mais alors c'est un ensemble vide, parce que cette th�orie des ensembles, c'est quand m�me quelque chose qui permet de mettre un peu de s�rieux dans l'usage du, du terme " tout " .

    Ouaih ! Une femme d'abord, la question se pose que pour l'autre, c'est-�-dire de celui pour lequel il y a, il y a un ensemble d�finissable, d�finissable par cette chose qui est inscrite au tableau. C'est pas File:Jphi.jpg , c'est pas la jouissance phallique, c'es �a :Phi.jpg.   Phi.jpg, �a ex-siste ,Phi.jpgc'est le phallus. Qu'est-ce (p65->) que c'est que le phallus, ben, comme bien s�r on tra�ne, hum, enfin c'est moi qui tra�ne bien s�r, qui tra�ne tout ce charroi, enfin, alors je vous le dirai pas aujourd'hui ce que c'est que le phallus .

    Enfin quand m�me, vous pouvez en avoir tout de m�me un petit soup�on. Si la jouissance phallique est l�, c'est que le phallus, �a doit �tre autre chose hein ? Alors, le phallus, qu'est-ce que c'est ? Enfin, je vous pose la question parce que je peux pas m'�tendre comme �a aujourd'hui, trop longtemps. C'est la jouissance sans l'organe, ou l'organe sans la jouissance ? Enfin, c'est sous cette forme que, que je vous interroge pour donner, pour donner sens h�las � cette figure. Enfin, je vais sauter le pas. Pour qui est encombr� du phallus, qu'est-ce qu'une femme ? C'est un sympt�me. C'est un sympt�me et �a se voit, �a se voit de la structure l� que je suis en train de vous expliquer. Il est clair que s'il n'y a pas de jouissance de l'Autre comme telle, c'est-�-dire si il n'y a pas de garant rencontrable dans la jouissance du corps de l'Autre qui fasse que jouir de l'Autre comme tel, �a existe. Ici, est l'exemple le plus manifeste du trou de ce qui se supporte que de l'objet petit a lui-m�me, mais par maldonne, par confusion, une femme, pas plus que l'homme, n'est un objet petit a. Elle a les siens, que j'ai dit tout � l'heure, dont elle s'occupe, �a n'a rien � faire avec celui dont elle se supporte dans un d�sir quelconque. La faire sympt�me, cette " une " femme c'est tout de m�me la situer dans cette articulation au point o� la jouissance phallique comme telle est aussi bien son affaire, contrairement � ce qui se raconte, la femme n'a � subir ni plus, ni moins de castration que l'homme. Elle est au regard de ce dont il s'agit dans sa fonction de sympt�me tout � fait au m�me point que son homme. Il y a simplement � dire comment pour elle, cette ex-sistence, cette ex-sistence de R�el qu'est mon  phallus de tout � l'heure, celui sur lequel je vous ai laiss�s la langue pendante il s'agit de savoir ce qui y correspond pour elle. Vous imaginez pas que c'est le petit machin l� dont parle Freud, �a n'a rien � faire avec �a.

    Ces points de suspension du sympt�me sont en fait des points, si je puis dire interrogatifs dans le non-rapport. Je voudrais quand m�me pour frayer ce que l� j'introduis vous montrer par (p66->) quel biais �a se justifie cette d�finition du sympt�me. Ce qu'il y a de frappant dans le sympt�me, dans ce quelque chose qui, comme l�, se b�cote avec l'Inconscient, c'est que on y croit. Il y a si peu de rapports sexuels que je vous recommande pour �a la lecture d'une chose qui est un tr�s beau roman " Ondine ". Ondine manifeste ce dont il s'agit : une femme dans la vie de l'homme, c'est quelque chose � quoi il croit, il croit qu'il y en a une, quelquefois deux, ou trois, et c'est bien l� d'ailleurs que c'est int�ressant c'est qu'il peut pas croire qu'� une. I1 croit qu'il y a une esp�ce, dans le genre des sylphes ou des ondins. Qu'est-ce que c'est que croire aux sylphes ou aux ondins ? Je vous fais remarquer qu'on dit " croire � " dans ce cas-l�. Et m�me que la langue fran�aise y ajoute ce renforcement de ce que ce n'est pas croire-�, mais croire y, croire l�. " Y croire " qu'est-ce que �a veut dire ? " Y croire ", �a ne veut dire strictement que ceci, �a ne peut vouloir dire s�mantiquement que ceci : croire � des �tres en tant qu'ils peuvent dire quelque chose. Je vous demande de me trouver une exception � cette d�finition. Si ce sont des �tres qui ne peuvent rien dire, dire � proprement parler, c'est-�-dire �noncer ce qui se distingue comme v�rit� ou comme mensonge, �a ne peut rien vouloir dire . Seulement �a, la fragilit� de cet " y croire " � quoi manifestement r�duit le fait du non-rapport tellement tangiblement recoupable de partout, je veux dire qu'il se recoupe. I1 y a pas de doute, quiconque vient nous pr�senter un sympt�me y croit. Qu'est-ce que �a veut dire ? S'il nous demande notre aide, notre secours, c'est parce qu'il croit que le sympt�me, il est capable de dire quelque chose, qu'il faut seulement le d�chiffrer. C'est, de m�me, pour ce qu'il en est d'une femme, � ceci pr�s, ce qui arrive, mais ce qui n'est pas �vident, c'est qu'on croit qu'elle dit effectivement quelque chose, c'est l� que joue le bouchon pour y croire, on la croit. On croit ce qu'elle dit. C'est ce qui s'appelle l'amour. Et c'est en quoi c'est un sentiment que j'ai qualifi� � l' occasion de comique. C' est le comique bien connu, le comique de la psychose : c'est pour �a qu'on nous dit couramment que l'amour est une folie. La diff�rence est pourtant manifeste entre " y " croire, au sympt�me, ou " le " croire. C'est ce qui fait la diff�rence entre la n�vrose et la psychose. Dans la psychose, les (p67->) voix, tout est l�, ils y croient. Non seulement, ils y croient, mais ils les croient. Or, tout est l�, dans cette limite.

    La croire est un �tat, Dieu merci, r�pandu, parce que quand m�me, �a fait de la compagnie. On n'est plus tout seul. Et c'est en �a que l'amour est pr�cieux euh, rarement r�alis�, comme chacun sait ne durant qu'un temps et quand m�me fait de ceci que c'est essentiellement de cette fracture du mur o� on ne peut se faire qu'une bosse au front enfin, qu'il s'agit, s'il n'y a pas de rapport sexuel, il est certain que l'amour, l'amour se classifie  selon un certain nombre de cas que Stendhal a fort bien effeuill� enfin ; il y a l'amour estime, c'est �a enfin, c'est pas du tout incompatible avec l'amour passion n'est-ce pas, ni non plus avec l'amour go�t ; mais quand m�me c'est l'amour majeur, c'est celui qui est fond� sur ceci : c'est qu'on " la " croit , qu'on " la " croit parce qu'on a jamais eu de preuve que elle ne soit pas absolument authentique. Mais ce " la " croire est tout de m�me ce quelque chose sur quoi on s'aveugle totalement , qui sert de bouchon, si je puis dire, c'est ce que j'ai d�j� dit, � " y " croire, qui est une chose qui peut �tre tr�s s�rieusement mise en question. Car croire qu'il y en a une, Dieu sait o� �a vous entra�ne, �a vous entra�ne jusqu'� croire qu'il y a " la " , " la " qui , qui est tout � fait une croyance fallacieuse. Personne ne dit " la " sylphe, ou " l ' ondine " , il y a une ondine, ou un sylphe, il y a un esprit, il y a des esprits, pour certains. Mais tout �a ne fait jamais qu'un pluriel. Il s'agit de savoir quel en est le sens. Quel sens a d'y croire et s'il n'y a pas quelque chose de tout � fait n�cessit�e dans le fait que, pour y croire, il y a pas meilleur moyen que de " la " croire.

    Voil�, il est deux heures moins dix. J'ai introduit aujourd'hui quelque chose, j'ai introduit quelque chose que je crois pouvoir, pouvoir vous servir, parce que l'histoire des points de suspension de tout � l'heure, c'�tait, c'�tait quelqu'un qui m'a sorti �a � propos de, d'une, d'une connexion, n'est-ce pas, avec ce qu'il en est des femmes, et, et mon Dieu, �a colle si bien que dans la pratique, n'est-ce pas, de dire qu'une femme c'est un sympt�me, que comme jamais personne ne l'avait fait jusqu'� pr�sent, j'ai cru devoir le faire.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
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relu ce 16 août 2005