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Text/Jacques Lacan/Encore/Anexe 5

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[[Lacan]] récuse le fait qu’il ait été exclu de Sainte Anne. Dans ''Le titre de la [[lettre]]. Une lecture de Lacan'', [[Paris]], Galilée, 1973 et 1990, p.167 note 2 (édition de 1990) [[Philippe Lacoue-Labarthe]] et [[Jean-Luc Nancy]] écrivent :

"C’est-à-[[dire]], peut-être, ce que Lacan a pu nommer ''Dio-logie'', comme une [[discipline]] distincte de cette théologie qu’est la ''Theoria'' , que celle-ci soit « chrétienne » ou « athée » – ''Dio-logie'' qui dé[[signe]] précisément la théologie négative ou la mystique : « Pour la Dio-logie… dont les Pères s’étagent de Moïse à [[James]] [[Joyce]], en passant par Maître Eckart, il nous semble que c’est [[encore]] [[Freud]] qui lui marque le mieux sa [[place]] » – et celle-ci se trouve, chez Lacan, dans « une théorie incluant un [[manque]] qui doit se retrouver à tous les niveaux » ( « La méprise du [[sujet]] supposé [[savoir]] », ''[[Scilicet]]'', n°1, pp. 39-40). Il faudrait alors lire tout ce texte, qui assigne, entre autres, « cette place de Dieu-le-[[Père]] » dans la question du « Nom-du-Père » (p. 39), soit dans la question dont Lacan, depuis son [[exclusion]] de [[Sainte-Anne]], a voulu différer sine die l’exposition dans ses séminaires».

A propos de ce retrait de Sainte Anne, Lacan s’en était expliqué dans « La méprise du [[sujet supposé savoir]] » en ces termes : « Cette place du Dieu-le-Père, celle que j’ai désignée comme le Nom-du-Père et que je me proposais d’illustrer dans ce qui devait être ma treizième année de séminaire (ma onzième à Sainte-Anne), quand un passage à l’[[acte]] de mes collègues psychanalystes m’a forcé d’y mettre un terme, après sa première leçon. Je ne reprendrai jamais ce thème, y voyant le signe que ce sceau ne saurait être encore levé pour la psychanalyse».

Le 13 octobre 1963, Lacan a été radié de la liste des didacticiens par l’application de la « Directive » de Stockolm, néanmoins il restait membre de la SFP et de ce fait restait membre de l’ IPA.

Le 20 novembre 1963, Lacan prononca l’unique séance du sémin aire annoncée : « Les Noms-du-Père».

Dans la nuit du 20 au 21 novembre 1963, Lacan a écrit la première lettre à Louis [[Althusser]] dans laquelle il lui annoncait qu’il avait mis un terme à son séminaire :

: Ce mercredi

: non jeudi 21.XI.63

: Nos relations sont vieilles, Althusser. Vous vous souvenez sûrement de cette conférence que je fis à Normale après la guerre, grossier rudiment pour un [[moment]] obscur*. (Un des acteurs de mon drame présent y trouva pourtant sa voie) ; au [[reste]] votre jugement un peu impressionniste m’était quelque [[temps]] après « rapporté».

: Celui qui m’arrive maintenant du Bulletin (de juin-juillet) de l’enseignement philosophique j’aurais mauvaise grâce a en décliner l’honneur. Et je vous remercie de m’avoir fait entendre ce témoignage en une conjoncture où certes je n’ai pas à douter de mon entreprise, mais où tout de même un vent stupide fait rage sur mon esquif bien frêle.

: J’ai mis un terme à ce séminaire où j’essayais depuis dix ans de tracer les voies d’une [[dialectique]] dont l’invention fut pour moi une tâche merveilleuse.

: Je le devais. J’en ai de la peine.

: Et puis je pense à tous ceux qui gravitent dans votre région et dont on me dit qu’ils tenaient en estime ce que je faisais – qui n’était pas pour eux pourtant.

: Je pense ce soir ou plutôt ce petit matin à ces [[figures]] amies…

: Il faudrait qu’on leur dise quelque [[chose]]. J’aimerais que vous veniez me visiter, Althusser.

: J. Lacan

: * Conférence à l’ENS en novembre 1945 dans le cadre d ’un cycle organisé par Georges Gusdorf.

: (in ''Magazine littéraire'', n° 304, novembre 1992.)

Grâce à l’[[intervention]] d’Althusser, Lacan obtint de Fernand [[Braudel]] une charge de conférence à l’École Pratique des Hautes Études et put tenir son séminaire à l’ENS dans la salle Dussane (É. Roudinesco, ''[[Jacques Lacan]]'', Paris, Fayard, 1993, p. 395).

La première séance de ce séminaire intitulé Les quatre [[concepts]] fondamentaux de la [[psychanalyse]] s’est tenue le 14 janvier 1964.

Lors de cette première séance Lacan rend hommage à la noblesse de [[Fernand Braudel]] et le remercie "d’accueillir celui qui était dans la [[position]] où je suis, celui d’un réfugié".

Il développe les raisons qui l’ont mis dans cette position :

«C’est que mon enseignement désigné comme tel a subi de la part d’un organisme qui s’appelle le comité exécutif de cette organisation internationale qui s’appelle "L’internationale société de psychanalyse" une [[censure]] qui n’est point ordinaire puisque il ne s’agit de rien de moins que de faire de la proscription de cet enseignement qui doit être considéré comme nul en tout ce qui peut en venir quant à l’habilitation au registre de cette société d’un [[psychanalyste]], à faire de cette proscription la condition d’affiliation de la société à laquelle j’appartiens. Il s’agit donc là de quelque chose qui est proprement comparable à ce qu’on appelle en d’autres lieux, l’[[excommunication]] majeure, encore celle-ci, dans les lieux où ce terme est employé n’est-elle jamais prononcée sans possibilité de retour».

Lacan fera retour à Sainte Anne en 1971 pour une série d’exposés intitulée "[[Le savoir du psychanalyste]]". Le 3 février 1972, il le formule ainsi : « Je vous ai dit que c’est ici que j’avais accepté, à la prière d’un de mes élèves, de reparler cette année pour la première fois depuis soixante trois».
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