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'J.LACAN'                                 gaogoa

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IX-L'IDENTIFICATION

            Version rue CB                                    [#note note]

S�minaire du 7 mars 1962

            (->p246) (XII/1) En regroupant les pens�es difficiles auxquelles nous sommes amen�s, sur lesquelles je vous ai laiss�s la derni�re fois, en commen�ant d'aborder par la privation ce qui concerne le point le plus central de la structure de l'identification du sujet, en regroupant ces pens�es je me prenais � repartir de quelques remarques introductives.

     Il n'est pas de ma coutume de reprendre absolument ex abrupto sur le fil interrompu ; ces remarques faisaient �cho � quelques-uns de ces �tranges personnages dont je vous parlais la derni�re fois, que l'on appelait les philosophes, grands ou petits, cette remarque �tait � peu pr�s celle-ci , en ce qui nous concerne, que le sujet se trompe, c'est assur�ment l� pour nous, analystes autant que philosophes, l'exp�rience inaugurale.

      Mais qu'elle nous int�resse, nous c'est manifestement et je dirai exclusivement en ceci qu'il peut se dire, et ce dire se d�montre infiniment f�cond et plus sp�cialement f�cond dans l'analyse qu'ailleurs, du moins on aime � le supposer.

      Or, n'oublions pas que la remarque a �t� faite par d'�minents penseurs que si ce dont il s'agit en l'affaire celle du r�el, la voie dite de la rectification des moyens du (->p247) (XII/2) savoir pourrait bien - c'est le moins qu'on puisse dire - nous �loigner ind�finiment de ce qu'il s'agit d'atteindre, c'est-�-dire de l'absolu. Car il s'agit du r�el tout court, il s'agit de cela. I1 s'agit d'atteindre ce qui est vis� comme ind�pendant de toutes nos amarres ; dans la recherche de ce qui vis� c'est ce que l'on appelle absolu : larguez tout � la fin.  Toute surcharge donc, c'est toujours une fa�on plus surcharg�e que tendent � �tablir les crit�res de la science, dans la perspective philosophique que j'entends.
Je ne parle pas de ces savants qui eux, bien loin de ce que l'on croit , ne doutent gu�re.

       C'est dans cette mesure que nous sommes les plus  s�r de ce qu'ils approchent au moins le r�el.

       Dans la perspective philosophique de la critique de la science, nous devons, nous, faire quelques remarques ; et nomm�ment le terme dont nous devons le plus nous m�fier pour nous avancer dans cette critique, c'est du terme d'apparence, car l'apparence est bien loin d'�tre notre ennemie, je parle quand il s'agit du r�el. Ce n'est pas moi qui ai fait incarner ce que je vous dis dans cette simple petite image : Cube.jpg
C'est bien dans l'apparence de cette figure que m'est donn�e la r�alit� du cube, qu'elle me saute aux yeux comme r�alit�.

        A r�duire cette image � la fonction d'illusion d'optique, je me d�tourne tout simplement du cube, c'est-�-dire de la r�alit� que cet artifice est fait pour nous montrer.

        (->p248) (XII/3) Il en est de m�me pour la relation � une femme, par exemple. Tout approfondissement scientifique de cette relation ira en fin de compte � celle des formules, comme celle c�l�bre que vous connaissez s�rement du colonel Bramble, qui r�duit l'objet dont il s'agit, la femme en question, � ce qu'il en est juste du point de vue scientifique : un agglom�rat d' albumino�des, ce qui �videmment n'est pas tr�s accord� au monde de sentiments qui sont attach�s au dit point.

        I1 est tout de m�me tout � fait clair que ce que j'appellerai, si vous le permettez, le vertige d'objet dans le d�sir, cette esp�ce d'idole, d'adoration qui peut nous prosterner ou au moins nous infl�chir devant une main comme telle. Disons m�me, pour mieux nous faire entendre sur le sujet que l'exp�rience nous livre, que ce n'est pas parce que c'est sa main puisqu'en un lieu moins terminal, un peu plus haut, quelque duvet sur l'avant-bras peut prendre pour nous soudain ce go�t unique qui nous fait en quelque sorte trembler devant cette appr�hension pure de son existence.

         I1 est bien �vident que ceci a plus de rapport avec la r�alit� de la femme que n'importe quelle �lucidation de ce que l'on appelle l'attrait sexuel, pour autant bien s�r que d' �lucider l'attrait sexuel pose en principe qu'il s'agit de mettre en question son leurre, or que ce leurre c'est sa r�alit� m�me. 

          Donc, si le sujet se trompe, il peut avoir bien raison du point de vue de l'absolu. Il reste quand m�me, et (->p249) (XII/4) m�me pour nous qui nous occupons du d�sir, que le mot d'erreur garde son sens.

          Ici permettez-moi de donner ce en quoi je conclus quant � moi, � savoir de vous donner comme achev� le fruit l�-dessus d'une r�flexion dont la suite est pr�cis�ment ce que je vais avancer  aujourd'hui . Je vais tenter de vous en montrer le bien fond�, c'est qu'il n'est possible de donner un sens � ce terme d'erreur, en tout domaine et pas seulement dans le n�tre - c'est une affirmation os�e, mais cela suppose que je consid�re que, pour employer une expression sur laquelle j'aurai � revenir dans le cours de ma le�on d'aujourd'hui, j'ai bien fait le tour de cette question - il ne peut s'agir, si ce mot d'erreur a un sens pour le sujet, que d'une erreur dans son compte.

          Autrement dit, pour tout sujet qui ne compte pas, il ne saurait  y avoir d'erreur. Ce n'est pas une �vidence. Il faut avoir t�t� dans un certain nombre de directions pour s'apercevoir qu'on croit - c'est l� que j'en suis et je vous prie de me suivre - qu'il n'y a que cela qui ouvre les impasses , les diverticules dans lesquels on s'est engag� autour de cette question.

           Ceci bien s�r veut dire que cette activit� de compter, pour le sujet, cela commence t�t. J'ai fait une ample relecture de quelqu'un dont chacun sait que je n'ai pas pour lui des penchants affin�s malgr� la grande estime et le respect que m�rite son oeuvre et en plus le charme incontestable que r�pand sa personne, j'ai nomm� M. Piaget ; ce n'est pas pour d�conseil-(->p250) (XII/5)ler � quiconque de le lire !

           J'ai donc fait la relecture de "La gen�se du nombre chez l'enfant". C'est confondant qu'on puisse croire pouvoir d�tecter le moment o� appara�t chez un sujet la fonction du nombre en lui posant des questions qui en quelque sorte impliquent leurs r�ponses, m�me si ces questions sont pos�es par l'interm�diaire d'un mat�riel dont on s'imagine peut-�tre qu' il exclut le caract�re orient� de la question. On peut dire une seule chose : qu'en fin de compte c'est bien plut�t d'un leurre qu'il s'agit dans cette fa�on de proc�der. Ce que l'enfant para�t m�conna�tre, il n'est pas du tout s�r que cela ne tienne pas du tout aux conditions m�me de l'exp�rience ; mais la force de ce terrain est telle qu'on ne peut dire qu'il n'y ait pas beaucoup � instruire, non pas tellement dans le peu qui est enfin recueilli des pr�tendus stades de l'acquisition du nombre chez l'enfant, que des r�flexions fonci�res que M. Piaget qui est certainement bien meilleur logicien que psychologue, concernant les rapports de la psychologie et de la logique ; et nomm�ment c'est ce qui rend un ouvrage malheureusement introuvable, paru chez Vrin en 1942, qui s'appelle : "Classe, relation et nombres", un ouvrage tr�s instructif parce que l� on y met en valeur les relations structurales, logiques entre classe, relation et nombres, � savoir tout ce qu'on pr�tend par la suite ou auparavant retrouver chez l'enfant qui manifestement est d�j� construit a priori ; et � tr�s juste titre, l'exp�rience nous montre l� que ce que l'on a organis� pour trouver tout d'abord.

    (->p251) (XII/6) C'est une parenth�se confirmant ceci : c'est que le sujet compte bien avant que d'appliquer ses talents � une collection quelconque, encore que bien entendu ce soit une de ses premi�res activit�s concr�tes, psychologiques que de constituer des collections. Mais il est impliqu� comme sujet dans la relation dite de compute, de fa�on bien plus radicalement constituante qu'on ne veut l'imaginer, � partir du fonctionnement de son sensorium et de sa motricit�.

    Une fois de plus ici le g�nie de Freud d�passe la surdit�, si je puis dire, de ceux � qui il s'adresse de toute  l'ampleur exactement des avertissements qu'il leur donne, qui entrent par une oreille  et sortent par l'autre, ceci justifiant sans doute l'appel � la troisi�me oreille mystique de M. Th�odore REI qui n'a pas �t� ce jour-l� le mieux inspir�, � quoi bon une troisi�me oreille si on n'entend rien avec les deux qu'on a d�j� !

    Le sensorium en question, pour ce que Freud nous apprend, � quoi sert-il ? Est-ce que cela ne veut pas nous dire qu'il ne sert qu'� cela, qu'� nous montrer que ce qui est d�j� l� dans le calcul du sujet est bien r�el, existe bien ; en tout cas c'est ce que Freud dit : c'est avec lui que commence le jugement d'existence, cela sert � v�rifier les comptes, ce qui est tout de m�me une dr�le de position pour quelqu'un qu'on rattache au droit fil du positivisme du XIX�me si�cle.

    (->p252) (XII/7) Alors, reprenons les choses o� nous les laissions, puisqu'il s'agit de calcul, et de la base et du fondement du calcul pour le sujet : car bien s�r si le trait unaire commence si t�t la fonction du compte, n'allons pas trop vite quant � ce que le sujet peut savoir d'un nombre plus �lev�. Il parait peu pensable que deux et trois ne viennent assez vite. Mais quand on nous dit que certaines tribus dites, primitives du c�t� de l' embouchure de l'Amazone n'ont pu d�couvrir que r�cemment la vertu du nombre quatre et lui ont dress� des autels, ce n'est pas le c�t� pittoresque de cette histoire de sauvages qui me frappe : �a me parait m�me aller de soi, car si le trait unaire est-ce que je vous dis, � savoir la diff�rence et la diff�rence, non seulement qui supporte, mais qui suppose la subsistance � c�t� de lui de un plus un et encore un, le plus n'�tant fait l� que pour bien marquer la subsistance radicale de cette diff�rence, l� o� commence le probl�me c'est justement qu'on puisse les additionner, autrement dit que deux, que trois aient un sens. Pris par ce bout cela donne beaucoup de mal ; mais il ne faut pas s'en �tonner. Si vous prenez les choses en sens contraire, � savoir que vous partiez de trois, comme le fait John Stuart Mill, vous n'arriverez plus jamais � retrouver un, la difficult� est la m�me.

        Pour nous ici - je vous le signale en passant avec notre fa�on d'interroger les faits du langage en termes d'effets de signifiant, en tant que cet effet de signifiant nous sommes habitu�s � le reconna�tre au niveau de la m�tonymie, il nous sera plus simple qu'� un math�maticien de prier notre �l�ve de reconna�tre dans toute signification de nombre (->p253) (XII/8) un effet de m�tonymie virtuellement surgi de rien de plus et, comme de son point �lectif, de la succession d'un nombre �gal de signifiants. C'est pour autant que quelque chose se passe qui fait sens de la seule succession d'�tendue x d'un certain nombre de traits unaires, que le nombre trois par exemple peut faire sens, � savoir que cela fait sens - que cela en ait ou pas - que d'�crire le mot "end" en anglais : c'est peut-�tre l� encore la meilleure fa�on que nous ayons de montrer le surgissement du nombre trois parce qu'il y a trois lettres.

        Notre trait unaire, nous n'avons pas besoin, quant � nous, de lui en demander tant ; car nous savons qu'au niveau de la succession freudienne, si vous me permettez cette formule, le trait unaire d�signe, quelque chose qui est radical pour cette exp�rience originaire : c'est l'unicit� comme telle du tour dans la r�p�tition.

        Je pense avoir suffisamment marqu� pour vous que la notion de la fonction de la r�p�tition dans l'inconscient se distingue absolument de tout cycle naturel, en ce sens que ce qui est accentu� �a n'est pas son retour, c'est que ce qui recherch� par le sujet, c'est son unicit� signifiante et en tant qu'un des tours de la r�p�tition, si l'on peut dire a marqu� 1e sujet qui se met � r�p�ter ce qu'il ne saurait bien s�r que r�p�ter puisque cela ne sera jamais qu'une r�p�tition,  mais dans le but, mais au dessein de faire ressurgir l'unaire primitif d'un de ses tours.

        Avec ce que je viens de vous dire, je n'ai pas  besoin de mettre l'accent sur ceci : c'est que d�j� cela joue (->p254) (XII/9) avant que le sujet sache bien compter. En tout cas, rien n'implique qu'il ait besoin de compter tr�s loin les tours de ce qu'il r�p�te puisqu'il r�p�te sans le savoir. I1 n'est pas moins vrai que le fait de la r�p�tition est enracin� sur cet unaire originel, que comme tel cet unaire est �troitement accol� et coextensif � la structure m�me du sujet en tant qu' il est pens� comme r�p�tant au sens freudien.

        Ce que je vais vous montrer aujourd'hui, par un exemple, et avec un mod�le que je vais introduire, ce que je vais vous montrer aujourd'hui, c'est ceci : c'est qu'il n'y a aucun besoin qu'il sache compter pour qu'on puisse dire et d�montrer avec quelle n�cessit� constituante de sa fonction de sujet il va faire une erreur de compte. Aucun besoin qu'il sache ni m�me qu'il cherche � compter pour que cette erreur de compte soit constituante de lui, sujet : en tant que telle elle est l'erreur.

        Si les choses sont comme je vous le dis, vous devez vous dire que cette erreur peut durer longtemps sur de telles bases, et c'est bien vrai. C'est tellement vrai que ce n'est pas seulement chez l'individu que cela porte en son effet. Cela porte ses effets dans les caract�res les plus radicaux de ce qu'on appelle la Pens�e.

        Prenons pour un instant, le th�me de la Pens�e, sur lequel il y a lieu tout de m�me d'user de quelque prudence ; vous savez que l�-dessus je n'en manque pas, c'est pas tellement s�r qu'on puisse valablement s'y r�f�rer d'une fa�on qui soit (->p255) (XII/10) consid�r�e comme une dimension � proprement parler g�n�rique. Prenons-la pourtant comme telle : la pens�e de l'esp�ce humaine.

        Il est bien clair que ce n'est pas pour rien que plus d'une fois je me suis avanc�, d'une fa�on in�vitable, � mettre en cause ici, depuis le d�but de mon discours de cette ann�e, la fonction de la classe et son rapport avec l'universel, au point m�me que c'est en quelque sorte l'envers et l'oppos� de tout ce discours que j'essaie de mener � bien devant vous.

        A cet endroit, rappelez-vous seulement ce que j'essayais de vous montrer � propos du petit cadran exemplaire sur lequel j'ai essay� de r�articuler devant vous le rapport de l'universel au particulier et des propositions respectivement  affirmatives et n�gatives. Unit� et totalit� apparaissent ici dans la tradition comme solidaires, et ce n'est pas par hasard que j'y reviens toujours pour en faire �clater la cat�gorie fondamentale : unit� et totalit� � la fois solidaires, li�es � l'autre dans ce rapport que l'on peut appeler rapport d'inclusion, la totalit� �tant totalit� par rapport aux unit�s, mais l'unit� �tant ce qui fonde la totalit� comme telle en tirant l'unit� vers cet autre sens, oppos� � celui que j'en distingue d'�tre l'unit� d'un tout. C'est autour de cela que se poursuit ce malentendu dans la logique dite des classes, ce malentendu s�culaire de l'extension et de la compr�hension dont il semble que la tradition effectivement fasse toujours plus �tat, s'il est vrai, � prendre les choses dans la perspective par exemple milieu du XIX�me si�cle, sous la plume d'un Hamilton , s'il est vrai qu'on ne l'a bien franchement articul� qu'� partir de (->p256) (XII/11) Descartes et que la logique de Port-Royal, vous le savez est calqu�e sur l'enseignement de Descartes. 
En plus cela n'est pas vrai ; car elle est l� depuis bien longtemps, et depuis Aristote lui-m�me, cette opposition de l'extension et de la compr�hension. Ce que l'on peut dire, c'est qu'elle nous fait, concernant le maniement des classes, des difficult�s toujours plus irr�solues, d'o� tous les efforts qu' a fait la logique pour aller porter le nerf du probl�me ailleurs : dans la quantification propositionnelle par exemple.

        Mais pourquoi ne pas voir que, dans la structure de la classe elle-m�me comme telle, un nouveau d�part nous est offert si, au rapport d'inclusion, nous substituons un rapport d'exclusion comme le rapport radical ? Autrement dit, si nous consid�rons comme logiquement originel quant au sujet ceci que je ne d�couvre pas, qui est � la port�e d'un logicien de classe moyenne, c'est que le vrai fondement de la classe n'est ni son extension, ni sa compr�hension que la classe suppose toujours le classement. Autrement dit : les mammif�res, par exemple pour �clairer tout de suite ma lanterne, c'est ce qu'on exclut des vert�br�s par le trait unaire "mamme".

        Qu'est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire que le fait primitif est que le trait unaire peut manquer, qu'il y d'abord absence de mamme et qu'on dit : il ne peut se faire que la mamme manque, voil� ce qui constitue la classe mammif�re.

     Regardez bien les choses au pied du mur, c'est-�-dire rouvrez les trait� pour en faire le tour de ces mille petites apories que vous offre la logique formelle (->p257) (XII/12) pour vous apercevoir que c'est la seule d�finition possible d'une classe, si vous voulez lui assurer vraiment son statut universel en tant qu'il constitue � la fois d'un c�t� la possibilit� de son inexistence possible avec cette classe. Car vous pouvez tout aussi valablement, manquant � l'universel, d�finir la classe qui ne comporte nul individu, cela n'en sera pas moins une classe constitu�e universellement avec la conciliation, dis-je , de cette possibilit� extr�me avec la valeur normative de tout jugement universel en tant qu'il ne peut que transcender toute inf�rence inductive � savoir issue de l'exp�rience.

        C'est l� le sens du petit cadran que je vous avais repr�sent� � propos de la classe � constituer entre les autres, � savoir le trait vertical.

Cadran.jpg

        Le sujet d'abord constitue l'absence de tel trait, comme tel il est lui-m�me le quart en haut � droite. Le zoologiste, si vous me permettez d'aller aussi loin, ne taille pas la classe des mammif�res dans la totalit� assum�e de la mamme maternelle ; c'est parce qu'il d�tache la mamme qu'il peut identifier l'absence de mamme. [#sujet ] Le sujet comme tel est moins un.

(->p258) (XII/13) C'est � partir de l�, du trait unaire en tant qu'exclu qu'il d�cr�te qu'il y a une classe o� universellement il ne peut y avoir absence de mamme : moins moins un : - (-1). 
Et c'est � partir de cela que tout s'ordonne nomm�ment dans les cas particuliers : dans le tout venant, il y en a ou il n'y en a pas (2-3). Une opposition contradictoire s'�tablit en diagonale, et c'est la seule vraie contradiction qui subsiste au niveau de l'�tablissement de la dialectique universelle -particuli�re, n�gative - affirmative, par le trait unaire.

        Tout s'ordonne donc dans le tout venant au niveau inf�rieur, il y en a ou il n'y en a pas, et ceci ne peut exister que pour autant qu'est constitu�, par l'exclusion du trait l'�tage du tout venant ou du valant comme tout � l'�tage sup�rieur.

        C'est donc le sujet, comme il fallait s'y attendre, qui introduit la privation et par l'acte d'�nonciation qui se formule essentiellement ainsi :" se pourrait-il qu'il n'y ait mamme ?" ne qui n'est pas n�gatif, ne qui est strictement de la m�me  nature que ce que l'on appelle expl�tif dans la grammaire fran�aise - "se pourrait-il qu'il n'y ait mamme ? Pas possible, rien peut-�tre". C'est l� le commencement de toute �nonciation du sujet concernant le r�el.

        Dans le premier blanc du rond il s'agit de pr�server les droits du rien, en haut, parce que c'est lui qui cr�e, en bas le peut-�tre, c'est-�-dire la possibilit�. Loin qu'on (->p259) (XII/14) puisse dire comme un axiome - et c'est l� l'erreur stup�fiante de toute la d�duction abstraite du transcendantal - loin qu'on puisse dire que tout r�el est possible, ce n'est qu'� partir du pas possible que le r�el prend place.

            Ce que le sujet cherche, c'est ce r�el en tant que justement pas possible ; c'est l'exception et ce r�el existe bien s�r. Ce que l'on peut dire, c'est qu'il n'y a justement que du pas possible � l'origine de toute �nonciation. Mais ceci se voit de ce que c'est de l'�nonc� du rien qu'elle part.
Ceci pour tout dire d�j� rassur�, �clair�,                  dans mon �num�ration triple : privation, frustration, castration telle que j'ai annonc� que nous la d�velopperions l'autre jour, et certains s'inqui�tent qua je ne fasse pas sa place � la Verwerfung : elle est l� avant, mais il est impossible d'en partir d'une fa�on d�ductible. Dire que le sujet se constitue d'abord comme moins un, c'est bien quelque chose o� vous pouvez voir qu'effectivement, comme on peut s'y attendre, c'est comme verworfen que nous allons le retrouver, mais pour s'apercevoir que ceci est vrai, il va falloir faire un sacr� tour. C'est ce que je vais essayer d'amorcer maintenant.

       Pour le faire, il faut que je d�voile la batterie annonc�e - ce qui n'est pas toujours sans tremblement, imaginez-le bien -et que je vous sorte un de mes tours sans doute longuement pr�par�. Je veux dire que si vous recherchez dans le rapport de Rome (p46 ou �crits p320 -note du claviste) vous en trouverez d�j� la place point�e quelque part. Je parle de la structure du sujet comme de celle d'un anneau. Plus tard, je veux dire l'ann�e derni�re et � propos (->p260) (XII/15) de Platon - et vous le voyez toujours non sans rapport avec ce, que j'agite pour l'instant, � savoir la classe inclusive - vous avez vu toutes les r�serves que j'ai cru devoir introduire � propos des diff�rents mythes du Banquet (189-193), si intimement li�s � la pens�e platonicienne concernant la fonction de la sph�re.

    La sph�re, cet objet obtus, si je puis dire : il n'y a qu'� la regarder pour le voir. C'est peut-�tre une bonne forme, mais ce qu'elle est b�te ! Elle est cosmologique, c'est entendu. La nature est cens�e nous en montrer beaucoup, pas tellement que cela quand on y regarde de pr�s ; et celles qu' elle nous montre, nous y tenons. Exemple : la lune qui pourtant serait d'un usage bien meilleur, si nous la prenions comme exemple d'un objet unaire. Mais laissons cela de c�t�.

     Cette nostalgie de la sph�re qui nous fait avec un             (espace vide - note du claviste) trimballer dans la biologie elle-m�me cette m�taphore du Welt innen et um, voil� ce qui constituerait l'organisme. 

     Est-ce qu'il est tout � fait satisfaisant de penser que dans l'organisme pour le d�finir nous ayons � nous satisfaire de la correspondance, de la coaptation de cet innen et de un ? Sans doute il y a l� une vue profonde ; car c'est bien l�  en effet le probl�me, et d�j� seulement au niveau o� nous sommes qui n'est pas celui du biologiste, mais de l'analyste du sujet. 

      Qu'est-ce que  fait le Welt  l�-dedans ? C'est ce (->p261) (XII/16) que je demande. En tout les cas,  puisqu'il faut bien qu'ici passant nous nous acquittions de je ne sais quel hommage au biologistes, je demanderai pourquoi s'il est vrai que l'image  sph�rique soit � consid�rer ici comme radicale, qu'on demande alors pourquoi cette blastula n'a de cesse qu'elle ne se gastrule et que s'�tant gastrul�e elle ne soit contente que quand elle ait redoubl� son orifice stomatique d'un autre, � savoir d'un trou du cul. Et pourquoi aussi � un certain stade du syst�me nerveux il se pr�sente comme une trompette ouverte aux deux bouts � l'ext�rieur ; sans doute cela se ferme, m�me c'est fort bien ferm� mais ceci, vous allez le voir, n'est pas du tout pour nous d�courager, car je quitterai d�s maintenant cette voie dite de la nature Wissenschaft.

      Ce n'est pas cela qui m'int�resse maintenant et je suis bien d�cid� � porter la question ailleurs, m�me si je dois pour cela vous para�tre me mettre, c'est le cas de le dire, dans mon tore !

      Car c'est du tore que je vais vous parler aujourd'hui. A partir d'aujourd'hui, vous voyez, j'ouvre d�lib�r�ment l'�re des pressentiments. Dans un certain temps je voudrais envisager les choses sous le double aspect de l'� tort et � raison, et bien d'autres encore qui vous sont offertes.

      Essayons maintenant d'�clairer ce que je vais vous dire.

      Un tore - je pense que vous savez ce que c'est - (->p262) (XII/17) je vais en faire une figure grossi�re ; c'est quelque chose avec quoi on joue quand c'est en caoutchouc, c'est commode, �a se d�forme un tore, c'est rond, c'est plein, pour le g�om�tre c'est une figure de r�volutions engendr�e par la r�voluion d'une circonf�rence autour d'un axe situ� dans son plan ; cela tourne, la circonf�rence,  � la fin vous �tes entour� par le tore, je crois m�me que cela c'est appel� le hula-hoop.

Tore.jpg

 Ce que je voudrais souligner c'est qu'ici le tore, j'en parle au sens g�om�trique strict du terme, c'est-�-dire , que selon la d�finition g�om�trique c'est une surface de r�volution, c'est la surface de r�volution de ce cercle autour d'un axe et ce qui est engendr� c'est une surface ferm�e.

      Ceci est important parce que cela rejoint quelque chose que je vous ai annonc� dans une conf�rence hors s�rie part rapport � ce que je vous dis ici, mais � laquelle je  me suis r�f�r� depuis, � savoir sur l'accent que j'entends mettre sur la surface dans la fonction du sujet.

      Dans notre temps, il est de mode d'envisager des tas d'espaces � des foultitudes de dimensions. Je dois vous dire que, du point de vue de la r�flexion math�matique, ceci demande qu'on n'y croit pas sans r�serves.

      (->p263) (XII/18) Les philosophes, les bons, ceux qui tra�nent apr�s eux une bonne odeur de craie comme M. Alain, vous diront que d�j� la troisi�me dimension, eh bien, il est tout � fait clair que du point de vue que j'avan�ais tout � l'heure du r�el, c'est tout � fait suspect. En tout cas pour le sujet deux suffisent, croyez-moi.

      Ceci vous explique mes r�serves sur le terme "psychologie des profondeurs" et ne nous emp�chera pas de donner un sens � ce terme.

      En tout cas pour le sujet tel que je vais vous le d�finir, dites vous que cet �tre infiniment plat qui faisait, je pense, 1a joie de vos classes de math�matiques quand vous �tiez en philosophie : "Le sujet infiniment plat ..." disait le professeur, comme la classe �tait chahuteuse et que je l'�tais moi-m�me, on n'entendait pas tout ; c'est ici, eh bien, c'est ici que nous allons nous avancer dans le sujet infiniment plat tel que nous pouvons le concevoir, si nous voulons donner sa valeur v�ritable au fait de l'identification tel que Freud nous le promeut. Et cela aura encore beaucoup d'avantages, vous allez le voir.

      Car enfin, si c'est express�ment � la surface que je vous prie de vous r�f�rer, c'est pour les propri�t�s topologiques qu'elle va �tre en mesure de vous d�montrer.

      C'est une bonne surface, vous le voyez, puisqu'elle pr�serve, je dirai n�cessairement,  elle ne pourrait pas (->p264) (XII/19) �tre 1a surface qu'elle est s'il n'y avait pas un int�rieur. Par cons�quent, rassurez-vous, je ne vous soustrais pas au volume, ni au solide, ni � ce compl�ment d'espace dont vous avez s�rement besoin pour respirer. Simplement je vous prie de remarquer que si vous ne vous interdisez pas d'entrer dans cet int�rieur, si vous ne consid�rez pas que mon mod�le est fait pour servir au niveau seulement des propri�t�s de la surface, vous allez, si je puis dire, en perdre tout le sel, car l'avantage de cette surface tient tout entier dans ce que je vais vous montrer de sa topologie, de ce qu'elle apporte d'original topologiquement par rapport, par exemple, � la sph�re ou au plan et si vous vous mettez � tresser des choses � l'int�rieur, d'avoir amen� des lignes d'un c�t� � l'autre de cette surface, je veux dire pourtant qu'elle a l'air de s'opposer � elle-m�me vous allez perdre toutes ses propri�t�s topologiques.  

Plein.jpg

      De ces propri�t�s topologiques, vous allez avoir le nerf, le piquant, et le sel. Elles consistent essentiellement dans un mot support que je me suis permis d'introduire sous forme de devinette � la conf�rence dont je parlais tout � l'heure ; et ce mot qui  ne pouvait vous appara�tre � ce moment-l� dans son v�ritable sens, c'est le lacs .

    Vous voyez qu'� mesure qu'on avance je r�gne sur mes mots pendant un certain temps. Je vous ai tympanis� avec la (->p265) (XII/20) lacune, maintenant lacune se r�duit � lacs.

      Le tore a cet avantage consid�rable sur une surface, pourtant bien bonne � d�guster qui s'appelle la sph�re ou tout simplement le plan, de n'�tre pas du tout Umwelt - quant aux lacs quels qu'ils soient -  lacs, c'est lacis -  que vous pouvez tracer � sa surface.

      Autrement dit, vous pouvez sur un tore comme sur n'importe quelle autre surface faire un petit rond ; et puis comme on dit, par ratatinements progressifs vous le r�duisez � rien, � un point. Observez que quel que soit le lacs que vous situez ainsi dans un plan ou � la surface d'une sph�re ce sera toujours possible de le r�duire � un point ; et si tant est, comme nous le dit Kant qu'il y a une esth�tique transcendantale, j'y crois : simplement je crois que la sienne n'est pas la bonne parce que justement c'est une esth�tique transcendantale d'un espace qui n'en est pas un d'abord, et secundo o� tout repose sur la possibilit� de la r�duction de quoi que ce soit qui soit trac� � la surface qui caract�rise cette esth�tique de fa�on � pouvoir se r�duire � un point, de fa�on que la totalit� de l'inclusion que d�finit un cercle puisse se r�duire � l'unit� �vanouissante d'un point quelconque autour duquel il se ramasse, d'un monde dont l'esth�tique est telle que, tout pouvant se replier sur tout, on croit toujours qu'on peut avoir le tout dans le creux de la main ; autrement dit que quoi que ce soit qu'on y dessine, on est en mesure d'y produire cette (->p266) (XII/21) sorte de collapse qui quand il s'agira de signifiance s'appellera la tautologie. Tout rentrant dans tout, cons�quemment le probl�me se pose : comment il peut bien se faire qu'avec des constructions purement analytiques on puisse arriver � d�velopper un �difice qui fasse aussi bien concurrence au r�el que les math�matiques ? 

      Je propose qu'on admette que d'une fa�on  sans doute qui comporte un recel, quelque chose de cach� qu'il va falloir reporter, retrouver o� il est, on pose qu'il y a une structure topologique dont il va s'agir de montrer en quoi elle est n�cessairement celle du sujet, laquelle comporte qu'il y ait certains de ses lacs qui ne puissent pas �tre r�duits. C'est tout l'int�r�t du mod�le de mon tore.

      C'est que, comme vous le voyez, rien qu'� le regarder, il y a sur ce tore un certain nombre de cercles tra�ables ; celui-l�, en tant qu'il se bouclerait je l'appellerai, simplement question de d�nomination, cercle plein. Aucune hypoth�se sur ce qui est de son int�rieur, c'est une simple �tiquette que je crois, mon Dieu, pas plus mauvaise qu'une autre, tout �tant bien consid�r�. J'ai longuement balanc� en en parlant avec mon fils pourquoi ne pas le nommer. On pourrait appeler cela le cercle engendrant, mais Dieu sait o� cela nous m�nerait !

    Mais supposons donc que toute �nonciation des m�thodes que l'on appelle synth�tiques - parce qu'on s'�tonne sp�cialement de ceci : quoi qu'on puisse les �noncer � priori, elles ont l'air, on ne sait pas o�, on ne sait pas quoi, de contenir (->p267) (XII/22) quelque chose, et c'est ce que l'on appelle intuition, et on cherche son fondement esth�tique, transcendantal - supposons donc que toute �nonciation synth�tique - il y en a un certain nombre au principe du sujet, et pour le constituer - eh bien, se d�roule selon un de ces cercles, dit cercle plein et que c'est cela qui nous image le mieux ce qui dans la boucle de cette �nonciation est s�rie irr�ductible.

    Je ne vais pas me limiter � ce simple petit badinage, pace que j'aurais pu me contenter de prendre un cylindre infini, puis parce que si cela s'en tenait l� cela n'irait pas tr�s loin. M�taphore intuitive, g�om�trique mettons. Chacun sait l'importance qu'a toute la bataille entre math�maticiens, elle ne fait rage qu'autour d'�l�ments de cette esp�ce. Poincar� et d'autres maintiennent qu'il y a un �l�ment intuitif irr�ductible et toute l'�cole des axiomaticiens pr�tend que nous pouvons enti�rement formaliser � partir d'axiomes de d�finitions et d'�l�ments tout le d�veloppement des math�matiques, c'est-�-dire l'arracher � toute intuition topologique. Heureusement que M. Poincar� s'aper�oit tr�s bien que la topologie c'est bien l� qu'on en trouve le suc, de l'�l�ment intuitif, et qu'on ne peut pas le r�soudre et que je dirai m�me plus : en dehors de l'intuition on ne peut pas faire cette science qui s'appelle topologie, on ne peut pas commencer � l'articuler parce que c'est une grande science.

    Il y a de grosses v�rit�s premi�res qui sont attach�es autour de cette construction du tore et je vais vous faire toucher du doigt quelque chose : sur une sph�re ou sur (->p268) (XII/24) un plan, vous savez qu'on peut dessiner n'importe quelle carte, si compliqu�e soit-elle, qu'on appelle g�ographique et qu'il suffit, pour colorier ses domaines d'une fa�on qui ne permette de confondre aucun avec son voisin, de quatre couleurs.

    Si vous trouvez une tr�s bonne d�monstration de cette v�rit� vraiment premi�re, vous pourrez l'apporter � qui de droit parce qu'on vous d�cernera un prix, la d�monstration n'�tant pas encore � ce jour trouv�e.

    Sur le tore, ce n'est pas exp�rimentalement que vous le verrez, mais cela se d�montre : pour r�soudre le m�me probl�me, il faut sept couleurs, autrement dit sur le tore vous pouvez avec la pointe d'un crayon d�finir jusqu'�, mais pas un de plus, sept domaines, ces domaines �tant d�finis chacun comme ayant une fronti�re commune avec les autres. C'est vous dire que si vous avez un peu d'imagination, pour les voir tout � fait clairement, vous dessinerez ces domaines hexagonaux.

     Il est tr�s facile de montrer que vous pouvez sur le tore dessiner sept hexagones et pas un de plus, chacun ayant avec tous les autres une fronti�re commune. Ceci, je m'en excuse, pour donner un peu de consistance � mon objet. Ce n'est pas une bulle, ce n'est pas un souffle, ce tore ; vous voyez comme on peut en parler, encore qu'enti�rement, comme on dit dans la philosophie classique, comme construction de l'esprit il a toute la r�sistance d'un r�el. Sept domaines ? Pour la plupart d'entre vous : pas possible. Tant que je ne vous l'aurai pas montr�, vous  �tes en droit de m'opposer ce pas possible ; (->p269) (XII/24) pourquoi pas six, pourquoi pas huit ?

        Maintenant continuons. I1 n'y a pas que cette boucle-l� qui nous int�resse comme irr�ductible ! il y en a d'autres que vous pouvez dessiner � la surface du tore et dont le plus petit est ce qui est ce que nous pouvons appeler le plus interne de ces cercles, que nous appellerons les cercles vides.

File:Vide.jpg

       Ils font le tour de ce trou. On peut en faire beaucoup de choses. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'il est essentiel apparemment ; maintenant qu'il est l� vous pouvez le d�gonfler, votre tore, comme une baudruche et le mettre dans votre poche, car il ne tient pas � la nature de ce tore qu'il soit toujours bien rond, bien �gal ; ce qui est important c'est cette structure trou�e. Vous pourrez le regonfler chaque fois que vous en aurez besoin, mais il peut comme la petite girafe du petit Hans qui faisait un noeud de son cou .....

       I1 y a quelque chose que je veux vous montrer tout de suite. S'il est vrai que 1'�nonciation synth�tique en tant qu'elle se maintient dans l'un des tours, dans la r�p�tition de cet un, est-ce qu'il ne vous semble pas que cela va �tre facile � figurer. Je n'ai qu'� continuer ce que je vous avais d'abord dessin� en plein, puis en pointill�s, cela va faire bobine  

(->p270) (XII/25) 

Tour.jpg

en faisant un dessin au tableau. Je peux tracer un cercle qui soit de telle sorte pr�t � faire le tour du plein du tore. I1 va se promener � l'ext�rieur du trou central puis revient de l'autre c�t�.  

Mist-obscured rocks from rapids.jpg

      Une fa�on meilleure de vous le faire sentir : vous prenez le tore et une paire de ciseaux, vous le coupez selon un des cercles pleins, le voil� d�ploy� comme un boudin ouvert aux deux bouts, vous reprenez les ciseaux et vous coupez en long, il peut s'ouvrir compl�tement et s'�taler, c'est une surface qui est �quivalente � celle du tore ; il suffit pour cela que nous la d�finissions ainsi que chacun de ses bords oppos�s ait une �quivalence impliquant la continuit� avec un point du bord oppos�.

       Ce que je viens de vous dessiner sur le tore d�pli� se projette ainsi :

File:Proj.jpg

       Voil� comment quelque chose qui n'est rien qu'un seuls lacs va se pr�senter sur le tore convenablement coup� par ces deux coups de ciseaux ; et ce trait oblique d�finit ce que (->p271) (XII/26) nous pouvons appeler une tierce esp�ce de cercle, mais qui est justement le cercle qui nous int�resse concernant cette sorte de propri�t� possible que j'essaie d'articuler comme structurale du sujet ; qu'encore il n'ait fait qu'un seul tour il en a n�anmoins bel et bien fait deux, � savoir le tour du cercle plein du tore et en m�me temps le tour d'un cercle vide, et que comme tel ce tour qui manque au compte c'est justement ce que le sujet inclut dans les n�cessit�s de sa propre surface d'�tre infiniment plat que la subjectivit� ne saurait saisir, sinon par un d�tour : le d�tour de l'Autre, c'est pour vous montrer comment on peut l'imaginer d'une fa�on particuli�rement exemplaire gr�ce � cet artifice topologique auquel, n'en doutez pas, j'accorde un peu plus de poids que seulement un artifice. De m�me - et pour la m�me raison - car c'est la m�me chose que r�pondant � une question qu'on m'a pos�e concernant la racine de moins un telle que je l'ai introduite dans la fonction du sujet : "Est-ce qu'en articulant la chose ainsi, me demandait-on, vous entendez manifester autre chose qu'une pure et simple symbolisation rempla�able par n'importe quoi d'autre ou quelque chose qui tienne plus radicalement � l'essence m�me du sujet ? Oui, ai-je dit. C'est dans ce sens qu'il faut entendre ce que j'ai articul� devant vous et c'est ce que je me propose de continuer � d�velopper avec la forme du tore. 
-je dis : sur la surface totale -, si ce n'est plus possible au niveau de la surface centrale, fragment�e , divis�e par le signifiant de la double boucle, c'est que tr�s pr�cis�ment quelque chose de cela est conserv� au niveau du point. 

      (->p272) (XII/27)  A ceci pr�s que justement pour que ce point fonctionne comme ce point, il a ce privil�ge d'�tre justement infranchissable, sauf � faire s'�vanouir, si l'on peut dire, toute la structure de la surface.

      Vous le voyez, je n'ai m�me pas pu encore donner son plein d�veloppement � ce que je viens de dire de ce point. Si vous y r�fl�chissez, vous pourrez, d'ici la prochaine fois le trouver vous-m�me.

      L'heure est avanc�e, et c'est bien l� que je suis forc� de vous laisser. Je m'excuse de l'aridit� de ce que j'ai �t� amen� aujourd'hui � produire devant vous, du fait de la complexit� m�me, encore que ce ne soit qu'une complexit� extraordinairement punctiforme, c'est le cas de le dire. C'est l� que je reprendrai la prochaine fois.

      Je reviens donc sur ce que j'ai dit � l'entr�e :  le fait que je n'aie pu arriver que jusqu'� ce point de mon expos� fera que le S�minaire de mercredi prochain - dites le � ceux qui ont re�u la prochaine annonce - sera maintenu dans le dessein de ne pas laisser trop d'espace, trop d'intervalle entre ces deux s�minaires, car cet espace pourrait �tre nuisible � la suite de notre explication.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
[../../erreurs.htm commentaire]     relu et corrig� en ao�t 2002