Text/Jacques Lacan/NDP18121973.htm

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J.LACAN                          gaogoa

[NDP11121973.htm <] [NDP08011974.htm >]

' XXI-'Les non-dupes errent   1973-1974

                                        version rue CB

'18 D�cembre 1973'                        [#note note]

    

(p42->) VOILA . Il est certain que . . . il est certain qu'en me faisant vainement �lever la voix, l� en voulant me chi . . . me taquiner, me chatouiller avant que je commence mon truc d'aujourd'hui, on n'am�liorera pas la chose, enfin, on ne l'aura pas am�lior�e, du moins je suppose. Voil�, parce que tout de m�me, la derni�re fois , je . . . j'ai fait un effort , et qu'aujourd'hui j'aurais voulu seulement , enfin , �tendre de ces marges , si je puis dire , enfin dire des choses mezzo voce comme on dit. Peut-�tre pour essayer de vous en �claircir pour vous , enfin , je dis pour vous-m�mes , la r�sonance. Cette r�sonance, apr�s tout, je la pr�sume, puisque ce que j'ai dit c'�tait fait pour l'obtenir. J'en ai eu des �chos, mais je ne vois pas pourquoi aussi bien je dirais pas ce que j'ai voulu obtenir.

    Mon dit a �t� celui de ce noeud que j'ai pas introduit d'hier et dont la port�e m�ritait qu'on y insiste, �a veut dire : ne pouvait pas appara�tre tout de suite. C'est pas tellement ce noeud qui est important, c'est son d i r e.

    Son dire qu'en somme , la derni�re fois , j'ai tent� de , de supporter comme �a, suffisamment. Ce qu'il a de bien n'est-ce pas, ce noeud, c'est que, il met justement tout � fait en �vidence que ce dire , en tant qu'il est le mien , y est impliqu� . �a veut dire que, de ce c�t� par o� - remarquez j'ai pas dit " la parole ", j'ai dit " le dire ", toute parole n'est pas un dire, sans quoi, sans quoi toute parole serait un �v�nement ce qui n'est pas le cas , sans �a on ne parlerait pas de " vaines paroles " !

    Un " dire " est de l'ordre de l'�v�nement. C'est pas un �v�nement survolant, c'est pas un moment du conna�tre. Pour tout dire, c'est pas de la philosophie. C'est quelque chose qui est dans le coup . Dans le coup de ce qui nous d�termine en tant que c'est pas tout � fait ce qu'on croit. C'est pas toute sorte de condition, comme �a, " locale ", de ceci, de cela, de ce apr�s quoi on b�ille, du R�el, c'est pas �a qui nous, �tres parlants, nous d�termine. Et ceci tient tr�s pr�cis�ment � ce p�dicule de savoir , court , certes , mais toujours parfaitement nou� , qui s'appelle notre inconscient, en tant que pour chacun de nous ce noeud a des supports bien par1iculiers.

    C'est ainsi que , cahin-caha, comme j'ai pu ... j'ai construit (p43->) cette topologie par o� j'ose cliver autrement ce que Freud supportait de ces termes : 1 a  r � a 1 i t �  p s y c h i q u e. Car enfin ma topologie n'est pas la m�me , quelqu'un , quelqu'un , qui comme �a, parmi les gens qui viennent avec moi causer, comme �a , a mis mon noeud, l�, borrom�en, comme �a, au m�me stade, si je puis dire , n'est-ce pas , que le fameux oeuf foutu de quelque chose qui - vous savez que c'est Freud , enfin, qui a fait �a ? - �videmment , on pourrait faire la m�taphore de la r�serve nutritive avec ce qu'il . . . ce qu'elle est cens�e nourrir, avec la jouissance d'une part et ce que vous voudrez de l'autre, la . . . l'embryologie de l'�me. Bon.

    Je voudrais faire une remarque concernant ce qu'on appelle " l'amour ". Parce que c'est �a, c'est �a, ce que j'ai appel� tout � l'heure la r�sonance, la r�sonance chez vous, que vous le sachiez ou pas, de ce que la derni�re fois j'ai support� de mon noeud borrom�en, de mon dire.

    L'amour, dans tout ce que, ce qu'on s'est permis de bavocher dessus jusqu'� pr�sent , c'est tout de m�me quelque chose qui se heurte � l'objection qu'on ne con�oit pas comment l'�tre - si bien entendu vous avez de �a d�j� entendu parler enfin, on vous en rebat les oreilles dans la m�taphysique et . . . et m�me ailleurs, enfin , dans les sermons , on ne parle que de �a - comment l'�tre serait � manipuler � partir d'aucun �tant. Ceci pr�sente une grande difficult� logique. Puisque l'�tre quand on vous en parle, ce n'est pas rien, et �a d�bouche dans cette aspiration qui serait faite � partir de Dieu, de l'amour. Je sais bien que vous n'�tes pas croyants, n'est-ce pas ? Mais vous �tes encore plus cons, comme j'ai d�j� eu l'occasion de vous le dire la derni�re fois, parce que , m�me si vous n'�tes pas croyants , � cette aspiration , je vous le montrerai tout au cours de ce que je vais vous dire aujourd'hui : � cette aspiration, vous y croyez. Je ne dirai pas que vous la supposez : elle vous suppose.

    On essaie de , en somme, de vider tout �a - ou de le remplir, qu'importe - en le sch�matisant dans la vieille m�taphore du conna�tre . On conna�t qui on a affaire - celui avec qui on a affaire , on le conna�t dans l'amour . . . Seulement, j'objecte : qu'est-ce que, c'est que l'�tre, sinon l'affaire aseptis�e des perfections imaginaires dont on r�ve , dont vous-m�mes , je viens de vous le dire , quoi que vous en sachiez, vous r�vez, vous en r�vez l'�chelle. L'�chelle dont le dernier �chelon sera ou non ce Dieu dont j'ai parl� tout � l'heure . . . mais si c'est pas celui-l�, c'est un autre. Ce qu'on appelle r�ve �veill�. Seulement ce que d�montre, justement l'�tude du r�ve, du vrai, de celui qu'on fait quand on dort et qui vous sonne les cloches, �a n'a quoi qu'on en dise, absolument rien � faire avec votre r�ve, �veill� ou pas. C'est m�me ce qui vous distingue comme �tres parlants : qu'il y a un savoir que vous entendez dans le r�ve , qui n'a rien � faire avec ce qui vous en reste quand vous �tes pr�tendument vigiles. C'est bien pour �a qu'il est si important, (p44->) ce r�ve , - ce r�ve que vous ne faites que dans un certain temps , de le d�chiffrer. Jusque l�, vous en �tes, vous en �tes - �a a dur� un temps - mais vous n'en �tes pas toujours si loin, croyez-le bien, le temps de la signatura rerum, de la lecture du r�ve �veill� , de la lisibilit� du monde ; croyez pas du tout que , parce que c'est plus les cur�s qui vous la dictent, vous n'en soyez pas au m�me point !

L'amour, s'il est bien l� la m�taphore de quelque chose, il s'agit de savoir � quoi il se r�f�re. Il faut partir de ce que j'ai dit tout � l'heure de l'�v�nement. Il se r�f�re, rien de plus - en tout cas c'est � �a que je me limiterai aujourd'hui, simplement pour . . . pour d�caler , enfin , n'est-ce pas , ce que je viens de tracer de la tradition , de la m�taphore du conna�tre - disons qu'il se r�f�re d'abord � l'�v�nement. A ces choses qui arrivent, disons quand un homme rencontre une femme. Et pourquoi pas ? Parce que c'est en g�n�ral le poisson qu'on tente de noyer ; quand je dis : " quand un homme rencontre une femme "; hein, c'est parce que je suis modeste , je veux dire par l� que je ne pr�tends pas aller jusqu'� parler de ce qui arrive quand une femme rencontre un homme . . . parce que mon exp�rience est limit�e , hein .

    Je voudrais vous sugg�rer ceci, enfin puisque nous sommes partis de deux points extr�mes , je vous propose , � propos du commandement de l'amour divin , que je vous ai �voqu� la derni�re fois en vous interpellant pour vous dire oui ou non , hein , �a fait deux ou trois ? - vous vous en souvenez peut-�tre , enfin , ceux qui �taient l� - alors , je le modifie l�g�rement : quel effet �a vous fait si je l'�nonce " tu aimeras ta prochaine comme toi-m�me " ? �a fait tout de m�me sentir quelque chose, hein, c'est que ce pr�cepte fonde l'abolition de la diff�rence des sexes. Quand je vous dis qu'il n'y a pas de rapport sexuel, je n'ai pas dit que les sexes se confondent , bien loin de l� ! sans �a quand m�me , comment m�me pourrais-je dire qu'il n'y a pas de rapport sexuel , qu'est-ce que �a voudrait dire ? C'est important � situer - vous ne l'avez s�rement pas encore fait - comme �a, pour le situer d'une fa�on exacte , je fais une petite remarque puisqu'aujourd'hui je me commente , il n'y a pas de rapport sexuel , eh bien c'est du m�me ordre , hein , que ce que j'ai conclu de ma deuxi�me conf�rence , celle qui n'a pas �t� tellement comprise : j'ai beaucoup parl� de l'occulte - et croyez bien, je me mets � la m�me place , hein - j'ai beaucoup parl� de l'occulte mais le point important , il y en a eu un ou deux � le remarquer, c'est que j'ai dit qu'il n'y a pas d'initiation. C'est la m�me chose que de dire qu'il n'y a pas de rapport sexuel. Ce qui ne veut pas dire que l'initiation , �a soit le rapport sexuel , parce qu'il ne suffit pas que deux choses n'existent pas pour qu'elles soient les m�mes ! Ouais . . .

    Il es: clair que, que l'amour, en somme, c'est l� le probl�me dont retentit ce que j'ai dit la derni�re fois, c'est tout de m�me un fait qu'on appelle comme �a le rapport complexe - c'est le moins qu'on puisse dire - d'un homme et d'une femme.

    (p45->) Alors l�, peut-�tre que je peux raccrocher ceci, enfin, qui est au coeur de mon titre , enfin , sur lequel j'avais avanc� un premier lin�ament dans mon premier s�minaire, hein. Est-ce que le rapport , dit complexe � juste titre , d'un homme et d'une femme , on va le mettre au compte simplement d'avoir fait ensemble ce que j'ai appel�, je le remarque, non pas erreur, mais errance, viator, ai-je articul� - le voyage sur cette terre, la cat�gorie - la cat�gorie comiquement qui justement nous exclut du monde, est-ce que l'amour c'est �a : d'avoir fait un bout de chemin ensemble ?

    Vous voyez o� �a va, hein ?

    On se sera entraid�s . Ouais , il y aurait toujours , � l'horizon , enfin, cette promesse. Et puis . . . et puis c'est vrai qu'il y a du vrai l�-dedans, hein ? Quand on est un bonhomme et une bonne femme , comme ils disaient autrefois , les existentialistes , je parle de la " bonne femme " , il ne leur venait pas � l'id�e de parler du " bonhomme ", Dieu sait pourquoi, il est pourtant le meilleur. Un bonhomme et une bonne femme qui auraient fait un bout de chemin ensemble. Il y aurait � l'horizon de l'amour le grand-p�re et la grand-m�re. Il y a �a dans l'inconscient. Il y a �a a u s s i.

    Je voudrais quand m�me sugg�rer que c'est peut-�tre pas tout . La question que je pose : par quelle voie aime-t-on une femme . . . si je pose la question, �a c'est un bateau lacanien, c'est sans doute que j'ai la r�ponse. Mais il y en a beaucoup. Il n'y a m�me pas une question qui ait plus de r�ponses. Naturellement, vous n'en savez aucune, parce que vous vous laissez mener par le truc - par le tourbillon. Si on a d'abord les r�ponses, la premi�re chose � faire c'est de les compter, hein. Et il y en a une que je trouve tr�s bonne .

    Comment un homme aime-t-il une femme?

    Par hasard.

    Ouais , celle-l� , je vous l'ai d�j� donn�e , hein , c'est l'heur dont je parle comme �a depuis pas tellement de temps , quand je dis que le bon-heur, que �a ruisselle, qu'il y en a partout, que vous ne connaissez que �a, m�me ! Il s'agirait seulement d'en avoir un petit peu plus le sentiment, que vous �tes livr�s � ce bonheur. Parce qu'enfin, il faut bien le dire, pour prendre ma r�f�rence de tout � l'heure les circonstances ne sont pas toujours � l'entraide quand il arrive que se produise entre un homme et une femme l'amour, et puis puisque j'ai entendu tout � l'heure une petite voix , l�-bas , qui poussait sa chansonnette , l� , je voudrais tout de m�me faire remarquer en marge que le compagnon de route , hein, �a devrait �veiller plus d'�chos que vous ne croyez dans vos ch�res petites �mes , hein , �a fait partie d'un certain vocabulaire , le vocabulaire du coin o� on parle de " l'imagination au pouvoir ". Je dois vous le dire , le gauchisme , �a me para�t tout (p46->) ce qu'il y a de plus traditionnel. Et la m�taphore , n'est-ce pas, du compagnon de route, �a ne me para�t pas suffire , si ce n'est dans le registre pr�cis�ment chr�tien du viator.

    Pour l'imagination au pouvoir , c'est pas moi qui le leur fait dire ! Pas plus d'ailleurs que je ne fais dire quoi que ce soit � personne. C'est ma fonction plut�t d'�couter. Naturellement, enfin, ici je relance, mais c'est plut�t parce que ce que j'�coute me sort par les oreilles . Bon .

    Qu'est-ce que je fais maintenant , hein ? Je vous donne un flash, comme �a, d'une autre r�ponse. D'une autre r�ponse qui est celle qui motive ma question. Il est �vident que . . . que je veux, comme �a , enfin , y regarder � deux fois . Parce que si le dire est un �v�nement, Dieu sait ce que �a peut avoir comme cons�quences ! Bah, je vais quand m�me vous la donner.

L'amour ce n'est rien de plus qu'un dire, en tant qu'�v�nement. Un dire sans bavures. Et qu'il n'a, l'amour, rien � faire - avec la v�rit�, c'est beaucoup dire, puisque tout de m�me ce qu'il d�montre , c'est qu'elle ne peut pas se dire toute . Ce dire , ce dire de l'amour s'adresse au savoir en tant qu'il est l�, dans ce qu'il faut bien appeler l'inconscient. Disons dans ce . . . ce noeud d'�tre, si vous voulez, mais dans un tout autre sens, que ce qui d'abord partait de la confusion - ce noeud, j'ai dit : c'est le mot noeud qui est important, c'est pas l'�tre, l'�tre de ce noeud, que j'ai dessin� la derni�re fois , et que ne motive que l'inconscient . Ça implique donc , tout y compris , justement ce dire de la derni�re fois, en tant que s'y rend compte de la place de ce savoir. Ce qui constitue ce dire n'est pas la connaissance, il ne l'est d'aucune fa�on , ce noeud , il n'est une connaissance de quoi que ce soit. I1 implique mon dire comme �v�nement dans ce qu'il est. Avec ses trois faces que c'est imaginable puisque j'en ai fait image effective : que c'est symbolique puisque je peux le d�finir comme noeud ; et que c'est tout � fait r�el de l'�v�nement m�me de ce dire lequel �v�nement consiste � ce que, quoi qu'il en soit, chacun de vous peut lui donner du sens qu'il a.

    Et c'est en quoi, comme toujours, je vous supplie de ne pas le comprendre trop vite. Parce qu'�videmment, il faut que je pare, comme on dit , � toute sorte de pr�cipitation . C'est ce qui fait , � l'occasion, ma lenteur. Je suis ici le Ma�tre Jacques de ce que, il faille parer � toutes les interpr�tations pr�cipit�es, c'est rien qu'en �a que constitue ce qu'il peut dans ce dire y avoir d'exploit . C'est pour �a qu'il faut que je tranche, et �a veut dire que j'abr�ge.

La port�e de ce noeud borrom�en c'est que c'est de chacun des trois ronds de ficelle que sa rupture d'ensemble s'ensuit . Alors que dans une cha�ne simple - je vais vous la mettre au ta-(p47->)bleau - dessinez, Gloria, je vous en prie, une cha�ne, une cha�ne avec trois ronds simplement, et faites-le correctement, hein ? Bon . . . comme �a. Hein, oui, mais alors l� il faut que vous vous arr�tiez,  

comme �a, apr�s �a et l� aussi, que vous vous arr�tiez pour faire comme �a. Un cha�ne simple de trois, hein, ce n'est que du rond du milieu que vous pouvez rompre les extr�mes, les deux autres restent nou�s. C'est justement 

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en �a que consiste la diff�rence du noeud borrom�en, et du noeud borrom�en d'autre part avec le noeud olympique, c'est que dans le noeud olympique, aussi paradoxal que �a paraisse, cette fois c'est d'enlever un quelconque des trois que les deux autres restent nou�s. Mais c'est seulement sym�trique de ce qui se passe dans celui-ci pour le rond du milieu.

    La consistance de tout �a, certes, n'est qu'imaginaire, hein, sinon que nous la redoublons du Symbolique, seulement � l'imaginer en tant que noeud , et qu'est-ce que c'est , l'imaginer d'une part , mais le formuler en tant que noeud, �a nous pousse vers les formules math�matiques . Celles de ce qui est seulement � peine �bauch�, � savoir la th�orie des noeuds, � ceci pr�s que tout de m�me ceci est bien le repr�sentant du langage et que lalangue, �crite comme je le fais, le refl�te dans sa formation m�me, que plus pour tout dire nous nous enfon�ons � en parler, plus nous confirmons ce qui va de soi, que nous sommes aussi bien dans le Symbolique et apr�s quoi comment ne pas admettre le R�el, r�el du fait que dans cette affaire nous y mettons notre peau ?

    C'est-�-dire ce qu'il peut y avoir de plus efficace, et aussi loin qu'on aille, de notre pr�sence r�elle. Cette pr�sence r�elle, disons , rien de plus , enfin , qu'apr�s tout , il n'y a pas besoin du hasch pour vous la r�v�ler, par sa transformation en une substance l�g�re. Nous y sommes assez dans cette affaire pour qu'on puisse dire que l'important de ce qui l� fait noeud, c'est que c'est ce rond de ficelle, c'est ce qui fait consistance dans chacun de ces termes que je distingue de trois cat�gories, ce qui fait consistance est strictement �quivalent. Puisque - donnez-moi ces petits ustensiles, je vais vous faire un cadeau, l� pendant que j'y suis, hein, ah! - ( le docteur Lacan lance les ronds de ficelle dans l'assembl�e ) si je dis que, comme le vous 1'ai montr� la derni�re fois - non sans , comme me l'a fait remarquer quelqu'un qui a bien voulu m'�crire une petite note sur ces sujets qui d�montrait que la personne n'y avait pas compris grand-chose, mais qui quand m�me m'a fait remarquer incidemment que ce n'�tait pas sans maladresse que je vous avais manipul� ces ustensiles, bon - si c'est vrai , ce que je dis, � savoir que le noeud borrom�en a cette curieuse propri�t� , hein , que. . . qu'on peut dans cette construction mettre chacun � la m�me place stric-(p48->)tement que n'importe lequel des deux autres , quoi que �a ne saute aux yeux tout de suite, d'abord, bien ; si chacun peut, dans cette fonction �tre qualifi� pour sa consistance de strictement �quivalent qu'il soit consid�r� comme R�el ou comme Imaginaire ou comme Symbolique , alors avec ce rond, qui consiste justement en un noeud borrom�en, je peux faire un noeud borrom�en, en simplement , si j'avais le temps encha�nant ces trois noeuds borrom�ens. Je voudrais quand m�me que vous les regardiez un petit peu de pr�s, comme �a, que vous en foutiez quelque chose . Ouais .

    Ce qui est important, � savoir qu'ils soient distincts, �a n'a justement d'importance , qu'ils soient distincts , qu'en tant qu'il faut qu'ils fassent trois. Ils consistent d'abord et avant tout dans leur diff�rence.

    Comme �a, si une mouche me piquait , enfin , je vous �crirais comme �a quelque chose au tableau auquel je n'ai pas tellement envie, vu mon humeur d'aujourd'hui, de donner un statut sp�cial, � savoir de vous mettre �a dans des . . .  dans une signifiance qui soit plus que . . . �bauch�e. Voil�.

2

    Je ne vais pas mettre autour quelque chose , comme �a, quelque chose qui l'isole, qui l'aseptise par pr�caution, je le mets tout cru :

2

chiffre de l'amour, hein, - " ils sont hors deux " - je vous l'ai dit, c'est lalangue, enfin qui exprime la math�matique, hein.

2 = 1 ou 3
2 = 1 v 3

Ah ! Ca c'est simplement idiot , mais c'est pas idiot si on met - l� il faut bien que je mette quelques signes usit�s dans la logique, � savoir la parenth�se, et que je me serve l� du signe de l'implication �quivalente, qui est justement comme vous le savez ce qui fonde l'�quivalence, hein. A quoi est-ce �quivalent ? C'est �quivalent � ceci que 2 ou 1 est �gal � 2 ou 3.  

Frédéric Lenoir, black and white portrait-style photograph.jpg

    Ce qui est une formule sur laquelle vous . . . enfin que vous essaierez de situer, comme �a, dans ce qui est donn� dans les pr�misses de la logique propositionnelle. Vous en ferez ce que vous voudrez, hein, je laisse �a � vos soins.  

    Je laisse �a � vos soins parce qu'il faut que j'avance. que j'avance dans les . . . les propri�t�s, les propri�t�s du triple, du triple au (p49->) quel nous avons affaire. Oui. Dons ces propri�t�s du triple, il y a ceci : que puisque chacun des termes de ces trois du noeud borrom�en lib�re les deux autres, je sais bien que, il y a un rapport, un rapport r�el - en tout cas symbolisable - avec ce moyen, ce moyen qui, lui, laisse bien vid�s de toute-puissance les deux extr�mes. Mais dans le cas du noeud borrom�en , les deux extr�mes ont la m�me . Alors , nous pouvons les consid�rer sous l'angle , sous l'angle d'en faire de chacun , le moyen .

    Quelqu'un dans la salle : - Qu'est-ce que �a veut dire, le v, Monsieur, c'est un v ou un multipli�  ?

    Qu'est-ce qu'il dit ? C'est un vel, c'est un " ou ", " ou ", l'un ou l'autre ! C'est usit� en logique, en logique , comme �a, �crite, on met un petit v pour dire " ou ". �a se lit : 2 �gale 1 ou 3 , ceci implique l'�galit� de 2 ou 1 avec 2 ou 3 . . .

    Pour vous en montrer l'int�r�t , � savoir l'int�r�t de ceci : de prendre dans le noeud borrom�en que je vais quand m�me vous dessiner puisqu'il y a des gens qui ont l'air de prendre int�r�t � ce

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que je dis, bon, que je vais vous dessiner comme �a, je ne sais pas si vous vous en souvenez, c'est �a, et voil�. L'int�r�t de les prendre chacun comme moyen - puisqu'aujourd'hui c'est de sens que je parle - c'est de vous les pousser en avant , comme �a , interpr�t�s. Voil�. Je suis assez tranquille, assez tranquille sur ceci que je prends garde � ce que vous ne donniez pas trop de sens

et trop vite � ce que je dis, il y a aussi un bon moyen, enfin, pour obtenir le m�me r�sultat ,  c'est . . . c'est de vous en donner assez pour que vous le vomissiez, hein. C'est-�-dire que je ne vais pas y proc�der avec le dos de la cuill�re. Je vais vous dire des choses � vomir, et puis apr�s tout, hein, vous aurez le temps de de les ravaler, comme le chien de l'�criture. C'est m�me l� quelque chose pour quoi il n'y a pas � reculer. Si je veux donner � �a exactement sa port�e, enfin, il faut bien y aller.

    Prenons ceci pour le Symbolique, celui-l� pour le R�el, celui-l� pour l'Imaginaire. Si nous prenons ce Symbolique ( effacez-moi le tableau, s'il vous pla�t, la chose ) pour jouant le r�le de moyen ( merci, vous �tes trop gentil ! ) pour jouant le r�le de moyen s

entre le R�el, et l'Imaginaire . . . nous y voil� au coeur de ce que c'est que cet amour dont je parlais tout � l'heure sous le nom de l'amour divin. Il y suffit pour cela que ce Symbolique pris en tant qu'amour, qu'amour divin - �a lui va bien - il est sous la forme de ce commandement qui met au pinacle " l'�tre et l'amour ". Pour qu'il conjoigne quelque chose en tant qu'�tre et en tant qu'amour, ces deux choses ne peuvent se dire qu'  

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� supporter le R�el d'une part , l'Imaginaire de l'autre, respective-(p50->)ment en commen�ant par le dernier, du corps et de l'autre, le R�el, de la mort. C'est bien l� que se situe 1e nerf de la religion en tant qu'elle pr�che l'amour divin . C'est bien l� aussi que se r�alise cette chose folle , de ce vidage de ce qu'il en est de l'amour sexuel dans le voyage. Cette perversion de l'Autre comme tel , instaure dans l'histoire sadique de la faute originelle, et dans tout ce qui s'en suit , d'avoir adopt� , bien sur , ce mythe pr�-chr�tien, pourquoi pas , il est peut-�tre aussi bon qu'un autre, instaure dans l'Imaginaire , dans le corps , justement , cette sorte de l�vitation , d'insensibilisation de ce qui le concerne, qui est apr�s tout, je n'ai pas besoin d'y insister plus , toute l'histoire de ce qu'on a appel� l' arianisme, voir le marcionisme .

    Voil� d'o� s'imp�rative la dimension du : " tu aimeras ton prochain comme toi-m�me ".

    Soyez-en dupe, vous n'errerez pas, je dois le dire.

    Parce qu'on ne peut pas dire que pareille religion , ce soit rien. Puisque je vous l'ai dit la derni�re fois, c'est la vraie, c'est la vraie puisqu'elle a invent� cette chose - cette chose sublime de la trinit�. Elle a vuqu'il en fallait trois. Qu'il fallait trois ronds de ficelle de consistance strictement �gale pour que " rien " fonctionne. C'est quand m�me bien curieux que � toutes les fins, �a produise �a quant � l'amour. Mais lisez Vie et r�gne de l'amour dans Kierkegaard - �a vient de para�tre chez Aubier, vous �tes nombreux, vous allez tous vous ruer chez Aubier en sortant , hein parce que d'habitude , quand je dis qu'il faut lire un livre , �a a des effets ! Moi j'en ai un , d�j�, alors . . . vous pouvez �puiser l'�dition, mais lisez �a ! Lisez �a parce que il n'y a pas de logique plus implacable , on n'a jamais rien articul� de mieux sur l'amour ; l'amour divin s'entend. Il n'y a pas la moindre errance, tout est trac� logiquement. L'amour est charit�, femme - curieux lapsus - est charit�, foi et esp�rance et gr�ce � �a la charit� est, vous le voyez dans l'art, enfin, assez lamentablement symbolis�e par cette femme aux seins innombrables , n'est-ce pas , � laquelle sont pendus d'innombrables moutards . Mais c'est quand m�me quelque chose, de faire �a, justement, c'est l� l'origine de mon lapsus, de faire �a de l'image de la femme. La finalit� , la finalit� en tant qu'il y a deux extr�mes et un moyen , je vous le fais remarquer, toute la sp�cification de fins et d'ailleurs de fins qui sont toujours articulables de r�c . . . je n'ose pas dire le mot r�ciprocit�, il n'est pas juste en l'occasion. Mais je veux dire que, aussi bien ce qui est le d�part devient la fin que la fin fait fonction de d�part . Le rapport du corps et de la mort est articul� par l'amour divin d'une fa�on telle qu'il fait d'une part que le corps devient mort , que la mort devient corps d'autre part et c'est par le moyen de l'amour.

    Mais c`est tout � fait g�n�ral que l'id�e m�me de finalit� soit quelque chose qui soit attach� � l'interm�diaire du d�sir . L'amour (p51->) de Dieu est la supposition qu'il d�sire ce qui s'accomplit � toutes fins, si je puis dire. C'est la d�finition de la t�l�ologie en elle-m�me . C'est une transformation du terme " d�sir " en terme " fin ". Mais dans cette articulation, ce qui fait la fin c'est le moyen ; dans l'articulation du noeud borrom�en , il y a confusion du moyen et de la fin. Toute fin peut servir de moyen. Faisons ici, justement cette simple parenth�se : cette simple parenth�se que, en prenant cette place , en prenant cette place l'amour divin a chass� ce que je viens de d�finir comme le d�sir. Avec ce gain d'une v�rit�, la v�rit� du trois , qui, si je puis dire , paye la chose et la compense : ce qui est � proprement parler situable � cette place , � la place du Symbolique en tant qu'il ne devient que moyen, c'est le d�sir.

    Je vous le note en passant, l'amour chr�tien n'a pas �teint, bien loin de l�, le d�sir. Ce rapport du corps � la mort, il l'a si je puis dire, baptis� amour. Mais je n'insiste pas plus pour l'instant, je prends un autre joint. Tr�s exactement ce qui peut r�sulter de prendre, cette fois non plus le Symbolique, mais l'Imaginaire comme moyen . Si comme tout � l'heure , et c'est en cela que s'�pingle ce que je vous ai articul� comme � vomir, je donne toujours ce sens sommaire de la mort au R�el, comme constituant son noyau, et au Symbolique, car jusqu'ici je n'ai pas eu � l'avancer, au Symbolique ce qu'il nous r�v�le par son usage dans la parole, et sp�cialement dans la parole de l'amour, de supporter ce qu'en effet toute l'analyse nous fait sentir - de supporter la jouissance.

    Alors , qu'est-ce que nous d�montre le rond de ficelle de l'Imaginaire pris comme moyen ? C'est que ce qu'il supporte, ce n'est rien de moins que ce qu'il faut bien appeler l'amour. L'amour, si je puis dire , � sa place , celle qu'il a eue depuis toujours . Et si, un temps dans mon �thique , j'ai fait �tat de l'amour courtois, de l'amour courtois dans ce qu'il imagine de la jouissance et de la mort , c'est l� quelque chose dont il est - j'allais dire miraculeux tr�s surprenant et bien fait pour nous retenir, que la f�odalit� l'ait produit, cet ordre de l'amour courtois. Non pas que je croie que ce qui s'y t�moigne c'est quelque chose d'une rectification , d'une contre-th�orie de l'amour divin , d'une compensation , mais bien plut�t d'un ordre antique par o� se t�moigne justement combien restait plus qu'on ne croit de cet ordre antique dans la f�odalit� .

    Car l'ordre antique n'a rien � faire avec celui que nous connaissons. Il est - je ne vois pas d'ailleurs pourquoi quelque �conomiste me contredirait puisqu'au del� de l'�ge f�odal, il ne veut plus rien conna�tre - il est ce qui se conservait dans l'aire f�odale . Et pour tout dire , je vous prie de le v�rifier , je ne vois aucune distinction quant � l'accent, quant au sens de l'amour, entre ce qui nous en reste : les th�ories, fort �l�gantes , de l'amour courtois et tout le roman qui se d�ploie autour, je ne vois aucune diff�rence entre cela et ce dont nous t�moigne la litt�rature de Catulle et l'hommage � Lesbie, toute prostitu�e qu'elle f�t.

    (p52->) Je pense qu'ici c'est-�-dire l'Imaginaire pris comme moyen, c'est l� le fondement de la vraie place de l'amour. Comment a pu se produire ce d�placement , apr�s tout f�cond, qui dans l'amour chr�tien situe l'amour � la place - vous verrez � la fin pourquoi - � la place qui me semble �tre celle du d�sir ? La chose n'a �t� possible - et c'est en cela que je parle de quelque chose � quoi j'ai un peu pens�, hein - c'est de ce que le Christ enseigne. Je parle pas de sa passion , qui est la passion du signifiant , je parle de son dire. Je parle de son dire ? " Imitez le lys des champs ", qu'il prof�re . " II ne tisse ni ne file " , dit-il . Et c'est l� le point important cette m�connaissance de la pr�sence dans la nature de ce que le savoir a mis quelques temps � d�couvrir, � savoir que, qu'est-ce qui a plus tiss� et plus fil� que le lys des champs ? Prof�rer, articuler ceci comme mod�le, c'est l�, proprement, ajouter � la m�connaissance la d�n�gation , et la d�n�gation de quoi ? puisque ce n'est qu'une m�taphore ? La d�n�gation de l'inconscient. A savoir de ce qu'il tisse et qu'il file : ce savoir sans quoi il n'y a pas de juste situation de l'amour si ce en quoi consiste l'amour, c'est tr�s pr�cis�ment ce dire, ce dire qui part, remarquez-le , de l'Imaginaire pris comme moyen. Ce qu'il y a dans l'amour courtois, c'est que ce qui restait encore dans Platon suspendu � l'imaginaire du beau , c'est cela qui se cristallise, qui, dans l'amour comme moyen , prend corps , � l'oppos� si je puis dire , car tout ceci peut se faire, s'articuler par une s�rie triple d'oppositions � l'Imaginaire de l'amour tel qu'il s'articule dans le Banquet, s'oppose � le prendre comme moyen de ce qu'il en est de l'amour courtois .

    Chose qui m�rite d'�tre avanc�e. Ne croyez pas que , si j'ai dit que l'amour divin a pris la place du d�sir, �a veuille dire que ce soit tout simple , qu'il faille les remettre � leur place , � savoir que chacun reprenne la sienne ; c'est pas du tout ce qui est arriv� . Si l'amour courtois a �t� , si je puis dire , vid� de sa place , pour � la place du d�sir pr�sider � l'ascension d'un amour chr�tien , �a ne veut pas dire que le d�sir est �chang� : il a �t� pouss� ailleurs .

    Il a �t� pouss� ailleurs , � savoir l� o� le R�el lui-m�me est un moyen entre le Symbolique et l'Imaginaire. Et si ce R�el, c'est l� l'audace, enfin de mon interpr�tation d'aujourd'hui, enfin, de ce soir , - si ce R�el est bien la mort - c'est une figuration grossi�re mais si ce R�el est bien la mort l� o� le d�sir fut chass�, si vous me permettez de parler en termes d'�v�nement - l� o� le d�sir fut chass�, ce que nous avons, c'est le masochisme. Non certes, bien s�r, en tant qu'il serait, en quoi que ce soit , le v�hicule de la mort - �a il n'y a que les psychanalystes pour le croire, les pauvres petits, hein ! instinct de vie, instinct de mort, il n'y a que de �a qu'ils s'occupent dans leur interpr�tation ; ils sont tout � fait � c�t� de la plaque - mais que ce soit le masochisme qui l� les ait suscit�s , �a ne fait aucun doute , la jonction , l'emploi comme moyen . comme moyen pour unir , pour unir la jouissance et le corps , (p53->) l'emploi comme moyen de cette perversion, est certes ce qui les attache. Ce qui les attache, si je puis dire, pour un temps, enfin, irr�m�diablement , ce sur quoi une partie de leur th�orie est construite. Il n'en reste pas moins que l'amour est le rapport du r�el au savoir. Et la psychanalyse, il faut qu'elle se corrige de ce d�placement , de ce d�placement qui tient � ce qu'apr�s tout , elle n'a fait que suivre le virage hors place du d�sir, il faut bien qu'elle sache que si la psychanalyse est un moyen , c'est � 1a p1ace de l'amour qu'elle se tient . C'est � l'imaginaire du beau qu'elle a � s'affronter , et c'est � frayer la voie � un refleurissement de l'amour en tant que " l' (a)mur ", comme je l'ai dit un jour, en l'�crivant de l'objet petit a entre parenth�ses plus le mot mur, puisque 1'(a)mur c'est ce qui le limite.

    L'amour est l'imaginaire sp�cifique de chacun , ce qui ne l'unit qu'� un certain nombre de personnes pas choisies du tout au hasard. Il y a l� le ressort du plus-de-jouir. Il y a le rapport du r�el d'un certain savoir et l'amour bouche le trou. Comme vous le voyez, hein, c'est un peu coton.

    C'est un peu coton mais quand m�me, ce qu'il faut que je vous dise pour terminer - parce qu'apr�s tout , �a ne se termine pas , tous ces trucs - ce qu'il faut que je vous montre pour terminer c'est quelque chose qui va r�pondre � ce que la derni�re fois je vous ai dit de la structure de ce noeud, de ce noeud borrom�en que vous avez maintenant entre vos mains, c'est � savoir qu'� partir d'un certain point mal choisi, il n'y a aucun moyen d'en sortir . Tout ceci voudrait dire que chacun tisse son noeud . Il y a quelque chose que je veux vous montrer, pour vous montrer comment le ratage se produit. Parce que, il y a tout de m�me un inverse ! J'ai paru vous chanter le los de l'amour, oui, il y a un inverse : c'est que vous allez voir comment, si l'amour devient r�ellement le moyen par quoi la mort s'unit � la jouissance, l'homme et la femme , l'�tre au savoir , s'il devient r�ellement le moyen, l'amour ne se d�finit plus comme ratage. Parce que il n'y a plus que vraiment le moyen qui puisse d�nouer l'un de l'autre . Et ceci se produit de la fa�on que je vais vous montrer qui est la suivante .

    Le noeud borrom�en - c'est quelqu'un de charmant qui m'�coute , enfin , qui m'a envoy� tout un papier l�-dessus - le noeud borrom�en , �a a �t� abord� par des voies math�matiques, comme vous le savez, je vous l'ai dit, la th�orie des noeuds en est encore au b ,a, ba ; l'amusant c'est que il s'est d�couvert , non pas � prendre les choses au niveau des noeuds, mais � celui de la tresse.

    Ah ! Qu'est-ce que c'est qu'une tresse ?

    D'abord , �a a des rapports avec trois, sans �a, �a ne s'appellerait pas tresse . . . un , deux , trois . . . Comment est-ce que je fais avec �a une tresse ? N'importe qui s'est occup� des cheveux (p54->) d'une femme peut quand m�me le savoir , mais naturellement vous ne le savez pas puisque maintenant les femmes ont des cheveux courts. Alors une tresse �a se fait comme �a, pas ? A savoir , hein, vous changez la place du deux dans la place du un et le trois �tant dans son coin . Bon , il faut vraiment marquer la place du r�sultat parce que sans �a vous n'y comprendrez rien. Si je renoue �a trop vite vous ne  pourrez pas voir o� se font les coupures. J'ai d� moi-m�me , bien s�r me heurter � ce tintouin et je vous l'�vite, alors maintenant, hein changez la place du trois avec la place du deux. Vous avez eu l� ( puisqu'ici c'est 1, 2, 3 ) vous avez eu l� 2, 1, 3 :  

File:Tresse1.jpg

Apr�s �a donc vous aurez l� 2, 3, 1, et si vous continuez encore une fois le truc , vous aurez l� , au bi du bout , 3 , 2 , 1. Bon . Figurez vous qu'ils sont dans l'ordre, l'ordre de d�part entre 1 , 2 , 3 et 3 , 2 ,1 , c'est  l'ordre inverse , il n'y a rien de plus facile que de les conjoindre , il y suffit en somme de prendre le proc�d� , comme s'en est tr�s bien rendu compte la charmante personne qui m'a �crit sur ce truc , il s'agit de proc�d�s comme dans la bande de Moebius . Le dr�le , c'est que quand vous regardez, l�, ce qui circule, du moins je l'esp�re, � savoir mes noeuds borrom�ens de tout � l'heure, tripotez-le : vous verrez qu'entre les endroits o� �a para�t faire noeud et les endroits o� �a peut se mettre � plat , c'est une question , bien s�r , de choix , �a peut varier infiniment , mais �a se met , naturellement en . . . en trois temps , si je puis dire . Vous pouvez vous imaginer que le noeud borrom�en c'est fait de trois de ces �changes, et seulement de trois. Eh bien pas du tout pas du tout . Si vous n'en faites que trois , c'est-�-dire si vous proc�dez en recollant le 1, 2, 3 � 3, 2, 1, c'est-�-dire sans attendre que si seulement vous faites six temps , vous avez le 1, 2 , 3 dans le bon sens, et que c'est comme �a, et sagement qu'on obtient le noeud borrom�en - faites l'essai.  

Tresse.jpg

    Faites l'essai de ceci, � savoir de ne faire que trois temps de la tresse, ce que vous obtiendrez ce n'est pas le noeud borrom�en, c'est �a. Ceci pour vous dire � quel point il est facile de tomber dans le moyen. Et que la face, la face �quivalente de ce que j'ai situ� de l'amour comme �tant ce lien essentiel du R�el et du Symbolique , c'est que pris comme moyen , �a a toutes les chances d'�tre ce que �a est aussi du niveau de la finalit�, � savoir ce qu'on appelle un pur ratage.

note: bien que relu, si vous d�couvrez des erreurs manifestes dans ce s�minaire, ou si vous souhaitez une pr�cision sur le texte, je vous remercie par avance de m'adresser un [mailto:gaogoa@free.fr �mail]. [#J.LACAN Haut de Page] 
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relu ce 6 aoüt 2005