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Je m'excuse de ce retard

34,546 bytes added, 23:44, 17 May 2006
no edit summary

éminaire oral du mardi 21 mai 1974</font>
<p><font size="+2">Jacques Lacan</font>
<br><font size="+2">1973-74</font></p></center>

<blockquote>
<blockquote>&nbsp;
<center>
<br><img src="pipe.jpg" alt="ceci n'est pas une pipe" height="120" width="173"></center>
</blockquote>
</blockquote>
<font size="-1">En rapport avec les documents sonores disponibles en archives
au groupe
<b><i><a href="http://www.lutecium.fr/Accueil.html">Lutecium</a></i></b>,
les extraits que nous proposerons bientôt sur cette page sont une
transcription écrite de la séance qui a été
relue à l'aide de la bande son. (mise à jour 2004)</font>

<br>&nbsp;
<br>&nbsp;
<br>
<center>
<p><font size="+1">transcription de la version sonore originale</font></p></center>

<p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Je m'excuse de ce retard et vous remercie
de m'avoir attendu. Vous voyez que je persévère, quant à
ce fondement que cette année je donne à mon discours dans
le noeud borroméen. Le noeud borroméen est ici justifié
de matérialiser, de présenter cette référence
à l'écriture. Le noeud borroméen n'est, dans l'occasion,
que mode d'écriture. Il se trouve en somme présentifier le
registre du Réel.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Quand au départ, je me suis
interrogé sur ce qu'était l'inconscient, je n'ai entendu
le prendre qu'au niveau de ce qui constitue effectivement l'expérience
analytique. A ce moment, je n'avais d'aucune façon élaboré
le discours comme tel ; la notion, la fonction de discours ne devait venir
que plus tard, c'est pour autant que ce discours est où se situe
un lien social et donc il faut le dire politique, c'est autant que ce discours
le situe que j'ai parlé de discours. Mais je ne partais que de l'expérience
et dans cette expérience, il est clair que le langage, que quelque
chose qui, incontestablement s'impose de la pratique de l'analyse, que
la pratique de l'analyse est fondée sur un pathétique, sur
un pathétique qu'il s'agit de situer et il s'agit de situer comment
on y intervient.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Intervenir fait surgir la notion d'acte.
Il est essentiel également de la penser, cette notion d'acte et
de démontrer comment il peut venir à consister d'un dire.
J'ai dans le temps, comme on dit, cru devoir faire remarquer que l'analyste,
non seulement n'opère que de parole, mais se spécifie de
n'opérer que de cela. Refusant cette intervention sur le corps par
exemple qui passe par l'absorption, sous une forme quelconque, de substances
qui entrent dès lors dans la dynamique chimique du corps, par exemple
les médicaments, on appelle ça, bon. Le point où j'en
suis, c'est simplement quelque chose, le tour, n'est-ce pas, c'est le cercle
que vous voyez ici dessiné </font><b><sup><font size="-2"><a href="#1">1</a></font></sup></b><font size="-1">,
c'est qu'il y a un lien, mais il s'agit de savoir lequel, entre le sexe
et la parole. Il est clair que le sexe comporte la dualité de la
structure corporelle. Dualité qui se réfléchit en
cascade, si on peut dire, sur la dualité par exemple du soma et
du germen, sur l'opposition du vivant au monde inanimé,

<i>et cetera.</i></font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; La notion de dualité suffit-elle
à homogénéiser tout ce qui est deux ? Vous voyez tout
de suite que ce n'est pas vrai, la seule énumération que
j'ai faite, n'est-ce pas, de la dualité de structure corporelle,
de la dualité du soma et du germen, de l'opposition du vivant au
monde inanimé, ça doit vous suffire à voir que cette
polarité, pour l'appeler par son nom, n'homogénéise
nullement la série des pôles dont il s'agit, n'est-ce pas.
Elle ne suffit d'aucune façon à faire que la notion de monde
ou d'univers soit corrélée à cette chose impensable
qu'est le sujet, en tant qu'il serait quoi ? le reflet, la conscience du
dit monde. Et ceci en raison de ce que j'appellerai le pathétique
des sens. Il n'y a pas lieu de s'émerveiller qu'il y ait un être
pour connaître quoi ? le reste, n'est-ce pas, et c'est évidemment
de tout temps que la métaphore du rapport sexuel a été
employée pour cette dualité patente. Patente mais spécifiée,
locale, distincte des autres dualités, d'où l'accent donné
au mot "connaître", d'où aussi l'idée d'actif et de
passif, sans qu'on puisse savoir d'ailleurs dans cette polarité
dite du sujet et du monde, où est l'actif, où est le passif.
Il n'y a aucun besoin d'un actif pour que le pathétique subsiste
et s'atteste dans notre vécu, comme on dit, n'est-ce pas : nous
souffrons. C'est de ça qu'il s'agit quand il ne s'agit que de l'analyse.
Nous agissons aussi pour en sortir, de cette souffrance, et à l'occasion,
nous nous y mettons à beaucoup ; il s'agit de savoir ce que sont
deux personnes, comme on dit, c'est-à-dire deux animaux situés
d'une organisation politique très spécifiée par ce
que j'ai appelé un discours, il s'agit de savoir ce qu'est le dire
d'un échange ritualisé de paroles et ce qu'on appelle, ce
qui est supposé être en jeu dans cet exercice, à savoir
l'inconscient.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp; Là, j'essaie de vous dire : il y a
du savoir dans le Réel qui fonctionne sans que nous puissions savoir
comment l'articulation se fait dans ce que nous sommes habitués
à voir se réaliser. Est-ce de cela qu'il s'agit et qu'il
nous faudrait bien admettre, n'est-ce pas, comme relevant d'une pensée
ordonnatrice ? C'est le parti que prennent religion et métaphysique
qui sont en cela du même côté : elles se donnent la
main dans les suppositions qu'elles ordonnent à l'être.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Alors, ce que je veux dire, c'est
que le savoir inconscient, celui que suppose Freud, se distingue de ce
savoir dans le Réel tel que, quoiqu'on en ait, enfin, même
la science arrive à le faire providentiel, ce savoir, c'est-à-dire
que quelque chose, un sujet, l'assure comme harmonique. Ce qu'avance Freud
- mais ce n'est pas tout, je le note en passant - c'est qu'il n'est pas
providentiel, c'est qu'il est dramatique, fait de quelque chose qui part
d'un défaut dans l'être, d'une dysharmonie entre la pensée
et le monde et que ce savoir est au coeur de ce quelque chose que nous
dénommons ek-sistence parce qu'elle insiste du dehors et qu'elle
est dérangeante. C'est en ce sens que le rapport sexuel se montre
chez l'être que je ne suis pas le seul à caractériser
d'être parlant n'est-ce pas, qu'il se montre dérangé.
Ceci en contraste avec tout ce qui semble se passer chez les autres êtres.
C'est même de là qu'est venue la distinction de la nature
et de la culture. Et très précisément cette nature,
si je puis dire, il nous faut bien la caractériser de n'être
pas si naturelle que ça. Parce que de là où nous vivons,
la nature ne s'impose pas. A nous, ce qui s'impose, c'est un autre mode,
un autre mode de ce savoir, un savoir qui d'aucune façon n'est attribuable
à un sujet qui y présiderait à l'ordre, qui y présiderait
à l'harmonie et c'est en cela que tout d'abord dans mes premiers
énoncés, pour caractériser l'inconscient de Freud,
il y avait une formule que je me trouve... où je suis revenu plusieurs
fois, que je me trouve avoir avancée à Sainte-Anne, qui est
celle-ci : que Dieu ne croit pas en Dieu.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Dire : "Dieu ne croit pas en Dieu",
c'est exactement dire la même chose que de dire "Ya d'l'inconscient".
Bien sûr, vu l'ordre d'auditoire, n'est-ce pas, que j'avais alors,
à savoir les psychanalystes tels qu'ils pouvaient à cette
époque se présenter, ça ne faisait aucun effet ; ça
ne faisait aucun effet mis à part ceci qu'ils me posassent la question
si, si moi j'y croyais, enfin. Il y a quelqu'un depuis, enfin n'est-ce
pas, qui, qui m'a défini en disant que j'étais quelqu'un
qui croyait qu'il était Lacan, n'est-ce pas, c'était la façon
dont j'avais moi-même défini Napoléon, mais... sur
la fin de sa <font color="#000000">vie, enfin au moment où en somme,
mon Dieu, il était fou n'est-ce pas, car croire en son propre nom,
enfin, c'est... c'en est la définition même. Bon. Contrairement
à ce qu'imaginait le nommé Gabriel Marcel, enfin, je ne crois
pas en Lacan. Mais je pose la question de savoir s'il n'y a pas stricte
consistance entre ce que Freud avance comme étant l'inconscient
et le fait que Dieu, il n'y ait personne pour y croire, surtout pas lui-même,
car c'est en ça que consiste le savoir de l'inconscient. </font>Le
savoir de l'inconscient est tout le contraire de l'instinct, c'est-à-dire
de ce qui préside, enfin non seulement à l'idée de
nature, mais à toute idée d'harmonie, c'est pour autant que,
quelque part, enfin, il y a cette faille qui fait que la chose la plus
naturelle, si l'on peut dire, celle qui nous parait de notre point de vue,
quand nous regardons, quoi ? des animaux, soit de tout à fait autres,
des objets dans le monde, nous faisons là-dessus toutes les extrapolations
que nous pouvons. Ce que nous constatons c'est quelque chose qui, entre
deux corps semble faire quelque chose qui incontestablement est tout à
fait différent d'ailleurs chez la plupart des espèces, que
le rapport du corps dit masculin à celui qui s'avoue féminin,
à savoir qu'il y a en somme entre ces deux corps, je dirai, très
peu de ressemblance, alors que chez les animaux, ce qui est frappant c'est
à quel point le mâle et la femelle, disons le mot pour aller
vite et indiquer ma pensée, enfin, sont narcissiques.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp; Alors, je voudrais avancer aujourd'hui,
parce qu'il faut quand même que j'avance quelque chose, quelque chose
qui est important, n'est-ce pas, c'est que si j'ai mis l'accent sur ceci
que ce qui au rapport sexuel fait obstacle, ce n'est rien d'autre que cette
fonction que je me suis trouvé la dernière fois ré-écrire
au tableau sous la forme phi de x et dont ce n'est pas pour rien que je
l'ai écrite ainsi, mathématiquement, c'est pour autant que
ce qui peut s'écrire, j'y fais confiance d'être dans la bonne
direction pour en atteindre le Réel.</font>

</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Qu'est-ce à dire ? Est-ce que
parce qu'ici il m'arrive quelquefois, dans toute la mesure où vous
me le permettez à cause de ce micro, d'écrire des choses
au tableau, est-ce que c'est là ce qui supporte ma relation avec
vous telle qu'elle s'instaure dans ce discours ? Je ne le crois pas, j'en
pose sans cesse la question : ce que je veux pointer ici, c'est ceci qui
importe, c'est que je dis, je dis toujours la vérité et que
cela qui s'inscrit dans le Symbolique, je dis toujours la vérité,
non pas seulement que je la répète, je fraye la voie qui
fait exister un dire et que votre rapport avec moi dans cette situation,
c'est que cela vous fait jouir.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; J'en ai plus d'une fois posé
la question, enfin, je tourne autour, mais ce qui est certain, c'est que
là se trouve l'accent, enfin, de ce juste dire que j'essaie d'énoncer
pour autant qu'ailleurs sans doute je prends appui sur l'écriture,
mais que c'est du côté de l'écriture que se concentre
ce où j'essaie d'interroger de l'inconscient quand je dis que l'inconscient,
c'est quelque chose dans le Réel.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; J'ai dit "savoir", d'un autre côté,
mais j'ai aussi souligné ceci : que si cette dimension de savoir
touche aux bords du Réel, que c'est à saisir, à jouer
avec ce que j'appellerai, enfin les fronces, les bords du Réel,
c'est pour autant que je fais foi à ceci que seule l'écriture
supporte comme telle ce Réel, que je peux dire quelque chose qui
soit orienté simplement, simplement orienté. Parce que dire
la vérité, c'est si je puis dire à la portée
de tout le monde et d'une certaine façon, la vérité,
pour nous, dans l'expérience analytique, c'est, c'est notre étoffe,
c'est notre étoffe en quoi ? en ceci qu'elle est la vérité
sur ce pathétique, sur cette souffrance que comme telle j'ai désignée,
ce qui amène à ce cernage d'une expérience structurée
comme un discours. Et ces discours j'en ai tenté d'en faire l'articulation,
mais l'articulation écrite ce n'est qu'en cela que quelque chose
peut y témoigner du Réel.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Alors de quoi s'agit-il quand la dernière
fois je vous ai rappelé les quatre termes, les quatre ponctuations,
ponctuations écrites de l'identification que je n'appellerai en
l'occasion non pas "sexuelle" mais "sexuée", quand j'ai rappelé
que le noeud borroméen permettait de situer chacune de ces écritures
dans quelque chose qui se repère à partir du noeud primitif,
du noeud tel que je vous l'ai montré comme j'ai pu avec des ronds,
des ronds de ficelle que je tenais dans la main, dans les quatre quadrants
qu'ils déterminent, qu'ils déterminent à partir d'une
première mise à plat ? Et d'une première mise à
plat en ceci qu'il faut que deux de ces ronds, et j'ai dit deux et pas
les mêmes, pas le même puisqu'aussi bien, si c'était
le même il reviendrait à la même place, c'est à
savoir qu'il en faut deux, deux différents pour qu'on parvienne
à un quadrant qui s'homologue au premier mis à plat.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp; J'ai cru pouvoir, pouvoir à ce moment
vous le montrer au tableau d'une façon qui était évidemment
aventurée, puisque, comme vous avez pu le voir et à ma grande
exaspération, j'y ai pataugé, n'est-ce pas. J'y ai pataugé
parce que chose curieuse, il y a en somme, c'est cela que cette expérience
signifie, il y a quelque chose de... de pas encore maîtrisé
dans, vous le savez, je vous l'ai indiqué, je vous le rappelle,
de non encore maîtrisé dans ce qui est de l'ordre des noeuds.
C'est étrange, c'est singulier, quoique déjà quelque
chose a bien pu en être avancé, que le noeud borroméen
ait été identifié à, à la tresse à
six mouvements, six et pas trois, comme il semblerait pouvoir y paraître,
c'est déjà quelque chose, et aujourd'hui ce que je vous montre...
à mettre, à rapporter à ce que je vous avais déjà
marqué, déjà écrit, déjà écrit,
comme étant la forme la plus simple, la plus simple du noeud borroméen
qui est très exactement celle-ci, c'est-à-dire celle où
nulle part il n'y a un troisième rond, le troisième rond
ici n'étant représenté que par une droite que vous
me permettez de supposer infinie :</font>
</p><center>
<p><img src="ndup14a.jpg" alt="Non dupes errent 14 a : noeud bo avec droite, la forme la plus simple du noeud borroméen." height="193" width="84"></p></center>

<p><font size="-1">c'est une supposition tout à fait capitale et en
elle-même éclairante, dirai-je, éclairante en ceci,
éclairante en ceci qu'il est très connu, c'est la première
remarque que toute élaboration des noeuds, celle d'un Artin</font><b><sup><font size="-2"><a href="#3">2.</a></font></sup></b><font size="-1">,
par exemple, dont peut-être vous connaissez le volume, certains d'entre
vous en tout cas se le sont sûrement procuré, celle d'un Artin
qui dit ceci... c'est qu'il n'y a qu'une seule façon sur une simple
ligne d'affirmer que le noeud ne peut pas être dénoué,
c'est de deux choses l'une : ou que ses deux bouts s'étendent en
effet à l'infini, ce qui rend impossible de méconnaître
quoi que ce soit qui se soit formé en noeud, ou que les deux bouts
s'en rejoignent, auquel cas il se contrôle si oui ou non c'est bien
un noeud.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Qu'est-ce que ceci nous suggère
comme remarque ? C'est que si cette droite, cette droite dont consiste
le noeud borroméen en l'occasion et qui se spécifie de ceci
de croiser les noeuds, je dirai d'une façon qui coupe le premier
pour autant que le premier coupe le second, ce qui du même coup impose
l'alternance, c'est à savoir qu'il coupera le premier et sera coupé
par le second <font color="#000000">qu'il rencontre en tant que lui-même
est interne au premier rond et qu'il coupera donc deux fois, coupera donc
les deux fois le rond bleu de même qu'il sera coupé les deux
fois par le rond vert, le rond bleu et le rond vert se distinguant de ceci
: c'est que le rond bleu coupe le rond vert.</font></font>
<br><font color="#000000"><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; C'est donc d'un
rapport triadique que se situe dans l'occasion ce qui fait le noeud. Et
vous pouvez voir que la droite infinie impose, impose ceci qu'on ne peut
lui donner aucune orientation. Car d'où, d'où part-elle ?
Il faut savoir s'il y a un début pour que par rapport à ce
début une orientation soit prise.</font></font>
<br><font color="#000000"><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Par contre,
il suffit que cette droite infinie soit raboutée en rond, pour nous
exprimer d'une façon qui n'implique nulle forme géométrique
mais seulement une consistance, pour que du fait même que nous lui
donnons consistance de rond, il apparaisse quelque chose qui est de l'ordre
de l'orientation, non pas sur ce que j'ai appelé à l'instant
cette droite que tout d'un coup j'ai faite rond, mais dans le noeud lui-même,
car vous voyez, je vous l'ai marqué à chaque fois par une
correspondance, que c'est du fait que I'individu ici spécifié,
comme ça, d'être orange ou jaune, c'est du fait qu'il est
mis à plat sous la forme d'un rond, c'est de ce fait et de rien
d'autre qu'apparaît ici cette orientation que je peux appeler lévogyre,
si je m'oblige à suivre la direction que m'indique chacun des trois,
à l'extérieur, à l'extérieur du noeud qu'ils
font, alors que de l'autre côté, c'est tout différemment,
à savoir ici dextrogyre, que les ronds apparaissent.</font></font>
</p><center>
<p><img src="ndup14b.jpg" alt="Non dupes errent 14 b : le noeud borroméen, cette orientation que j'ai appelée lévogyre" border="0" height="191" width="229">&nbsp;&nbsp;

--&nbsp;<img src="ndup14c.jpg" alt="Non dupes errent 14 c : le noeud borroméen, c'est tout différemment, à savoir dextrogyre..." height="191" width="222"></p></center>

<p><br>
<br>
<br>
</p><p><font color="#000000"><font size="-1">C'est en tant qu'ici nous avons
les choses sous cette forme que nous pouvons dire que ce qui, dans l'autre,
s'est présenté sous un certain mode est précisément,
dans l'autre forme, inversé. Bon.</font></font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Il est clair que c'est pour autant
que nous prenons ici les choses sous cette forme que nous avons une forme
ici dextrogyre, de même que c'est pour autant que nous prenons ici
les choses sous le bord, sous le côté opposé à
celui... au point où nous avons rabattu la ligne orange, que nous
avons ici une forme lévogyre... ça veut dire que... ce qui
apparaît ici, c'est quelque chose de c't ordre-là.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Nous constatons du même coup,
nous constatons du même coup ceci, c'est que...&nbsp; par rapport
à ce qui s'est inversé, à savoir la ligne orange,
il y a inversion de côté : ici la ligne bleue est à
droite, ici, elle est à gauche, et c'est pour, c'est dans un rapport
d'extrémité par rapport à la ligne orange que la ligne
verte se trouve.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; C'est à savoir que... il est
facile de comprendre, c'est ce que j'ai essayé de vous montrer la
dernière fois, à savoir qu'en rabattant un des ronds de ficelle
par rapport aux deux autres, ce que nous trouvons c'est bien entendu que
c'est ailleurs, ailleurs que sur un de ces cercles, à savoir celui
qui est ici, le vert, ...</font><b><sup><font size="-2"><a href="#3">3</a></font></sup></b><font size="-1">,
ailleurs que celui qui est ici, le bleu, que c'est ailleurs que nous nous
trouvons le couper, autrement dit, que la ligne jaune</font><b><sup><font size="-2"><a href="#4">4</a></font></sup></b><font size="-1">&nbsp;

pour autant que c'est celle que nous avons rabattue, se continue et coupe.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Il y a donc à chaque fois quelque
chose qui change, qui change dans l'orientation du noeud. Chaque fois que
nous passons d'un quadrant, d'un quadrant dans un autre, il y a quelque
chose qui change dans l'orientation du noeud. Et c'est en ça que
le noeud, les noeuds se spécifient quatre par quatre et qu'ils ont
ce rapport entre eux que j'ai qualifié l'autre jour de tétraédrique
et où j'ai voulu reconnaître ce qu'il en est du mode des quatre
places réservées aux modes de l'identification, de l'identification
dite sexuée.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; II est évidemment frappant
que vous voyez qu'aujourd'hui encore n'est-ce pas, je me suis trouvé,
même sous cette forme ultra-simple, en difficulté, n'est-ce
pas à vous faire sentir, en difficulté à le démontrer
moi-même dans l'écriture, ce qu'il en est de l'effet, de l'effet
de rabattement, pour autant que déjà ce dont il s'agit est
un des termes choisi comme tel et distingué des deux autres en quelque
sorte préalablement.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Il est certain que c'est en ceci que
cet objet d'écriture nous présente quelque chose de particul...
</font><b><sup><font size="-2"><a href="#5">5.</a></font></sup></b><font size="-1">
... quelque chose de particulièrement saisissant : c'est que voilà
une écriture qu'en quelque sorte, je dirai que nous maîtrisons
<nobr>difficilement.
C</nobr>'est assez frappant que déjà dans un second temps,
c'est-à-dire après avoir cru que je m'en tirerai bien à
mon aise par cet artifice, que je me suis trouvé de nouveau, avec
cette écriture, m'embarrasser, m'embrouiller. Est-ce que ce n'est
pas là le signe de ce quelque chose qui ma foi a présidé,
a présidé à l'aversion, aversion tout à fait
frappante quant aux mathématiques, aversion qui s'est produite à
l'égard de ce qu'il est des noeuds.</font>
</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Car après tout, il n'aurait
pas été inconcevable que ce quelque chose qui s'est dessiné
dans une géométrie développée qui a fonctionné
effectivement tout à fait comme écriture, écriture
par quoi s'est amorcée, amorcée la science, je veux dire
dans la géométrie grecque, il est tout à fait frappant
de voir que ç'aurait pu aussi bien être, être dans un
effort concernant le coinçage, par exemple qui se produit quand
nous écartons ici ce noeud par rapport à la ligne qui sert
à le constituer à proprement parler comme ce noeud, de même
qu'à le rabattre ici, nous voyons bien manifestement que nous coinçons
quelque chose, coinçons, quoi dire sinon ce dont il s'agit, c'est
à savoir quelque chose de coincé, il n'y a rien à
en dire de plus, et c'est ce coincé qui est en cause, qui est en
cause dans cette fonction par quoi, pour dire le rapport du Symbolique,
de l'Imaginaire ou du Réel, je dis que c'est là qu'est pris
quelque chose, quelque chose qui, dans l'occasion, est bien en effet le
sujet. Encore faut-il que ce quelque chose, je tente de l'éclairer,
je tente de l'éclairer en quelque sorte en individualisant ce qu'est
bien chacun de ces ronds, c'est à savoir en quoi le Symbolique diffère
de l'Imaginaire et diffère du Réel.</font>

</p><p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Pour éclairer très vite,
comme je peux le faire, pas plus, cette lanterne, je dirai que le Symbolique,
j'avancerai que le Symbolique est de l'ordre du Un, ce Un que, la dernière
fois, je vous ai déjà avancé comme constituant dans
l'ordre logique ce qu'essaie de construire notre Boole comme étant
l'univers. Je vous ai fait remarquer en même temps qu'il y a là
quelque chose de contestable. Car c'est déjà poser une hypothèse
que de faire de l'univers quelque chose de Un. A l'encontre de ceci et
dans la ligne même où Boole procède en posant la formule
:</font>
</p><blockquote>
<center><b>x ( 1- x ) = 0</b></center>
</blockquote>
<font size="-1">x facteur, entre parenthèse, de 1 moins x, et en la
posant égale à zéro, à savoir :<i> </i>tout
ce qui n'est pas x, c'est ce qui est x soustrait à l'Univers, et
leur produit, leur intersection, leur rencontre est strictement égale
à zéro. C'est sur cette base que Boole croit pouvoir avancer
une formalisation de ce qu'il en est de la logique.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Tout à son opposé, je
propose, je propose de donner au Un la valeur de ce dans quoi, par mon
discours, consiste, consiste en tant que c'est elle qui fait obstacle au
rapport sexuel, à savoir la jouissance phallique. C'est pour autant
que la jouissance phallique et là, disons que je la fais organe,
je la suppose incarnée par ce que, dans l'homme, y correspond comme
organe, c'est pour autant que cette jouissance prend cet accent privilégié,
privilégié telle qu'elle s'impose dans tout ce qui est de
notre expérience, notre expérience analytique.</font>
<p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; C'est là autour et parce que
ce n'est que là autour, là autour, autour de l'individu lui-même
sexué qui le supporte, c'est pour autant que cette jouissance est
privilégiée que toute l'expérience analytique s'ordonne.
Et je propose, je propose ceci que ce soit à elle de rapporter la
fonction du Un dans la formalisation logique telle que Boole la promeut.</font>

<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; En d'autres termes que s'il y a signifiant,
et signifiant, ce n'est pas signe... Le signifiant se distingue du signe
en ceci que du signe nous pouvons faire circulation dans un monde objectivé,
le signe c'est ce qui va de l'émetteur au récepteur et ce
qui au récepteur fait signe de l'émetteur.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp; Mais c'est tout au contraire sous la forme
de ce que j'ai appelé le message reçu sous une forme inversée
que se pose le signifiant pour qui c'est en tant qu'il a rapport à
un autre signifiant qu'il fait surgir un sujet, à savoir dans sa
configuration.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp; Ce qui se suggère de ceci, c'est
que pour autant que quelque chose qui est désigné dans Boole
par un x, quelque chose se précipite comme signifiant, ce signifiant
est en quelque sorte dérobé, soustrait, emprunté à
la jouissance phallique elle-même et c'est en tant que le signifiant
en est le substitut que le signifiant même se trouve faire obstacle
à ce que jamais s'en écrive ce que j'appelle le rapport sexuel,
je veux dire quelque chose qui serait supposé pouvoir être
écrit x<i> <font face="Arial,Helvetica">grand R </font></i>et puis<i>
y</i> :</font>
</p><blockquote>

<center><font size="-1">&nbsp;<b>x&nbsp; R&nbsp; y</b></font></center>
</blockquote>
<font size="-1">à savoir que d'aucune façon ne puisse s'écrire
d'une façon mathématique ce qu'il en est </font><b><sup><font size="-2"><a href="#6">6.</a></font></sup></b><font size="-1">
[de ce qui se présente comme fonction au regard de la fonction phallique
elle-même. Je veux dire que c'est] pour autant que ce qui s'écrit
c'est&nbsp;<i> é de x non Phi de x&nbsp; </i></font><sup><font size="-2"><a href="#7">7.</a></font></sup><font size="-1">...
négation de la fonction phallique elle-même</font>

<ul>
<center><img src="ndup14d.jpg" alt="Non dupes 14 d : Il existe un x pour lequel non Phi de x, négation de la fonction phallique elle-même" height="35" width="153"></center>
</ul>
<font size="-1">et tout à l'opposé qu'il n'y en ait pas, c'est
à savoir qu'il n'existe pas de x pour dénier la fonction
Phi de x, pour s'y opposer :</font>
<ul>
<center><img src="ndup14e.jpg" alt="Non dupes 14 e : Il n'existe pas de x pour dénier la fonction Phi de x" height="34" width="132"></center>
</ul>
<font size="-1">et qu'inversement j'introduise au niveau de l'Universelle
ce quelque chose qui, adhérant à la fonction phallique, se
caractérise d'un côté par un grand A, quanteur universel,
un grand A inversé, vous savez que c'est ainsi que cela s'écrit
:</font>
<ul>
<center><img src="ndup14f.jpg" alt="Non dupes 14 f : pour tout x, Phi de x" height="32" width="142"></center>
</ul>
<font size="-1">mais dans l'autre, il met une barre négative, c'est-à-dire
il dit qu'il y a quelque part une fonction qui s'y distingue de n'être
pas toute.</font>
<ul>
<center><img src="ndup14g.jpg" alt="Non dupes 14 g : pas tout x soumis à Phi de x" height="33" width="147"></center>

</ul>
<font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Pas toute, qu'est-ce que cela veut dire
? Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il y en ait deux. C'est dans la
mesure où au niveau où s'articule ce "pas toute", il n'y
a pas qu'une jouissance. Ici n'allez pas trop vite, ici n'allez pas trop
vite et n'allez pas supposer que ce que je distingue, c'est je ne sais
quoi comme ce qui sexuellement répondrait à cette prétendue
division de la jouissance dite clitoridienne à la jouissance dite
vaginale. Ce n'est pas de cela dont il s'agit.</font>
<p><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Ce dont je parle, c'est de cette distinction
qu'il faut faire de la jouissance phallique en tant que chez l'être
parlant elle prévaut et que c'est de là qu'est dérobée
toute la fonction de la signifiance, qu'il y a une distinction à
faire entre cette jouissance prévalente pour autant qu'elle fait
obstacle à ce qu'il en est du rapport sexuel, qu'il y a une distinction
à faire de cette jouissance avec ceci que, à côté
- je vous l'ai introduit l'autre jour, je pense suffisamment avec ce qu'il
en était de l'arbre, de l'arbre dit de la science, de la science
du Bien et du Mal - il y a ceci qu'assurément l'animal, l'animal
se distingue de subsister non seulement en un corps, mais que ce corps
comme tel ne s'identifie, n'a d'identité non pas comme on le dit
depuis toujours traditionnellement de la pensée, de ce je ne sais
quoi qui de ce qu'il pense le ferait être, mais de ce qu'il jouisse
de lui-même.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Je veux dire qu'il n'y a pas seulement
cette aperception, appréhension, sensation, pression, toucher, vue,
ou n'importe quel autre mode d'affectation par les sens, il y a qu'en tant
qu'il consiste et qu'il consiste en un corps, ce dont il s'agit c'est d'une
jouissance et d'une jouissance qui se trouve d'après notre expérience
être d'un ordre autre que ce qu'il en est de la jouissance phallique.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; C'est ainsi que ce que j'ai commencé
dès le début de mon enseignement par authentifier, par originaliser
de la relation imaginaire, faisait référence à ce
que j'appellerai l'homologie, la ressemblance, justement cette partie qui
est tellement vacillante, quand il s'agit de l'être parlant, de l'homologie
des corps.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Que chez l'animal il nous faille bien
constater que la jouissance phallique quelle qu'elle soit n'a pas la même
prévalence, n'a pas le même poids, le même poids en
quelque sorte d'opposition qu'il a au regard de la jouissance en tant que
deux corps jouissent l'un de l'autre, c'est là qu'est la faille
par où s'abîme, si l'on peut dire, dans l'expérience
analytique tout ce qui s'ordonne de l'amour.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; Que si l'on parle comme je l'ai dit,
je l'ai évoqué antérieurement, si on parle de noeud,
c'est faire allusion à l'embrassement, à l'étreinte,
mais autre chose est la façon dont fait irruption dans la vie de
chacun, cette jouissance qui, soit appartient si l'on peut dire à
l'un de ces corps, mais à l'autre n'apparaît que sous cette
forme, si l'on peut dire, de référence à un autre
comme tel, même si quelque chose dans le corps peut lui donner un
mince support, je veux dire au niveau de cet organe qui s'appelle le clitoris.</font>

<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; C'est en tant qu'il nous faut concevoir
le Symbolique comme dérobé, soustrait à l'ordre Un
de la jouissance phallique et en tant que le rapport des corps en tant
que deux, de ce fait, ne peut que passer par la référence,
la réflexion à quelque chose qui est autre que le Symbolique,
qui en est distinct et c'est à savoir ce qui d'ores et déjà
du trois apparaît dans la moindre écriture. Ce que le langage
en quelque sorte sanctionne, c'est le fait que dans sa formalisation il
impose autre chose que la simple homophonie du dire.</font>
<br><font size="-1">&nbsp;&nbsp;&nbsp; C'est que dans une lettre et c'est
en cela que le signifiant montre, montre cette précipitation par
quoi l'être parlant peut avoir accès au Réel, c'est
pour autant que de toujours chaque fois qu'il s'est agi de configurer quelque
chose qui soit en quelque sorte la rencontre de ce qui s'émet, de
ce qui s'émet comme plainte, comme énoncé d'une vérité,
chaque fois qu'il s'agit de tout ce qu'il en est de ce mi-dire, mi-dire
alterné, contrasté, chant alterné de ce qui laisse
séparé en deux moitiés l'être parlant, chaque
fois qu'il s'agit de cela, c'est toujours, c'est toujours d'une référence
à l'écriture que ce qui dans le langage peut être situé
trouve son Réel, et c'est en tant que j'essaierai de vous pousser
plus loin cette référence au Réel, au Réel
comme tiers que je laisserai cela aujourd'hui, m'excusant de n'avoir pas
pu plus l'avancer.</font><sup><font size="-2"><a href="#8">8.</a></font></sup>
</p><ul>
<hr size="3" width="80%"><font size="-1">-&nbsp;<a name="1"></a>1. cf. les
trois schémas suivants. Version C.B. : parenthèse (voir les
figures, p.167 et suivantes).</font>
<br><font size="-1">-&nbsp;<a name="2"></a>2. Artin Emil : Leçons
de topologie algébrique</font>
<br><font size="-1">-&nbsp;<a name="3"></a>3. Passage peu audible, la version
C.B. inédite indique un lapsus de Lacan.</font>

<br><font size="-1">-&nbsp;<a name="4"></a>4. Précision version C.B.
: dite orange précédemment.</font>
<br><font size="-1">-&nbsp;<a name="5"></a>5. Brève coupure de son
(47'20 - 47'50)</font>
<br><font size="-1">-&nbsp;<a name="6"></a>6. Brève coupure de son
(60' - 60'10). Cf. version C.B. : "de ce qui se présente comme fonction
au regard de la fonction phallique elle-même. Je veux dire que c'est".</font>
<br><font size="-1">-&nbsp;<a name="7"></a>7. "il existe x" est prononcé
par Lacan : "é" de x</font>
<br><font size="-1">-&nbsp;<a name="8"></a>8. <font color="#000000">Fin de
la bande à 72'06.<a></a><a></a></font>










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